en même temps que des reliques, servit sans doute à envelopper des restes de
saints orientaux. Dans l'église de Saint-Arnoul à Crépy en Valois on voyait
encore, au xvme siècle, une étoffe byzantine de la fin du Xe siècle ou du début
du XIe. Sur ce tissu de soie à fond bleu étaient figurés des léopards passants.
L'inscription grecque, plusieurs fois répétée, donnait la date de la fabrication,
le règne de l'empereur Basile II le Bulgaroctone et de son frère Constantin
VIII, associé à l'Empire (976-1025)l.
D'autres objets, sortis des ateliers de Constantinople, enrichirent les tré-
sors de nos églises. Sur le coffret en ivoire du trésor de la cathédrale de Troyes
sont figurés deux empereurs à cheval sortant d'une ville. Fièrement campés
sur leur monture, ils s'avancent, la lance pointée en avant, revêtus du costume
de guerre. Une chlamyde légère flotte sur leurs épaules; leur tête est ceinte
d'une couronne, cercle rigide, incrusté de pierreries, d'où descendent, de cha-
que côté, les deux longues pendeloques, si caractéristiques2. Ce coffret,
attribué au Xe ou au XIe siècle, fut rapporté de Constantinople avec des
reliques.
Des restes de saints, conservés dans la ville impériale, prirent place dans
les sanctuaires de la Gaule en même temps que les oeuvres d'art byzantin. On
crée parfois en l'honneur de ces saints orientaux de nouveaux lieux de culte.
D'après une tradition, le corps de saint Antoine, le grand solitaire de la Thé-
baïde, avait été retrouvé au désert et rapporté à Constantinople. On racon-
tait qu'au XIe siècle un seigneur dauphinois, Joscelin, était allé à Byzance, où
1. Cf. Carlier, Histoire du duché de Valois, 1.1, Paris, 1767, p. 268, 269.
2. Cf. Le Brun-Dalbanne, le Trésor de la cathédrale de Troyes (Mémoires de la Société acadé-
mique du département de l'Aube, t. 28, 1864, p. 58 s.) ; Ch. Diehl, Manuel d'Art byzantin, t. II,
p. 659, fig. 319, 320 ; F Art chrétien primitif et l'Art byzantin, Paris, 1928, p. 43, pl. 50 ; O. M. Dal-
ton, Byzantine art and archaeology, Oxford, 1911, p. 231, fig. 11,144,145.
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saints orientaux. Dans l'église de Saint-Arnoul à Crépy en Valois on voyait
encore, au xvme siècle, une étoffe byzantine de la fin du Xe siècle ou du début
du XIe. Sur ce tissu de soie à fond bleu étaient figurés des léopards passants.
L'inscription grecque, plusieurs fois répétée, donnait la date de la fabrication,
le règne de l'empereur Basile II le Bulgaroctone et de son frère Constantin
VIII, associé à l'Empire (976-1025)l.
D'autres objets, sortis des ateliers de Constantinople, enrichirent les tré-
sors de nos églises. Sur le coffret en ivoire du trésor de la cathédrale de Troyes
sont figurés deux empereurs à cheval sortant d'une ville. Fièrement campés
sur leur monture, ils s'avancent, la lance pointée en avant, revêtus du costume
de guerre. Une chlamyde légère flotte sur leurs épaules; leur tête est ceinte
d'une couronne, cercle rigide, incrusté de pierreries, d'où descendent, de cha-
que côté, les deux longues pendeloques, si caractéristiques2. Ce coffret,
attribué au Xe ou au XIe siècle, fut rapporté de Constantinople avec des
reliques.
Des restes de saints, conservés dans la ville impériale, prirent place dans
les sanctuaires de la Gaule en même temps que les oeuvres d'art byzantin. On
crée parfois en l'honneur de ces saints orientaux de nouveaux lieux de culte.
D'après une tradition, le corps de saint Antoine, le grand solitaire de la Thé-
baïde, avait été retrouvé au désert et rapporté à Constantinople. On racon-
tait qu'au XIe siècle un seigneur dauphinois, Joscelin, était allé à Byzance, où
1. Cf. Carlier, Histoire du duché de Valois, 1.1, Paris, 1767, p. 268, 269.
2. Cf. Le Brun-Dalbanne, le Trésor de la cathédrale de Troyes (Mémoires de la Société acadé-
mique du département de l'Aube, t. 28, 1864, p. 58 s.) ; Ch. Diehl, Manuel d'Art byzantin, t. II,
p. 659, fig. 319, 320 ; F Art chrétien primitif et l'Art byzantin, Paris, 1928, p. 43, pl. 50 ; O. M. Dal-
ton, Byzantine art and archaeology, Oxford, 1911, p. 231, fig. 11,144,145.
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