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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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https://doi.org/10.11588/diglit.3703#0228

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L'ÉCLIPSÉ.

PRIMES DE L'ECLIPSE.

15
16
17

12 fr-

13 fr.

8 :
10

Toute'personne qui enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste., au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, à Paris,
le montant d'un abonnement d'UN an à I'Eclipse, jouira des
primes ci-desgoua, aux conditions suivantes:
PREMIÈRE PRIME.

Une charmante pendule, due Mignonnette, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine à quelques
minutes par mois.

Cette petite pièce sort des ateliers de M. E. Beignet. 96, rue
Montmartre, horloger de la ville de Paris.

|Paris, avec l'abonnement d'un an.....

Tjbpajitem&nts. — La prime prise au bureau,
ld. La prime envoyée iranco. .

DEUXIÈME PRIME.
Une superbe Lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant '48 sujets, reprouuits d'après les
charges de G-ill, les plus célèbres.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime....

Pour les départements, la prime prise au bureau.....-

« » La prime expédiée franco...... 16 *F-

TROISIÈME PRIME
60 Charges d'André Gill :
L'abonnement d'un an pour Paris, avec cette prime.

Pour les départements..........

Tous nos abonnés peuvent jouir de ces primes, déduction faite
dn prix de l'abonnement déjà payé.

M° CRÉMEUX.

Ce n'est pas tout-à-fait Antinous.

Mais, ma foi, et j'espère que vous êtes depuis longtemps dé
mon avis, — l'accord d'un beau talent et d'un beau caractère —
est une cbose si rare à notre époque qu'on peut oublier parfaite-
ment, en constatant cette union vénérable, le manque absolu de
beauté de l'enveloppe.

Orateur plein de ressources, fécond en paroles aussi brillantes
que solides, jurisconsulte éminent, un des maîtres en la matière,
homme politique de grand cœur, M" Crémicux a l'honneur de
faire partie de ce groupe illustre d'avocats libéraux, qui, après
avoir occupé les plus hautes fonctions publiques, sont rentrés
dans les rangs du barreau, avec la simplicité des intègres illustra-
tions des temps antiques.

La carrière parcourue par ME Crémieux est longue déjà; il est
né en 1796, à Nîmes; mais il ne croit pas encore avoir assez fait
pour son pays. La société, à la défense des droits de laquelle il a
voué ses facultés les merlteures, a besoin de lui toujours. Il a en-
tendu son appel. Il est prêt à rentrer dans la lutte, armé d'un
mépris terrible pour les pipeurs de lois, certain de les écraser à
coups de sa logique, redoutable, parce qu'honnête.

L'auteur du Code des Codes, l'avocat qui ne craignait pas, sol-
dat du droit, de-dénoncer Tresiaillon, jadis, avec une bravoure peu
commune alors, est apte plus que tout autre à suivre sans fai-
blesse, sans arrêt, les sentiers du dédale où nous sommes enfer-
més'; il saura tuer Je Minotaure enfin.

Depuis 1830 il n'a pas failli à sa mis&ion. Partout pu les drpi(.s
de la liberté de penser ont été menacés, on l'a vu, tonnant à
la barre en leur faveur, et dénonçant leurs accusateurs.

On n'oub'ie pas ces choses.

M0 Crémieux, orateur pratique, sobrp, clair, feFmef ennemi
des festons et des astragales, des lionLures veibales «n un mut,
est, dans l'intimité, un maître charmant, très-simple, accueillant
ses jeunes confrères avecune gi ace exquise, qui contraste d'^trgnge
façon avec la morgue insolente deplusieurs des sommités dn bar-
reau parisien.

Il ne porte pas sa vieille gloire comme un panache.

Le Cousin Jacques.

LE CHAT QUI VOTE

FANTAISIE ELECTORALE

•POLICHINELLE

(Aux lecteurs de Z'Éclipse, après les trois saluts d'usage])

"Vous avez connu le Chat qui pelote,
Et le Chat qui pêche?— Ils servaient jadis
D'enseigne aux marchands gascons, cadédis I. .
Je viens d'inventer, moi, le Chat qui vote.

Minet électeur, Minet candidat,
Candidat courtois au ron-ron nocturne;
C'est ingénieux et c'est neuf, oui-dà...
Mais il ne tient pas à sortir de l'urne.

En chat malin, comme un dessin de Gill,
Il se dit : « La chambre est un logogriphe;
« De la session que sortira-t-il?
« Humt J'attraperais quelque coup de griffe.

t "Votons, pas plus 1 C'est le droit des badauds,
«Des naïfs, des purs, comme de Tartufe;
t Le droit du pain sec, comme de la truffe...
«" Tel un bon bourgeois faisons le gros dos. »

Silence ! Le voici l'électeur chattemitte...
Il sait que ses devoirs sont lourds
,-.._Et, de sa robe d'ermite,
Sort sa patte de velours.

(Apparition du chat dans la baraque de Polichinelle,
ce dernier reprend la parole)

Sous l'égide demis sages et libérales,

Polichinelle et pon matou

Déclarent former avant tout
Une réunion des plus électorales.

La séance est ouverte. — Nul
N'ayant demandé 3a parole,
Je me l'accorde, sans calcul,
Sans malice et sans hyperbole;
Par pur dévoûment, rien que pour
Instruire de ses droits Minet en ce grand jour.

Je commence... (/Housse), hum' hum ! chers électeurs... ahl bigre
Ils sont un... — Le pluriel paraîtra singulier :
Cher électeur, cher chat, bien que tenant du tigre,
Mon bâton protecteur t'a rendu familier^
Qr donc, je ne erains pas qu'ici tu t'émancipes
Et veuilles devenir aussi gros que le bœuf,
Tout en t'abandonnant ta part dans les principes
De quatre-vingt-neuf.
(Ici le chat s§ pepptfde bâiller.)
Quoi ! vous bâillez, Minet ? Je vous rappelle à l'ordre !

(Le chat se rebiffe, allonge la patte et montre les dents.)
Hein? Arous griffez papa! Vous tentez de le mordre I
Je puis vou« expulser; et, nouveau Robinson,
Continuer tout seul ma savante leçon
De politique en chambre. — Il se tait, c'est d'un sage; . _
Poursuivons... mais après le verre d'eau d'usage.
(Polichinelle boit un verre d'eau sucrét

Fi 1 j'aimemieux le vin; c'est tonique, corbleu I
J'en demande du blanc, et du rsuge, et du bluu..
Cela m'inspirerait un discours tricolore.

(Le chat bâille derechef.)

<■>

Ouais 1 Je fais de l'esprit et vous bâillez pneûre.
(Le chat miaule.)
Par un plaintif mi-a-o
Minet rentre dans sa sphère;
Le moindre morceau de mou
Ferait bien mieux son affaire.

N'importe! écoutez-moi, j'aurai bientôt fini :
Je veqs veux appliquer l'universel suffrage ;
Pourquoi ne peut-on pas, modifiant l'usage,
En enlevant versel, faire suffrage uni"!

Minet, procédons au vole préparatoire,
Tâchons de remporter à nous deux la victoire;
H faut des candidats vifs comme un train express,
Jeunes comme Raspail, Thi^rs et Garnier-Pagès.
Ypplez-vous nornmer AVorth, ce roi de la couture
Qui, par son chic, sans cesse, embellit la nature?
(Le chat présente un bulletin : Oui.)

Oui, c'est bien. — Voulez-vous proclamer Marlipwsfe}
Qui, dans ses bals d'été, tant de gloire s'acquit?

(le chat représente son : Oui.)
Encor oui, c'est parfait! — Vous charmerez Minette,
0 Minet, qui votez tout à la baïonnette!
Vpulez-vous... (ô'est plus b.eau que d'être Capi.tpul)
Au Corps législatif faire arriver Capoul?

(Même jeu du chat.)
Oui, toujours oui, bravo 1 Quel électeur modèle I
J'entends par un beefteck récompenser ?on zè[p.
— Voulez-vous de l'empire pu de la royauté ?
Ou de la république avec l'égalité?

(Le chut représente trois fois de suite son : Oui.)

Qui ! oui! oui! tjrois fois oui! Son vote ypps égire
Et vous semble impossible et ypug paraît bizarre,
Cher lecteur, ,et chacun va s'écrier : Q ciel !
(En confidence.)

Le fin mot ? J'ai réglé ce vote officiel,
J'ai dressé mon complice .et je m'en mords les pouces.
Aveuglement, à quelle extrémité J.u pousses I
Affreux chat mécanique! à l'instant, mon minon,
Je te reprends Les droits,.. Tes qui manquent de nom.

Ou plutôt, car je suis juste et je me ravise^ *

Laissons-le désormais ne vpter qu'à sa guise;
Je suis un peu prophète et dis de cet essai :
Qui veut la vérité doit évoquer le vrai.

Alexandre Flan.

MOH AUBERGISTE

.A' CHARLES MONSELET,

Lorsque tu es passera Nancy, je t'ai fait cadeau d'un fantasti-
que bouquiniste, faisant sa cuisine au milieu des livres, et c'était
le miroton fumant qui séparait la jurisprudence de la littérature.
.Ce bouquiniste te vendit un Hymne au soleil dn sieur Leyderac, je
crois. Aujourd'hui, ce n'est plus un bouquiniste que j'ai sons la
main, c'est un aubergiste, mais un aubergiste comme le poisson
de l'Ours et le Pacha, un aubergiste comme on en voit guère, un
aubergiste comme on n'en voit pas.

Maître Bastien Peretti, Corse corsicant, comme on dit Breton
bretonnant, est né à Sartène, mais la vraie patrie d'un homme
est le lieu où il s'est illustré. A ce compte, Sainte-Lucie de Tallano
réclame Bastien Peretii et Maria Domen, son épouse légitime
comme sien 3.

Le canton de Tallano est un des plus jolis cantons de la Corse
La verdure et l'eau vive en font un coin de Paradis. Mais ce dimi-
nutif d'Éden .avait, il y a quelques années, un grave inconvénient
Chaque, village avait une vendetta avec le village voisin, et avec
luii-même. Les bandits manquaient de logement. Un coin dans
un maquis devenait hors de prix. C'est le pays des deux
Colomba, celle de/Lpretto, qui eût pu servir de modèle à ia Guan-
humara des Burgraveç. On jouait aux cartes sur la place publique
la carabins» chargée entre les jambes, le stylet dans la manche
de la veste. A ia moindre contestation, le stylet sortait de la
manche, et la carabine ronflait.

Bastien eut l'idée de civiliser Sainte-Lucie en fondant un café
un café avec billard, tables de marbre, et le portrait de l'Empe-
reur au fond de la salle. Le café réussit, on déserta la place pu-
blique, et l'on ne déchargea plus son fusil que sur les merles et
les lièvres, et-Samte-Lucie est devenu un des plus coquets villages
de l'Ile.' .

P:e .simple cafetier, Bastien est devenu maître d'hôtel. Son
auberge est confortabjç,'gaie, mais n'est pas accessible à tcus
Bastien est aristocrate. Pour rien au monde, il ne recevrait un
paysan. Il ne vent accepter que des continentaux om des'em-
ployés : au-dessus du receveur de l'enregistrement, il ne voit plus
rien. L'Enregistrement est devenu pour lui le faîte rayonnant eà
trônent les hommes vraiment supérieurs.

Bastien sait par cœur l'histoire de tous leg, receveurs do l'enre-
gistrement qui se sont succédés à Sainte-Lucie et la rapente sans
miséricorde à chaque voyageur nouveau qui descend chez lui-
l'histoire est d'autant plus intéressante, que Bastien la raconte
dans un langage particulier, qui n'est ni du corse, ni de l'italien, ni
du français, un langage improbable où l'on ne distingue que Mal
et comprenez. La lucidité de ce langage est telle, qu'un jour Bastien,
me racontant l'histoire d'une famille de Tallano, j'ai compris qu'un
neveu avait épousé son oncle et que leur grand-père était issu de
ce mariage.

Quand Bastien commence une histoire, il ne faut pas croire
que l'on pourra en évite* un mot.

IJne foi3, par hasard, un voyageur put s'échapper au huitième
receveur de l'enregistrement. Trois mois après, il repassait dans
les environs de Sainte-Lucie,quand, au détour d'un sentier, Bas-
tien apparut : Mal c'est alors que, vous comprenez, le neuvième
receveur, etc. Le Teyageur dut écouter îa nomenclature complète
des receveurs de l'enregistrement.

En dehors, de son enthousiasme pour l'enregistrement, Bastien
a deux défauts, capitaux : un amour immodéré des tomates, qu'il
fourre partout» ef; une passion exaltée pour cette abominable cui-
sine à l'huile, inventée uniquement pour faire cuire les martyrs
de la foi chrétienne. Bastien trouve moyen de mettre des tomates
jusque dans les œufs à la coque.

Le pays est plein de vaches et de cochons; Bastien prétend
qu'ij fiSt impossible de trouver du beurre et du saindoux. Nous
lui avons demandé en grâce de nous laissep faire, rien qu'une
fois, pour notre usa.îe"personJiçl,-ji-dè soupe"'aux choux .comme
n-ius l'entendions/Âprès mille difficultés, Bistien y consentit; le
soir, quand on servit la soupeysa figure rayonnait. La soupe était
écarîate, de choux il n'en restait' plus trace. — Ma ! dit Bastien
triomphant, votre soupe elle n'aurait.pas été bonne, ze l'ai arran-
zée. Comprenezl — Le misérable avait enlevé les choux et les
avait remplacés par"sa pommade de tomates.

Cependant-, soyons juste, on peut obtenir de îuî un peu de cui-
sine française;-, mais alors Bastien fait une maladie. Son amour
propre national est.-froissé et met huit jours à rentrer dans son
état normal. ., ■■<

Cela n'empêche pas Bastien i'étre le dévouement ft{;;]&ipm-
plaisance en personne. J'ai" passé un- mpis^éhez lui, à moitié
aveugle, malade, pouvant à peine me trâï^r. Le bon Peretti a
mis son hôtellerie en l'air pour rmV'soïgner, mais jamais je n'ai
pu le faire consentir à me servir les.truites du Fiumdgrosso au-
trement que dans une infâme friture où il n'y avait-plus qu'àmet-
tre une mèche pour obtenir une lampe. ■

Bastien se fera inhumer après sa mort dan's un tonneau é'huile
Un jour, jl considérait une botte de sardines : — sontrelles heu-
reuses! s'éeria-t-il *'- '

Je lui ai dû une fausse joie. Un soir, un hemme d'un extérieur
farouche, le fusil sur l'épaule, arrive' ch^z Bastien,.dîne solitaire-
ment et s'en va. « Il vient pour faire ■ sk vengeance, » nous dit la
brave hôtellier. Je flairais déjà une histoire à& vendetta dont j'au-
rais été le témoin. O désillusion! Vengeance dans le patois de
Bastien, voulait diro : vendange. Mony bandit était un honnête
propriétaire qui venait cueillir sonralsin/'simpleraent.

Et cependant Bastien est allé à Ajaccjo, afin devoir l'Impéra-
trice; mais, en débarquant, jl a rencontré un marchand d'huile..
L'Impératrice, le prince Impérial ont été oubliés immédiatement.
La seule chose qui ait frappé Bastien, ça été les illuminations. Il
a trempé son doigt dans un godet ou deux :— Bonne huile I a-t-
il dit, puis il est revenu à Sainte-Lucie, enchanté de son voyage.

Albert Glatignt.

LA DÉFENSE DE TROPMANN

Après avoir vainement brigué" aux élections l'honneur de re-
présenter leurs concitoyens, après avoir durant toute la période
électorale promis au peuple de faire rôtir sans feu tous les goa-
vernements et toutes les cailles, un certain nombre d'avocats
briguent aujourd'hui l'honneur de faire condamner le malheureux
Tropmann.

N'ayant pu se faiie une situation en exploitant la bêtise du
peuple français, ils rêvent de se créer une position en exploitant
le crime du meurtrier de Pantin.

L'homme de France, aujourd'hui le plus ^sollicité, .n'est pas le

I ministre de l'intérieur, ni même le concierge du Corps législtaif,
c'est Tropmann.

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