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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0032
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L'ECLIPSE.

- PRIMES-ÉTRENNES DB L'ÉCLIPSÏÏ.

'Toute* personne qui enverra directement en mandat ou en tim-
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a Pans,
le montant d'un abonnement d!UN an à PEclipse, jouira des
primes ci-dessous, aux conditions suivantes:

PREMIÈRE PRIME.

Une charmante pendule, dite MignonnetU, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine à quelques
minutes par mois.

Cette petite pièce sort des ateliers de M. E. Beignet, 96, rue
Montmartre, horloger de la ville de Paris,

Paris, avec l'abonnement d'un an.......15 »

Départements. — La prime prise au bureau. , . 16 »
Id, La prime envoyée franco. ... 17 i

DEUXIÈME PRIME.

Une superbe Lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujets, reproduits d'après les
charges de Gill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... 12 fr.

Pour les départements, la prime prise an bureau...... 13 fr.

« » La prime expédiée franco...... 16 fr.

TROISIÈME PRIMS

Un thermomètre-calendrier, encadré de dessins chromo-Iitho-
graphiés. Ce petit meuble joint à sa double utilité, une élégance
artistique qui permet de le placer en évidence aussi bien dans un
bureau que dans un salon.

La prime prise au bureau.....1 fr. 25

» envoyée franco à Paris. . 1 fr. 50

» envoyée franco en province. 2 fr. »

LES VOIX EXTÉRIEURES

: i)e siècle esi fyranâ et fort; un noble instinct le mène;
Partout on voit marclter Vidée en mwsion.

Les Voix intérieures. V. H. 183t.

Décor : — L'intérieur d'un omnibus, le soir. Atmosphère lourde.
Odeur fade. Le pesant véhicule gravit, cahin-caha, la rampe du
boulevard Saint-Michel. Bruit de vitres et de roues, mono-
tone, à la cantonade.

Personnages. l°Unegrosse dame, veuve on l'espère, et d'un âge
par trop1 certain. Son costume de deuil, correct, rappelle le
vêtement que portent les parents désolés qui viennent déposer
des couronnes sur des tombes, de chaque côté d'an saule
éploré, dans ies petits tableaux qu'on vend à la porte des cime-
tières. Ce personnage porte, en outre, au bras un sac en tapis-
serie qui rappelle exactement un seau à incendie.

— 2° Un monsieur, vieux encore, et qui a l'oreille dure.

— 3° Un jeune homme, blond d'ailleurs, frisant la trentaine.
Cœur en retard. Il a vécu. Mais il porte encore à la boutonnière
de son esprit un bouquet d'illusions toujours fraîches.

Les bourgeois, la dame au seau à incendie, et le propriétaire à
oreille dure, causent entre eux à voix haute. Yoix extérieures.

Le jeune homme réfléchit. Disons plus; il rêve. — Voix inté-
rieures.

Les voix intérieures et les voix extérieures se mêlant, s'enla-
cent, s'emberlificotent. Tableau! Concert I Qu'on en juge.

LES VOIX INTÉRIEURES

— Pourquoi ne t'ai-je pas suivie? O cher et cuisant re^ett
souvenir délicat! Qui sait, ls bonheur m'attendait peut-être à sa
porte. Et je n'ai pas eu l'intelligence d'aller jusque-là. J'ai douté
de moi. J'ai eu peuf. Et maintenant» la mer nous sépare... Sou-
venir charmant. C'était l'an passé, dans la chambre d'arrière d'un
(steamer anglais.. Nous remontions la Tamise. Il faisait, comme
aujourd'hui, un temps assoupissant, gris et doux. Etendu sur un
divan, je regardais, assise à la longue table et Usant, une petite
miss brune, modeste, au regard innocent et clair. Des oiseaux
suspendus dans la cage, au plafond de la cabine, chantaient dou-
cement. On entendait le halètement iacessant de la machine. Un
grand silence régnait d'ailleurs, interrompu de temps à autre,
par le commandement d'un officier, sur le peut... O petite miss
brune 1...

LES VOIX EXTÉRIEURES

— Alors, "vous restez toujours rue Mouton-Duvernet, monsieur
Beaumouron ?

— Hein? — Parlez plus haut. — Il fait un sale temps, ma-
dame Siroteau... je suis bien de votre avis.

. — Et votre fils Emile ?

— C'est bien fâcheux pour le petit commerce... Mais ça fait
vivre les marchands de paillassons (H rit.)

—Ça, c'est vrai. Et le charbonnier, monsieur Beaumouron?

— Et votre demoiselle 7 Madame Gras, je crois t

— Ahl ne m'en parlez pasl — Je viens de chez elle. Elle vient
de faire sa quatrième fausse-couche,.. Ces! dégoûtant... ma pa-
role.

— Oui. Le3 pantalons en souffrent... La boue de Paris mange
la couleur.

LES VOIX INTÉRIEURES.

— Chère étrangère! et si douce, si tendrel... et avec cela
une solide instruction... rien de frivole... Ah! c'était bien là la
mère, l'épousa, la compagne, l'amie qu'il eût fallu à mon foyer...
Nous nous mîmes à causer fraternellement... de tout et de rien...
du livre qu'elle parcourait... de Londres... des charmes singuliers
et poétiques de cette Babylone marchande... Elle souriait avec
grâce, franchement, mettant de côté la bégueulerie banale des
Parisiennes... Nous reconnûmes, au bout d'une heure, que nous
avions les mêmes inclinations, et surtout, — lien bien autre-
ment fort, — que nous avions les mêmes dégoûts...

LES VOIX EXTÉRIEURES.

— La pauvre enfant n'a pas de chance, voyez-vous, monsieur
Beaumouron... A la fin ça Véchigne I... Elle se flétrit. Les en-
fants, ça marque...

— Maïs alors, vos locataires sont imbus des idées nouvelles.
L'affreux socialisme [«. On devrait balayer tout ça, madame SI
roteau.

— Je vous dis qu'Ernestine devrait rester couchée du jour où
l'enfant s'annonce... et puis ne pas faire un mouvement... C'est
ce que je lui dis : Vois-tu, ma fille, c'est le cas de le dire, il vau-
drait mieux ne pas en avoir. Ton mari ne serespecte pas assezl..
Les hommes, c'est égoïste, monsieur Beaumouron t Bien que vous
en soyez un. Je me permets de vous dire ça. .

— J'entends bien... Le peuple, c'est beau, si on veut... Mais,
quand on a gagné à la sueur de son front un peu d'argent
blanc... on y tient... j'étais au ministère, moi... et bien?., je veux
que l'ordre établi reste... établi... Ainsi mon fruitier... quia
épousé votre ancienne voisine, vou6 savez, la femme de Vassole..
qui a un goitre... pour avoir trop crié... dans les douleurs...
même que son petit était chauve à sept ans.;, le petit Gaston,
qui a la lèvre fendue... le fils de mon fruUier... oui,., pas le
frère du marchand de vin de la rue du Champ de l'Alouette... le
gios... qui était à la noce de votre fille... youb vous rappelez la
chose; il s'est battu, au dessert, parce qu'on avait pincé sa femme
dans le dos... eh bien, mon fruitier est tout à fait de mon opi-
nion... ce qui prouve que les révolutionnaires ne sont qu'une
infime minorité...

— Voyez-vous, monsieur Beaumouron, c'est du grabuge... ma
fille est malade, le commerce ne va pas... mon gendre ne se res-
pecte pas. Tout ça, ça ne fait du bien qu'au pharmacien.

LES VOIX INTÉRIEURES

— Voilà des gens bien assommants I... Mais je me rappellerai
toujours cette calme après dîner, passée à côté d'une miss brune,
inconnue, dans la chambre d'arrière d'un steamer anglais... j'au-
rais dû poursuivre cette aventure... je ne l'ai pas fait I.. Hélas 1
Ai-je eu tort ?

LES VOIX EXTÉRIEURES

— Ecoutez, monsieur Beaumouron. Je ne partage point vos
idées. Demandez à n'importe qui. Vous verrez qu'on voas dira
!a même chose.., tenez, mon frère qui est un jeuue homme, ne
doit pas penser autrement,., n'est-ce pas monsieur ? (lavoix exté-
rieure s'adresse à la voix intérieure.)

LA VOIX INTÉRIEURE A LA VOIX EXTÉRIEURE (HAUT)

— Zut!— Laissez-moi la paix. Vous m'embêtez, depuis un
quart d'heure !..

LA VOIX EXTÉRIEURE A LA. VOIX INTÉRIEURE.

— Il y a des gens qui ne sont pas polis du toilt dans les voi-
tures publiques.

— Monsieur est sans doute étranger, madame Siroteaui II faut
de l'indulgence! Quand on est Français!

Ernest d'HeuvILLy.

PENSÉES D'UN TOURNEUR DE PHRASES

Un député libéral qui prête serment, cela jure.

Lorsque l'on se bat sur le pré et que l'adversaire vous pique au
cœur, il n'y a pas de danger que l'on reste sur le carreau; au pis
aller, on ne peut tomber que sur le trèfle.

Chez las charcutiers, le sang des porcs s'en va en aune de
boudin.

* «

Certaines gens ont des erachats dans la poitrine et d'autres
dessus.

Son Excellence M. Vaillant est l'homme qui cumule le plus en
France. Il a un grand nombre d'emplois très-lucratifs, plus le tour
de bâton... de maréchal.

Un pieux Bordelais a envoyé au saint-père,.à Rome,-un ba "i
de vin blanc, destiné sans doute au canon de la messe.

Confesser la vérité ne doit avoir rien de désagréable, surtout si
c'est la vérité nue.

*

Les compliments et les bâtons de chaises ne se tournent pas àa
la même manière.

Puisqu'une prune cuite est un pruneau, une poire cuite devrait
être un poireau.

Si les cosaques sont un peuple mal éclairé, cela vientpeut-étre
de ce qu'ils mangent la chandelle.

J£. de la nuance se déclare toujours par ^

Si les géants sont rares, cela vient de ce qu'il leur est très-
difficile de faire des petits. *

Sous Louis XIV les canons n'étaient que l'ornement de la cu-
lotte; aujourd'hui, rien qu'avec des canons les ivrognes se consii-
tuent une culotte.

SUR SUZANNE LAGIEK.

Tout son corps est protubérances,
De son visage l'air est piquant,
Son regard est très-provoquant
Et son corset fait des avances.

Ce qui doit mourir le plus vite, dans le corp3 humain, ce sont ies
ongles; ils sont toujours à Vextrèmiiê,

Dans le métier d'armurier, ce qui est-la pl„ désagréable à fa.
toquer, ce sont les sabres, parce qu'on est obligé de monter la

Il y a des gens qui ne savent où donner de la tête; quand c'est
de la tête de veau, M. CaWet-Rogniat n'est pas embarrassé : il la
donne à ses électeurs.

De sa nudité parée,
La vérité brille — et puis,
Elle se met dans un puits
Pour ne pas être altérée.

HlPPOLYTE BlUOLLET.

SUR LA GLACE,

On club qui n'a vraiment pas de chance, c'est le Skating-Club.

Chaque année, à l'époque des grands froids, les membres de
ce club se réunissent et se disent avec une douce satisfaction :

« Enfin, nous allons donc pouvoir donner cette petite fête au
» bois de Boulogne, sur le lac des patineurs. »

Et chaque année, comme par enchantement, le dégel survient
au moment de la petite fête.

Dans un siècle abâtardi comme le nôtre, cette lutte de la na-
ture et desmemhres du Skating-Club a quelque chose de grand et
de sublime qui étonne et qui confond 1

Malgré soi, l'on se souvient des Travailleurs de ta mer de Vic-
tor Hugo. Malgré soi, l'on songe à la prodigieuse ténacité de Gil-
liat luttant seul contre les éléments réunis.

En effet, d'un coté, ce lac spectateur impassible laissant prépa-
rer tous les patins et tous les traîneaux, ce lac dégelant au mo-
ment mémo où va s'élancer le premier patineur; de l'autre, le»
membres du Skating-Club, calmes, confiants, jamais découragés
et n'opposant au dégel que cette phrase héroïque :

« C'est à recommencer. La petite fête pour l'année prochaine,'

Et cela dure depuis dix ans.

Dans une époque versatile comme la nôtre où se modifie cha-
que année si profondément la forme des chapeaux et des opi-
nions politiques, il faut rendre cette justice aux membres du Ska-
ting-Club qu'ils ont tout lait pour atieindre.le but qu'ils s'étaient
eux-mêmes fixé.

Quoiqu'il en soit, cette ténacité mérite une récompense et «ans
oser l'espérer, je souhaite aux membres du Skating-Club qu'il»
atteignent enfin le but désiré.

Georges Petit,

LE TREMBLEMENT DE
DE MARSEILLE

TERRE

La semaine dernière, Marseille a resienti do fortes BecofflaêS
de tremblement de terre.

On n'a pas eu d'accidents graves à déplorer,

Cependant, VÉclipse, qui compte un très-grand nombre d'abon-
nés en cette ville, s'est émue de l'accident, et voulant avoir un







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