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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0325

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306 TYPE DES COLONIES GRECQUES D'AFRIQUE.

csl beaucoup plus petit que l'autre, nous est déjà connue par les exem-
plaires rhodiens (p. i(56) et paraît dériver d'une forme orientale, répan-
due dans le inonde grec par le commerce phénicien (i). Dans le plus
important monument de la série, dans la coupe d'Arcésilas (n° i), on
saisit une influence probablement plus immédiate, celle des monuments
égyptiens. Dans la pesée du silphium en présence du roi de Cyrène, com-
ment ne pas reconnaître un souvenir de la composition bien connue du
Jugement des âmes en présence d'Osiris, de la pesée des bonnes et des
mauvaises actions du défunt (2)? Plusieurs savants onl voulu voir dans
cette scène une intention de parodie et de caricature et l'on s'en fait un
argument pour démontrer cpie le vase ne doit pas être l'œuvre d'un artiste
de Carène (3). Nous ne saurions y voir autre chose qu'une exécution
naïve, semblable à celle de beaucoup d'autres représentations archaï-
ques : il est vrai qu'il est souvent difficile de se soustraire à l'impression
grotesque ou enfantine (pie nous donnent les peintures de celle haute
antiquité, mais l'idée de caricature dans l'art ne nous paraîl pas être
encore compatible à cette époque avec les habitudes d esprit des
peintres de vases : elle ne s'éveille que plus tard sous l'influence de
la comédie grecque du ve siècle et n'apparaîl guère que sur les vases à
figures rouges (4).

Les ressemblances avec les fabriques grecques du vie siècle que nous
avons précédemment étudiées montrent à quel point les mêmes pro-
cédés de décorai ion s'étaient répandus dans tous les centres d'indus-
trie céramique! Les animaux affrontés, unis aux bandes de pelils zigzags
parallèles (n°3i), font penser aux vases chalcidiens. L'hydrie du Louvre
(n° 3o) avec les deux lions affrontés de chaque côté d'une palmette rap-

I) [Voy. les exemples des coupes en métal cités par M. Puchslein, /. c, p. 229. M. Mil-
chhœfer, Anf&nge der Kunst, p. 176, constate aussi cette ressemblance avec les produits rho-
diens; mais il attribue cette disposition particulière à l'art « pélasgique » dont les pierres
gravées des îles seraient les principaux représentants.

(2) [Cf. Pucbstein, /. c, p. 217, note 7, n" 1 ; ibid., 1880, p. 185; Milchhœfer, /. c. p. 173.

(3) [Cf. Welcker, Alte Denkmâler, 111, p. i!) i ; 0. Jahn, Vasensarnml. zt< Mûnchen, Einleit.,
p. cl; Milchhœfer, /. c, p. 171. Mais MM. Brunn, Problème, p. 34. et Klein, Euphronios,
2° édit., p. 76, admettent, comme nous, la sincérité naïve de l'auteur.]

(4) [L'intention comique, s'il y en a une sur certains vases à figures noires archaïque-,
n'est indiquée qu'avec beaucoup de discrétion. Voy. sur ce point l'article de M. Saglio au
sujet d'une représentation de Polyphème [Gazette archéologique, 1887, pl. 1).]
 
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