Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0088

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
I/EGLIPSB

PRISSES BE L'ËCUPIE

Toatepersonne^ni enverra direc*emeat en mandat ou en

tïmbros-poato an Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a

Paris, — le montant d'un abonnement d'iua ans à l'Eclipsé,

jouira dea primes ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes:

1" PRIME

Une superbe lanterne-magique accompagnée de dtrazo verre»

fournissant 43 sujets, reproduits d'après !es chargea de Gill les plus

célèbres. ( Voir nos précédents numéros.)

L'abonnement pour . Paris, avec cotte prime.

Poiït les départements (la prime êipédiôfl jfffli ,

• .«ÙGilft) . * .............i6

" 2* P3IB|£
Une excellents montre de Genève. (Voir nos précédants numéros.)
L'abonnement pour Paris, avec cette prime. ..... 30

Poor les Sëpâftemanta.

7 50

3° PR]

50 charges d'André Gill.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.

Pour les départements. ... .......

Avoir soin de bien indiquer celle des trois primes qu'on
choisit.

Tous nos abonnés peuvent jouir des primes ci-dessus, déduction
faite du prix de l'abonnement déjà payé.

M MUSIQUE DE RICHARD WAGNER

On a surnommé les puissantes manifestations du génie parti-
culier de R;cbard "Wagner la Musique de l'avenir.

Le public de VÉclipse est trop intelligent pour avoir pris au pied
de la lettre cette désignation temporaire du talent audacieux de ce
grand artiste. Je n'ai donc pas besoin de lui affirmer que la musi-
que de Richard Wagner n'est pas, comme une ardente opposition,
dont le camp unique est à Paris, a essayé de le faire croire à la
foule ignorante, un art nouveau de combiner les sons de façon à
produire, par leur seul secours, d'une manière plus on moins har-
monieuse, tous les actes, grands ou mesquins, de la vie humaine.
Non, l'auteur de Lohengiin n'a jamais eu l'intention de rendre
musicalement les faits et gestes d'un monsieur qui monte en che-
min de fer, par exemple.

Il est triste, entre parenthèses, de penser que des gens, en-
traînés par l'exemple, aient, sans avoir entendu cinq notes du
musicien allemand, propagé ce bruit odieux.

Richard Wagner n'a jamais en non plus l'intention de faire de
la musique imitalive; il rugit de colère quand la malveillance
déclare que sa préoccupation constante est d'exprimer, littérale-
ment en musique, les bruits de la terre.

C'est l'impression, terrible ou charmante, de l'ensemble des
voix de la nature et de l'humanité sur l'âme de l'homme qu'il
essaye de rendre, pour charmer ou terrifier l'homme à son tour
qui rêve et se souvient..

Il y est arrivé, violant des conventions séculaires, admises et
respectées par l'indéracinable routine.

L'Univers, c'est une symphonie gigantesque; les chants parti-
culiers des choses et des êtres qui y vivent un jour, se mêlent et
se perdent dans l'énorme concert; il ne faut donc pas leur donner
une importance qu'ils n'ont point.,Le duo d'Atala et de Chactas,
sous les ombrages vénérables des forêts américaines, est exquis,
dans le livre, mais qu'il serait banal et mesquin sur une scène ly-
rique, séparé des bruissements, des soupirs, des orages du vent
dans les cimes, Le chœur et l'orchestre priment les dialogues mu-
sicaux.

Non, encore une fois, Richard Wagner ne veut pas faire en-
tendre (encore un exemple), le bruit du marteau sur l'enclume du
forgeron d'en face, tour de force vulgaire exécuté par d'autres
pauvres gens qui noircissent des portées omme lui; mais il saura
peindre d'une façon étrange et neuve le retentissement protond,
mystérieux, du travail souterrain des Cyclopes, dans les antres de
l'Etna, et la stupeur des foules an'iques, quand elles écoutaient
les borborygmes inconnus du volcan où s'agitaient, formidables,
les esclaves d'un dieu.

La tempête du Vaisseau fantôme, de Richard Wagner, ne donne
pas seulement l'idée complexe du mouvement affreux des grandes
masses d'eau, du vent aigre ou profond, des cris sourds ou tout
à coup aigus que poussent les mâts qui s'entrechoquent, les bor-
dages qui craauent, les poulies qui gémissent, et des "voix
étranges et rauques de l'équipage maudit ; elle déroule aussi aux
oreilles de la pensée toutes les horreurs,tout le tumulte désordonné,
tout le désespoir Jun cataclysme surnaturel. Ce n'est pa^ un phé-
nomène terrestre dont l'image vient frapper l'esprit, c'est l'effet
de la colère divine provoquée par l'homme et rompant l'équilibre
des éléments.

Wagner est un créateur; il évoque, et pour moi c'est créer, des
sensations inconnues, délicates ou violentes, et c'est ce que je
demande à l'artiste.

Je ne suis qu'un «amateur du, Danube. » Je dis ce que je pens^,
naïvement, sans parti pris, avec franchise. J'admire tout dans
Wagner surtout.

Dans ces défaillances (défaillances par rapport à ce qu'on con-
naît de l'art ancien et de la musique de Wagner), je devine l'ef-
fort du géant qui cherche, obstinément, la formule définitive
de la vérité; il passe à côté parfois, la dépasse souvent encore,
mais ne se lasse point, et lutte sans cesse, comme Aristée
essayant d'étreindre enfin Tinsaisùisable Protée.

Or, l'effort d'un artiste véritable, sous quelque aspect qu'il soit
présenté, est toujours à respecter, à encourager, à applaudir.

On a bien dit (je ne veux faire aucun rapprochement néan-
moins) qu'Homère s'endormait de temps en temps I ce reproche
railleur diminue-t-il la puissance de VIIliade ?

Wagner ne s'endort pas, lui, il travaille toujours.

On vient de jouer Riensï., une œuvre de jeunesse. Mais quelle
preuve plus superbe de laqualité de génie de Wagner, affirmé depuis
longtemps en Europe (la France exceptée) pouvait-on nous don-
ner? C'est un jeune homme quia fa/t cette œuvre grandiose, et
nous l'acclamons! Quelle doit être alors la valeur des grandes
épopées lyriques de son âge fort? Rienzi était une promesse, un
balbutiement du berceau musical, et tout le monde en admire au-

jourd'hui les merveilleuses tendances. Pouvait-on môme prévoir et
désirer les splendeurs, encore inconnues à Paris, des Maîtres-
Chanteurs, de Tristan et îsèult, du Lohengrin, du Vaisseau-Fan-
tôme, etc.

Mais nous sommes fort peu les amis des artistes réellement
dignes de ce nom prostitué dans notre chère patrie. Us effraient.
Leur grandeur nous amoindrit.

L'homme dit toujours : Oh! que cette montagne est haute;
qu'elle est rude à gravir. Il dit rarement : Dieu que je suis petit
et faible.

Et puis, il y a les rivaux, qui savent, qui prétendent connaître
les points faibles. Ils exagèrent leurs trouvailles, et les moutons
de Panurge qui broutent docilement leur parole, composent à la
fin ces foules aveuglément hostiles, devant la résistance desquelles
meurent de chagrin les grands génies'incompris.

Mais Richard Wagner vivra. J'ai dit pins haut que c'était un
créateur. Je le répète. Car, depuis Rienzi, il a pétri le public à
son image. On l'écoute avec recueillement. La musique de l'avenir
devient ïamusique duprêsent.

Le Cousin Jacques.

n

do-

->'Ç,>#^-~<^,*"

COMPLAINTE

SUR LA MORT DU
CHEVAL DE CAPOUL

Air : de Fualdès — naturellement.

N'écoutez pas, gens d'Lutèce,
De Fouilly-les-Oies aussi,
L'affreux récit que voici,
Car il est truffé d'tristesse ;
Je crois, si vous l'écoutiez,
Qu'à verse vous pleureriez.

Un jour de l'autre semaine,
L'illustre ténor Capou!,
Qui sait porter la cape ou V
Epée, avec chic, en scène.
S'en fut, je ne sais pourquoi,
A cheval Qàner au bois.

On sentait dans la nature
Les effluves du printemps;
Et Gapouî, de temps en temps,
Éperonnait sa monture;
Car, ignorant qui Fmontait,
L'animal, sans goût, trottait.

Soudain dans la grande allée

Ils débouchèrent au pas,

Et bientôt virent un tas

De gens de haute volée,

Qui placés en rangs d'oignons,

Sur eux braquaient leurs lorgnons.

Le cheval n'eomprenant guère,
Pourquoi qu'on 1g regardait,
Tout confus se dérobait
Dans un nuage d'poussière;
Mais Capoul s'voyant lorgné,
Soudain avec son poignet

Lui fit fair' la haute école;
Alors les femmes en chœur
Dirent: C'est notre vainqueur
Qui devant nous caracole ;

Ce cavalier si fringant,

C'est Vert-Vert le subjuguant.

Aussitôt queBucéphale

Sut qu'il portait Cupidon,

Il prit, s'drapant dans son brjdon,

Une allure triomphale ;

Il hennissait et... toussait;

Bref de joie il éclatait.

Mais soudain, ô cataclysmesl
On vit s'abattre l'animal;
Croyant qu'il se trouvait ma),
On lui mit des sinapisme» ;
Las! il avait tourné l'œil,
Étouffé par son orgueil !

A l'instant, — la chose est roide, .

On vit les dames s'ruer

Sur la bêt' qui n'pouvait ruer,

Non plus qu'un vélocipède;

Et la dépouiller d'ses crins,

Qu'ell's mirent dans leurs écrins.

Et maint'nant elles attachent

A leur cou ce talisman,

Soutenant effrontément

Que c'sont des poils d'Ia moustache

Dont l'ingrat tenorino

Oublia d' leur faire cadeau.

MORALITE.

Ton cheval te jette à terre,
Capoul, et crèv' comme un chien ;
Ceci nous démontre bien
Qa'Offenbach est jettatore ;
Car s'il n'eut pas fait Vert-Vert,
Tu n'eus pas eu en revers.

Comte de Luna.

LA DERRIÈRE SOIRÉE DE PIERRE

Pierre Véron se fera donner congé un matin par so„
taire ; c'est sûr. F ™ Proprié.

11 persiste à inviter Faure à ses soirées et quand Pa,lr '
comme ri l'a fait jeudi dern'er, le Rêve de Darcier „„,„? *m<
aussi magistrale - lance les mots de : Patrie à T , S '*
applaudissements et les trépignements d'unLÎL ^
disposé d'ailleurs à se laisser entraîner sur ce terrain 1™ ~ """
pas sans un certain danger pour la solidité d'au immeuïi"8*'
***

L'aimable rédacteur en chef du Charivari a donc donn; ' ,
sa dernière soirée de la saison. "= donne jeudi,

Bien des gens se demandent comment Pierre Véron ,
temps d'organiser d'aussi splendides fêtes en ponianU^l'
gnes quotidiennes - une moyenne a établi ce chiffre

C est une énigme pour tout le monde
to Excepté cependant, pour Touchatout, quiprétend en avoir^

*

- Remarquez Véron, disait-il l'autre jour à Gabriel GufuW
quand ,1 se promène, quand il parle, quand i! dîne ; vous le I
fréquemment mettre une main dans sa poche. Vous ave, \T
pour un tic, n'est-ce pas?... Eh bien, pas du tout... il {ai „?
copie au crayon dans son gousset. Vous causez avec lai vel ï
dix minutes, il vous donne quinze sujets d'articles et de séries"
vous chauffe.vous entraîne; et quand vous êtes sorti, il tir 1
lignes do sa poche et les envoie à l'imprimerie. Un matin j. iv
vu rédiger un bulletin du Charivari; il écrivait naturellement d
la main droite, et, tout le temps, sa main gauche remuait dans,,
poche de son pantalon. Intrigue, j'ai voulu en avoir le cœur net «t
j ai volontairement laissé tomber mon cigare près de lai- en me
baissant pour le ramasser, je lui ai violemment accroché' le bras
gauche, lequel en sortant, a fait tomber sur le parquet un cravoii
et un feuillet de copie rempli aux deux tiers : c'était un article pour
le Petit Journal. Le dernier mot inachevé était interrompu païuue
pataraffe monstre qu'avait occasionnée mon choc perfide.

La version de Touchatout n'est peut-être pas vraie.
Elle est, en tous cas, très-vraisemblable.

Bref, la dernière soirée de Véron». été, — comme les précé-
dentes, admirable, féerique!....

Un programme à défrayer six concerts.

Faure, Mme Gueymard (touteentière!...) Mlle Marimon, Sivori,
Ravina, Sainte-Foy, Delaunay, Mlle Favart, etc., etc.,

Enfin..., un vrai concert deroil.

---■—~J5_5^CKy-1.~ï

ein!.,.ees démocrates!,.,
Léon Bienvenu.

COMÉDIE ERRANTE

A JULES CLARETIE

Les comédiens étaient réunis dans la cour de la petite maison.
Le cercueil attendait qu'on vînt le prendre. Un chien jaune lé-
chait mélancoliquement les mains du maigre Casimir. Les voi-
sins regardaient cette chose curieuse, l'enterrement de la petite
ûlle d'un acteur.

Huit jours avant cette journée de deuii, la petite Rose jouait
avec les enfants de la bourgade, fière, heureuse, récitant des lam-
beaux de tirades retenues pendant qu'elle écoutait sa mère étudier
ses lôles. C'était lumineux et charmant, ce bébé de six ans, affec-
tant des airs de petite femme. Quand les comédiens la voyaient,
ils oubliaient les recettes mauvaises, l'incertitude où l'on était de
savoir si l'on mangerait demain, les critiques de la feuille locale.
Puis, brusquement, Rose se mit au lit. On ne savait ce qu'elle
avait, et le soir, pendant que le père jouait Blancmiguon, dans la
Femme aux œufs d'or, on vint lui dire que sa fille était morte. Il
fut impossible de finir le spectacle. Casimir vint annoncer aux ra-
res spectateurs le malheur qui frappait sou camarade et pria le
public de ne pas exiger qu'un père et une mère afiolés continuas-
sent à réciter des choses joyeuses. On siffla et plusieurs personnes
réclamèrent leur argent.

Quand il fallut enterrer l'enfant, ce fut une grande affaire. 0a
était pauvre. Comme il n'y avait pas de mont-de-piété dans la
petite ville, Marthe, la jeune-première, vendit ses boucles d'o-
reilles, ses uniques bijoux, à un horloger qui en donna quinze
francs. Deux comédiens allèrent chez le curé qui, la semaine
précédente, était monté en chaire pour défendre à ses parois-
siens d'aller au théâtre.. Le curé refusa d'abord de les recevoir,
examina longuement le contrat de mariage du père et de la mère
de Rose et finit, le prix débattu, par dire qu'il enverrait son vi-
caire.

Les gens de la ville étaient scandalisés de voir que l'on înmr
mât l'enfant d'un comédien en terre sainte.

Le jour venu, le vicaire arriva précédé d'un enfant dp chœur,
L'enfant de chœur pleurait. C'était un petit camarade de Rose.
Toute la pauvre troupe était là; douze malheureux, graves, muets.
Le père de Rose avait un gilet rouge. L'habit noir, on le gardai
pour le théâtre : c'était le gagne-pain. Après quelques prières mar-
mottées indifféremment par le vicaire, un paysan prit le cercu
sous son bras et l'on se dirigea vers l'église.

Le soleil frappait gaiement sur les maisons à volets verts. Un
mettait aux fenêtres pour voir passer le cortège, et sur la rou e
entendait de ces choses : ,,.,

— Pauvre petite fille, c'est un grand bonheur pour elle que •

^ lit

-cil»
piS

si '*

J*'>"V*„uo«Ps

f^'lV'

01 •

)f

PZtpf

.«.!*•

aell*.

tl'aX

'* <** kle P«*
n,i#' .«'«*

,V»" ,s-„.nt«»

i*

r>*

Hitî «

o»»T>"

;it l«

;;,[.*

irait

!tï-

,>""



term1
irait

e relà



il»1»

letton

; coupe'1 «

noir,

sai

le

les P

S de ce'

-«*'il!S:.»,.lefo«»!"



«d

AVENTURES DE I I

cHAPrfiΠa

(Suite).

1 TliVHtî BOIS H CM!

taililUiioiirqiielefeuâu
«jéfe.ïHiHllait Wio™ sans

BRÈft

llamneaîndaES ls bois de Clamart e
i«t, Bu Sétenle se produisit dans son
Ilj'irrètJiin moment et s'appuya contr

êtes"

*'*fcL ? Dandh' Les oi.

>*Z,dlnslek*

*»/<** '««Iques-,

' - i Relaie]

ï«Ponais

," a* le [

laiUii

lri%sep

O, 1.,

H n j

les «Milli

"IWcïa

1i



"««OUI

fc'^tetj,

11 marc

'"'eiscb

*«*,

lu»

ttioiss
«eup t
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen