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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0104

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PIIHEI ©E ttÉCKIMtl

MM ou er
::v Croissant, i

ndïtioas abivaates

Toute personne qui enverra dt£yee?c

timbrea-poste au Directeur du }SOSBal

Paris, „ le montant d'un aboaneraen

jouira des primes ci-dessous énoncées,

1ï> PRIME

One excellente mordre deG^èm^oir ™« fffeÉSBfc «g*?*)

I/aboanemenl poor Pari», a?ac Sftt* ftim . . . , f%

Pbnr !e* âèpârtamenïa.....- • » * • 51

50 charges d'AHDRÉ Gïll.

L'Abcnnetnenî pour Parie, «e« cette primo . .

Four Isa départements..........

Avoir soin de bien indiquer esiie des trois primes
choisit

7 50
'9 *
eru'o a

Tonc nos abonnés peuvent jomr des prîmes ci-dessus, aedactaot
faits dn prix de l'abonnement déjà payé.

,4 FJBS jfaff£*©Jt3F<^2'-™- SrV»wfrrtf»««f.wHiif'»*«»l

A vélocipède! messieurs, à vélocipède!

Enfoncé, monsieur le comte Lecferc de Buffon !

Enfoncé complètement !>Vilons, mon brave naturaliste-, ôtez vos
célèbres manchettes, et donnez-les à la blanchisseuse. Elles ont
fait leur temps, et largement. D'ailleurs, vous n'auFez pins besoin
de leur aimable présence au bout de vos poignets pour vous
écrier :

« La plus noble conquête que l'hùmme ail jamais faite est celle de
ce fier et fougueux animal, qui fartage avec lui les fatigues de la
guerre et la gloire des combats... » etc., etc. t

Car, cher monsieur de BufTon, le temps a joliment marché depuis
le jour où vous écrivîtes cette belle description du cheval.

Maintenant « le fier et fougusux animai « est tout au plus la con-
quête do la ■Compagnie des Omnibus* et do îa Boucherie pari-
sienne.

C'est le Vélocipède, cette merveilleuse monture qoi laisse biea loin
derrière elle Pégase, les dragons ailés, Hippogriffe, la Cuimère, et
les autres coursiers fantastiques, y compris Rossinante; c'est le Vé-
locipède, cette noble découverte de Michaux Ie% qui règne et
triomphe aujourd'hui.

Le centaure moderne, c'est le vélocipède et son cavalier, ce
couple élégant et bizarre qui remplacera bientôt, je l'espère, sur
nos pendules les groupes banalisés depuis longtemps de « VArabe
et son coursier » ou du « Cosaque et son bidet. »

Oui, la plus étonnante acclimatation que l'homme ait jamais
opérée (lui-même!) est celle de cet élastique et placide animal
qui partage avec lui le droit de descendre ou de monter l'avenue
des Champs-Elysées, et qui, — nourriture peu coûteuse! — ne dé-
vore rien — que l'espace!

Passant, si bienveillant et ami des œuvres humaines, tu t'é-
gares du côté de l'Arc-de-Triomphe, dirige tes pas vers le? ppien-
dides haras de la Compagnie parisienne des Vélocipèdes

Là-bas, près de la rue Jean-Goujon, sous de Crois, ombrages'
dûs au génie de M. Haussmaua, tu verras, émaillant ce gazoï^Ls
grands troupeaux de vélocipèdes épars dans les entlas.

Les uns, négligemment couchés, allaitent tranquillement leurs
petits gracieux; les autres broutent l'herbe fine, ou, ^'essayant à
la course, luttent de vitesse ; l'acier de leurs reins sodples flamboie
au soleil bénévole. Cela rappelle tout à fait les pampas d'Améri-
que; G-. Aymard, le solilaire du Drancy, en conviendrait sans
peine.

Les nuits d'orage, oa les entend hennir dans les solitudes des
Champs-Elysées. C'est effrayant!

Quelquefois un son étrange et déchirant éclate dans les ténè-
bres chaudes, pendant lesmois exquisdu printemps. Le voyageur,
perdu dans la iorêt vierge de Boulogne, se siane alors et frémit.

Il s'interroge, et suant de peur, précipite sa marche.

Ah! c'est qu'en effet il est étonnamment terrible et singulier
le grand cri du vélocipède amoureux qui réclame sa femelle.

Hurrah ! pour le vélocipède !

C'est bien certainement sur le compte de cette admirable
créature nouvelle que Bossuet écrivait (dans ses Méditations sur
l'Evangile : )

« Il ne faut plus d'éperon, presque plus de bride... ; par vn petit
» mouvement, qui n'est que l'indication de la volonté"de l'écuyer, on
» l'avertit plutôt qu'on ne le force. Le paisible animal ne fait plus pour
» ainsi dire qu'écouter : son action est tellement unie à celte de celui
» qui le mène, qxûil ne s'ensuit plus qu'une seule et même action. »

Job aussi, le malheureux Job, (voyez la Bible, chap. XXXfX
■verset 19 ) présentait le Vélocipède et le décrivait magnifique-
ment :

« Il ne peut être louché de peur, le tranchant des épèes ne l'arrête
point.

c II frappe du pied la terre, il s'élance avec audace, il court au de-
vant des hommes armés.

» II est intrépide au bruit des trompettes! »

Le Vélocipède, je le répète, était annoncé depuis longtemps. 11
devaitvenir.il est venu. Accueillons-le donc avec des hymnes
joyeuses.

Il est venu trop tard pour beaucoup, malheureusement. D'aucuns
sont perdus, et mangent, hélas 1 les salades par la racine, qu'un
vélocipède eût sauvés, peut-être?

Bichard III, par exemple, qui hurlait, d'après Shakspeare, en
fuyant le champ de bataille de Bosworth : « Un cheval ! ma cou-
ronne pour un cheval I » Eh bien, ce Richard III, muni d'un Vélo-
cipède (quel coup de théâtre !) eut disputé longtemps, qui sait? —
son trône à Henri VII.

Quant à Mazeppa, — tout l'indique! — ce n'est pas à un étalon
sauvage qu'il dut son salut. Un simple cheval aurait été rapide-
ment dévoré par les loups que Byron et Victor Hugo ont mis à

JL/EGI./PSB

ses tro.uses. Il fallait être de fer pour résistée à leurs dents cruel-
les.
C'était donc un Vélocipède 11

Eu vérité, je vous le dis, il n'y a que le Véloceman qui puisso
arriver à quelque cbo.se maintenant. C'est, bien entendu.

Monté sur un Vélocipède, avec un joli « Véloc, cosJwmende Bonne
on est sûr d'atteindre au but, quel qu'il soit..

Aussi, nous conseillons naturellement aux candidats qui brigueat
la dignité de couteau de bais, d» fiire. amplaUe d'un Vélocipède,
fùt-il à trois roues!

Voyez Bancel ! — IL va arriver h-ia premier 1

C'est grâce à soa excellente monture (a'-hr fondu!) qu'il tiendra
non seulement la corde, mais ses pr-'iii'^ses.

Quant à l'impie Ollivier, qui, au $é^*ï de la c wrse, a dis, en
parlant île son vélocipède. — « Qu'im;jnrto q^'il vienne du- la
Compagnie parisienne ou d'une au'rj maison, » — voyez si ut-
cooûture.

Il se hâte et s'épuise en efforts superflus, comme le Guriace- de la
tragédie de Curne;i;t', et il air vera trop lard !

Allons, Ûosirerfi^ tiachœ r: fi u;rah! pour leVé'ocipè !e pa-
risien 1

Le Cousin Jacques

Belot, le cheC U la nouvelle école, remplit l'office du pompier
Thibault dans l'incendie des sens allumés par l'école Dom»s I
et compagnie. uls

la prose de Bekt est l'oau sacrée, L'eau bénite qui puriiiele corn,
«sauve Urne. G'est peut-être un peu monolone, un peu J*

Cette eau a donné déjà de très-beaux résultats... au théâtre.
-Mjourd nui les petites dames communient et vont à la messe-il
.lVr,S'»rqUe l6S sraB<îes ne se Priïent Pas d'aller à c„
rmtne 1 Mais encore un nouveau succès de l'eau Belot qui delà
s augmente de l'eau eadol ou Daudet, et les dames du demi-mnnL
auront vécu! "Juiwe

Les dames du vrai monde iront alors toutes au sarmon trans
portées de l'église sur la scène, grâce avx champions de la sainte
Plcuado Mol, Codai, e- DauM, contre l'école impie et à préfaces
(le Dumas (ils, Flaubert et Feydeaul '

Uloireà Belot, an Saint-Michel qui terrasse le satan Dumas
hls, on déversant de l'eau claire, comme le Saint-Michel de Darei
a la tontamo du même nom 1 Honneur à Belot I

0 l'Art! ô les marchands du TempleI vieille rengaine vieux
marchand de galons! Toujours les mêmes, tant que l'art ne «en
qu um affaire do mode ou de réaction !

Tu. Labouriei.

LE PETIT VÀPEREÀU

BALLU, architecte de la ville. — Sa spécialité consiste à restau-
rer, regratter, achever, parachever les monuments gothique?. Il a
idiotisé la vénérable tour S;ùnt-Jacques en l'alourdissant à sa
base, en l'amaigrissant « son faite. Il en a fait une belle Anglaise!

Il a été, après iVuchiteeU; Hugo, le continuateur d'un gothique
de confiseur doa l'églife Siinte-Ciotilde restera le plus gracieux
spécimen... peur les jàtisEiers do l'avenir. C'est Ballu qui imagina
encore les deux clochers de Sainte-Clotilde... des pyramydes en
sucre candi.

En outre, Ballu est l'innovateur de la tour St-Germain-l'Auxer-
rois, dont la perspective bouche l'entrée de la colonnade du Lou-
vre et dont les raec&idéments avec l'église St-Germain et la nouvelle
mairie, font rdsaembleF le tout à une gigantesque salière.

On dit que Bal la j >int la science à l'imagination, singulier £a-
voir dont la mairie nouvelle donne un. triste échantillon -, le style
de cette rrjâîrift pourrait se qualifier de' roman-bizmtin-ogival, ou'
renaissance abyssinienne-gréco- égyptienne. Quel harmonieux
pendant forme cette mairie avec l'église de l'Auxerrois ! Et en con-
templant l'erjïOEùble de cette église rajeunie, de cette mairie alour-
die, de C'.tte tour aplatir, le passant s'écrie : Ballu-Berlue.

BARRIÈRE (Théodore). — Il est né avant Sardou qui l'a re-
commencé. (VqiY Sardou). Quand j'assiste à la représentation d'une

pièce de Barrière, je crois entendre Juvénal déguisé en berger.....

Watteau; j'écoute Esope soub les traits d'Alcibiade ou d'Alcin-
dor; je ne puis me figurer que je suis en face de me3 contempo-
rains, encore moins àe mes contemporaines; il me semble enten-
dre Aspasie ou Luis sou-; les jolis visages un peu trop plâtrés et
fardé* — comme le style de Barrière —- de îfffnes Doche ou
Fargueil 1

Et l'étsrnel DesgenaisV Ce Figaro en redingote, sapristi!' sa-
crebleu! Combien de fois l'auteur des Faux-Bonshommes l'a-t-
il mis en scène? Comme il serait insupportable, co montreur de
lanterne magique, qui, du bout de sa canne, flagelle toujours les
mêmes pantins! Ah 1 comme il-serait à claquer ce Sosie, sans
action, de Beaumarchais, s'il n'était rendu par ce bon Félix, tou-
jours le même mais qui débite si bien la même tirade depuis
quinze ans !

Cependant, il faut être juste envers l'auteur des Faux Bons
hommes et des Filles de Marbre, c'est un maître, il a créé un genre
et un style ; c'est ie premier qui a mêlé Florian avecLafonlaine,
Marivaux avec Juvenal.

Les Faux Bonshommes de Barrière, ou Sardou a trop fourragé,
seraient un ch f-d'œuvre sises héros étaient plus campés, si son
action principale était plus accu-ée. Barrière n'en est pas moins
un maître qui a donné plus d'un patron à nos découpeurs en co-
médie et en vaudeville.

Victorien ou Victoire Sardou est sorti de ses flancs ; la fille n'a
pas assassiné son père,. Seulement, aujourd'hui, ils sont deux à
faire la même pièce, à faire avaler la même pilule dans le même
bonbon : l'acteur Félix a aujourd'hui deux coupeurs pour son ha-
bit à la Desgenais; sapristi! ou à la Desgenais, sacreblsu !

On reproche à Barrière son scepticisme, c'est un tort ; c'est au
public, c'est à ces monsieur on qu'il faut s'en prendre. Barrière
est un résultat de son siècle ; il est né à son heure, comme te
café, comme Voltaire, comme Beaumarchais, comme la crinoline,
coramc Juvénal, qui disait bien avant Desgenais : « 0 folie ! perdre
» cent mille sesterces et refuser un manteau à un esclave transi
» de froid. » Aujourd'hui, comme sous Juvénal, il ne faut plus de
poètes, il ne faut que des satiriques; le fouet a remplacé la lyre,
Barrière est de son temps.

BARB.OT (Odilon). — Un dieu déchu, qui s'est retiré depuis
quinze ans dans sa propriété de Bougival. Soleil, une heure,
ministre un jour, il a été pendant dix-huit ans la gloiro des bour-
geois. Il a préparé une révolution, abattu un trônej soufflé sur
tous les feux pour faire cuire son œuf, et tout ce que'ee tribun,
touï ce que ce Catilina du barreau avait préparé, s'est tourné
contre lui : il n'a pas eu l'œuf qu'il avait pondu. Météore du 24
février, ce grand homme n'est en réalité qu'une nébuleuse; de
loin, géant; de près, néant. 11 cultive en paix aujourd'hui, dans sa
villa de Bougival, les lauriers et les roses : Lafayette chauve de-
venu perruque !

BELOT. — Un dramatique, un jeune, chose rare! — Il tient bou
tique de vertus; il fait la nique à la littérature ébriolante et épigas-
trique. de la boutique Dumas fils et compagnie.

Le bouclier est levé contre les drôleries! affaire dedroitd'auteurs.

ODES FUNAMBULESQUES

in

ÉPANCHEMENTS

AU CERVEAU.

i.

Oui, j'ai pour muse une araignée,
Pour Parnasse elle a mon plafond.
Riant de la voir dédaignée
Par des gens qui des vers plats font,

Point ne la nourris d'ambroisie,

Mais de tapioca Feyeux ;

Et je lui dis qu'en poésie,

Tout genre est bon, sauf l'ennuyeux.

Malgré le succès de Çoppéè,

— Oiseau rare dans ce siècle à fonds, —

Délaissant l'iambe et l'épopée,

De rire nous nous esclaffons.

Surtout depuis qu'Anastasïe .
Avec ses ciseaux, ô forfait !
Du noble et fier Pégase a fait
Un cheval hongre! Hippostasîe ! !

II

J'étais, il m'en souvient, à l'âge ou les années

Se comptent encor par printemps;
A cet âge bér;i que les miscellanées

Appellent les joyeux vingt ans ;
Dans mes veines, mon sang coulait en lave ardente ;

Mon âme, brasier attiré
Par un souffla d'en haut, dans sa foi débordante,

Croyait que c'était arrivé.

Un soir qu'en ma mansarde, — Hélicon du bohème, -

Le cœur de lyrisme éperdu,
Et me croyant sans doute, en mon transport extrême,

Au fond de quelque bois perdu,
J'enfantais, d'une voix convaincue et tonnante,

Un poème sur l'infini,
. Un intrus me cria, de la chambre attenante :

<( Ah ça, t'as pas bientôt fini? d

Epaté, puis craignant, affolé de colère,

De commettre quelque malheur,
Je courus chez Nina, mon ange tutélaire,

Chercher un baume à ma douleur.
« — Viens, lui dis-je, ô Nina, de feux le ciel scintille,

Dans les prés verts, allons rêver. »
Nina me répondit, suçant une pastille :

« — Mon vieux, tu t'en ferais crever. »

D'un bond je fus dehors. Au tournant d'une rue,

Rencontrant mon meilleur ami,
Je pus lui déclamer, d'une voix fort émue,

A peine un distique et demi;
Car au troisième vers, meïâebant, ce profane,

A l'encontre d'un promeneur
S'élança, me lançant, vrai coup de pied de l'âne,

Ces mots : « — A Chaillot, le gêneur I «

Navré, désespéré, plus pâle qu'un abstème,

Je vins, au seuil de mon taudis,
Tomber raide, en jetant au vent cet anathème :

« — O sceptiques, je vous maudis I •>
Quand je revins à moi, je sentis dans ma tète

Quelque chose qui se mouvait:
Horribile dictu ! ma pauvre muse, en bête

Transformée, hélas, se trouvait I



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