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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0329

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310 TYPE D ES COLONIES GRECQUES D'AFRIQUE.

nous serions porte'' à admettre Naucratis, plutôt que Cyrène, comme
lieu d'origine pour l'ensemble des vases à couverte blanche de cette
époque (i). On n'a encore trouvé à Cyrène, dont l'emplacement exact
est d'ailleurs incertain, aucun fragment de ce style; nous en connais-
sons, au contraire, plusieurs de Naucratis. Il est donc plus vraisem-
blable d'attribuer cette catégorie de vases à une fabrique célèbre
dans l'antiquité, à un centre commercial très important qui avait toutes
facilités pour répandre ses produits jusqu'en Italie, où la plus grande
partie des peintures du type dit cyrénéen ont été trouvées. On s'expli-
querait même, dans cette hypothèse, le sujet de la coupe d'Arcésilas
qui a servi d'unique fondement à la dénomination du type cyrénéen :
les deux colonies grecques de la côte septentrionale d'Afrique devaient
avoir des relations incessantes par le cabotage maritime qui sillonnait
continuellement ces parages. Un peintre grec de Naucratis pouvait
facilement s'inspirer d'une scène fréquente dans le pays voisin et qu'il
connaissait sans doute pour l'avoir vue lui-même. Le caractère égyptien,
qui est si sensible dans la composition, s'explique encore mieux dans
une œuvre faite en pleine Egypte que dans un produit de la Cyrénaïque.

fabriquent aussi à Naucratis, dans la pairie de notre commensal Athénée. Elles sont en
forme de phiales, mais elles ont l'air d'être façonnées à la main, et non pas au tour; elles
ont quatre anses, une base aplatie et large ef sont revêtues d'une couleur qui leur donne
l'aspect de coupes en argent. Il y a beaucoup de potiers à Naucratis; de là vient que la porte
de la ville qui est située prés de leurs fabriques s'appelle ll'Ar, xspa(uxvî. » Le Musée Britan-
nique possède une série de vases d'époque gréco-romaine, ornés de reliefs qui sont revêtus
d'une légère couche d'argent; quelques-uns ont la forme de phiales; tous proviennent de la
nécropole de Bolsena [Guide lo the second vase room Bi-itish Muséum, II, 1878, p. 29, n" 225-
230; Kluegmann, Annali, 1871, pp. 1-27; Monumenti, ix, pl. 2ti). Il est curieux de constater
que Naucratis est restée jusqu'à une époque aussi tardive un centre très important de
céramique et que les potiers usaient alors d'une technique qui donnait à leurs produits
une ressemblance complète avec les vases de métal. Serait-ce un souvenir des traditions
de la fabrication archaïque? On se demande comment, à l'époque d'Athénée, on pouvait
fabriquer des poteries à la main, et non pas au tour? Les quatre anses rappellent également
les formes des plus anciennes céramiques. Quoi qu'il en soit, ce texte d'Athénée, si bien
informé en tout ce qui touche Naucratis sa patrie, montre que cette cité disposait évidem-
ment de ressources argileuses qui avaient pu lui permettre dès une haute antiquité de
fabriquer elle-même ses poteries.]

(1) [M. C. Smith, /. c, p. o3, constate aussi qu'il y a de fortes présomptions en faveur de
Naucratis; mais il pense qu'il est prudent de garder le nom de type cyrénéen, jusqu'à plus
ample information.]
 
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