Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

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est une des plus heureuses inventions de l'esprit altique et cpii s'op-
pose heureusement aux proportions massives de l'amphore corinthienne,
dite amphore à colonnettes et plus semblable à un cratère (i). La cou-
leur noire qui a envahi une grande partie de la panse montre tout le
parti que les céramistes sauront tirer plus tard de ce beau lustre qui
fait ressortir les teintes claires de l'argile et des retouches blanches et
rouges. Mais, comme dans le lébès Burgon, l'exécution est encore rude
d inexpérimentée; la couleur, terne et inégalement répartie. Ce vase
est d'autant plus important pour nous qu'il est possible d'en fixer la
date approximativement et de s'en servir comme point de repère pour
I élude de la céramique de cette époque. Il ne peut pas être antérieur
à l'olympiade LUI, 3 (566 av. J.-C), car c'est à cette date, sous l'ar-
chontal d'Hippocleidès, que furent instituées les Panathénées (a). S'il
n <:si pas des premières années de cette institution, il n'est pas invrai-
semblable de le faire remonter à l'époque des Pisislratides (3).

I n autre vase qu'on peut dater approximativement est l'amphore qui
a été trouvée à Athènes dans le tombeau d'Aristion que l'inscription
de la stèle permet d'attribuer sûrement au vf siècle. On y voit un
cadre réservé de chaque côté, comme sur l'amphore Burgon, et dans
chaque cadre une tête de cheval finement exécutée (4). Ce vase ne porte
pas d'inscription, mais il est fort précieux à cause du lieu de la décou-
verte (5). Un autre vase attique, sans inscription, mérite d'être signalé,
parce qu'il a été trouvé à Phalère dans une tombe fort ancienne et qu'il

I Nous en avons cité de nombreux exemples dans le chapitre XVII.]
(2) [Clinton, Fasli Hellenici, I. p. 238; Curtius, Hist. grecque, traduct. Bouché-Leclercq, 1,
p. 436; V, p. 159.]

Cf. Ch. Lenormant, Rev. archéolog., 1848, p. 233. M. L. von Urlichs, Reitr&ge zur
Kunstgeschischte, p. 33, en- lixe la date extrême à l'olympiade LX (540 av. J.-C). M. Loes-
chcke, Annali delV Inst., 1878, p. 310, le place vers l'an 550.

(4) [Le Musée Britannique possède des amphores du même genre, trouvées à Rhodes :
dans le cadre réservé, un lion courant, la gueule ouverte, la langue tirée; sur un autre, tète
de lion dressée, la gueule ouverte. Voy. au Musée de Berlin, une amphore à cadre réservé
avec tète de cheval Furtwaengler, Vaseux. imAntiquar., n° 1654); au Musée du Louvre, deux
amphores semblables, avec tête de cheval, provenant des fouilles de Céré, en Italie (Salle
des vases corinthiens] et une œnochoé avec une double tête de cheval sur le cadre réservé,
trouvée en Grèce même Salle des objets trouvés en Grèce).]

5 Cf. Ephémères archéologique, 1, p. 130, IX; Loeschcke, Annali de/1' Inst., 1878, p. 309.

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