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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0076
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PREMIERE ANNEE

ROCHEF

Nous sommes heureux de dater le présent
numéro d'une journée qui fera époque dans
les destinées de la France,

L'avènement d'une nouvelle politique —
la politique de FijsioN si impatiemment ré-
clamée par la majorité Lien pensante des ci-
toyens — est désormais un fait accompli.

Nous allons voir fonctionner ce système,
qui appelle au gouvernement du pays les
hommes les plus considérables de tons les
partis,—réunis dans la fraternité du dé-
vouement à la chose commune et abdiquant
leurs ambitions, leurs rancunes, jusqu'à leurs
opinions personnelles, pour travailler de con-
cert à la prospérité nationale.

Les réformes que le Journal Officiel ne peut
manquer d'enregistrer demain étonnèrent
sans doute d'autant plus le public qu'elles
étaient moins attendues. Nous sommes ce-
pendant en mesure d'affirmer qu'elles s'éla-
boraient depuis quelque temps en haut lieu.
Mais le secret le plus absolu présida à leur
enfantement. L'attention générale n'était-
elle pas, en effet, rivée sur le procès de
Tours?

Plus adroits pour leur coup d'essai que la
plupart de leurs confrères, nos reporters sui-
vaient minute par minute la marche des évé-
nements.

C'est à ces événements que nous passons la
plume, non sans répéter une fois de plus avec
M. Guizot :

« Les hommes s'agitent et Dieu les mène! *

5?s*ël!&ai»ia.ïïïils?es

'Profitant du moment où les débais delà Haute-
Cour accaparaient la curiosité, M. le Ministre de
la Justice se rendait; dernièrement à Sainte-Péla-
gie, et, sous le prétexte d'apprendre de la bouche
même de M. Henri Rucbsfort ai celui-ci cotitifttte
à être traita avec tou3 les égards que sa position
réc!ame, avait avec !e dépH-tê de la première
circonscription nu long et mystérieux.entretien.

Il est permis de croire qu'après un échange
assez violent de récriminations réciproques, Ie§
deux illustres adversaires finirent par cauver avec
calme, et que M. Emile Ollivier donna délicate-
ment à entendre à M. Henri Rocnefort que le chef
de l'Etat le verrait avec plaisir entrer dans la pro-
chaine combinaison ministérielle.

Il eBtJuEte de déclarer qua le rédacteur en chef
de la Marseillaise se défendit quelques infants
d'un ttsl honneur.

M. le garde des sceaux ne pavviiit à le âéci 1er
qu'en lai citant son propre exemple.

&a lettre aSe ïa<3)£!fceï*»iïS

Ce matin, M. Henri Kocbefort adressait à l'Em-
pereur la lettre suivante :

« Sire,
» J'avais juré aux électeurs dont j'ai accepté le
mandat, de sacrifier au bonheur du peuple ce que
j'ai de plus précieum.

» L'indépendance nûètant plus précieuse encore
que la vie, je n'hésite pas à la sacrifier.
» Vous me demandez des concassions...
» Voici ma réponse :
» Puisqu'elles sont nécessaires, je suis prêt à faire

au gouvernement actuel et à ceux qui le représentent
concessions à perpétuité.

» Je suis, avec respect, etc., etc., etc.

» Henri de Rochefokt-Lucay, »

L'Élargissement

Vingt minutes après la lecture de cède lettre,
une voiture s'arrêtait dans la rue do la Clef.

M, le garde des sceaux s'en élançait, léger
comme uriu bonne nouvelle, et ordonnait que l'un
iît descendre an greffe M. Henri Ro chef or t.

Celui-ci arrivait au bout d'un Instant. Il était fû
vareuse rouge, chaussé de pantoufles de tapisse-
rie brodées par la citoyenne Paule Minck, fit
coiffé d'un bonnet phrygien qui a appartenu à
Diinton, et qii'il a dû faire rétrécir.

M. Emile Ollivier ne lui permit mêïûe pas de
changer de toilette. Il le prit familièrement poup
le bras et l'entraîna verd la voiture dans laquelle
il le ïOUSBa doucement.

-— Que faites-vous? interrogea Rochnfort

— Hé! parbleu! répartit Emile Ollivier, jâ f.ùs
ce que vous avez voulu faire, à Londres, ài^ru-
Rollin : je viens vous chercher.

L'Incîdcsat Uni CnEcbet

Au moment où la voiture franchissait le guï-
6&et dâ l'Empereur, uni gros homme, qui avait
IftBiste pour pénétrer dans la cour du Château,
s'échappa des mains des agents de service qui
b'efforçaient de le retenir, et se précipita vers lu
véhicule, à la porûèie duquel il se cramponna en
S écriant :

— Mon cher Roehefort!... On dit que vou^ all'.z
èire ministre!.. Bile est bien bonne, celle-là I,..
J'arrive tout exprès de Nice pour être le premier
a voua l'ahe mon compliment!...

— Merci, mon cher Vïlleiaessant, a répondu le
rédac ^ôur en chef de la Marseillaise, je n'ignore pas
qu'en pareil ces vous n'hésitez jaUtaiB à agir de
môme.

Aaax Vtrtlertes

Pour lui faite honneur, l'Empereur attendait le
député de la première circonscription dans le sa-
lon des Maréchaux.

On sait qoe l'élu de BeUeville n'est pas encore
habi'ué à marcher sur le parquet glissant rbs
cours.

Aussi fit-il un faux pas dès le seuil, et, per-
dant l'équilibre, s'en vint-il rouler, pour ainsi
dire, aux pieds de Sa Majesté, qui s'avançaifcà sa
rencontre.

L'Empereur ne put s'empêcher de sourire.

■— ReleVft-vous, monsieur Rocheforï, dit-il
avec bonté, on croirait que je vous pardonne.

marine. — M. Lullier.
finances. — M, Hugelmann,
commerce. — M. Pouyer-Quertier.
cultes. — Mgr Dupanltmp.
instruction publique, — M, Francisque
Sarcey.

Travaux publics. — M. Haussmann.
beaux-arts. -- M. Ernest Blum.

M. Auguste Vermorel est nomme préfet de
police.

1 M. J.-B. Clément est nommé préfet do la
Seine.

M. Olivier Métra est nommé chef d'orchestre
des bals de la cour.

Fromolions diverses

Sont pareillement nommés :

M. Jérôme David, gouverneur civil de l'Al-
gérie ;

M. Raspail, gouverneur des invalides;

M. Jules Favre, président du Sénat ï

M. Gambetta, procureur général près la Cour
impériale do Paris;

M, Courbet, surintendant des Beaux-Arts ;

M. Albert G-laugny, régent de la Banque;

M. Lemarcier da Neuville, commissaire impé-
rial près lu Théâtre-Français;

MM, Jules Ricbard, de la Ponterie etPessard,
conseillers d'Etat;

M. Picard, maire de Paris;

M. Gustave Maroteau, directeur de la presse
au ministère de l'In'érieur.

M. Georges Cavalier, chambellan de l'Impéra-
trice.

A fa même heure, noirs nouveau préfet
M. J.-B. Clément, inangarait sou installationa

l'Hôtel-de-Yille par un déjeuner intime, quj ,
comptait, entre autres convives, M. et Mme Gré.
gory Ganesco, Mme de Metternich, M, Leone
Mlle Thérésa, M. de Tillancourt, M, Hamburger'
le docteur Ricord, Mlle Léonide Leblanc M. Vie
torien Sardou, M. Vermorel, etc., etc., etc.

Après le pousse-café, M. J.-B. Clément offr;n
le bras à Mme de Metternich et la conduisait SDj(.
de tous ses invités, dans la galerie des Fékscù
se trouvaient réunis quelques artistes d'élite. On
entendait alors Mlle Nilsson dans la Gamine,
d'Alexis Bouvier, et MM. Mousseau et UiailW
dans le grand duo de Guillaume Tell. Pai?, ma-
demoiselle Agar récitait des fragments do Mon-
sieur Gaudèru, l'œuvre nationale du poë 3 Ma
thieu, qui remplace définitivement M, Goppée à
la bibliothèque du Sénat.

On a remarqué que, pendant h conçerï; mrs-
sieure Hamburger et de Tillancourt n'ont cessé
de causer dans l'embrasure d'une fenêtre,

Ls docteur Ricord semblait accaparé pprmade.
moisella Leblanc.

Cependant, sur un signe de MM. de Tillancourt
et Hamburger, il g'asfc approché de ceux-ei.

— 8avez-vous, lui a demandé le député, quelle
ressemblance il y a entre use couturière et vo:re
savant confrère NVlaton?

Le célèbre spécialiste est resté sans voix.

— Voilà, a continué Hamburger, la couturière
se conduit exactement comme le papa Né'atcn:
elle ne travaille jamais sans son dé....

E.e HoasTCKia Saisine*

Rien n'a transpiré de l'entrevue — désor
mais acquise à l'histoire — du salon des Ma-
réchaux.

11 est permis toutefois de supposer crue c'est
en l'apprenant que les ministres — à, l'excep-
tion de M. Emile Ollivier — ont déposé leur
démission.

Partant, le nouveau cabinet serait compose
ainsi qu'il suit :

justice. — M. Emile Ollivier.
intérieur, — M. Henri Roehefort.
affaires étrangères. ■— M. Grêgory Ga-
nesco.
guerre, — M, Flourens.

agitation à BeSSeville

Les résultats de la criée imprévue à laquelle
nous assistons ont été connus à BeUeville entre
onze heures et midi.

Aussitôt la plupart des citoyens se sont em-
pressés d'illuminer leurs maisons.

Les boutiqueB se Bont fermées. Des rassemble-
ments ont-eu lieu. On criait; Vive l'Empereur!
vive Roche fort 1 vive Ollivier i

Sur le boulevard exiérieur, la foule a assailli
plusieurs sergents de ville et les entraînés chez le
marchand de vin où des toasts ont été portés aux
citoyens Pieiri et Chassepot.

 l'ancienne barrière, des gamins se sont at-
telés à un omuibus pour l'aider à gravir la mon-
tée de la rue de Pans.

DanslarueRaint-Maur, au point précis où s'é-
tait élevée une barricade à jamaiB fameuse, des
femmes rlu peuple brûlaient du guère, afin d'en-
lever jusqu'à l'odeur des mauvais jours que noua
venons de traverser.

Au coin de la rue Grange-aux-Belles, un ba-
taillon d'infanterie qui regagnait la caserne Po-
pincourt, a été accueilli par une grêle de bou-
quets. On embrassait les soldats. On leur offrait
des savons de toilette, des revolvers et des ci-
gare*.

Pendant ce temps, des bandes d'ouvriers des-
cendaient le faubouirg du temple enchantant:
Partant pour la Syrie. A l'angle du pont du canal,
un garde municipal était reconnu pour l'un de
ceus qui ont chargé dans les dernières émeutes.
On l'entourait iinmédiateiaent et l'on voulait lui
décerner une ovation. Ce militaire n'a pu ee sous-
traire que par une prompte fuite à la reconnais-
sance de ces braves gens. Il a même dû laisser
entre leurs mains son cheval, qui a été porté en
triomphe au grand café de l'Indépendance où il
a été retrouvé ivre-mort eut un billard.

ÉTRANGER

Prueae

il est certain que la Prusse désarme. Sur ira
ordre récent de M. de Bismark, tous les calions
viennent d'être fondus pour faire des pendoles i
sujets et des candélabres rayés,

Les ouvrières ayant adressé au roi une pétition
qui débutait ainsi :

Petites couturières,

Le métier ne va plus,

Les aiguilles sont trop chères,

S. M. a décidé quo celles des Zuni-m-iil s»*
(fusils nouveau système) leur seraient immédia-
tement distribuées.

,% Deux officiers de la garnison de Rastadt,
qui avaient tenu des propos offensants pour la
France, ont été cassés de leur grade et condam-
nés à trais mois de citadelle.

* En notiBant à notre ambassadeur cet acte
de sévérité, Frédéric-Guillaume l'a prié 6racl*
sèment de rappeler à l'empereur desFraoî»'
qu'il y avait des juges à Berlin, au cas où ce i»
nier en manquerait pour les procès pendants de-,
VRïït la Haute-Cour.

Russie

Uns nouvelle conspiration polonaise a été ^
couverte. Onze jeunes gens de Varsovie, qui
faisaient partie, ont été amenés à Baiot-P» '
bomg où ils ont eu l'honneur de dîner av«
Ciar. On les a ensuite conduits au Ta*> '
Français, où ils ont assisté à ure représenta
de Froufrou. Ils ont été de H dirigés sur ^ >
qu'ils ne quitteront que pour se rendre a
où ils passeront l'été au» frais de l'Biat.

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