Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

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de la vie réelle et non de masques hideux comme ceux des Gorgones.

L'architecture de la fontaine dans la scène de Troïloset celle du palais
de Pélée indiquent des matériaux en bois. Les colonnes traversent le cha-
piteau; on voit les poutres sous le toit; les pilastres portent au sommet
des godrons de style égyptien. Les applications de métal, les gros clous
de bronze enfoncés dans le bois, se voient sur la porte du palais de Priam.
Ces détails semblent prouver que les constructions en marbre de style
grec étaient encore rares. Sans attacher à ces remarques trop d'impor-
tance, il me paraît évident que ce vase est postérieur à l'amphore de
Burgon fabriquée après 566 (i). Il serait, d'autre part, difficile de
descendre jusqu'aux sculptures d'Egine qui sont de l'année 48o et des
années suivantes? Il est certain que Klitias est de l'école qui a formé
plus tard les Eginètcs, qu'il comprend le corps humain comme eux,
qu'il connaît la plupart des principes par lesquels ils se sont réglés;
mais il doit être antérieur d'un assez grand nombre d'années aux scul-
pteurs qui ont décoré les frontons (2). Je crois que la coupe d'Ergo-
timos, trouvée à Egïne, bien que moins importante, est un peu plus
récente que le Vase François : l'art y est déjà plus sur de lui.

Le style de Klitias n'est représenté en Grèce jusqu'ici que par de
rares fragments, bien que nous ayons toute raison de croire, comme
on le verra plus loin (3), qu'Ergotimos et Rlitias avaient leur atelier
en Attique. La merveille de céramique créée par Klitias et son collabo-
rateur représente le point culminant de la vogue dont le cratère et l'am-
phore ont joui pendant une longue période dont le début date de la
fabrication corinthienne et chalcidienne. Autour d'eux se groupent un
certain nombre de peintres qui restent attachés au système des grandes
ligures noires. C'est de beaucoup le style qui se voit le plus fréquem-
ment dans nos musées. Au milieu d'une grande quantité d'œuvres com-
munes qui sont négligées, mais qu'il ne faut pas attribuer à une époque
ignorante, on reconnaît des tendances différentes (pie quelques noms
pourront aider à préciser.

(1) [Cf. plus haut, pp. 316-317.]

(2) [Voy. la note placée à la fin du chapitre. Il paraît nécessaire, dans l'état actuel de nos
connaissances, de faire remonter le Vase François jusqu'à l'époque de Pisistrate.]

(3) [Voy. les Mélanges archéologiques du tome second.]