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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0389

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CHOIX DE VASES

encore en usage aujourd'hui ; il consiste dans un disque do bois ou d'os, percé au centre
de deux trous par lesquels on fait passer une ficelle dont on noue les deux extrémités ;
en tordant la ficelle et en tirant régulièrement à chaque extrémité, on imprime au
disque un mouvement de va-et-vient qui est accompagné d'un fort bourdonnement :
en France, les enfants appellent cet instrument le diable, à cause de son ronflement
analogue à celui de la toupie d'Allemagne, qui porte plus spécialement ce nom. Ou l'a
signalé plusieurs fois sur les monuments et en particulier sur les vases peints (!) ; or,
il est remarquable qu'il est toujours entre les mains d'Eros, dans des scènes d'amour
ou de gynécée. Je ne serais pas éloigné de croire que les jeunes gens et les jeunes filles
en avaient fait un de ces oracles enfantins que l'on consultait dans les liaisons amou-
reuses et dont le son indiquait si la personne aimée répondait à la tendresse qu'elle
inspirait : tel était aussi le rôle du TCÀaTxytoviov, sorte de crécelle ou de sistre, du
T*/)Aé<piÀov, feuille qu'on faisait claquer sur les doigts de la main gauche, du fcpîvov,
pétale de fleur qu'on écrasait avec bruit sur le front, de la Xa-rayr dans le jeu du cot-
tabe, etc. (2)

Planche X.

Jugement de Paris. — Couvercle de pyxis à figures rouges, muni d'un anneau de
bronze, trouvé au Pirée et actuellement au Musée de Copenhague (3). On sait com-
bien ce sujet est fréquent sur les vases peints (-4). Mais celui-ci présente une par-
ticularité qui ne se retrouve nulle part ailleurs : chaque déesse comparait devant
le pâtre du mont Ida, montée sur un char symbolique (o). Héra, la reine de
l'Olympe, portant la couronne cl le sceptre, est traînée par quatre chevaux: Athéné,
casquée, la lance à la main, par deux énormes serpents, en souvenir du mythe

(1) G. Torr, Le; Stackelberg, 0/3. /.. pl. 43 ; Panofka, Annal 1 delF Inst., 1852, pl. Q; O. Jahn,
Berichte der Sachs. Gesell., 1851, pp.256 et suiv.; Heydemann, Arch. Zeit., 1870. p. 19; Com-
mentaliones in hon. Moins., p. 170; Hinck, Annali, 1866, pl. E, F, 11" 2 peinture de Pompéi;
l'explication donnée, p. 95, est tout à fait erronée). On peut comparer à ce jeu celui île l'émi-
grant représenté aussi sur un vase peint (Benndorf, Gr. und Sicil. Vasenb., p. 62; Collignon,
op. /., n° 406).

(2) Cf. Pollux, ix, 127-128.

(3) 11 a été publié par M. Ussing, Dansk illustreret Fidende, 1873, n° 740 (traduit dans Art
Journal, août 1874) et par M. Conze, Heroen und Gôltergestalteri der gr. Kunst, 1873. pl. 102.
11 est signalé par M"" J. Harrison, Journal of hell. studies, 1886, p. 200; cf. aussi Bullettino
delV Inst., 1874, pp. 114-116: Rheinisches Muséum, t. xxix, pp. 309 et suiv.

(4) Voy. la liste dressée par A. Schneider, Der troische Sagenkreis in der âltesten griech.
Kunst, Leipzig, 1886, p. 92-98, complétée par Mme J. Harrison, op. /., p. 200-201.

0 Un cratère à figures rouges de Naples (Heydemann, Vasensamml. zti Neopel, n° 2.870;
J. Harrison, op. /., p. 200, n° 6) montre aussi les déesses arrivant en char; mais le style est
plus récent et l'arrangement beaucoup moins heureux : il n'y a que deux chars à deux che-
vaux, le premier monté par Héra et Athéné, le second par Aphrodite et Artémis.
 
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