Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0411

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
390

CHOIX DE VA SES

Planches XXXV-XXXVI.

Le culte du tombeau. —Sur ces deux lécythes blancs (1) le peintre s'est inspiré d'une
scène plus réelle. A certaines dates, après le jour de l'ensevelissement, les parents
revenaient au tombeau y accomplir les libations et les rites prescrits. On lavait et
on parfumait d'huile la stèle qui représente le mort lui-même et qui, dans plusieurs
inscriptions, parle en son nom. La période de deuil terminée, c'était encore une
coutume familière aux femmes que de venir s'asseoir dans la nécropole, d'y porter à
l'absent les offrandes usitées, de s'entretenir avec lui et de le pleurer longuement (2).
La rencontre des survivants auprès du tombeau était donc un des épisodes les plus
ordinaires de la vie attique: aussi est-ce la scène la plus fréquente de beaucoup sur
les peintures des lécythes blancs (3). II ne faut pas croire que la jeune femme do notre
planche xxxv soit nue : comme l'a déjà remarqué M. Collignon en étudiant l'original,
le trait qui indiquait les vêtements s'est effacé et il ne reste que la silhouette du
corps (4). Ce détail nous indique que les peintres anciens, comme l'ont toujours fait
les vrais artistes, construisaient d'abord la charpente nue du personnage, avant de
l'habiller. L'éphèbe en armes figure souvent dans cette scène (o); on a voulu l'expli-
quer par le retour du jeune homme qui, arrivant de l'étranger, s'arrête aux portes de
la ville et apprend le malheur qui a frappé sa famille en son absence (6). J'hésite à
adopter une interprétation qui introduirait une sorte d'incident dramatique et excep-
tionnel dans la peinture des scènes les plus familières de la vie antique et j'ai d'ailleurs
fait observer que le port des armes fait partie du costume officiel de l'éphèbe pendant
les funérailles (7).

Planche XXXVII.

Déméter et Coré. — La présence des deux grandes divinités des Mystères n'a rien
de surprenant sur un lécythe blanc (8) ; leur culte les met en relations étroites avec la
religion funéraire. Parmi les terres cuites qui remplacent les vases dans les tombes de
certaines nécropoles, aucune image n'est plus fréquente que celle de Déméter et de sa
fille, sous forme de figurines et de masques (9). La catégorie des lécythes blancs n'est

(1) Le premier est au Musée d'Athènes (Collignon, op. I., n° 672). Je n'ai pas d'indications
sur la collection où se trouvait le second.

(2) Cf. E. Pottier, op. I., pp. 52, note 1, 59, 68.

(3) Ibid., p. 51-7.4; Rayet et Collignon, op. /., pp. 233-237.

(4) Ce détail a été constaté plusieurs fois; E. Pottier, op. I., p. 01.

(5) Ibid., p. 01.

(6) Benndorf, Gr. and Sicil. Vasenb., p. 38.

(7) Op. /., p. 61-63.

(8) Au Musée d'Athènes; Collignon,^. n° 679. Haut., 0m, 40.

(9) Cf. E. Pottier et S. tteinach, Nécropole de Myrina, pp. 155, 385, 461.
 
Annotationen