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LSS GASCONS EN ITALIE.

venait de succéder à son père, le roi Jean le Bon, comprit à
quel point il importait de reprendre une pareille place.
Il envoya, contre la garnison de la Charité, toute une armée,
où se trouvaient, entre autres, le connétable de France,
Moreau de Fiennes, les maréchaux Boucicaut et Arnoul
d’Audrehem, Mouton de Blainville et Louis de Sancerre, ces
deux derniers destinés à devenir également : le premier,
maréchal, et le second, connétable de France. Du Guesclin
lui-même, au dire de Froissart, aurait été employé au siège
de la Charité. Mais la chose est plus que douteuse (1). Ce
qui est certain, au contraire, c’est que le jeune duc de
Bourgogne, Philippe-le-Hardi, frère du roi, vint, à la fin de
septembre 1364? (2), prendre en personne, la direction des
opérations. Vivement attaquée, la Charité fut vaillamment
défendue. De part et d’autre, assiégeants et assiégés rivali-
sèrent de courage. Les routiers espéraient être secourus par
Louis de Navarre, alors cantonné sur les frontières d’Auver-
gne. Mais Louis de Navarre fut réduit à l’impuissance. Voyant
leur situation presque désespérée, les capitaines demandè-
rent au duc de Bourgogne de leur accorder une capitulation
honorable. Philippe-le-Hardi refusa. Il voulait contraindre l’en-
nemi à se rendre à merci. C’était compter sans l’énergie d’ad-
versaires tels que Bernardon de La Salle, Creswey et Robert
Briquet. Quoique réduits à la dernière extrémité, les chefs de
bande continuèrent à si bien se défendre que le duc de
Bourgogne, de l’avis même du roi de France, dut se résou-
dre, pour en finir, à négocier avec eux. Les routiers rendi-
rent la Charité-sur-Loire et s’engagèrent, de plus, à ne pas
porter les armes pour le roi de Navarre contre le roi de
France pendant une période de trois ans. Moyennant quoi,
ils purent se retirer en bon ordre, sans rien emporter, il est
vrai, mais ayant eu ainsi l’honneur de tenir tête, jusqu’au

(1) Froissart, éd. Siméon Luce, vi, p.LXV, notel.
(2) Froissart. éd. Siméon Luce, iv, p. lxiv, note 4.
 
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