Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

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DÉVELOPPEMENT DE LA PEINTURE

moins précieux que les amphores; on les décorait plus vite et avec
moins de peine; la peinture est donc rapide, moins compliquée, moins
grave; mais la main est la môme. Exékias signait aussi des vases sans
dessins; nous avons déjà remarqué ce l'ait au sujet de l'aryballe de
Gamédès (p. 289) et l'on peut citer un assez grand nombre de peintres
à figures noires cpii n'ont pas cru inutile de signer des vases sans
peintures : Archiklès, Glaukytès, Xénoklès, ïléson, Hermogénès,
Nicosthènes (1). Ceci nous prouve qu'il est fort important de tenir
compte de la valeur toute relative que les tableaux avaient aux yeux
mômes des potiers. Le façonnage et la cuisson des pièces, qui exigeaient
une grande expérience pratique et une habileté de main consommée,
n'avaient pas un moindre mérite, aux yeux des anciens, que la décora-
tion peinte : de là vient que l'on distingue souvent la signature du
peintre (eypa^v) de celle du potier (ê-otVev), et l'on a la preuve, par la
série des inscriptions connues, que les plus grands peintres n'ont pas
dédaigné de se faire potiers à l'occasion (2).

Dans l'œuvre assez complète aujourd'hui d'Exékias, si nous trouvons
des différences de mérite très sensibles, le style du moins est îc même.
Il serait assez difficile d'établir des différences précises entre sa manière
et celle d'Amasis; les principes sont les mêmes. Il suffit de comparer
les sujets semblables qu'ils ont traités l'un et l'autre, par exemple
Achille et Penthésilée. Le vase d'Amasis et celui d'Exékias sont l'un
auprès de l'autre au British Muséum; on pourrait les croire du même
auteur (3). L'amphore d'Amasis, au cabinet des Médailles de Paris

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enc°re

(1) [Voy. Klein, op. L, pp. i-'6. On connaît aussi des noms de potiers qui appartiennent
probablement à la même période des vases à figures noires, d'après le caractère ancien de
leurs inscriptions, et dont nous ne connaissons que des vases sans peintures, par exemple,
Ergotélès, Teisias, Kriton; Klein, ibid., pp. 73, 212-213.]

(2) [Quand le même artiste a façonné et peint le vase, il a soin de le noter (ïypa.tytv wxl
ènotycev). Cependant M; Klein pense que la simple formule ï-oir^v/, la plus usitée à l'époque
ancienne, doit comprendre, sous une forme abrégée, le double travail du façonnage et de la
peinture [Meistersignaturen, p. H). Sur l'emploi des formules lirotei, ?ypa<ps, litoCriaev, ^pa^sv,
voy. Klein, op. L, pp. 12-22; Brunn, Problème in der Gesch., pp. 1-9.]

(3) Les deux planches de Gerhard, Auserl. Vasenb., t. III, pl. 206 et 207, bien qu'elles ne
puissent remplacer l'étude des originaux, montrent cependant les grands rapports qu'ont
entre eux les deux tableaux.