L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (2.1869)

L'ECLIPSE

, ,-N

66

Que M, Fournier se console, du reste...

Jadis, on a sifflé Sardou;

Aujourd'hui chacun l'amadoue.

O destin!... "VftiH-on savoir où,

Jadis, on a sifflé Sardou?...

A l'Odéon!... — On était fou!... , , ,

I)e TOdéon Sardou se joue.

Jadis, on a sifflé Sardou ;

Aujourd'hui, chacun l'amadoue.

Vieilles gazettes. .1

Or, un jour-qu'Alphonse Karr traitait en grande cérémonie, les'
convives, réunis au salon, — dans son bizarre appartement.de-la
rue de ia Tour-d1 Auvergne — s'amusaient, en attendant le retour
de l'amphitryon sorti pour, donner un coup (Tceil au service, à
éplucher les objets étranges que le maître de la maison avait réu-
ni- sur des étagères,....

Tout à coup, l'un d'eux, absorbé dans la contemplation d'une
superbe tète de mort, jette un cri:

— Voyez donc cette inscription au revers de ce crâne couronné
de marguerites blanches : Pauvre Sophie, morte à' dix- huit'ans ;
quelle hîsîoir-e touchante ce doit être 1
, — A coup sûr! r

: — Si on priait Karr de nous la raconter, lui qui conte si bien !

f?Au moment même Karr fait sa rentrée; on se presse avide-
ment autour de lui.

— Karr, si vous vouliez...

■ —Alphonse, fais nous le plaisir...

— Mon cher, ne refnsez pas...

£i— Quoi donc?... Pourquoi ce crâne que vous me montrez-là?

— Pour vous demander l'histoire de cette pauvre Sophie, inerte
à dix-huit ans.

— Ah! mes amis, répond l'auteur des Guêpes, en portant une
main sur ses yeux, quelle plaie vous venez de rouvrir! Sophie,
pauvre entant tant aimée! Sophie, mon premier souvenir de hon-
neur!... N'importe, vous le voulez, j'obéis... Écoutez!...

A l'instant où il;va commencer, survient un des invités," le doc-
teur Lebastard, médecin de l'Opéra, disciple enthousiaste de Gall
et de Spnrzheim. Il aperçoit le crâne déposé sur la table, s'en sai-
sit avec l'empressement d'un amateur et lé retpurne en' tous "sens
de l'air d'un connaisseur qui flaire un cantalou :'

— Belle tête ! dit-il ; c'est le chef d'un gaillard bien constitué.
D'après la consolidation des sutures, il avait quelque chose comme
quarante-huit ans...

m

.L'auditoire ébahi ouvre de grands yeux.

— Docteur, si nous allions nous mettra à table, interrompt
Karr en se levant.

Mais l'impitoyable phrénologiste, absorbé par son examen, pour-
suit sans rien entendre-: > y, ":'~

— Oh ! olit mon drôle, vous deviez aimer la'bouteille,, vous avez
ValiinenHviiéfurieusement développée.,. Si.vous étiez père de fa-
mille, jeplains votre femme et vos enfants; la combativité et la des-
tructimté témoignent que vous aviez la'main lourde.

— Est-ce que par hasard, rumine Karr, qui paraît plongé dans
Ses méditations, on se serait avisé de changer mon crâne!

— Voici de plus, continue l'impassible docteur, qui me démon-
tre que le sujet fut, de son vivant, douéd'une rare impertinence:
absence complète de vénération, saillie démesurée de l'estime de soi...

— Docteur, dit Karr, vous me mettez sur la voie... Tous ces
traits-là s'appliquent â certain coquin qui fit, dans un temps, mon
ménage...

— J'en suis fâché pour vous... Acquisivité et sàcrétiviié éminem-
ment protubérantes, achève le savant tn déposant le crâne : voleur
jusqu'à la moelle des os.

— Ce dernier mot m'éclaire, s'écrie notre écrivain, c'est mon an-
cien portier ! Je me doutais que le drôle avait cassé ma tête : il
m'aura mis la sienne à la place!

*

Un des fils de Roger de Beauvoir, — iec,U8i f .
d esprit, a. qui l'on a.beaucoup emprunté, et prête" pL™ ht»Hme
tage —medemande-où j'ai pris les couplets que j-,jSe/"an-
rement de son père... J eués denuè.

Réponse : Dans le projet -manuscrit et illustré -,!•„ .
Bal : ta Complainte, que Roger songea un instant à unhl l n'on'-
époque ou son héritier, en fait de tartines, n'en était », 1 a »»«
qu'à celles de raisiné. ' i ' era" e»ere encor9

J'imagine que les'lettres appartiennent aux perso™ .
elles sont adressées, n'est-ce pa5,.et, qu'il leur «iS" Wi
disposer comme il leur plaiti. est, permis rl'6n

, qui gaspille volontiers sa jeunesse, su beaulé

Quelqu'un disait devant Coctiinat :

— Rienzi marche, on a fait beaucoup de coupures

— On-n'en a pas fait assez, riposta le critique noir"rl„ »,

qu il reste encore quejque chose de l'ouvrage. «oment

";' •- ■' • s ,

Madame de M.,,
sa santé, s'écriait :

— Ma'foi, après moi Iafln'du.mondel...

— Vous voulez dire : in:demi-monde ! fit Barbey d'Aure •

________________________________Emile Blondit.

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