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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0076

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FH.IMES DE L'ÉCLIPSU

Toute personne «ni enverra dtrertememt en mandat ou en
timbres-poste au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a
Paris, — le montant d'un abonnement l'un ara à l'Eclipsé,
jouira des primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1« PRIME
Dne superbe lanterne-magique accompagnée de douze verres
fournissant 48 sujets, reproduits d'après les charges de Sill les plus
célèbres. ( Voir nos précédents numéros.)

L'abonnement pour Paris, avec cette prime.....1*

Pour les départements (la prime expédiée franco, à do-
micile) ...............ib

2> PRIME
Dne excellente montre de Genève, ( Voir nos précédents mtméros.)
L'abonnement pour Paris, avec cette prime . . . . ■ 30

Pour les départements.............31

3* PRIME
50 charges d'AHDRÉ Gili..
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime. ... 7 60

Pour les départements. . . . ; ....... 9 »

Avoir soin de bien indiquer celle des trois primes qu'où
choisit.

Tous nos abonnés peuvent jouir des primes ci-dessus, déduction
f aite du prix de l'abonnement déjà payé.

U ECLIPSE

îJ":tiJ:-'l'<^*^t>îixa:E:J.rfi_„

AU QUAI VOLTAIRE

Voyez-vous, là-bas, de l'autre côté de la Seine, sur les trottoirs
du tranquille quai "Voltaire, cette fouie énorme, onduleuse, mou-
vementée comme une mer, et bariolée de mille couleurs? S-ur la
masse grouillante se découpent, noires silhouettes, les uniformes
sombres des agents de la Préfecture/

— Oui, je la vois:

Entendez-vous maintenant cette clameur confuse qui vient de
loin, d'abord vague, puis qui grossit, se rapproche et roule formi-
dable dans l'espace... Ah! a a a a a a...

— Oui, je l'entends.

— Pourquoi cette foule ? pourquoi cette rumeur triomphale, sur
le tranquille quai Voltaire ? Vous al_leï£le savoir.

Regardez encore là-bas.

Une voiture (un coupé chocolat-épais) s'avance, au petit trot,
seule, sur le milieu de la chaussée maintenue libre.

Tous les yeux, sans distinction d'âge ou de sexe, contemplent le
coupé chocolat-épais avec amour, avec ivresse, âve.e folie I

C'est Son Coupé I --^saluez !

En le croisant, les mïlîfâïresj4pertent la main au shako, les civils
se découvrent, les ecclésiastiques même s'inclinent.

Gomme il n'y a pas dfl troupes massées sur le passage du Coupé
chocolat-épais, les armés nô lui sont pas présentées et les tam-
bours ne battent point aux champs.

Mais, ne vous y trompez pas, la musique d'un régiment qui
passe, joueeri Json honneur l'air de : Partant pour la Copie.

Car c'e3tLui! — Lui) le seul, l'unique, le grand, le breveté
(S. G. D. G.), le prodigieux Timothéa- Trimm qui passe I

— Il se rend à son nouveau journal, au Moniteur Universel (du
soir et du matin). Deux chroniques par jour. Deuxl

Hélas! pendant que, snperbe comme un paon, mais doux
comme un agnelet, Timothée Trimm-Ie-Magnifique se rend
aux feuilles qui sontà présent ses seules amours (à raison de cent
mille francs par an ; je dis 100,000 fr.),le père Milkud pleure sur
les ruines de sa vieille Carthage, et ses pleurs corrodent l'or mas-
sif de Bes lunettes.
Peut-être serepent-il?

Que voulait Trimm, en effet ? Oh ! presque rien ! Son ultimatum
se réduisait à ceci :
lo Cent mille francs, David Durand ! I
V Etre fait Dieu;

3° Avoir douze prêtres pour célébrer son culte, et l'encenser
nuit et jour, au bruit des cymbales d'airain., des sistres de bronze,
et des flûtes d'ivoire!

« Excusez du peu l » doit dire, dans son caveau, le bouffon de
génie qu'on appela Rossini.
Millaud a refusé.

Et voilà pourquoi Léo Lespès, l'auteuf des Crapaud? amoureux,
des Impressions du Cercueil, de la Sœur Incestueuse, des Yeux verts
de la Morgue, des Contes des Fossoyeurs? de Madame la Mort, de
Sous le rasoirl de Entre quatre planches, etc. Voilà pourquoi, je le
répète, Napoléon Lespès (homme de lettres), dit timothée
Trimm, dit le Commandeur, est Un transfuge qui, maintenant, au
lieu d'éblouir la rue de Lafayette, stupéfie chaque jour ce tran quille
quai Voltaire !

Tenez, enfants, femmes, vieillards, la- voici qui descend de- son
coupé chocolat trop cuit,
Buvez-le, mangez»le du regard!

Un grand portefeuille rouge, en cu:tf de Russie, sous le bras, il
pose sur le sol qui frissonne de joie ses pieds mystérieux que dé-
robent à la vue (à jamais !) les jamb.fls d'un pantalon à traîne, dé-
robé à quelque cosaque en délire. Le- velours, le damas, le tabis,
la soie, le broeart, les étoffes de Via de et de la Chine, couvrent
les membres potelés de son petit conps replet. Sur son sein, large
et puissant, des chaînes de montre sans nombre s'étalent; tels
les serpents de Laocoon!

A son cou, toujours découvert, M anc, gras, aimable, il neman-
que qu'une - croix de ma mère » p 0Ur rappeler tout-à-fait le col
robuste de Mme Grégoire. Des cr* lVates, dont il emportera le se-
cret dans la tombe, s'étalent, roug. 3s, bleues, blanches, tricolores,
sur son gilet, et flottent à la brise qu'elles parfument !

La Nature folâtre s'est amusée à lui coller des moustaches à la
place de ses sourcils, et les sou rcils, minces et frisottés, dessi-
nent leur arc élégant sous le nez auguste de Timothée Trimm;

Maintenant, o lecteurs, buvea et mangez : ceci est son corps et
ceci est son sang.

Le continuateur des Contes de Perrault (c'est ratde!) et du Veau
d'or, de F. Soulié (bon travail, d u reste), est le Saturne des jour-
naux. Il en a créé des milliers qi j'il dévorait à peine liés. U fit le
Monstre, le Journal des curés, 1* Ciboire perpétuel et cent autres
feuilles plus ou moins éphémèVi es.
Elles sont mortes. Paix à leur s cendres'

Autrefois il faisait dos livres : Paris dans un fauteuil, par exem-
ple, et do remarquables études parisiennes au Figaro et ailleurs.

Aujourd'hui il ne fait plus que des articles. Ah ! c'est un rude
travailleur! Pas un instant de perdu ! Les articles naissent sous
ses pas. Quand il pleure, c'est un article qu'il verse; quand i!
crache, c'est un article qui tombe ;q uand il .. c'est encore un ar-
ticle.

Et les éditeurs \a rainassent précieusement et les lui paient
au poids de l'or.

Excellent confrère, en somme, et le plus blagué des écrivains,
dont Je Mur de la vie privée est plein de trous. Il se venge des
charges par des éloges. Enfin, c'est un brave homme, quoi ! H ne
faut pas lui en vouloir^

C'eet un ancien militaire} et dans l'Histoire de ses maîtresses (Ohl
Thimothée!)il a raconté avec une émotion fausse ses exploits de
tourlourou sentimental.

Cependant, cet homme à la voix aiguë aura eu son utilité. Je
me plais à la recorinaiira, à la signaler. Il a créé pour la masse,
dans les campagnes surtout, le besoin de lire tous les soirs un
journal. C'est énorme.

C'est une habitude que n'avait pas le peuple autrefois. La lit-
térature dont on lui coupe aujourd'hui des tranches d'un sou est
indigeste, absurde, soit. Mais elle se bonifiera avec le temps, ou
plutôt on lui substituera, quand l'heure aura sonné, les éléments
de la véritable régénération intellectuelle des foules.

En attendant, Timothée Trimm fait deux chroniques par jour
aux Moniteurs. — Deux! — Enlevez!

le cousin Jacques,

GRELOTS

. On parle eu ce moment d'un savant qui veut appliquer la phré-
nologie à l'éducation.

Cela fera-t-il apprendre plus facilement les élèves qui ont la
lête dure?

On annonce l'apparition de nouvelles pièces do vingt-cinq
francs.
Sardou s'en inquiète.
Il sent bien que ce seront aussi des pièces à succès.

La semaine dernière, à la salie des Capucines, le sujet de la
conférence était : la science en ballon.
L'orateur a dû le prendre de très-haut.

Une société financière vient de convoquer les souscripteurs
d'obligations mexicaines à la salle de bal Valentino.

Beaucoup d'entre' eux ne se sont pas rendus à cette invitation
à cause du lieu choisi.

Ils ont craint qu'on voulût encore les faire danser.

Les journaux de Vienne racontent que la baronne B... e'est vu
enlever son râtelier complet par un habiie pick-pokelt.
Le délinquant a droit à des circonstances atténuantes.
Il a nettoyé, gratis, les dents de madame la baronne.

Il est question d'établir un cercle de chasseurs à la maison
Frascati.

On ne saurait choisir un meilleur emplacement.

Un cercle de chasseurs en plein boulevard Montmartre!,,. On
est sûr que les biches ne manqueront pas.

C'est comme le projet actuel de transformer en café-concert
l'ancien marché de la Vallée.
Le changement sera peu sensible.
Où l'on voyait des oies, on verra des grues,

Calino vient d'entrer au cellége.

Les élèves sortent dans la cour pour jouer; Calino se promène
seul dans un coin, évitant ses bruyants camarades.

— Pourquoi ne t'amuses-tu pas comme nous ? dit un vieux.

— Pas si bête, répond Calino ; si je m'amusais, je trouverais la
récréation trop courte.

Léon BlENYÈMU.

NOS CHANTEUSES NOBLES

Elles sont trois :

L'une s'appelle l'Alboni;

L'autre, la Cruvelli;

La troisième, la Patti.

Toutes trois sont des artistes éminentes, et aussi, dit-on, — ce
qui, dans tous les cas, mieux Vaut, — de très-honnêtes dames.

Saluez, Belles-Hélônes et Frédégoodes !

La première est comtesse ;

La seconde est baronne;

La troisième est marquise.

Mais, ce qu'il y a peut-être de plus singulier dans ca trio d'une
aristocratie à doubles croches — dont le blason, portant clés de
sût, d'wi ou de fa sur chant d'or écarteîé de gueules, se mêle aux
anses de ces messieurs, — c'est que les qualités d'organe de cha-
cune de ces cantatrices correspondent précisément, par leur di-
versité, aux trou types qui composent le registre de la voix fémi-
minine.

La comtesse, — c'est le contralto ;

La baronne, — le mezza-soprano ;

La marquise, — le soprano.

Y a-t-il là quelque analogie naturelle entre le timbre voral ►,
blason, comme entie les couleurs du prisme et les n„ °

gamme? 0les «e la

Je l'ignore, — Ce qui est certain, c'est que la diffé
qualités plastiques de ces trois grandes artistes devenu ^
dames, se trouve elle-même en parfaite analogie avec la Se-
cte leurs qualités vocales. «"««ica

Tandis que l'Alboni - comtesse Pepoli - est pourvue
mes opulentes qui s'allient bien avec l'ampleur de
la Cruvelli, — baronne Vigier, - d'une taille nlus k\Z ■
élégante, mais solides,^ et £.*»», ^Zt^Z

for.
voix, ».

« et de
ïnoane,
ations de

exprès fa,te pour ces grands éclats de voix "de Valent
Norma. La Patti, enfin, -ironise de Caux - petite ri
gracieuse, légère, se prête merveilleusement à ces appeïïàï
fauvette et de rossignol qu'on lui prodigué si souvent
j- Notez, cependant, qu'aucune d'elles n'a la même nation,.

L'Alboni est Italienne.

La Cruvelli est Prussienne, et s'appelle Oruvell-

La Patti est Espagnole.

Cela se comprend.

Il ne fallait pas moins de trois nations pour produire c»s .„■
perles. - al lrois

Il est vrai que toutes trois sont brunes.

Tant pis pour les blondes I

La Patti touche dos appointements fabuleux
_ La Cruvelli inaugura les prix forts à l'Opéra, où elle a touché
jnsqu a cent mÇlc francs pour dix mois.

L'Alboni fut engagée, pour la première fois, aux Italiens i
raison de cinq mille francs par mois. '

Qu'avaient-elles besoin, avec cela, d'épouser i
barons, des marquis?

N'étaient-elles pas reines?

Hélas ! ia vanité I la sotte vanité !

Si l'homme n'est point parfait, la femme ne l'est pas dava».

comtes, des

pas précisément de lu

Or, ces grandes artistes ne sortaient
cuisse de Jupiter.

Leur rêve, c'était de devenir grandes dames.

Elles le sont, aujourd'hui.

Aussi n'ayez peur qu'elles plaident en séparation, comme Mmes
Cabel, Castelmary, Gueymard et Varcollierl

Elles auraient bien trop peur do ternir leur blason'

Elles préfèrent ne plu chanter. - C'est, du moins, chose fait,
pour l'Alboni et la Cruvelli, le tour do la Patti viendra bientôt

Théo, le divin Théo, - alors qu'il n'était point encore chroni-
queur officiel, m décoré, ni bibliothécaire d'aucune espèce de prin-
cesse, ni aspirant à l'Académie, ni digne du Sénat, ni père de
sous-préfet, ni même beau-pore do Catulle-Mendès, — Théo le
divin Théo, avait écrit quelques lignes bien senties sûr le maria™
des comédiennes : .

« Le vrai mari d'une actrice, affinnait-il, c'est le public; c'est
» au public qu'elle doit ses plus fins sourires, ses œillades ta plus
» tendres ; au public, sa beauté, sa jeunesse, sa fraîcheur vraie ou
» fausse. Le public ne veut pas qu'un mari voie ces belles épaules
- si complaisament découvertes; ce mari gêne sa fantaisie
» amoureuse ; il rencontre la grosse face épanouie et béte de ce mm-
» sieur, quand son imagination entreprenante ouvra à dessein
» la'porte du boudoir ou de la loge; la nom d'un mari sur vm
» actrice, c'est une chenille sur une rose. » * ■

Et le blason, donc !

Bien plus chenille, le blason 1

La preuve, c'e*t qu'elles en meurent, les roses. On lés retire
du moins, de la circulation de la scène, — ce qui revient tout-à-
fait au même.

Blason devient pour elles bâillon.

Le rêve est accompli : elles sont grandes dames, c'est vrai.

Mais elles ne sont pas heureuses.

Au fond, elles n'aspirent qu'au jour où une messe de Rossini, un
concertde bienfaisance quelconque leur permettentde reconqué-
rir, un instant, cette royauté do l'art, qu'elles ont eu la faiblesse
d'échanger contre le plat de lentilles d'un titre de noblesse.

La robe de Nessus, quoi I

Emile Faure.

TRAITÉ RAISONNÉ DE PATTOMANCIE

ou

LES MYSTÈRES DES PIEDS

RIÏVJÏLÉS ET EXPLIQUÉS

par le docteup Vabontrain

CHAPITRE II

NOTIONS PRÉLIMINAIRES

Les pieds ont été donnés à l'homme pour marcher — d'abord
et pour faire gagner de l'argent aux cordonniers ensuite.

On frémit, quand on pense à ce que deviendraient ces pauvres
gens, si les enfants se mettaient tout à coup à venir au monde
sans pieds. Force leur serait d'écouler leurs cuirs dans la conver-
sation et do placer leurs bottes dans les... reins de leurs mauvais
débite iîtb.

Les pieds sont au nombre de deux. Aussi haut que noua re-
montions dans l'antiquité, nous ne trouvons pas d'exception a
cette règle, qui est encore en vigueur aujourd'hui.

Adam avait deux pieds, ni plus ni moins que M. Daiïmoflî ""
seulement, il ne parait pas qu'il se soit jamais avisé de mettre u"e
culotte au bout. On est môme fondé àcroire qu'il ne te servit jamais
de souliers.

Les pieds de nos premiers pères ne différaient en aucune façon
des nôtres, Ils étaient peut-ôtre plus délicate de Soism& et PIuB
mignons d'aspect : voilà tout; ce qui se comprend parfaitement, ou
reste, puisqu'ils n'avaient pas encore eu le temps de se deform
et de s'endurcir en foulant le sol.

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AVENTURES DE

IlLDSIRÉBS PAB LÊl

CHAP1ÏRB Vil

MUEÛ CECROIHE QUE M. SUE!
SETFJS COSTEST, QUOIQU'IL KE FAi
ïiïMtniGiRI),

- Oai-dï, répandit le croqae-mort
antueCouDctSj qua vous l'ayez tué.

- Je leciiins, dit l'autre.

—Qa'aUcas-Qous en faire mainte
farlberaButcMea,

-Wêtiilewoas

-ItM-taii,

-11 f«l savoir, mnitra Ci

-dckis.|fl|
*0il

-CheïTûua, Jacques.

--031.,U = .

-Non

ft-yhMt

ïw. maître Cosinus, muis

wa appartient.


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