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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0388

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DE LA GRÈCE PROPRE.

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sujet mythologique et comme l'épisode du mariage d'une des filles de Nérée ce qui n'est
au premier abord qu'une scène de gynécée. Je suis plutôt tenté, pour ma part, d'adop-
ter pour ce vase le système d'interprétation qui a déjà été développé au sujet du vase
de Sapho (1). Le peintre n'est pas sorti des motifs usités dans les ateliers pour repro-
duire un intérieur de gynécée. Mais, désireux de varier un sujet devenu banal, il a
donné des noms à ses personnages, en les empruntant aux légendes héroïques et
mythiques. C'était marquer davantage l'impersonnalité poétique et idéale de ces élé-
gantes figures que de les parer de noms symboliques. De plus, si l'on compare ce vase
aux spécimens analogues, on s'aperçoit que l'artiste a combiné et mêlé trois épisodes
différents de la vie du gynécée, ordinairement distincts sur les peintures de la même
époque : 1" la femme assise que l'on chausse; 2° la femme assise à qui l'on apporte des
accessoires de toilette; 3° la scène du mariage. Le premier motif ligure plusieurs fois
dans les scènes de toilette, mais c'est ordinairement un Eros qui joue le rôle du
petit serviteur occupé à attacher les sandales de la femme (2). Le second est repré-
senté par une très grande quantité de peintures (3). Enfin, l'emprunt fait au troi-
sième consiste dans l'indication delà porte d'habitation, souvent visible dansles scènes
de mariage (4), dans la présence du loutrophore et des autres vases offerts en ca-
deaux (o), dans le costume de la femme appelée Pontomédeia, drapée et voilée comme
le sont les jeunes mariées ou la pronuba (6). L'objet de forme singulière qu'elle tient
dans ses mains servirait encore, suivant nous, à préciser la scène. Je ne connais pas
le terme ancien par lequel on désignait ce jouet; il ne ligure pas dans le chapitre con-
sacré par Pollux aux jeux d'enfants (7). Mais c'est un divertissement bien connu et

pl. 62; Stackelberg, Grxb. der Hell., pl. 29; scène analogue avec les noms d'Aphrodite,
Eunomia, Eudaimonia, etc. Comparez la composition du lécythe aryballisque de Nocera
Bull. Napol., N. S. v, pl. 2).

(1) Voy. la notice de la pl. vi, p. 361. M. Heydemann, op. L, pp. 171-172, a soutenu une
fhèse analogue; cf. aussi Stephani, Compte rendu de Saint-Pétersbourg, p. 1860, p. 11; Winter,
Die jûngeren altischen Vasen, p. 31-32.

(2) C. /tendu de Saint-Pétersb., I, c, pl. 1; 1863, pl. 1; Stackelberg, Graeber der Hell.,
pl. 31 ; (ierhard, Antik. Bildw., pl. 34; Roscher, Lexikon der Myth., p. 1961 ; Arch. Zeilung,
1881, pl. 15; Elite céramogr., iv, pl. 19, 72. L'origine de ce motil'se trouve peut-être dans un
tableau de Polygnote ; cf. Duemmler, Jalirb. des deul. Inst., 1887, pp. 172, 173.

(3) Voy., par exemple, Furtwângler, Collect. Sabouroff, pl. 61, 64; Antiquit. du Bospk
Cimmérien, pl. 49, 32; Collignon, Catalogue, nos 488, 494, 496, 506, 508-511 ; Élite céramogr.,
îv, pl. 32-34, etc.

Stackelberg, op. /., pl. 32, 42; cf. pl. 34 et 36, scènes de gynécée.

(5) Collignon, op. L, n"" 490, 503; Furtwângler, op. L, pl. 58, p. 2, note 3. Voy. la note 6
de notre p. 365.

(6) Stackelberg, op. /., pl. 32, 42; Heydemann, Griech. Vasenb., pl. x, 1 ; Furtwângler,
op. L, pl. 58, et p. 3, note 4; Pottier et Reinach, Nécropole de Myrina, pp. 4i3, 447.

(7) C'est par erreur que M. C. Torr, llhodos in ancient limes, 1883,pl. i, lig. A«, p. xi, l'assi-
mile au jeu de rt;juzvTs a'.--;j.ô; (Pollux, ix, 118), qui est tout différent de celui qui nous occupe.
 
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