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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0080
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L'ÉGLIPSE

Tonte personne qui enverra directement en mandat on en tiin»
bres-poste, au Directeur du journal, 16, rue du Croissant, à Paris,
le montant d'un abonnement d'uN an à l'ECMFSS, jouira des
primes ci-desaou», aux conditions suivantes:

Une superbe Lanterne magique, dite Lampascope, accompagnée
de douze verres fournissant 48 sujets, reproduits d'après les
charges de Grill, les plus célèbres.

L'Abonnement pour Paris, avec cette prime.......... 12 fr.

Pour les départements, la prime prise au bureau...... 13 fr.

« » La prime expédiée franco...... 16 fr.

JEUNE PHRYGIENNE JOUANT AVEC UN AIGLE

(galerie du louvre)

L'étude antique que nous reproduisons fait-elle partie du

Musées des Souverains?

Je serais tenté de le croire.

Toujours est-il que c'est au Louvre que nous pouvons la con-
templer actuellement.

Rien de rassurant comme cette Allégorie.

Ce doux commerce d'amitié de la Jeune Fille et de l'Oiseau 1

Celle-ci caresse, —celui-là becquote, — les liens qui les unis-
sent sont de fleurs printanières !..,

M. Pruihomme dirait :

— Mon fils, cette demoiselle est une autre Léda...

— Mais, papa, le volatile est un aigle, — et pas un cygne.

— Vous vous trompez, mon fils : c'est un cygne... des temps.

Star.

MORT AUX TYRANS!

Jamais,jamais en Franc©.., ClC.

On reprend Charles VI au Théâtre-Lyrique, et bientôt le public
frrrançais va chanter de nouveau, avec un chauvinisme con-
vaincu, le fameux chœur :

Mort aux tyrans I Jamais en France,
Jamais l'Anglais ne régnerai...

Bien. C'est très-joli... j'admets cette protestation musicale. Ce
cri d'un patriotisme ardent est sincère. C'est évident. Bravo!

Non, jamais l'Anglais ne régnera en France. Mort aux tyrans.
Vive le beau Durtois, qui, avant de partir pour la Syrie, aidait la
Pucelle a chasser l'étranger du pays natal.

Pourtant, que les Frrrançais qui regardent la colonne, et en
sent Gers, me permettent de prendre la parole pour un fait per-
sonnel.

Je demande à faire une r2marque.

La voici :

Les Anglais sont, en ce moment, bien plus maïlre3 de la France
que sous Charles Vil ; ils y régnent de la façon la plus vaste.

Cette fois, la perfide Albion ne,se contente pas de la posses-
Bion du sol, ce qui est une maigre et éphémère conquête, elle est
propriétaire des âmes. '

Feu M. le marquis de Boissy le savait bien, lui, et il ne ratait
pas une occasion de le dire, avec les cris de paon dont vous vous
souvenez* encore sans doute.

Viennet et Barthélémy (les poëïea) détestaient aussi l'Angleterre
cordialement.

Dois-je l'avouer*? je n'ai dans le cœur aucun des sentiments d'i-
nimitiâ que ces trois morts professaient à l'égard de nos voisins
d'Outre-Manche.

Et, si je ne m'étais promis d'être très-sérieux, je dirais volon-
tiers que, pour moi, comme pour la théâtre du Palais-Royal, le
plus heureux détroit — est le Pas-de-Calais.

Il n'y a que celui-là qui coûte.

Jamais, jamais en France, l'Anglais n'a bien régné qu'aujour-
d'hui.

Tout est à l'anglaisa à Paris, même les lieux secrets que tous
savez»

Par tous les sens nous absorbons' l'Angleterre.

Tout le monde va, plus ou moins, à un club; un monsieur qui
possède un livre de chèques assez considérable y est reçu d'em-
blée, le stick à la main. Nau» avons l'o Shating-club es le
Iîowing-club.

Nous possédons des tavernes de très-boa ton, où le public de
high-life dévore avec joie les 'beefsteack, rumpsteack, et eô bon
vieux roasbeef saignant.

Aux expositions agricoles, les prix eont décernés aux races
croisées Durham et cotentines..

Et la coutellerie, et les aiguilles, et les rasoirs !

Et les chevaux, et le sport» et les étoffes imperméables, et les
institutrices 1

Et les tailleurs 1 (à part Bo-ïm).

Tous sont Anglais, Anglais, jusqu'à la moe'ie.

Mesdames, la vogue du urater-proof vous à démontré suffisam-
ment combien l'Anglais et ses produits sont appréciés en France.

Vos tyrans se partent assez bien. On porte leurs ûssus, — sur
les épaules, — quand c'est la mode, et au mont-de-piété — quand
ce n'est plus à la mode.

Quand je pense que ce bon Pierre Dupont a fais chanter à des
aillions de buveurs — d'eau ou de cidre,:

Je songe en remerciant Dieu
Qu'ils n'en ont pas en Angleterre!

Je ne puis m'empêcher de sourire.

Eq effet, tous nos vtne, nos meilleur* Olarel, noire ez^llent

Brandy à.® cognac, et nos Bourgognes les plus renommés, pren-
nent le chemin de Londres-Ia-Noire.

Le Gargantua britannique nous prend aussi nos asperges, nos
pèches, nos dindons, nos œufs, etc.

Les wagons glissant sur les rails les enlèvent à leur compte, et
nous mangeons leurs épluchures, nous autres, qui chantons ;
Mort aux tyrans I etc.

En revanche, iÎ3 nous abreuvent de pâte-ale, et nous sommes
les reporters de leur porter.

Pour moi, je me soumeis avec bonheur à cet envahissement
progressif.

Et quand j'entends chanter que les Anglais n'ont pas nos vi-
gnes, moi je me dis tout bas :

Je voudrais bien avoir leur Dickens!

Je voudrais tmème échanger nos sergents de ville Gontre leurs
policemen; Français dénaturé que je suis !

Ici je m'arrête, car je mets le pied sur le seuil de la politique,
je le sens.

Et je descends de la tribune en murmurant :

Mes chers compatriotes, regardez autour de vous, et osez hur-
ler, en sortant du Théâtre-Lyrique :

Jamais, jamais en FranceI..,

Erhest d'Hervîlly,
(Anglophile.)

LES MUNIFICENCES

H>e la Compagnie P. L. M.

Si j'avais le bonheur d'être actionnaire de la compagnie P. L.M.,
je flanquerais aux administrateurs un bel et bon procès en dom-
mages-intérêts pour dilapidation insensée de mes deniers.

On n'a pas d'exemple de semblables prodigalités.

j récompenses votées à ses employés

Dans la dernière liste
figurent les suivantes :

A Augustin Piche, pour avoir sauvé un soldat tombé d'un
train de troupes et mis hors de danger un train de voya-
geurs .................. 1 fr.

A Joseph Linignol, pour avoir prévenu la rupture d'un essieu
et l'incendie d'un wagon en marche......50 centime»--.

A Bazile Ceouset, pour avoir empêché un déraillemant en
remplaçant un rail cassé.........'50 centimes

Je le répète; il est inconvenant qu'une compagnie se permette
de distribuer aussi princièrement des pièces, de dix sous à des ai-
guilleurs qu'elle couvre déjà d'or (3o sous par jour), pour veiilér
sur la vie des voyageurs.

Car, qu'arrive-t-il, si Ton en croit M. Rocher, ex-employé de
la compagnie? Il arrivé que l'on épuise le budget des salaires en
payant les déraillements, à raison de cinquante centimes la pièee,
aux cantonniers qui les préviennent, et que l'on né peut plus*
donner au directeur général de la compagnie qu'une gratification
annuelle de 150 à 200,000 francs.

Laquelle somme, au tarif convenu, représente le sauvetage de
200 000 soldais ou de 400,000 wagons, en flammes.

M. le Directeur général sauve-t-il régulièrement chaque année
ce nombre de wagons et de militaires?
Je veux bien le croire.

Je persiste donc à demander une révision du tarif des sauve-
tages de la compagnie P. L. M., et je crois être très-raisonnable
en proposant de porter les déraillements à vingt centimes, et les
voyageurs sauvés de la, mort à dix centimes.

La compagnie attendrait que le même aiguilleur en eût sauvé
pour vingt sous et le payerait en monnaie pontificale.

Léon Bieïïvehu.

THÉOLOGIE DE VILLAGE

madame prQUE'RLé. — Eh ï vous, passes ben vite, la mère Pati?

madame pati. — J' crois béni C'est la Victoire qui m'envaie
q'ri. Sa vaque va vêler -t faut que j'y aide.

madame piquerlé.— At' attendra. Arrêtez-vous un brin* Ojué
quV z1 avez dans vol' panier?

madame pati, — D* la morue pour l«4 dîner. J'en avons mangé
hier, et pis avant-hier. C'est écœurant, à la longue.

madame piquerlé. —FaUt faire son «alut.

madame pati. — C'est ce que je m1 dis. Mais j' voudrais bien que
le diable emporte leux sacré Carême. Le pauvre monde ne sait
pus quoi acheter. Les légumes sont hors de prix. Y a pas moyen
d'approcher de la raie.

madame piquerlé. — Ahl moi, j'vas faire réchauffer un restant
d' gigot avec des pommes de terre.

madame pati. — Un mercredi I

madame piquerlé. — Voulons point qne je 1' perde 1

madame pati. — Faudra 11 dire à cynfesse.

madame piquerlé. —Je 1' dirons.

madame pati. — Not' curé est ben accommodant pour ça. C'est
un digne homme,

madame piquerlé. ~ Sft pis, y n le ferrait point, ça serait tout
comme

madame pati. — Avec ça qu'y se privent!
madame piquerlé. — Les curés?

madame pati. - J'en ai connu un qui ne mangeait cufi A ,
peau d'oie rôtie, matin et soif. H Q9«

madame piquerlé. — Vous yoyez donc.
madame pati. — Mais y z'ont des dispenses.

MADAME PIQUERLÉ. — Et de qui?

madame pati. — De not' Saint Père, donc.
madame piquerlé. — En v'ià encore un qui se pr5V6
Dernier de saint Pierre, q%e c'est toujours à recommencer ^ *"

MADAME PATI.

bavez que ça y

et ar.

a rapporté près de cent »i
qûante francs l'année passée, sans compter son fisque '

madame piquerlé, — Maïs que qu'y peut faire de tout
gent?

madame pati. — C'est un dépensier. Y mange tout à l'a h
avec une autre pratique, un nemmé VeuiKot. Y nrwnr, ^
cafés toute la journée. s

madame piquerlé, — Et vous croyez que j'vas l'plaindre?

madame pati. — Pus souventI Mais c'est la religion'* -,

madame piquerlé. — Et faut d'la religio:

veut;

"ïion, sansçajeserioi
comme des bêtea. C'est le prédicateur qui zont fait venir d
qui l'a dit : « Vous seriez comme vot' poule, cochoie i
comme vot' cochonI En a t-y dit!

3 Paris
' vaque

— Ah

! y prêche ben ! Il a la langue

rudement

lapins. J'avons ri! Ahl y

i per-

seriez ecommuniée.

MADAME PATI.

pendue.
madame piquerlé. — L'aut' jour y nous a conté] Thistoira à

saint?... de saint? Je ne sais pus. Un saint qui mariait A
feuilles de chou. fis

MADAMe pati. — Gomme les lapins.

madame piquerlé. — Comme les
prêche ben.

madame pati. — Et vous croyez ça?

madame piquerlé. — C'est des bêtises, des artïques de f
qu'y z'appellent ça, mais ça fait passer le temps,

madame pati. — Et pis, il est gentil comme tout avec sa
ruque bouclée et ses yeux qui flambent.

madame piquerlé. — Je n' me fierais point à li.

madame pati. — Moi non pua, Vous m' direz ou' i'ai *.. ■

n, , e .. ï , ,, i ïM passa

lage, ça n fait rien. Je ne m y fierais point.

madame piquerlé. — C'est que c'est des gas décidés qu« ces mes
sieurs prêtres!

madame pati. — Surtout ceux de Paris. C'est pas des pa^s
vieux bonshommes comme cheux nous.

madame piquerlé, — Leux prières n'en valent pas mieux,

madame pati. — A propos vous savez que la fille E!oi va s'ma.
rier chez les protestants.

madame piquerlé. — Leux religion vaut mieux que la notre

madame pati. — Mais j'en voudrais point c

madame piquerlé. — J' crois ben. Vous i

madame pati. — Y z'iront dans l'enfer,

madame piquerlé. —S'y en a un.

madame pati.-— Ouï, y en a Un.

madame piquerlé. — Y étes-vous allé voir?

madame pati. —Jamais de la vie. Mais faut avoir une croyance
sans ça on ne prospère pas. Tenez, la veuve à Mathieu n'a point
voulu quêter pour son petit qu'avait le mal s1 main. Elle a mieui
aimé aller voir le médecin.

madame piquerlé. -*- Et le petit n'a pas guéri?

madame pati. — Si ben ! mais ça y â coûté quatre francs dix
sous, et al' sera damnée.

madame piquerlé. — C'est dés païens que ces gens-là.

madame pati. — N'empêche que son aîné est dans l'enregistre-
ment.

madame piquerlé. — Ça l'empêchéra-t-y de mourir?

madame pati. — Comme tout Je monde.

madame piquerlé. — Après nous le déluge!

madame pati, — Moi, j' crois qu'y aquelqu1 chose au-dessus de
nous.

madame piquerlé. — Et puis à ses saints.

madame pati. — On va- faire remettre un nez àa noire.

madame piquerlé. — Il en a besoin. Seri6z-vous heureuse, vous
de n'avoir pas de nez?

madame pati. — Je n' dis pas ça. J' m'en vas.

madame piquerlk. — Voulez-vous prendre une goutte?

madame pati. — C'est pas de refus.

madame piquerlé. — Entrez donc. A la vôtre I

madame pati. — A nos Pâques l

Albert Gutiony.



XJix Nouveau Journal

Samedi, 16 avril, doit paraître, sous la direction de M. G. te
Blond, une Revue hebdomadaire, qui nous semble destinée au plus
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Cette publication sera rédigée par l'élite de nos écrivains, entre
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Chaque numéro de 32 pages contiendra une chronique, des
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sies, des extraits de nos écrivains les plus illustres, uo feuilleton
des théàires, des comptes reddus des livres nouveaux, des nou-
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conseils pour la santé, un courrier des modes, dei jeux a es-
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croyable de fiO ecntiinea, chez tous les libraires, et au siège
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16, rue du Croissant, à Paris.





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