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Dyck, Anton van [Oth.]; Pontius, Paulus [Oth.]; Vorsterman, Lucas [Oth.]
Iconographie Ou Vies Des Hommes Illustres Du XVII. Siecle (Band 1): Contenant Les Vies Des Princes, Ducs, Comtes, Generaux, &c. — 1759

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https://doi.org/10.11588/diglit.61265#0151

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SEIGNEUR D’H A R B A I X,
PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES COMPTES DE BRABANT.
&c. &c. &c.


LEs ancêtres du Baron le Roy étoient originaires de France : mais plus attachés aux Ducs de
Bourgogne qu’aux Monarques François, ils abandonnèrent leur patrie, pour suivre Phi-
lippe le Bon Duc de Bourgogne dans les Païs-Bas, où ils s’établirent vers le milieu du quinziéme
siècle. Leur noblesse étoic ancienne, 6c par la sigesse de leur conduite ils méritèrent l’estime des
différents Princes, qui ont possédé succeilivement ces belles Provinces. Jaques le Roy, dont
nous voulons parler préfentement, naquit à Anvers le 2 8 d’Odobre 1603. 11 étoit fils de Phi-
lippe le Roy Chevalier Banneret, Seigneur de Brouchen & de Chapelle St. Lambert, 6c fait de-
puis Libre Baron du St. Empire, par lettres patentes de l’Empereur Léopold données au palais
de Laxembourg, le 3 o de Mai de l’an 1671. Il eut grand soin de l’éducation de son fils, qui ré-
pondant aux desseins de les parents, employa sigement les années de si jeunesse à orner son elprit
des connoissànces utiles 6c nécessaires à un homme destiné aux grands emplois.
Parvenu à un âge plus avancé il partit pour se rendre luccessivement dans les plus célébrés A-
cademies de l’Europe, afin d’y prendre les leçons des habiles professeurs qui y enlèignoient. Ce
fut là, que joignant un juste dilcernement â l’assiduité de l’application il poussà bien avant les re-
cherches dans les antiquités greques 6c romaines. Ce fut là, qu’il pénétra dans les fecrets des
loix anciennes 6c modernes, & qu’il acquit avec une vaste connoissance de la Juris-prudence,
les belles lumières qui font briller un homme, dans le maniement des affaires publiques. Il re-
vint dans si patrie versé dans le droit des gens 6c imbu des siges maximes d’une politique propre
à former un homme d’état. Le Baron le Roy habile connoisseur en mérite , charmé de voir de
si beaux talents dans son fils, résolut de les faire valoir. Dans ce dessein, lelervant du prétexte d’un
âge avancé, il obtint de la cour d’Elpagne la permission de se déporter de si charge de conseiller
au conseil de Finances des Païs-Bas 6c de Bourgogne en faveur de son fils. Celui-ci s’acquit une
estime générale, par son intégrité dans l’administration de cet emploi, 6c mérita la faveur des
premiers ministres 6c du gouverneur pour Sa Majesté Catholique.
Le desir d’accumuler des richesses, si ordinaire à ceux qui sont préposés aux Finances des Prin-
ces , n’eut jamais de prile dans son cœur, 6c on le vit constamment avec des vues désinteressées,
préférer le sèrvice du Roi son maître à toute autre considération. Une conduite si sige dans un
poste si tentant fit de plus en plus éclater son mérite, le Marquis de Caracéne pour lors gou-
verneur des Païs-Bas l’appuya de toute si protection, 6c contribua beaucoup à l’élever à la place
de Président de la chambre des comptes. Dans cette nouvelle charge, conservant toujours si
première intégrité on ne s’appercevoit de son élévation, que par le redoublement de fes soins.
Ainsi il acheva de gagner entièrement l’estime 6c la confiance du Marquis de Caracéne, qui
n’ayant pour ainsi dire rien de caché pour lui, le consulta dans les affaires d’état les plus épi-
neufès qui sorvinrent pendant son gouvernement. Ce fut par là, aussi-bien que par l’exercice
assidu de ses emplois, que Mr. le Baron le Roy s’acquit une connoissance exaéte des forces de
l’état, 6c qu’il se rendit capable d’exercer les premières charges, avec autant d’honneur pour
si personne, que d’avantage pour son Prince, aussî lorsque le Marquis de Caracéne crut qu’il
étoit de son devoir d’informer particulièrement Sa Majesté Catholique de l’état de son gouver-
nement, il ne jugea personne plus propre que lui , pour s’acquitter de cette commission : c’est
pourquoi il l’envoya vers le Roi Philippe IV ; afin de donner à ce Prince tous les éclaircissèments
qu’il pourroit souhaiter sur ce sujet.
Mr. le Roy entreprit ce voyage beaucoup plus dans le dessein de rendre sèrvice à si patrie,
que dans celui d’aller solliciter de l’avancement. 11 remplit les vues de celui qui l’avoit envoyé 6c
répondit à l’attente de Sa Majesté, qui après lui avoir témoigné combien elle étoit sitisfiite de
Tome L S son
 
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