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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0012

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L'ÉCLIPSÉ

ÉT»ES!RïES BE L ÉCLIPSE

Toute personne qui enverra directement en mandat ou en

timbres-poste au directeur du journal, 16, rue du Croissant, à
Paris, — le montant d'un abonnement d'an an à Éclipse,

jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :

Ire PRIME

Une superbe lanterne-magique accompagnée de douze verres
fournissant 48 sujets, reproduits d'après les charges deGiii le^ plus
célèbres. (VoirauxannQ7ices.)

L'abonnement pour Paris, avec cette primo.....12

. Pour les départements (la prime expédiée franco, à do-
micile........o.......16

2« PRIMÉ

Une excellente montre de Genève. (Voir aux annonces.)
L'abonnement pour Paris, avec cette prime......30

Pour les départements.

3e PRIME

Une boîte remplie de bâtons de vanille, bonbons fondants, parfu-
més, savoureux, fabriqués spécialement pour les abonnés de VÉclipse
par M. Berbey-Couturier, de Saint-Seine-ï'Abbaye (Côte-d'Or).

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.....6

Pour les départements.............7

Avoir soin de bien indiquer celles des trois primes qu'on

choisit.
Tous nos abonnés peuvent jouir des primes ci-dessus, déduction

faite du prix de l'abonnement déjà payé.

La Périne, maint chat botté
Pour ta kiosqu-adeitse beauté
Ressent une forte tocade.
D'onguent comme un Anglais bis oint,
Vas à Habille, Gkis-Bizom.
Partez, muscade! .

Lettrés de Serrano, d'Hugo
Et de Prim, rédacteur du Gau-
lois, qui le préfère" à Forcade.
Vélocipèdes, faux chignons
Qu'à trouver beaux nous rechignons,
Partez, muscadet

Réclames des restaurateurs,
Discours des femmes-orateurs,
Zèle excessif de maint alcade;
De dame Anastasie, ithos,
D'Ernést Communiqué, pathos.
Partez, muscade I

point

ODE LUNAMBULESQUE

PARTEZ, MUSCADE!

0 mil huit cent soixante-huit,
An de lanternage et de bruit,
De crevétisme et de cascade,
Le Temps, ce grand escamoteur,
Vers toi tend son doigt promoteur.
Partez muscade !

Mais avant qu'il t'ait fait filer,
Sous nos regards fais défiler, —
Ebourriffante cavalcade, —
Tous tes lauréats, deux par deux :
Que nous disions à chacun d'eux.
Partez, muscade !

L'œil en feu, voici Rochefort;
Sa Lanterne Baroche fort
Blessa — plus que son estocade. —
Puisque du pouvoirTillancourt
L'humeur, par ses vétilles, encourt,
Partez, muscade !

J'aime la musique d'Hervé,
Nargue à qui dit à ces airs, vœi
Schneider, Lasseny, Lafourcade,
Sur votre crâne cascadeur,
De Thespis, que le casque a d'heur!
Partez, muscade!

Bismarck voudrait dans ton lit, Mcin,
Goûter les douceurs de l'hymen !
J'ai vu, la sourcilière arcade
Du maréchal Niel se fronçait;
Puisque rembruni son front s'est,
Partez, muscade!

Nos longs cheveux, ô Paul, lissons !
Traiter les gens de « polissons »,
Grand Dieu quelle cassagnacade !
Ton vinaigre devant Lhuïllier
S'adoucit, ô Paul! — Vers Thuillier
Partez, muscade !

Veudlot dit à Villemessant :

— « Ta plume est civile mais sent
Un. peu Irop l'arme d'embuscade! »

— « Je doute que Dieu te veuille ail
Ciel, dit Hyppolite à Veuillot. »

Partez, muscade !

Fol du bruit fait par son melon

— «Ça! — dit Grill, — par Prudhomme l'on
Croit que c'est une barricade ! »

De Patti, Vasco de Gama,
Un plein vase, Caux, de gammes a.
Partez, muscade !

Le mur que Guilleutct a mis
Devant la vie intime, amis,
N'est qu'une illusoire estacade.
D'Orvault, Barucci, Cora Pearl,
Gladiateur, Marfori, The Earl.
Partez, muscade !

Mouches venimeuses, Bussy
Et Stamir, fuyez loin d'ici ;
a O puer, abige musca (1)... de
Ma présence; et qu'au fond du Styx
Soit le paquet numéro six.
Partez, muscade!

Mitrailleuse, petit canon,
Phœnol Bobeùf, Eau de Nanon
Acteur qui marches par saccade,
Ténor qui donnes ton beau la,
Du baron Taylor tombola,
Partez, muscade !



'' ■ \

(1) Il faudrait museas, — mais

« La rime a des rigueurs à nulles autres pareilles. ■»

et qui sait, peut-être que maint leeteur, de ce barbarisme dans sa barbe
an.

EN VOIX

A THÉODORE DE RIMENVILLE

O mon maître en l'art de rimer
Songe combien j'ai dû trimer,
Et pardonne à ma Muse qu'a de.
L'aplomb d'oser ainsi singer
La tienne. — Où donc est Gtésinger/
Partez, muscade!

Comtl: db Luxa

EN SINGE

C'était lé premier Bal de l'Opéra, l'autre samedi, le premier
bal masqué, monde inconnu, Eldorado fantastique où rêvent fié-
vreusement de lever la jambe, jusqu'aux étoiles, les adultes des
deux sexes qirï n'en ont point encore franehi le seuil.

On a fait une romance, à l'usage des demoiselles, sur le désir
effréné qui mord au cœur les jeunes gens, d'aller transpirer en
mesure, dans les salons.

Cette poésie s'appelle : le premier bal d'Emma. — C'est tout
dire!

Emma trouve qu'un premier baF est une chose adorable; je ne
peux pas lui ûter, à cette enfant, cette idée fixe, et d'ailleurs mise
en musique, mais si vous voulez me permettre de raconter mes
impressions personnelles, au bal de l'Opéra, il y a dix ans, j'es-
père vous prouver que si Mlle Emma a eu de la chance de s'amu-
ser, moi, je n'ai trouvé dans mon premier pas .. de deux, que des
déceptions, par essaim, et pourvues d'aiguillons cruels, par con-
séquent.

Donc, il y a dix ans, en décembre également, cédant aux in-
stances' de mon esprit curieux, je pris la lésolutkm d'aller au
premier bal masqué de l'Opéra.

Quelques amis, et celles qui les aident à vider la coupo amère
de l'existence, devaient me piloter dans le lieu de délices féeri-
ques ci-dessus désigné.

Je vivais... seul. Personne ne m'aidait à tarir la coupe amère
de l'existence. Premier point noir. Les amis médisaient :

— « Tu trouveras trente femmes là-bas! Sois donc tranquille \
Assure-toi d'un costume, voilà tout.»
Je m'assurai d'un costume, sans remords.
Etre en singe était mon revu le plus cher. Je confectionnai donc
un singé délirant, velu comme un ours, avec une queue honora-
blement étoffée; je pratiquai même, dans la région abdominale,
une petite poche pour recevoir l'argent nécessaire à l'entier ac-
complissement de mes folies les plus échevelées.

Je n'en dormais pasl Huit jours à l'avance, je passais mon
mon costume, et je répétais mon rôle. Je voulais être « à tout
éteindre t » Les prodigieuses gambades que j'exécutai, dans le
silence du cabinet! j'étais né pour être gorille!

Enfin1 l'heure solennelle, minuit, chrétiens, sonne à toutes les
pendules de l'hôtel où, après un repas préparatoire (en attendant
le repas" réparatoire) nous devisions le verre en main.

On partit. A ce moment je débutai dans la carrière du gui-
gnon. Ces messieurs, et les dames dont j'ai parlé plus haut, s'en
allèrent dans deux fiacres, les seuls qu'on eut pu se procurer. Je
dus monter en lapin sur le siège. Triste place. Ramassant ma
longue queue qui pendillait contre les roues, avec une douce
mélancolie naissante, je m'assis- à côté du cocher goguenard.'

Les fumées du vin s'évaporaient. Je me sentais devenir glacé
au moral comme au physique. Je palissais sous le masque !

Les gamins, sur les trottoirs, remarquèrent bientôt ce chim-
panzé lugubre, immobile au sommet d'une voiture et l'inter-
pellèrent- en diverses langues.

Voilons ce passage humiliant de mes mémoires, il est de ces
premières blessures1 dont la cicatrice est ineffaçable!

A l'Opéra, en montant l'escalier, des cris de botes fauves ac-
cueillirent ma timide arrivée. Oh! mes belles gambades solitaires,
où êtes-vous en ce moment?

Je devenais déplus en plus roide, et je gravis les degrés, ma
pauvre queue sous le bras, car tout le monde s'amusait à marcher
dessus, d'un air sinistre.

Néanmoins, réchauffé, je voulus, coûte' que coûte, manger " ma
part de là galette des plaisirs. Je Cherchai, avec ardeur, une
jeune personne assez bonne pour vouloir bien accepter mon
bras.

Obi mon Dieu, qui vîtes mes soufirances, vous savez
mens.

célibat... des autres, ne voulut accepter mon bras. Je dus vider,
seul, la coupe amère de l'existence!

Je fus Je jouet de bandes avinées, pendant une bonne partie de
la nuit. Pour échapper à leurs audacieuses entreprises, je me réfu-
gîai dans le corridor.

Mais ce singe qu'on voyait traîner éternellement dans les cou-
loirs, abattu, navré, intriguait les munieipaux et les agents.
On suaveîUait ce singe errant I

Parfois, pour leur donner le change, je m'asseyais dans la salle
sur une banquette, cherchant ^obscurité, l'oubli, la tombe!

Mes pieds, fatigués, étaient brûlants; j'étais énervé à
qu'aucune dame n'atteindra jamais.

Plus d'amis! Us avaient disparu dans le tourbillon des plai-
sirs.
J'étais seul au monde, singe infortuné!
Dos femmes, en passant près de moi, arrachaient, par poignées
la riche toison qui couvrait ma'-'peau.
Je devins horrible, pelé, presque obscène !
Je désirais ardemment la mort,et je tombais de sommeil : Dame
j'avais tant mangé, tant bu, tant ri, tant gesticulé avant de venir
au bal ! j'étais éreinté.
Que faire ? ..

Lo regard interrogateur d un garde municipal, offensé dama
tenue attristante, me fit prendre, une résolution héroïque.

— Allons nous en, me dis-je.
_ C'est facile à dire, cela-,- mais à mettre en action, ce n'est pas
du tout la même chose.

' Plus de paletot au vestiaire. On l'avait pris; c'est uri'postillon
de Lonjumeau, je crois, qui l'avait réclamé comme sa proie. Un
malheur n'arrive jamais seul!

Il était trois heures et demie, il pleuvait, et les cochers se dé-
claraient tous retenus, lorsque tenant à la main ma fameuse
queue enfin arrachée à la sortie, je me retrouvai sous l'azur
étoile.
Je partis à pied, et à poil.

Ohl voilons, voilons à jamais le souvenir de cette rentrés peu
glorieuse, dans mon domicile!

Dans mon domicile où, je la répète, je vidai, seul, la lie restée
au fond de la coupe amère de mon existtue
visé!

singe împro-
Le cousin Jacques.

ENTRE RSGOTINS

À Monsieur Flamberge, artiste draw^ne authéâtre
de Condom.
Tu sais,

ma vieille, que Borsat m'a envoyé à Bolbec. Qaeile
boite! Si je n'étais pas là pour faire marcher un peu les choses,
ça serait du propre. J'ai débuté dans le Lion amoureux. Un succès!!!
J'ai compris ça autrement que Bressant, que j'ai trouvé rudement
mauvais à Paris. Ça n'est pas l'homme du rôle. Enfin, que veux-tu?
Tout pour l'intrigue. Parce qu'il s'appelle Bressant, il gagne des
appointements. L'année prochaine je ne quitterai plus Paris. Mé-
iingue se fait vieux, Dumaine est impossible, Berton est une nul-
lité, tu comprends qu'il y a' une place à prendre, et, quand je
l'aurai prise, je n'en laisserai approcher personne. '
As-tu des nouvelles de Lamby ?

Nous montons le Bossu,, mais nous n'en jouons que quatre ta-
bleaux. C'est suffisant. Toutes ces pièces à décors, ça ne vaut
riôn. Je t'assure que la pièce ira bien mieux chez nous. J'ai fondu
Cocardasse avec Lagardère et je t'ai collé une mise en scène,
comme j'ai appris à les faire chez M. Hermant. J'aime la besogne
bien faite.

Il y a ici un daim de journaliste à qui je vais dire son fait «n
de ces jours. Il a eu le toupet de dire dans sa feuille de choa que
je manquais de mémoire. Est-ce que ça le regarde? J'aurais bien
voulu le voir à ma place. Quatre cents lignes en deux jours I J'ai
fait des coupures, mais le souffleur est une huitie. Il m'a envoyé
justement tout ce que j'avais c&upé, et ne m'a pas soufflé un mot
de ce que j'avais appris.

Sï tu vois Lamby, demande-lui ce qu'il a fait de mes tiges de
bottes et de ma perruque à front. J'en ai besoin.

Hamburger doit venir en représentation chez nous cette semaine.
Quelle scie ! Il va falloir apprendre son répertoire. Je n'aime pas
ces artistes de Paris. Tous poseurs. Tu sais, ils vous imposent
leurs traditions. Comme si on ne savait pas son affaire aussi bien
qu'eux ; Hamburger débute dans Chavigny du Caprice, et Riche-
lieu de Mlle de Belle-lsle. Je ne le vois pas du toutlà-dedans.C'est
peut-être une idée que je me fais, mais c'est comme ça. Le rôle
de Frederick dans la Dame de Saint-Tropez serait bien mieux son ''
affaire. Ces acteurs en renom ont tous la toquade de jouer ce qui ■
ne leur convient pas. Hamburger a de la puissance, de l'organe,
mais il n'a pas dé distinction.'Je me trompe peut-être, nous
verrons.

Danjou a pris les seconds comiques ou' il a un crâne succès. Je
lui ai toujours dit : « Ne t'entête pas à jô*uer'les amoureux, prends
les queues rouges. » il a suivi mon conself et s'en trouve bien.
On l'a rappelé dans Jaillou de Margot. .

Calais est régisseur à Remis. Il va bien. Je le ferai venir â
Bolbec l'année prochaine pour remplacer'.Courville.

Je te la serre. Bonne" c banc*. Dis bonjorït- pour moi â la dame
du Café des Arts.

si je

Recommande mes tiges dt
Lamby.

PlTANCHARD.

bottes et ma perruque â front â

Pour copie conforme :
Albert Glatigry,

VOYAGE AUTOUR D'UNE ANDOUILLE

Lecteur, mon ami, je ne -vous adresserai pas cette question in-
discrète : Aimez-vous les andouilles ? — Ce serait peut-être aller
... , , , , j loin sur le domaine de la vie privée. Mais je suis convaincu au»

Hélas! aucune de ces aimables personnes, vouées, parait-il, au i'vous trouvez mon titre saugrenu.

penss

les plus

débitai a

Quanta
ter, « '
lent.

3 54 Déce,

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