Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0370

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
A FIGURES NOIRES.

panthère et les écailles des serpents sur les boucliers, les cheveux et la
barbe des personnages, témoignent d'une exécution merveilleuse dans
sa minutie. Cette grande finesse donne aux figures une expression très
particulière, surtout sur l'autre côté où l'artiste a peint le départ des
Tvndarides, Castor et Pollux : il arrive à une sorte de grâce un peu
apprêtée qui contraste avec la raideur des mouvements. La recherche
extrême de l'élégance, alors que l'art n'est pas encore maître de tous
ses moyens, produit ici un effet assez semblable à celui que nous con-
statons avant la Renaissance sur quelques primitifs, mais ce contraste
même, qui se retrouve à d'autres époques de l'histoire de l'art, doit faire
hésiter à reconnaître sur ce vase un archaïsme d'imitation (i). Sur une
amphore du Musée de Berlin (Hercule étouffant le lion) (2), le style
d Exékias est plus large; mais les inexpériences sont les mêmes et
dans quelques parties on retrouve l'artiste amoureux du détail. La
même remarque s'applique à un vase de même forme, au Musée du
Louvre, sur lequel Exékias a peint Hercule et Géryon (3). Une coupe
(Dionysos dans une barque dont le mât porte des pampres et du raisin)
représente un autre côté de son talent (4). Ces sortes de vases étaient

(1) [La théorie sur l'archaïsme d'imitation dans les vases peints a été surtout développée
par M. Rrunn dans deux mémoires, Problème in der Geschichte der Vasenmalerei (Munich,
1871), lieber. die Ausgrabungen der Certosa von Dologna (Munich, 1887), et par un de
sos élèves, M. P. Arndt, dans ses Studien zur Vasenkunde, Leipzig-, 1887. Un petit pro-
blème d'archéologie se pose au sujet d'un col de cratère qui porte la signature d'Exé-
kias en caractères attiques (E+^El<lA5MEPOIE5E) et au-dessous une dédicace où l'on
remarque les lettres corinthiennes X = t et M = s (XPAINETOMMXAOKXN+APO-
POI). M. Brunn y voit {Problème in der Gesch., p. 1!) une marque d'affectation et d'ar-
chaïsme voulu. M. Helbig a combattu cette opinion (Bullettino detV Inst., 187(i, p. 115); il
attribue les deux inscriptions à deux mains différentes. Le vase aurait été fabriqué et signé
par Exékias en Attique, puis acheté par Épainétos, auteur de la seconde inscription et habi-
tant d'une ville où l'alphabet corinthien a été employé tardivement, comme Syracuse
(cf. Kirchhoff, Studien, p. 83), enfin transporté par le commerce de Sicile en Etrurie où il
demeura enfoui dans un tombeau. M. Klein reconnaît dans la dédicace le dialecte de Sicyone
(pp., /., p. 38). On pourrait songer à une autre hypothèse. C'est que le vase aurait été com-
mandé au fabricant attique par un acheteur originaire d'une ville où se conservait l'alphabet
corinthien, avec recommandation expresse de tracer la dédicace dans le dialecte de son pays.
Quoi qu'il en soit, on remarque dans les inscriptions d'Exékias d'autres détails qui attestent
une haute antiquité, par exemple l'emploi du Ç> dans le mot KAUÇOM E (Klein, op. I., p. 39).]

(2) [Gerhard, Etr. und Camp. Vas., pl. 12.]

(3) [Gerhard, Auserl. Vasenb.,p\. 107.]

(4) [lbid., pl. 19.]
 
Annotationen