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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 2.1869

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L'ECLIPSE.

PRIMES DB L'iCLIPSB.

Traite personne qui enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste, an Direcienr du journal, 16, rue du Croissant, a Pans,
le montant d'un abonnement d'os AH à l'JBCLifSE, jouira des
primes ciâessuul, aux conditions suivantes;

PREMIÈRE PRIME
Un e hariaante pendule, dite Mignonnetle, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne monire suisse, et se réglant à peine a quelques
minutes par mois.

Cette petite pièce sort des ateliers de St. E. Beignet, ao, rue
Montmartre, horloger de la ville de Paris.

Paris, avec l'abonnemnt l'un an.......Îr *

.,, Départements. — La frime prise au Itiir, au. . . 1» »
Id. La prime envoyée-franco. . . .1' >

DEUXIÈME PRIME.
Une superbe Lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujëif, reproduits d'après les
charges de Gill, les plus célèbres. ,»

L'Abonnpnient pour Ptiris, avec .cette prime.......... \%ïr'

Pour ies départements, la prime, prise au bureau...... 13 fr.

« .. La prime* expédiée franco...... 16 fr.

TROISIÈME PRIME

60 Charges d'André Gill :

L'abonnement d'un an pour Paris, avec cette prime. 8 50

Pour les départements...........10 »

Tous nos abonnés peuvent jouir de ces primes, déduction laite
du prix de l'abonnement cïéj.; [ al é

■~—~~*\AtSpf^*-*^*~

AVI* IMÎl*OÏ6'ïAr*X. — T0«l réab&stncment
ou j/tangemeitl rt'aâre*»e ttoil être aeeout-
pagiié de fume «*«* ttermièret twnites au
Journal t ajouter 30 teiilimef pour les
eltatiaeme**t* Ue domicile.

LE PARAPLUIE GROSEILLE.

A BOQUILLON LE PERE.

"aient de rage ea apercevant ce monstre inconnu, et de couleur

équivoque.

Il va sans dire que des bandes de gamins, sans cesse accrues,
me faisaient cortège, en poussant des cris de Peaux-Rouges à la
lecture d'un roman de Gustave Aimard.

Lei jours de marché, le célèbre parapluie groseille causait les
plus graves accidents. Les bestiaux devenaient inquiets. Les ânes
ruaient. Le ton subversif de rnon meuble Taisait délirer jusqu'aux
lapins modestes et incolores, entassés dans les paniers.
Et pas moyeu d'éviter ce scandale.

Comment faire l'école buissonnièra avec un parapluie gro-
seille ?

On l'eût aperça fatalement, au milieu de la verdure des champs;
de cinq lieûts à la ronde. Tout le monde eût dit à mes parents :
— « Le petit n'a pas été à l'école. On a "vu son parapluie flâm-
« boyér entre les arbres. »

Non. 11 fallait aller à l'école, comme on monte à l'assaut, à
travers une mitraille de cruelles plaisanteries. ftLs ennemis ne
cessaient jamais le feu. A l'école, c'était bien autre chose. Les
sévices remplaçaient les propos railleurs. On m'arrachait les che-
veux. Ou me comblait de boulettes de papier mâché. On m'of-
frait le fiel et le vinaigre du Golgotha. fît tout cela parce que
j'avais un parapluie groseille.

Lui-même d'ailleurs, le monstre! n'était pas épargné. Pendant
les récréations on lui rendait un culte dérisoire. On le portait en
triomphe. On l'ouvrait avec ironie ! On accusait mes parents d'a-
voir fait un pacte avec le diable. On traitait leur économie d'ava-
rice dégoûtante.
Enfin un cri générai s'élevait.
— c Qu'il marche avec son parapluie 1 »

J'obéissais, — pauvre tout petit garçon maigre, — et je dé-
ployais ^ur ma tète les plis nombreux de mon parapluie. Et il me
laiiaic marcher, gravement, comme un roi Mogol, sous mon exé-
crable bourreau groseille, pour la plus grande satisfaction de
mes... camarades.

Le dimanche, aller à la messe, équivalait pour moi à l'ascension
du Calvaire. Quelles douloureuses stations ! Je tombais plusieurs
fois sous ce faix ridicule. Le maître me punissait-

A la porte de l'église, le suisse irrité prétendait que j'offensais
le Seigneur, et il m'arrachait mon parapluie brusquement; le
grand bec à corbin, en cuivre ciselé, m'écorchait les doigts.

J'étais débarrassé de mon déplorable compagnon groseille pour
un instant. Mais, de mon banc, pendant le service divin, j'en-
tendais lès éclats de rire du populaire attroupé sur les marches
du portail, et se faisant un bon sang inouï devant mon parapluie
groseille* déposé contre une colonne, sous la haute surveillance
d'un pauvre — qui n'en aurait pas voulu !

Ernest d'Hervilly.

Tardieu, le graveur, se portait à une place vacante et n'avait

aucune chance-quoique médiocre-mais il avait une femme
d esprit.

— Mon cher Carie, dit-elle au second des Vernet, mon mari
se présente et ne peut êtro élu ; il n'a pas le talent de ses eoneur-
rents, mais il me navre de savoir qull n'aura pas une voix. Au
premier tour, au premier tour seulement, donnez-lui votre voix
laites cela pour moi, mon cher ami.

Carie promet naïvement et, le jour du scrutin, donne sa voix.
On dépouille: Premier bulletin, Tardieu ; second. Tardieu: troi-
sième, Tardieu.

Tardieu encore, Tardieu toujours, Tardieu à l'unaoimké ■ et
chacun de rire et d'avouer une promesse analogue à eelle qu'avait
tende Carie.

Ma&nds.

Avez-vous eu, dans votre bas âge, un parapluie groseille, Hunv
bert?

Oui, ou non ? Répondez franchement. Pas d'ambages I

Non ; je le savais. Vous n'avez pas eu de parapluie gi oseille.

Personne n'a jamais eu un parapluie groseille.

Moi, moi seul, et c'est joliment assez, dès mes premiers pas, j'ai j
été stigmatisé d'un parapluie de cette teinte épouvantable.

11 y en a qui naissent sur les marches d'un trône, d'autres qui i
font leur apparition dans la société avec une trompe rudimen- j
taire, à la place du nez-, mai? votre pauvre ami, choisi par le

Destin malicieux, a vu le jour uniquement pour devenir, à la ma- j nîèrement — un de ces bossus compléta, c-igneux, à longs pieds j
melle le propriétaire unique et indivisible d'un parapluie gro- j à longues mains, à nez épaté, et à voix glapissante, avait suivie
geiile. 1 avec un intérêt farouche, le dépôl des votes, non sans réflexions

Si j'avais votre excentrique talent, Humbert, je vous ferais, à j énergiques et sentant l'ail.
cette place, un croquis du parapluie qui me rendit célèbre, dans j Lorsqu'on dut transporter l'urne à la mairie, pour ne pas quit-

ECHOS DE PARTOUT

I

Un écho bien amusant des élections.

Dans un des lieux de vote de l'arrondissement de Berey — der-

ma centrée natale, ptua^u: ^...^..i .t.:....

Mais je n'ai pas votre talent excentrique, Je me borne donc à
vous décri. e mon parapluie groseille.

Immense, tel un dôme, les voyageurs surpris l'apsrcevaient
de loin, à l'horizon, comme la coupole de quelque étrange édifice;

Un teinturier haineux avait doté la soie de cet énorme para-
pluie d'une ceuleur rouge malsaine, tirant sur le violet.

On eût dit de la pourpre poitrinaire 1

L'Océan avait fourni les éléments de ?a charpente solide, in-
destructible, hélas l Ma parole, on avait dû employer la dépouille
entière d'uncélacé de forte taille pour le garnir de baleines.

Que de baleines!

J'étais, du matin au soir, le Jouas de ces baleines, par les
temps de pluie. Triste asile !

Je me tenais, ordinairement, dans ces baleines, — pauvre tout
petit garçon maigre, à côté du manche. Et quel manche! Parlons
du manche, d'ailleurs.

Droit, cemme lo tronc élancé d'ur. palmier stérile, et d'une
longueur prodigieuse, il se terminait par un bec de corbin eu cui-
vre,-de ciselure ridicule, et d'un poids considérable.

L'autréTbout, la flèche du dôme groseille que vous savez, était
orné d'un autre morceau de cuivre compliqué, garni d'un large
anneau, comme le nez d'un sauvage.

Ainsi bâ..i, ce parapluie, dérobé sans doute à une collection
d'instrume'nts de turture, m'était conDé, pour aller a l'école. J'a-
vais 1 air, lorsque j'en-étais'muni, d'un audacieux atome humain,
susptndu à un vaste parachute.

Des savants, de passade en mon pays natal, me prirent quel-
quefois pour un jeune échantillon de la race qui peuple les pla-
nètes, descendu sur la terre au moyen de ce parachute extraordi-
naire.

Mais, si je me moquais pas mal des regards des savants, qui pre-
naient des notes, je1 dois vous avouer que itjs paroles et voies de
fait de mes condisciples, me rendaient la vie bien amère.

Les jours de soleil, mon ceeur nageait dans la joie. Les jours de
pluie, le désespoir entrait dans mon seio, comme chez lui, et s'y
installait du malin au soir.. •■-

Gela se comprend, du reste. J'étais obligé, pour atteindre le
seuil paternel de l'école, de iraverser les rues les plus populeuses
du pays. La parapluie groseille, dans la foule d«s nflarts noirs jj
ou bleus, éclatait comme un gigantesque coquelicot sur le retour.
Les mères le montraient à leurs nourrissons colériques, pour le;
faire rire. Mauvais syutème. Les nourrissons, épouvantés, se tor-

ter le vase chéri contenant le destin, le farouche citoyen offrit,
pour la porter, son éminence. Bon gré, mal gré, il fallut qu'on
acceptât, e"t c'est sur ce coussin d'un nouveau genre que l'urne fit
son entrée triomphale à la mairie, aux rires inextinguibles de la
foule.

ri

Bouiily, l'auteur des Contes, était sensible, oh ! sensible ; il ne
pouvait voir souffrir une puce à jeun sans lui offrir l'hospitalité.

Outre ses qualités, il possédait une femme superbe et fort vive,
qui appréciait son excellent mari à sa juste valeur, et chérissait
vivement un peintre de talent. Comme de juste, Bouit'iy avait ute
amitié profende pour ledit peintre, qui la rendait bien.... à sa
femme.

Or, un jour, passant sur je ne sais plus quel quai, il aperçut un
spectacle affreux : un pauvre ernen écrasé, piaillant, les entrailles
peu-Jantes, au milieu d'un gros de badauds hébétés.

Aussitôt sa sensibilité de s'émouvoir, ses yeux de pleurer, et...
(comment dire cela? voyez les singuliers effets qne peut produire
une âme sensible) et ses entrailles de s'émouvoir aussi.

Il fuit, il court, il vote... En chemin, il trouve le logis du pein-
tre ; il grimpe,il se précipite,il carillonne,il bouleverse, il entre:
en deux mots il a mis au courant... La clef! la clef ! Il dis-
paraît.

Il entre, il est entré; il se précipité ; mais, au fond du récepta-
cle, une écriture connue lui tire les yeux. Ma femme! s'ecrie-
t-it. Mais la chair est faible, et il cède à sa... sensibilité.

Soulagé, le soupçon le reprend, et, vainqueur de ses scrupules,
il saisit la lettre avec précaution,

Plus de doute ; il y a bien : « Cet imbécile de Bouiily vient de
sortir ; viens, je t'embrasse. »

Alors, furieux, il sort violemment, le papier révélateur à la
main.

— Misérable, dit-il au peintre, misérable !

Le peintre, fort peu effrayé, avoue, supplie, implore, et finit
par attendrir le pauvre Bouiliy, qui s'écrie :

— Ah! tout ça ne serait rien, mais... mais elle t'écrit, malheu-
reux, et toi, toi, voilà le cas que tu en

i fais!

1X1

Puisque le vent est aux électioas :

Une élection à l'Académie des Beaùx-Artâ,,

siècle.

il y

demi-

â SâiNÎÈ CATHERINE

âihtg; tbrscjûè Novembre a ramené ton jour,

î vois clamant.

geignant avec ses premiers râles,

Se dérouler l'essaim de ces beautés banale^

Dont Je cœur douloureux s'est flétri sans amour.

Oui, j'assiste à la nuit sanglante et sans étoiles

Où, roses des candeurs du treizième printemps,

Ces enfants ont senti les hommes triomphants

Baiser leur lèvre humide et déchirer leurs voiles.

Les vieilles qui gardaient à leurs virginités

(Mères au nez crochu, cousines ou tutrices),

Vëveil anticipé des caresses factices,

Seules ont eu le prix de ces impuretés.

Avec le soin jaloux d'une tendresse avare,

Elles avaient longtemps veillé leurs- jeunes cœurs,

De crainte que l'amour, en entr'ouvrant ces fleurs,

Ne volât leur parfum charmant, étrange et rare.

Jusqu'au soir nbhivré dont la femme, aujourd'hui,

Le front plissé, tordant affreusement sa bouche,

Bevoit toujours vivant le souvenir farouche....

Ellen'oublîra point l'abominable nuit!...

A cet âge où l'on joue encore à la poupée,

Elle sait qu'on lui fit quitter son petit lit,

Qu'on la para beaucoup et qu'on l'ensevelit

Près d'un vieux dont les yeux d'abord l'avaient frappée.

Comme un lourd papillon au ventre cotonneux,

Url baiser persistant effleurait son oreille,

Le bout de son épaule et sa bouche vermeille,

Et les frêles rideaux de satin de ses yeux !

Ohl lorsque son amant eut soufflé la bougie,
Quoiqu'elle ne sût pointée qu'était la vertu,
Contre le vieux paillard comme elle a combattu,
De ses mains abritant sa poitrine rougie !

Ses pauvrps sens craintifs sous les draps se cachaient:
Frissonnante et tapie au fond de la ruelle,
Longtemps elle pleura dans cette nuit cruelle,
Esquivant le désir des doigts qui la cherchaient.
Et lorsque le matin éclaira sa défaite,
Elle eut un rêve atroce, ignoré des berceanx ;
Et le corp* secoué de brusques soubresauts,
Elle se réveilla brisée et stupéfaite.

Aussi, depuis ce jour, bien que la Volupté
Sans trêve et sans pitié l'ait prise pour sa proie,
Que le Sort en ait fait une fille de joie,
Et qu'on l'aime sans cesse avec férocité,

Son cœur, son triste cœur, qui se fane dans l'ombre,
N'a point connu le doux rayonnement vermeil
De l'amour partagé : jamais aucun soleil
N'éclairera l'horreur rie sa rancune sombre.

Vierge sainte, il en est qui sont vierges aussi,
Après avoir connu par centaines les hommes;
Et voici qu'en ces jours criminels où nous sommes,
Notre perversité souvent le veut ainsi.

Oui, les vices cruels, l'orgueil de la débauche
Comme un vent de tempête ont soufflé sur ce temps;
Où sont les forts et les héroïques amants
Dont la fierté battait sous la mamelle gauche ?

Siècle où plus rien n'éclot de tendre et de vaillant!"
Siècle maudit, l'amour s'envoie de ton ànie!
Siècle lâche et bourgeois! Vieil impudique infâme !
La Prostitution t'aborde en te raillant!

Triste siècle d'automne aux branches dépouillées*
Et qui ne portés plus qu'un misérab e fruit
Véreux et dégoûtant!... Et pourtant, aujourd'hui,
Les plus chastes ce sont encore les plus souillées!

Eugène VeRhersch.

L'ENGAGEMENT DD PÈRE HYACINTHE

Au lieu de se rendre à Rome pour le Concile, nous Savons
maintenant pourquoi le père Hyacinthe a voulu partir pour l'A-
mérique.

Suivant l'exemple de Nilsson et de quelques artistes en vogue,
le carme chaussé aurait f-igné il y a quelques mois un traité avoc
un impressario de New-York. Sous peine de payer le dédit
stipulé, dédit qui parait-il avait eousidé*able, le père fiyaeinth*

fit» Û *«tB viv
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