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LES GASCONS EN ITALIE.
Raymond Guilhem de Caupenne, Chopi de Badefol, le bort
ou bâtard de Garlenx, Nolin Barbe, Amanieu de Monbec, le
bort de Monsal, lo Basquinat, Monnet de Campagne, Gordi-
net, Bertronnet de Bersanac, Pierre de Nisant acceptaient en
principe. On était moins avancé avec Mérigot Marchés, le
bort de Vie, Berthut de Saint-Paul et Bernard Doat, mais on
était à près certain de pouvoir compter sur leur acquiesce-
ment.
Avant tout il fallait de l’argent. Les délégués des trois or-
dres, clergé, noblesse et tiers-état, des provinces d’Auvergne,
Velay, Gévaudan, Rouergue et Quercy et des sénéchaussées
de Toulouse, Carcassonne et Beaucaire, réunis à Rodez le 6
juillet 1387, accordèrent au comte d’Armagnac, pour l’ex-
pulsion des routiers, un subside de deux cent cinquante
mille livres (1).
Restait à pousser activement les pourparlers à peine enta-
més, à conclure avec les compagnies des traités définitifs. On
avait d’abord espéré que tout pourrait être terminé en quel-
ques mois. En réalité l’œuvre entreprise par Jean III ne de-
manda pas moins de trois ans d’efforts persévérants. Rien
de plus délicat que ces négociations. Il fallait s’aboucher
successivement avec chaque chef de compagnie, discuter le
prix de sa retraite, régler le mode de paiement et les délais
d’évacuation. Puis, une fois que l’on était tombé d’accord,
c’étaient des précautions minutieuses à prendre pour ne pas
être trompé. De là, nécessité d’exiger des otages, de ne payer
les sommes promises que par à-comptes successifs et contre
remise des châteaux-forts : en un mot, de traiter les capitaines
de routiers avec toute la méfiance que de pareilles gens pou-
vaient trop légitimement inspirer. Encore arrivait-il parfois
que, malgré toute la prudence déployée, les routiers refu-
saient au dernier moment de tenir leurs engagements, gar-
(1) Rom Vaissète, Histoire générale du Languedoc, IV, p. 390, et Preuves,
col. 373.
LES GASCONS EN ITALIE.
Raymond Guilhem de Caupenne, Chopi de Badefol, le bort
ou bâtard de Garlenx, Nolin Barbe, Amanieu de Monbec, le
bort de Monsal, lo Basquinat, Monnet de Campagne, Gordi-
net, Bertronnet de Bersanac, Pierre de Nisant acceptaient en
principe. On était moins avancé avec Mérigot Marchés, le
bort de Vie, Berthut de Saint-Paul et Bernard Doat, mais on
était à près certain de pouvoir compter sur leur acquiesce-
ment.
Avant tout il fallait de l’argent. Les délégués des trois or-
dres, clergé, noblesse et tiers-état, des provinces d’Auvergne,
Velay, Gévaudan, Rouergue et Quercy et des sénéchaussées
de Toulouse, Carcassonne et Beaucaire, réunis à Rodez le 6
juillet 1387, accordèrent au comte d’Armagnac, pour l’ex-
pulsion des routiers, un subside de deux cent cinquante
mille livres (1).
Restait à pousser activement les pourparlers à peine enta-
més, à conclure avec les compagnies des traités définitifs. On
avait d’abord espéré que tout pourrait être terminé en quel-
ques mois. En réalité l’œuvre entreprise par Jean III ne de-
manda pas moins de trois ans d’efforts persévérants. Rien
de plus délicat que ces négociations. Il fallait s’aboucher
successivement avec chaque chef de compagnie, discuter le
prix de sa retraite, régler le mode de paiement et les délais
d’évacuation. Puis, une fois que l’on était tombé d’accord,
c’étaient des précautions minutieuses à prendre pour ne pas
être trompé. De là, nécessité d’exiger des otages, de ne payer
les sommes promises que par à-comptes successifs et contre
remise des châteaux-forts : en un mot, de traiter les capitaines
de routiers avec toute la méfiance que de pareilles gens pou-
vaient trop légitimement inspirer. Encore arrivait-il parfois
que, malgré toute la prudence déployée, les routiers refu-
saient au dernier moment de tenir leurs engagements, gar-
(1) Rom Vaissète, Histoire générale du Languedoc, IV, p. 390, et Preuves,
col. 373.