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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0407

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386

CHOIX DE VASES

comme celle-ci est datée (334 av. J.-C), le vase ne pourrait être que de la fin du
iv° siècle. Il me paraît difficile de l'attribuer à une époque aussi basse. Il appartient
par la technique au groupe des lécythes à fond clair et à silhouettes noires incisées
que nous avons étudiés plus haut (pl. x) ; la couleur noire a disparu dans l'intérieur des
ligures et il ne reste plus que les contours des personnages avec les traits gravés, mais
on n'a pas de doutes sur la catégorie dans laquelle on doit ranger ce monument (1). Le
style est aussi libre que dans les vases à figures rouges, mais il n'y a pas encore trace
de décadence à proprement parler. Une solution plus vraisemblable, à mon avis, a été
proposée par M. Brunn, qui la doit à M. Iv. Hoffmann. Il s'agirait d'une punition,
pratiquée autrefois dans la marine de plusieurs pays et que les anciens ont sans doute
connue. C'est ce qu'on appelle « donner la cale ». On attachait le patient à des amarres,
on le jetait à l'eau et on le faisait passer sous la quille du bateau. Ce bain forcé pou-
vait même entraîner la mort. Les faits de piraterie, si fréquents dans la vie antique,
avaient peut-être rendu ce genre d'exécution assez ordinaire pour qu'un peintre eût
l'idée de le reproduire. Le commandant du navire, assis sur le bord d'un rivage escarpé,
préside à la punition de deux condamnés qu'on précipite à la mer et qu'on main-
tiendra sous l'eau plus ou moins longtemps au moyen d'une perche. Un troisième
attend son tour, attaché à la proue du navire dont on aperçoit une partie à gauche et
dont le reste se dissimule derrière la falaise. Deux poissons et une pieuvre figurent
l'eau (2).

Planches XXIV-XXVI.

Les offrandes des parents à la morte. — M. Dumont a voulu, dans son Choix de vases
de la Grèce propre, donner une place considérable aux lécythes blancs attiques. Ces
vases se recommandent, en effet, à l'attention par la technique même qui paraît em-
pruntée directement à la grande peinture où l'usage était de recouvrir la surface d'un
enduit blanc (>.eu>ici)|A*), avant de peindre au trait les personnages (3), par l'emploi des
tons polychromes et par l'admirable beauté du dessin qui s'inspire des plus purs mo-
dèles de l'art attique, en particulier des sculptures de Phidias et de son école. Cette
céramique nous offre l'image la plus fidèle de ce que pouvait être un tableau de
maître grec dans la seconde moitié du v° siècle : elle est pour nous le précieux reflet
d'oeuvres à jamais détruites par le temps. De là son importance dans l'histoire des pro-
duits de l'art grec et les travaux nombreux dont elle a été l'objet (4). Pour l'étude de la

(1) Cf. Hirscht'eld etCollignon, /. c.

(2) On reconnaît encore à quelques traces que l'eau était indiquée. Ces traces sont trop
lourdement reproduites dans la planche de YArch. Zeitung.

(3) Cf. Raoul Rochette, Peintures antiq. inédites, p. 28 ; Benndorf, Gr. und Sicil. Vasenb.,
p. 8, II, 27. M. Collignon, Céramique grecque, p. 227, a rappelé heureusement un vers d'Aris-
tophane (Ecclesiaz., 1101) qui compare à un lécythe blanc les joues fardées d'une vieille
coquette.

(4) Stackelberg, Gracier der HelL, pl. .41-18; Benndorf, p. 25 et suiv., pl. 14-27, 33,
3-i; E. Pottier, Étude sur les lécythes blancs attiques, 1883 ; von Duhn, Arch. Zeitung, 1885,
 
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