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Durand, Georges
L' église de Saint-Riquier — Paris, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.42533#0075
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en même temps que d’abbé. Nous constaterons en effet
une manière très différente de ce qui, dans le reste de
l’édifice, est de style flamboyant. Nous n'en retrouverons
plus les qualités de clarté, d’ampleur et de simplicité.
L’ornementation semble avoir été jetée à tort et à
travers pour attirer et éblouir le regard, sans souci de
la ligne, de l’échelle, des proportions et surtout de la
logique. Découpures, arcatures, dais, pinacles, gables,
faux fenestrages, se pressent, se heurtent sans aucun
ordre; les lignes sautent, montent, descendent, s’ar-
rêtent, reprennent, se décrochent un peu à l’aventure.
Rien ne semble motivé ; et malgré cette surcharge de
décoration certaines parties paraissent trop nues à côté
d’autres trop chargées. On dirait l’œuvre d’un homme
préoccupé, sans inspiration, dont la main a jeté au
hasard et sans goût des formes devenues trop familières.
Cette décoration indiscrète, placage mensonger, sans
liaison avec la construction, n'a pas été continuée sur
les trois autres faces de la tour moins en vue, manque
de sincérité indigne de la bonne architecture française.
Mais si la sculpture décorative a été répandue sans
grand discernement, on ne peut s’empêcher de recon-
naître que, prise en elle-même, elle est d’un excellent
style et qu’elle a été exécutée avec la plus grande per-
fection. A côté des éléments habituels du flamboyant,
on rencontre des motifs d'une grande originalité,
notamment certaines courses ornementales, des culs-de-
lampe et des chapiteaux composés d’animaux chimé-
riques très heureusement enlacés. La renaissance n’y
apparaît qu’à peine.
Une grande partie delà statuaire répandue à profusion
a été très détériorée tant par l'effet des pluies et des
 
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