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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0192

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L'ÉCLIPSÉ

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FRIME DE L'ÉCLIPSÉ

srv _

LA. mignonnette, — ainsi que son nom l'indique, —est un
charmante petite pendule à cadran de porcelaine historié, mar-
chant trente-six lieures sans être remontée.

Cette petite pièce sort des ate-
liers' de M. E. Beignet, 96, me
Montmartre, horloger de la ville
de Paris, qui a obtenu l'une des
premières récompenses à l'expo-
sition universelle de 1S67 et à
rEspos'tioti internationale du
Havre en 1868.

LA. MTGKONKETTE se suspend
comme une montre dont elle a la
légèreté et l'élégance. Elle en
possèie aussi la régularité et l'a-
ménagement intérieur; elle en a
les rouages en cuivre, les pignons
en acier, l'échappement à an-
cre, etc., etc.Tout cela aussi soi-
gné, aussi complet, aussi fini.
Elle fonctionne donc d'une façon
non moins satisfaisante qu'une
bonne montre suisse et se règle à peine à quelques minutes de
différence par mois.

L'Eclipsé donne en prime, aux conditions suivantes, ce gentil
petit meuble d'une utilité incontestable et d'un goût artistique
évident :

Paris, avec l'abonnement d'un an....... 15 fr.

DÉPARTEMENT. — la prime prise au bureau. ... 16
— la prime envoyée franco. ... 17

VICTOR CONSIDERANT

L'automne, où nous entrons, semble tiède et gai comme un
printPmps. On dirait un réveil des choses.

Enhardies par cet aimable trouble de la nature, les hirondelles
de la politique, qui volaient au loin depuis longtemps, libres sous
des cieux cléments, reviennent à Pari?, une par une.

fclles reviennent, frémissantes, fendant l'air de la France avec

ivresse.
Retrouveront-elles leurs nids d'autrefois, suspendus encore à

l'angle des vieux toit- ?

Hélas 1 j'en dout-; fort... On a tant percé de boulevards depuis
ce temps-là ! La capitale a changé de pied en cap. Peut-être,
dans les faubourgs, qaelqut-s-unes des maisons de jadis, hospita-.
Hères et ambsales, sont elles encore debout?

Puissent leurs murs noircis sourire, familiers, aux regards at-
tristés des hirondelles qui reviennent chez nous, avec leurs sou-
venirs et leurs tendresses toujours jeunes.

Victor Considérant e^t l'une de ces hirondelles.

Il quitte le Texas, où il dirigeait ùes ôtiibliâseiiiûnLs agricoles
prospères, pour revoir encore une fois ce cher pays de France,
toujours brave et joyeux.

"Victor Considérant, vous vous le rappelez, c'est l'homme à la
queue garnie d'un œil au bout, des caricatures de 1847.

C'est l'homme des phalanstères. Un utopiste, comme on di-
sait à la fin de Louis-Philippe; un utopiste dont l'avenir se char-
gera de réaliser les plans, après les avoir modifiés.

C'est sur Victor Considérant qu'on chantait ce quatrain dans la
Foire aux idées :

Un orateur naguère demandait

Trois crus arpents d'terrain dans la banlieue,

Considérant qu'avec ça il pouvait

Se fair' pour lui un fameuxruban d'queue.

Mais cethonnêie homme est aussi un chercheur d'améliorations
au bénéfice de la Société, un ami de la masse souffrante.

Qu'il se soit trompé, nous l'accordons; mais ses intentions hu-
manitaires doivent lui être comptées.

Ce qu'il tâchait de trouver, c'est une sorte de pierre philosopbale
à l'usage de tons. Résultat impossible à obtenir jadis; mais les
idées ont fait du chemin maintenant. La chimie morale est apte
à opérer d'tta-iges transmutations', à l'heure qu il' est.

J'espère qneVictor Coasi-Jérant, après tant d'essais infructueux,
recommencés sans cesse, verra enfin ses vues généreuses et fra-
ternelles accueillies et mises à exécution.

Le disciple de Gh. Fuurnier a aujourd'hui soixante-un ans.
(Octobre 1808.)

Le Cousin Jacques.



ÉCHOS DE PARTOUT

L'autre jour, M. de Tillancourt voit passer en voiture M. Ségur
d'Agup.sseau, au triple galop de dtux superbes alezans biùlant...
le mucada'ii des b .ulev^rds.

Il fait signe d'arrêter au cocher, et, s'adressant au 6éna'eur, lut
dit ;

— Savez-vous quel est le citoyen qui n'a jamais l'air mili-
taire?

— Ma foi non !

— Eh bi«n, c'est l'habitant de la ville d'Hambourg.

fr Pourquoi?

— Parce qu'il est toujours Hambourgeois,

A la Bourse :

— Savez-vous comment va l'empereur?

— Non. Le Journal officiel de ce matin annonce l'ouverture de
la diète de Galicie, mais il ne dit pas si celle de l'empereur doit

bientôt cesser.

*

Au bas d'une affiche de bal, placardée boulevard Montmartre,
sur une colonne... utile sinon agréable, on lit ;

ON TROUVE DES BILLETS ICI.

Pouah 1

O-i attribue à une plume auguste les Lettres d'un trépassé que

publie le Fûjaro.

*

Un jour, cer ain Turcaret s'en vient trouver Dantan jeune. Il
croit drvuir traiter dédaigneusement l'artiste du haut de ses
millions.

— Je veux ma charge, vous me ferez à cheval ; je ne regarde
pas à la dépense, moi.

— Impossible.

— Pourquoi?

— Je ne fais pas les charges... de cavalerie.

On disait à Ernest Picard que Emile Olb'vier ne serait pas éloi-
gné d'accepter un portefeuille, à la condition que quatre de £es
amis, parmi lesquels MM. de Talhouet et Segris, arrivassent en
même temps aux affaires.

— Moi et mes quatre hommes, voi:à son ultimatum, ajou-
tait-on.

— Mais ce n'est pas un ministère, ça, réplique le député de la
Seine, c'est une patrouille!

***

La Patrie nous apprend que parmi les membres du conseil privé
il en est trois, notamment M. Daibjy, qui ne sont pas payés. ■

D'où, ce raisonnement écrasant de logique :

Si on ne paye pas les conseils de M. Darboy, c'est qu'ils ne
sont pas bons.

Or, s'ils ne valent rien, pourquoi demander les conseils de ce
membre du conseil privé...... de traitement?

Un journal a publié les portraits... de la pelle et de la pioche
qui ont servi d'instruments à l'assassin Traupmann.

Un. concurrent, piquéd'une digne émulation, a trouvé mieux en-
core. — Je certifie la parfaite authenticité du fait.

lia obLenu de la police, avec laquelle il a de très-bon s rapports,
il a obtenu, dis-je, une mèche de cheveux de la femme Kînck pour
son journatl

"Une ravissante erîsette faute lestement en omnibus.

Un lemrdeau Un lance des œillades assassine».

Comme on n'y répond pas, il ne croit rien avoir 40. ■ mieux à
faire que d'appliquer sur un pied de cendrillon deux gros sou-
liers bètes à la Dupin,

La mignonne cherche à se soustraire à celte profanation. Peine
inutile : le grotesque CéUdoti revient sans cesse à la charge.

Enfin, de guerre lasse, la jolie fillette, avec une adorabe petite
moue, lui glisse u. l'oreille :

— Par pitié, monsieur, dites-moi que vous m'aimez., mais ne
salissez pas mes butinesI

L. Constant.



lue "beaix petit »iige>

C'était un .dimanche.

L'été. Le soir d'une journée de Grandes-Eaux. Il pleuvait, na
tu Tellement.

Le train qui me .ramenait de Versailles, venait de s'arrêter de-
vant la station d'Asnières. Des fusées lointaines éclataient dans
les ténèbres, du côté de Montmartre. Des .bribes de quadrilles
rloitsienl dans l'air.

Sur le quai d'embarquement, la foule, ruisselante d'eau, z4brée
de rayon* lumineux, ^e bousculait, prenait d'assaut les voitures.
On montait partout. Plus de classes. On s'asseyait même sur les
escaliers étroits des impériales.

On sifflait des chiens. On traitait des femmes d'idiotes. On en-
levait de* enfants gueulards à bout de bras.

Joyeux désordre Ahurissant tumulte.

Etdum nant le bruit, telle la voix pressante du Destin, la voix des
employés de 1 Ouest, criant sans relâche : « En vuiluret »

Mol émeut étendu sur les coussins échauffants d'un comparti-
ment de première classe (1 fr. 50), je regardais d'un œil de rajah
bénévole, le- familles se ruer sur les portières et semer, un à un,
leurs membres les plus chers dans des wagons inconnus.

On devait se retrouver à la sortie!

J'osais espérer le contraire, avec une joie affreuse.

Sjudain, la-portière démon wagon s'ouvre. Un parapluie, qui
semble avoir séjourné plusieurs jours sous l'eau, s'introduit dans
notre asile. Une jeune fille le suit. Elle-même se termine par un
monsieur jeune, blond, tendre.

La portière se referme. Une main invisible dirige ses évolu-
tions. La Providence veille!

Lu nouveau couple s'installe, mouille les coussins, salue, fris-
sonne, et, candide, ■contemple comme avec ivresse la lampe in-
fect*' qui chevrote dans son huile.

Puissance mystérieuse de L< I.imïère!

Cepeiidani, pour passer le Uiggyjs, cela se dit, je Use mes pru-
nelles sereines sur les jeunes gens immobiles qui examinent à
présent les sales coussins gris de la voiture.

Des idées de luxe oriental traversent peut-être leur cerveau
Qui sait? ■■ ri ■»* *%* .- -Ki

C'est la première fois sans doute qu'il leur est donné de goûter
le high life (1 fr.i 50 c.~) de la première classe.

Je leur souris paternellement.

Silence général à l'intérieur.'. On dort. Le train marche avec sa-
gesse et file-en ronronnant. Au.dehors, des sifflets aigus, de longs
hurlements voltigent sur notre'tête. Le peuple bat des pieds sur
les impériales. On verse divers liquides dans les qu'inqùetB^'"C'est
si amusant,- n'est-ce.,pas? m* m

Des cris de captifs atrocement égorgea ébranlent l'air tiède sous

les-tunnels. Ce sont des Parisiens e^'n rupture de bureau

e aux clameurs chaotiques de la foule, j

poussent.
Moi, insensibl

qui les.

la jeune fille modestement assise,,dans son coin,- et'qui ne^it

Chère enfant! elle s'essaie, .de temps en temps, !à faire la dame
allongeant.ses tendres petits'pieds sur le* coussins, avec non-
cha:aice.!Bref, tachant da se tenir aussi mal à sa place que les
j-lus dédaigneuses femmes du monde.

Pauvre pente. EU-» est charmante ainsi. Ses tentative», Vb^i.-'*
geries naïves de la fausse élégance féminine, de la grâce de con-
vention, de la morbidezza insolente des dames à la mode, font res-
sortir avec tout leur parfum et toute leur saveur les charmes na-
turels de sa délicate personne. Une pomme d'api est ravissante au
sein d'une mousse artificielle.

Le beau petit ange vulgairel

Si frêle, si mignonne, si blonde, et jolie comme un cœur, mes-
sieurs, avec rien.

Qu'elle est désirable I

D'essence vulgaire, je l'ai dit. Soit. Mais une rose aussi est une
fleur plébéienne.

Zut! — comme on dît dans le monde, —zut ! pour les tulipes
aristocratiques, droites et sans parfum, Vive le réséda, humble et
qui enivre. <

*fel e^st mon goût.

Sur ces entrefaites, un pique-nique inattendu de rêves a lien
sous mon crâne.

Chacun d'eux apporte son plat :

I-* Elle est si pure encore, dit celui-ci.

—• Si douce, dit l'auire.

— L'aimable et simple compagne! dit.un troisième'.

— L'herbe des champs n'est rien. Onlafoule au pied, riposte
le quatrième. Mais, tu le sais, Seigneur., l'odeur des foins nou-
veaux grise comme la senteur capiteuse des vins de Chio.

— Bon peut cœur 1 reprend un autre rêve.

—Dix-sept ans l quelle circonstance atténuante 1 riposte le der-
nier de tous, un malin.

Ainsi, tour à tour, mes rêves — je1 vous passe ceux qui ne
gazent pas assez, — s'expriment avec un attendrissementqui finit
par me gagner.

Je les écoute, et je souris, proférant de vastes soupirs.

Et soudain, je pense à mon célibat. Malheur à celui qui vit seal,
dit l'Ecriture. Triste célibat ! Amère solitude I

Je sais bien qu'on est toujours libre d'édulcorer l'amertume de sa
vieavec quelques morceaux dece sucredivin qui s'appellel'amour.

Oui, je sais cela. Et je puis même dire tout bas que ce n'est
pas le sucre qui me manque.

Mais, c'est égal, la vision de l'Epouse me poursuit.

Lesentier du Devoir m'apparait, fleuri comme le marehé de k
Madeleine.

Et je pense à ce livre de messe, en moire blanche, à tranche
•dorée, qu'il me serait si doux de voir entre les doigts finement
gantés d'une fiancée rougissante, à la porte d'une- vieille église...

Les sons graves de l'orgue, le bruit de la canne du suisse, la
petite clochette de l'autel, le latin, nazillard des entants de chœur,
m'arriventà l'oreille et caressent mon cœur. .

Et je revois encore, forme blanche, délicieuse, - inondée de la
lumière irisée qui tombe des vitraux, une fiancée inclinant sa têts
sur le velours rouge de son prie-Dieu...

Le' beau petit ange l

Mais voici Paris ! Le tapage redouble sous la dernière voûte, il
semble qu'on entend un massacre.de Huguenots/Quel enfer 1 Les
voyageurs sont fous, nia parole I

C'est alors que le beau petit ange, tiré de sa torpeur exquise,
semble se réveiller, et, se tournant vers son ami, incliné vefs elle,
lui dit d'une voix que je n'oublierai jamais, et qui' fit tressaillir
tout le wagon :

— Dis donc ? En font-ils du chahut là-haut, bein, ma vieille

Erkkst d'Hervilly.



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Madame Ratazzi, née princesse de Solms, a, si l'on en croit
le Figaro, — assisté, avec le plus grand sang-froid, à l'autopsie des
six eadavres de Paniin.

Etait-ce dans l'intérêt de la science ou pour s'ouvrir l'appétit î

L'inventeur d'un vélocipède inversàble vient d'être la dupe
d'un filou qui lui. a extorqué une certaine somme pour lui faire de
la réclame dans un vaudeville.

L'auteur (??) a touché l'argent, et n'a fait ni vaudeville ni ré-
clame.

C'est bien fait. Pourquoi l'inventeur du vélocipède inversàble

a-t-il versé?

On va réorganiser le corps des sergents de ville.

Nous aurons les gardes de jour et les gardes de nuit.

Les gardes de jour ne seront pas armés et serviront surtout
d'indicateurs vivants des rues de Paris aux passants égarés.

Les gardes de nuit seront munis dëll'épée et du revolver et ar-
rêteront les malfaiteurs.

En somme, gardes do jour et gardes.de nuit s'occuperont des
;ons qui auront pris le mauvais chemin.

Das originaux g'occupant en ;ée moment de faite tàgotf nos ^fi^

(f).......

lisant en modifie;

bus»! I* F10*1 dl
Mut que leur Cûuciergeltl
Twltt hommes sont êgau*«

i'iîdit'. DEVANT,

LE MÂNIFES'

Uttaugh, qui partait si sou1
m remplacé par le digne M.
iwiron, on peut voir caracoler
figues un élégant et svelte c
plaine d'années.

Aimé d'une lance moyen agi
tommes, les siècles, les instital
ta morale publique, Paris tout
la foalat peu habituée à ces si
publique était encombrée ; on
«çaient le cavalier, les en
perre. U présence seule de ci
*t te sillets,

hwiïuâ, les Parisiens si

f^Mwidilsrencontr

■ Parafant Iwr chemin en

K peu au courant des curios

^Uemande des tenseif
Pc bien vite;

'fc6** PU «talion,*
*■ P«poi do la [«ire dimin

tes?**"

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