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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0044
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■L"BCLIPSE.

PRIMES Dl L'ÊOLIPS».

Toute personne qui enverra directement en mandat on en tim-
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, a Paris
le montant d'un abonnement d'un/» à I'Eclipsb, jouira des
primes ci-dessous, aux conditions suivantes:
PREMIÈRE PRIME.

Une charmante pendule, dite Mignmnette, à cadran de porce-
laine historié, fonctionnant d'une façon non moins satisfaisante
qu'une bonne montre suisse, et se réglant à peine a quelques
minutes par mois. ,„ — — . „, ofl „a

Cette petite pièce sort des ateliers de M. E. Beignet, 96, rue
Montmartre, horloger de la ville do Paris.

Pàïus, avec l'abonnement d'un an.......le *

Departfhbbts. — La primo prise au bureau. . . 10 «
Id, La prime envoyée franco. ... Il »

■■»&

■^

BIPS



DEUXIEME PRIME.

Une superbe lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujets, reproduits d après les
charges de Grill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... I* ir.

Pour les départements, la prime prise au bureau...... 13 fr.

« » La prime expédiée franco...... lo tr.

Dans çruinze jours, nous mettrons à la disposition de ceux
de nos collectionneurs qui voudraient faire relier la 2" année
de l'Eclipsé-, un frontispice dessiné par Hadol, et une table
des matières. — Prix : BO centimes.

LUCRÈCE BORGIA.

».. Eh bien! on ne s'est pas esclaffé, on no s'est pas dioraguetiè,
on ne s'est pas encoliquê de rire, comme eust esçript jadis maître
François Rabelais. Nod : on a écouté ce drame gigantesque, peut-
être plus près d'Eschyle que de Shakespeare. On Ta écouté
avec une respectueuse attention, avec un intérêt croissant, avec
une admiratien passionnée qui, par instants, s'est élevée au paro-
xisme. Ces choses que nous savions par cœur, qu'on prétendait
exorbitantes et monstrueuses, et qui faisaient siffler autrefois cha-
que loge comme un nœud de vipères : Gubeita, mon vieux complice !.
— Ah! vous/Hesma tante!... — Fête pour fête, wesseigneurs I tout
cela, dis-je, n'a provoqué ni un froncement de sourcil, ni un haus-
sement épaules, ni un murmure, ni un lazzi. Personne n'a crié
à la fa jlle Kinck, en face des cercueils du cinquième acte, et
l'attirai, fantasmatique de ce dénouaient, — la croix noire, les
cierges, les cagoules, les psaumes,— n'a excité dans le public qu'une
écrasante et silencieuse terreur.

Cet effet de terreur ne dépasse pas, du reste, assure un criti-
que , les limites tragiques. Les poètes grecs employaient ce
moyen avec si peu de ménagement, que Ton voyait des femmes
accoucher de saisissement dans le théâtre même. Dans la pièce
i'Orette, lés Euménides ;qui pourchassent ce dernier et le recon-
naissent partout à l'odeur du sang de sa mère dont il est couvert,
portaient des masques si horribles, que plusieurs spectateurs
moururent de frayeur à la première représentation.

Grâce au ciel, do semblables accidents ne sont pas encore arri-
vés à la Porte-Samt-Martin.

Etrange destinée que celle de cette bâtarde d'une courtisane et
d'un pape I

Les écrivains Contemporains n'ont pas assez de fleurs de rhé-
torique à semer sous ses pas, et la postérité lapide sa mémoire.
Le divin Arioste la chante et le dieu Hugo ta foudroie. Le vers
la dote de toutes les vertus ; la prose l'accuse de tous les crimes.

Ce qui paraît incontestable, c'est que cette formidable et téné-
breuse coquine avait la chevelure la plus blonde et la physiono-
mie la plus engageante du monde.

Lord Byron raconte avoir trouvé, dans une bibliothèque d'Ita-
lie, — à Ravenne ou à Ferrare, — un recueil de lettres autogra-
phes de Lucrèce Borgia, entre les feuilles desquelles était placée
une boucle de ses cheveux. Les lettres parlaient d'amour plato-
nique et d tendresse idéale. Les cheveux étaient doux, fins et
eeyeux. L'auteur de Don Juan en déroba quelques-uns qu'il em-
porta et conserva précieusement, On eût dit un rayon do l'au-
réole d'un ange.

Je ne sauraiî trop vivement constater le plaisir que la reprise
de Lucrèce Borgia m'a causé. Après tant de lumières électriques,
de lions savants, de couplets et do fémurs également mal tournés,
sentir bouillonner toute cette passion; saluer ces phrases super
bes, aux plii riche» et soutenus comme ceux d'une étoffe de bro-
cart, qui montent et descendent d'un pas si ferme et si alerte les

degrés de marbre de leurs période; suivre cette intrigue simple
et forte qui commence par un bal fldmbjyant à Venise, pour fi mr
par ce lugubre souper de Ferrare, plus sinistre et plus féroce , P-e
le repas des Atrïdes: voilà une jois que nous attendions de 1B is
longtemps !...

Dès le final du premier acte, l'auteur et ses amis pouvai nt
crier : c Salle gagnée. »

Je suis un peu trop jeune, — et je m'en félicite, ma foi, —
pour avoir applaudi mademoiselle Gîorges dîna ce rôle tîtanique
dontelle supportait le poids sur de si magnifiques épaules.

La parole est ail^e, a dit Théophile Gautier ; le geste ne laisse
pas de u-acg... Comment embaumer, comment empailler, pour le
conserver jusqu'à nous, ce froncement de sourcil tout à l'ait olym-
pien avec lequel la maîtresse d'Harel faisait trembler jusqu'aux
moucheurs de chandelles et aux banquettes elles-mflmes ? Dans
quel esprit-de-vin confire le fameux hein 1 du troisième acte, o«
le menaçant : Don Alphonse, mok quatrième mari ?-<. — Il fau-
drait, pour cela, posséder la recette des mots de gueule gelés dont
il est question dans Pantagruel ; mais le secret en est, perdu, —
et me voici dans l'impossibilité absolue d'établir aucune compa-
raison entre la Lucrèce d'autrefois et la Lucrèce d'aujourd'hui.

Celle-ci n'a ni la pureté sculpturale de lignes, ni l'imposant
aspect, niles éclairs dans le regard, ni le tonnerre dans la voix
de l'iiicumpaiable artiste qui sut être Clyteranesiro et Marie Tu-
dur, Agrippine et Marguerite de B)urgogne, Sémiramis et la
Brinvilliers...

Marie Laurent appartient, en effet, quelque peu à la famille de
cette pauvre et grande Durval qui disait avec tant de raison ;

— Je ne suis pas belle : je suis pire.

Marie Laurent est pire, dans toute l'acception du mot. Là ma-
jesté, la séduction, le prestige lui manquent. Elle a la mimique
triviale, l'organe poissard, et la physionomie ingrate. Ne lui
demandez pas, dans la scène conjugale du second acte, les lan-
goureuses roulades, les finesses d'intentions, le sourire charmant,
ia voix veloutée et argentine, l'œil moelleux et provoquant! En
revanche, comme la maternité lui sied 1 comme elle la comprend
et quels effets prodigieux elle en tire 1 Ses hurlements, ses san-
glots, ses. prières sous le couteau au dénoûment; ses colères
léonines, caverneuses et gutturales; la façon dont elle se traîne
aux «enoux de Gennaro, dont elle l'étreint, clont elle tombe; ses
attitudes ployées et renversées à terre, ses supplications, ses ré-
voltes, à la fin du premier ac'.e, alors que les jeunes Vénitiens
marchent ,sur elle, le bras étendu et la malédiction aux lèvres,
comme les Furies poursuivent Oreste, le parricide et l'incestueux,
— tout cela est, sans contredit d'une actrice supérieure, et a dû.
faire tressaillir d'aise l'ombre de Georges dans la région vague où
elle flotte, enveloppée d'une lumière sereine, si tant est qu'en
quittant notre défroque humaine, l'esprit en dépouille pareille-
ment les sentiments bas et mesquins, et si tant est — surtout, —
que l'on puisse appliquer ce mot immatériel d'ombreh cettefemme
que ses formes sacraient reine à l'âge des ingénues et dont la Mei-
pomène deVelletri peut seule donner une idéal ..

Tons mes complimenta à MélinguD. Comme son talent souple
et savant dompte et contient sa nature toute d'impétuosité et
d'expansion! Don Alphonse d'Esté n'a qu'une scène; mais quelle
scènel et avec quelles grandds allures, quelles perfidies seigneu-
riales, quels rugissements étouffés Mélingue la jouel Les patri-
ciens à figure de Christ et à barbe de pourpre, que Véronèse ac-
coude, drapés de lampas à fleurs d'or, sur les balustres de ses
terrasses, n'ont pas une mine plus hautaine et de plus harmo-
nieuses nonchalances.

C'est mademoiselle Bonheur qui est chargée d'attirer dans les
pièges de la duchesse de'Ferrare les trop confiants amis de Gen-
naro... • ■ «

On comprend qu'ils ne se soient pas fait-prier pour la suivre.

Mais" c'est égal, comme mon rédacteur en chef et ami Polo me
le faisait fort, judicieusement observer, mercredi, en sortant de
la Portei-Saint-Martin, cette pièce pourrait à bou droit s'ap-
peler : .

Du danger de dîner en ville, — chez des personnes que l'on ne con-
naît pas. ,,

Paul Mahalw.

SUR LE POUCE

Ici, que ceux qui ont l'habitude de se fourrer de la ouate dans
les oreilles se réjouissent.

Des nouvelles venues de l'autre monde, de celui où l'on est
libre de crier : « Vive la République ! » nous annoncent que, dans
les Etats de l'Union, la culturodu coton augmente incessamment
et que, pour l'année 1870, elle produira trois millions de balles à
200 kilogrammes, la balle.

Voilà, j'espère, de famé "2x subsides pour les beautés sur les-
quelles la nature"a pratique son système économique!

Le bonnetier Jérôme P turot, à la recherche de la meilleure
des Républiques, ne pouvait rêver mieux que celle qui produit
600 millions de jtilograirmes de coton par an. Notez qu'une forte
partie de ce coton arrive en France, ce qui confirme une vérité
déjà connue et éprouvée, à savoir que la République donne du
coton à l'Empire,

M. Rouher a fait l'autre jour un discours sur îa protection du
jaconas. Il y a là l'indice d'une grande générosité d'âme.

Saint Vincent de Paul recueillait les enfants abandonnés,
M. Rouher ouvre ses bras au jaconas. M. Rouher a le ccear fendu
quand il voit ce malheureux jaconas tenu à l'écart par des tarifs
inhumains. On dirait un père séparé de son enfant. Aussi quand
il réclame justice ou simplement pitié pour le jaconas, les mots
se pressent sur ses lèvres, l'émolion le gagne, il s'anime, il s'é-

chauffe. L'on a craint qu'il ne fit explosion comi ne uns I
pétrole; par bonheur il n'en a rien été, M. Rouhtir est '

cernent rentré en lui-même; seulement on 1'. ^tendT]''0'1'
temps encore murmurer ses réclamations en fav eur de •
comme quelqu'un qui parle à la cotonnade. * ""i

— Si vous voulez vous instruire, suivez les cours- nubl'p

à un homme du peuple un ami de l'instruction. ' "' di,,il

— J'en suis un depuis dix ans sans en être plusavancj

— Lequel? e-

— Le cours de la Seine ; je suis marinier.

A un buveur :

— Est-ce par mesure ]
le faites ?

-Certainement; ce n'est pas pour moi, c'est pour ma „„„
depms une forte maladie que j'ai faite, il y a trois arA , ;
restée altérée. ans' <* en

unique 1ae v«« olives comme ,„»,

« Entretenir » veut dire sans doute . tenir entre » Pour ,
tenir une femme, il faut donc se mettre deux au moins
chaque côté. Mais ce n'est qu'un minimum: on uout »ir'.?
coup plus que cela. 6 °ea«'

A
Lors d'un examen à l'école Turgot, le professeur demande 1
un eève, un cancre de la plus belle venue, la manière 7
prendre pour transformer en bande une barre de 1er ? '

L'élève balbutie ; un camarade voyant son embarras, l0i,00fl,,.
— On la passe au laminoir. " '

Notre âne entend de travers et répond :
« On luipasse un habit noir. » (Historique.)
»

Troppman tout entier ne valait rien; on en a fait deux part,
Est-ce dans l'espoir que les morceaux en serontbons?

#
. *

Il y a des pierres qui tombent du ciel; ce ne sont pas ta
Pierre Bonaparte. H

X..., qui chante faux comme une calebasse,

Dit avoir une voix de basse.
Voix de basse, cela ! — Non, par exemple.- C'est

Plutôt une voix de basset.

HlPPOLYTE BltlOtlET,

—«VWH^o.

MON AMI TURLUTTE

Mon ami Turlutie, un observateur, un fureteur, un flaireur h
mystères, un trouveur de solutions, est arrivé chez moi, ce ma-
tin, tout rayonnant,

— J'ai trouvél s'est-il écrié en se frappant le front.

— Quoi, jeune Archimèier

— Une solution. Le mot d'une énigme. L'explication d'an»
charade. Le secref d'un sphinx.

— Bahl. Est-ce amusant?

— C'est .absurde 1

— Eh bien, alors....

— Résoudre urt problème est toujours une victoire. Cela con-
sole. Cela flatte. Gela grandit.

— Ta es prolixe.

— Oui, mais j'ai du nez, de l'œil, du jugement, de la sagacité,
de la pénétration.....

— Fais-toi juge d'instruction amateur.

— Fichtrel... non.

— Et qu'as-tu découvert?

— La cause de l'agitation, de la surprise, de l'ennui, du plaisir
du soulagement d'un homme.

— Diablel

— C'est comme j'ai l'honneur de te le dire.

— Est-ce te faire plaisir que dé te prier de me raconter ça ?

— Oui. D'ailleurs je n'allais pas attendre ta demande, je me
serais passé de ta permission, j'aurais bravé ton indifférence, ton
inattention, ta colère même....

— Abrège, et narré.

— Voici. Hier soir je monte en omnibus. J'allais de la barrière
des Ternes à Belleville.

— C'est dans les choses possibles.

— Oui. En face de moi était, assis un gros monsieur, teint
jaune, œil terne, lèvres pâles, front triste.

— A quelle heure ?

— C'était le soir, à dix heures.—Au bout dequelques instants,
le bercement du véhicule, le roulement monotone, le bruit sourd
des vitres, la liéieur dé l'air, la fatigue aussi, sans doute, endor-
ment ce gros monsieur. Il se met à respirer... aux éclats.

— Bon. Je vois cela d'ici. Il dodeline de la tête, barytonne du
nez, il oublie tout à fait qu'il est dans une voiture publique.

— Justement.

— Et après ?

— Ahl voilà. — Nous arrivons au parc Monceaux. L'omnibu
s'arrête an bureau. Et le conducteur, de sa voix la plus re'entis-
sante, se met à hurler : Boulevard Malesherbes.

— Connu.

Le gros homme au teint maladif se réveille tout à coup, ouvre
des yeux énormes, ahuris, où se peint l'effarement le plus comique,
regarde d'un air vague, et du ton d'un dormeur désagréablement
surpris murmure :

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