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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0408

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DE LA GRÈCE PROPRE

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technique et pour l'introduction du décor au trait simple sur fond blanc, je renvoie à
la notice de la planche xi. Sur l'ensemble des sujets traités par les peintres de lécythes
blancs, leur rôle dans les funérailles, leur importance dans l'histoire des rites funé-
raires et des croyances religieuses, on consultera, dans les Mélanges archéologiques du
tome second, le compte rendu de l'ouvrage de M. Benndorf fait par M. Dumont,
VEtude sur les lécythes blancs à représentations funéraires que j'ai choisie comme sujet
de thèse sur les conseils de mon regretté maître et ami, et la Céramique grecque de
MM. Rayét et Collignon.

Le vase de la planche xxiv appartient au Musée d'Athènes (1) ; celui des planches xxv-
xxvi a été dessiné dans une collection particulière et a passé au Musée du Louvre (2).
Tous deux représentent l'épisode des offrandes apportées parles parents au tombeau;
c'est celui qui est le plus souvent répété sur ces peintures funéraires (3). Un point
discuté est de savoir si la femme assise sur les degrés de la stèle personnifie la morte
elle-même ou simplement une parente. J'ai examiné cette question (i) en adoptant
une solution mixte : s'il est vrai que le plus souvent on a voulu désigner la morte par
l'attitude assise et par les gestes de la femme qui reçoit les offrandes, il est dangereux
d'autre part d'établir une règle formelle à ce sujet, car les peintres, comme les sculpteurs
de bas-reliefs, ont admis beaucoup de variantes, et ce serait oublier une des qualités
essentielles de leur art, la liberté d'invention et de composition, que de vouloir les
enfermer dans des formules uniformes. Dans certaines peintures, la femme assise
exprime clairement son rôle de survivante par des gestes désespérés, incompatibles
avec la dignité solennelle et tranquille de la mort. Ici, la physionomie doucement mé-
lancolique et résignée d'une des femmes assises, les offrandes qu'on place dans la
main de l'autre, semblent marquer le caractère purement idéal et poétique de ces
figures, ressuscitées un moment par l'imagination du peintre pour venir se mêler à
leurs proches et recevoir leurs pieux hommages avec leurs présents (o).

Par le style et la composition, la grâce et la souplesse du dessin, ces deux vases
méritent d'être placés à côté des plus beaux produits de la céramique funéraire à fond
blanc, comme le lécythe d'Égine et le lécythe du Musée de Berlin qui représentent le
même sujet (6).

p. 1-24, pl. 2-3 ; Jahrbuch des deut. fnst., 1887, p. 240 et Antike Dénkm&ler, I, pl. 23 ; H. Wright,
American Journal of Archeology, II, p. 385, pl. 10-13; Furtvaengler, Collection Sabouroff,
pl. 60; Èphéméris archéologique, 1886, p. 31, pl. i; Rayet et Collignon, Céramique grecque,
pp. 225-238.

(1) Collignon, Catalogue, n° 63i. Haut,, 0,57.

(2) M. Dumont l'a d'abord publié en vignette dans son article de la Gazette des Beaux-arts,
1874, I, p. 128; cf. Rayet et Collignon, op. I, p. 237, fig. 88.

(3) Cf. E. Pottier, op. /., pp. 51-74; Rayet et Collignon, op. I, pp. 233-237.

(4) Ibid., p. 63-64. Cf. Furtwaengler, Collection Sabouroff, notice de la pl. 60; Rayet et Col-
lignon, op. t., pp. 235-236.

(5) Sur les oiseaux offerts à la morte, cf. E. Pottier, op. I., p. 20-22, et pl. 4 ; sur la bande-
lette, l'éventail, la corbeille et les vases, ibid., p. 18, 19, 65-69.

(6) Ibid., p. 121 ; Renndorf, op. /., pl. 25 et 26; Furtwaengler, Antiquarium, n° 2451.

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