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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0305

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286 TYPE EUBÉEN.

avec Brunn (i) qu'il est une imitation tardive des produits archaïques,
ce qui nous semble peu acceptable, la paléographie des inscriptions ne
convient pas du tout au dialecte attique qui n'a échangé ses lettres
a = y et V = 1 contre les lettres ioniennes r et a qu'après l'olym-
piade 04.2 (4o3 ans av. J.-C.) (2). Elle ne convient pas davantage à l'al-
phabet chalcidien, dans lequel \ = U et y = C. L'h redoublant l'E, ou
même le remplaçant (Zyiùç, 'Yi^pëio;), peut appartenir à une époque
ancienne : on connaît des exemples de l'H ouvert (au lieu de B) qui
remontent jusqu'à la première moitié du vie siècle (3). Si l'on admet,
d'après le style des figures, que ce vase date de la fin du vie siècle, il
faut prendre, comme point de comparaison épigraphique, les alphabets
purement ioniens, comme ceux de Milet et d'Halicarnasse. Les fouilles
archéologiques ne nous ont pas permis encore de reconnaître sur ces
points de la côte d'Asie un centre de fabrication important pour les
vases à figures noires de cette époque; mais peut-être faut-il attendre
des découvertes ultérieures. Dans l'état actuel de nos connaissances,
les inscriptions du vase du Louvre nous offrent un caractère d'ionisme
très prononcé, mais qui n'est pas exactement celui des alphabets ioniens
proprement dits sur lesquels nous sommes renseignés par les monuments
lapidaires. En somme, l'hypothèse de M. Klein paraît assez, plausible,
car l'alphabet d'Erétrie, un peu différent de celui de Ghalcis, possède le
y — r, le \ = a, le s, le I et le v (4). On s'expliquerait aussi la forme de

(1) [Problème, p. 29 [113]. Il la rapproche de l'hydrie du Louvre représentant Thésée
combattant le Minotaure, que nous rangeons plus loin dans la série attique (chap. XX). Il est
vrai qu'à première vue les deux vases offrent quelque analogie et que les inscriptions y sont
tracées en caractères remarquablement grands. Néanmoins, le style et la technique sont dif-
férents : comparez surtout la facture de la tète de Poséidon et celle de Thésée; les chairs des
femmes sont peintes en blanc sur l'hydrie, tandis qu'elles restent noires sur l'amphore; enfin
on ne trouve pas sur le vase de Thésée le dialecte spécialement ionien qui est si remarquable
sur l'amphore de la Gigantomachie.]

(2) [Cf. Schiitz, Historin alphabeti attiei, 1875, et le tableau reproduit par S. Heinach.
Traité d'épigraphie grecque, p. 193, note 1.]

(3) [Kirchhoff, Studien, 3e édit., pp. 13 et suiv.; G. Hirschfeld, Rheinisckes Muséum, Nouvelle
série, t.XLII, pp. 216 et suiv. Il est vrai qu'en général il joue alors le rôle d'aspiration plutôt
qu'il ne remplace l'E. Le vase appartiendrait donc à une époque de transition dans laquelle
l'H joue encore le rôle d'aspiration et où il commence à prendre place comme voyelle,
époque qui pourrait être voisine de la fin du vi« siècle.]

(i) [Cf. Kirchhoff. Studien, tableau IL]
 
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