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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0028
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L'ECLIPSB.

PRIMES-ÉTRENNES DE Ï/ECLIPS».

Toute personne qui enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a Fans,
le montant d'un abonnement d'uN an à l'EcLÎPSH, jouira des
primes ci-dessous, aux conditions suivantes:

PREMIÈRE PRIME

Une charmnnte pendule, dite Mignonneite, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine a quelques
minutes par mois.

Cette petite pièce sort des ateliers de M. E. Beignet, 90, rue
Montmartre, horloger de la ville de Paris,

Paris, avec l'abonnement d'un an ....... 15 »

Départements. — La prime prise au bureau. . . 16 »
Id. La prime envoyée franco.1 . . . 17 »

DEUXIÈME PRIME.

Une superbe Lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze Verres fournissant 48 sujets, reproduits d'après les
charges de Gill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... 12 fr.

Pour les départements, la prime prise aubureau...... 13 fr.

« "» La prime expédiée franco...... 16 fr.

TROISIÈME PRIME

Un thermomètre-calendrier, encadré de dessins chromo-Iitho-
graphié». Ce petit meuble joint à sa double utilité, une élégance
artistique qui permet de le placer en évidence aussi bien dans un
bureau que dans un salon.

La prime prise au bureau.....1 fr. 25

» envoyée franco à Paris. . 1 fr. 50

» envoyée franco en province. 2 fr. »

UN VILAIN RÊVE

C'était îe 14 janvier dernier — la veille du terme — Dix heures
du soir sonnaient a ma pendule.

Triste, je pensais que le lendemain mon propriétaire allait venir
me présenter sa quittance, et que, pour faire face a'us; cent vingt-
cinq francs que Je lui devais, je n'avais que le manuscrit d'une
comédie en trois actes refusée au théâtre Cluny.

Pour tromper le désespoir, je me mis à lire des journaux.

Ah!... il est un Dieu pour les gens qui ont des idées noires ; je
tombai sur un rapport du docteur Pinel — inséré dans le Gaulois
— sur les résultats de la décollation.

D'après l'illustre savant, une tête que Ton vient de couper,
voit, entend et réfléchit encore une grande heure après l'opé-
ration.

Je remerciai la Providence de m'avoir envoyé une lecture gaie
pour combattre les noirs pressentiments que l'on éprouve généra-
lement la veille d'une échéance; et je m1endormi3.

Un quart d'heure aprè3, la tête encore pleine de mon terme à
payer et des expériences du docteur Pinel, j'entamais le songe
suivant, qui ne devait se dénouer que le lendemain mutin.

Récit dn Songe.

Nous étions au 15 janvier, jour fatal 1.,. Je me rasais à la fenêtre,
devant un miroir, quand j'entends tout à coup frapper à ma
porte.

Horreurl... je reconnais le toc toc de mon propriétaire.

Tressaillir d'effroi et me couper le bout du nez par un mouve-
ment irréfléchi est pour moi l'affaire d'un instant.
' Je cours ouvrir... l'odeur du sang qui coule de ma blessure
m'irrite 1... J'offre un siège à mon propriétaire en lui disant :

— Ce cher monsieur Lambardin!... comment va madame?

Et d'un seul coup de mon rasoir je lui abats la tête...

Quel vertige insensé s'empare alors de moi?... je l'ignore!...
Toujours est-il que je me mets à danser autour du tronc de
M. Lambardin avec une frénésie féroce, en chantant une tyro-
lienne.

Tout à coup, j'entends un petit bruit sec sur le parquet, suivi
d'un éternuement qui sort de dessous le lit.

Je regarde avec ma bougie» C'est la tabatière de M. Lambar-

din, que ce dernier vient de laisser échapper de sa main crispée
et dont le contenu, en tombant, est allé se répandre jusque sous
le nez de sa tête.

Je ramasse cette tête, et la pensée infernale me vient de véri-
fier, séance tenante, les dires du docteur Pihël.

Je commence par placer (a tête de M. Lambardm sur une as-
siette, et, la regardant bien en face, je lui dis :

— Gredin!... tu ne sortiras pas d'ici sans m'avoir promis de
faire mettre mon appartement à neuf.

Enferl... la tête me fait un pied de nez!...
Il n'y avait plus à douter!...'

Je me décide néanmoins à continuer l'expérience.

— Etais-tu abonné au Payst lui dis-je avec ironie.

La tète me répond par une contraction violente; une rougeur

d'indignation l'envahit.

Je saisis ma clarinette et je lui joue quelques fragments d'Au-

ber.

La tête fait une moue qui semble dire : Charmante quelquefois,
lanale toujours, cette musiquette.

Je cominue par du Meyerb-^er, l'œil s'enflamme

J'insiste avec du Wagner, les dents grincent, les oreilles se
tortillent comme du papier gommé à la chaleur.

Je termine avec du Beethoven, les yeux se ferment doucement,
la tête s'endort.

Je lui crie :

— Veux-tu que je te vende des bons en or ( en papier ) de
la Société italienne des chemins de fer méridionaux!

La tète se réveille, l'œil sourit et la boucue prend un pli Dar-
quois qui semble me répondre :

— Pour qui me prends-tu?

= X -
Je lui Us-un fragment du Rappel, ses cheveux se dressent.
Un article du Tintamarre, Ja tête rit.
Dix lignes d'Alfred Assollant, è]le bâille.
Un alinéa politique du Figaro ; elle a un hoquet.

Terrifié par le résultat de ces expériences, je m'éloigne de la
tête et marche, en me reculant, sur e pied de M. Lambardin qui
traînait par terre.

Il faut croire que je lui ai écrasé un cor car la tête fait une gri-
mace de douleur.

* *

Effrayé, je veux fuir... Impossible !.. Les yeux de M. Lambar-
din ne me quittent pas... ils me fascinent et semblent ffié de-
mander quelque chose.

Je cherche à comprendre, en suivant les différentes directions
que ces regards m'indiquent.

Enfin, je devine !... La tête de Lambardin me demande à fu-
mer une pipe.

A moitié mort, je la Ur bourre, la lui allume et la lui feurre
entre les dents.

Son regard réclame encore ...

C'est le crachoir !...

Cette fois, haletant... ahuri... frissonnant, je veux mettre fin à
cette horrible scène en me précipitant par la fenêtre, lorsque j'en
tends frapper à ma porte.

On ouvre et.,..

......et je me réveille inondé d'une sueur froide.

C'est monsieur Lambardin qui vient toucher son terme !,.,

Oh !.i. le vilain rêve !..

J'appelle un vilain rêve celui dans lequel on coupait le cou à
son propriétaire ; parce qu'au réveil, on a la douleur de s'aperce-
voir que ce n'était pas vrai.

Léon Bienvenu.

-wsA/flft/V»-*1*-

CABRIOLES

M. Ordinaire,rdéputé au Corps Législatif, ne gagne pas plus à
parler qu'à se taire.
S'il rie parle point, ses collègues disent :

— C'est un homme .ordinaire.
S'il porte ia parole, ils disent :

— Ce n'est pas un orateur ordinaire.

= X -

Bacchus est le dieu des ivrognes.
Leur déesse, c'est Latone.

— X -

Quatrain d'un Épicurien écrit sur l'album
de Mn,e Trois-Étoiles.

Lorsque je suis auprès de vos friandsjappas,
Loin de moi l'amour platonique!...

Cet amour ne nourrit pas,

Car ce n'est point un plat tonique.

Je viens de lire dans un roman la phrase suivante :
« Tandis que Cœlina me regardait, je frissonnais d

je buvais ses regards. »

Les femmes dont on. peut boire 1

celles qui ont les yeux caves.

amour, et
regards sont sans doute

= X -

Encore un journal dont on annonce la publication •
Le Journal des Vidangeurs.

Les rédacteurs de cette feuille ne se plaindront jamais de I'»
bondance dos matières. oe la"

Le gros X.... qui côtoie la quarantaine, est encore resté Mil.
a certaines habitudes de son enfance. Mela

Ainsi l'année dernière, la veille de Noël, il mit ses bottes dan»
la chemmee de la chambre de sa femme, et s'en fa, eouch I
une pièce voisine. an8

Comme il est d'une curiosité sans égale, il était à peine ci™
heures du, matm qu'il voulut savnlr ce que le bon Jésus avaHrnl
dans ses bottes. a l mi3

ïl frappe à la porta, de sa femme.

Pas de réponse.

Il frappe encore... à coups redoublés.

Enfin la porte lui est ouverte par son épouse toute troublée
X avant de 1m parler, cherche ses bottes dans la cheminée'
Elles n y étaient plus.

Il chercha toujours et finit par les apercevoir.

Devinez ce qu'il trouva dans ses hottes?

Un cousin de sa femme qui s'était trompé de chaussures.

Alphonse Lafitte.

TABLEAUX PARISIENS
m

POÉSIE ET COTELETTES

Les bêtes domestiquées, les animaux dont le sens naturel est
complètement dévoyé par l'éducation , tous les êtres enfin que
l'homme façonne à son image, avec plus ou moins de succès, our
son plaisir particulier, m'inspirent une vive compassion mêlée
d'une grande curiosité.

Un èhat qui mange de la salade, Bravement, ou qui se regarde
dans une glace pour voir s'il a les yeux cernés; un chien qui
prend son gloria avec tout le monde; un oiseau qui tire rie l'eau
lui-même, plein de précipitation, comme s'il s'agissait d'éteindre
sans retard un incendie voisin; tous ces résultats singuliers d'un
déraillement de l'instinct primordial , toutes ces preuves d'une
intelligence de pacotille, extraordinaire, sont pour moi des sujets
de réflexions attristantes.

Je me demande parfois si, livrées à l'homme, les créatures hon-
nêtes et innocentes qui peuplent le monde, ne deviendraient pas
au bout de quelques années, abominab'ement perverses et folles.

Transformer la toison d'un mouton en un paletot, c'est bien •
mais amener insensiblement ce même mouton à manger du pot-
au-feu, est une idée moins digne de louanges, et qui fait bien pou
d'honneur à l'esprit de l'homme qui arrive à la réaliser.

Ces métamorphoses sont absurdes.

Comme il est évident qu'un Ours, même élevé, et bien léché,
par Petitpa, on Cellarius, ne remplacera jamais Eugénie Fiocre,
sur les planches de l'Opéra, je ne puis éprouver une bien sincère
admiration en voyant les lourdsdandinements dumammifère plan
tigrade ci-dessus désigné
' La danse de l'ours n'est pas ce que je préfère.

J'aime mieux me figurer le pauvre gros bonhomme d'animal,
loin du monde, loin des coups de bâton, privé de sa muselière,
cette Censure en cuir, au milieu des forêts, eu train de fourrer
son nez imprudent dans le creux d'un arbre, où les abeilles ont
déposé le fruit de leurs études.

Je le répète, la condition des animaux, à Paris, fussent-ils ado-
rés par les maîtres qui les élèvent, me semble des moins dési-
rables.

J'ai déjà eu l'honneur, mes chers lecteurs, de vous raconter
l'histoire du merle Bonça, qui ne voit jamais ni ciel, ni terre ni
lemelle, ni ami, ni verdure, ni rien de ce qui pourrait lai faire-
supporter la captivité. Je vous ai dit aussi comment le coq Gré-
goire, habitué dès l'enfance à fourrer sa tête sus un édredon
toutes les fois qu'il avait envie de crier twricoco, mourut de mal
d'amour, à propos d'une poule russe indifférente.

Aujourd'hui je viens vous esquisser le triste tableau je l'exi,.
tence d'un Canari du plus beau jaune, domicilié chez un boucher
de la rue du Dragon.

Nous fûmes, ce Canari et moi, mis en rapports, par suite de je
ne sais plus quelles circonstances. Mais une sincère amitié.basée
sur des analog^s de situation, s'est établie depuis longtemps
entre nous.

Je ne passe jamais dans la rue du Dragon sans envoyer quel-
ques paroles gracieuses à mon a ni à plumes. Et, tout me l'assors,
ces preuves de sympathie ne uemeurent pas lettres close» pour le
serin en question II ne répond pas à mes obligeantes avances,
c'est vrai, mais je'suis persuadé qu'il les comprend et m'en re-
mercie intérieurement.

Pourquoi ce Canari, de race pure, m'a-t-il inspiré les senti-
ments de la plus parfaite cordialité, je vais vous le dire.

Tandis que ses frères.'libres, voltigent dans les rameaux des
oliviers, des lentisques, des citronniers et des arbousiers, et lan-
cent de tous leurs petits poumons l'hymne des joies amoureuses

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