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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0126
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L'ECLIPSE

OBEB.TÉ-F).'

."Affii^^

Un traité passé entre
'administration de l'£-
clipse et MM. Msirgelî-
don et Georges Hébert,
45, rue Lafayetie, in-
venteurs du nouveau
procédé baptisé du nom
de Pseudo - Céramique,
nous permet d'offrirau-
ïourd'hui à nos abon-
nés d'un an une p ri nie
vraiment exception-
nelle :

Le buste de la
Liberté , réduction
exacte de l'œuvre de
M- Georges Hébert,
terre cuite mesurant
50 centimètres de hau-
teur avec bon support.

Cette figurine, facile
à accrocher à la mu-
raille, peut également
prendre place sur un
meuble, sur un rayon
d'étagère et de biblio-
thèque, sur un marbre
de cheminée ou de con-
sole. Elle peut orner
indifféremment le sa-
lon ou le boudoir, la
chambre à coucher ou
le cabinet de travail.

Prix de la Prime avec l'abonnement d'un an :

PARIS (prise dans nos bureaux)..................... â3 fr.

DÉPARTEMENTS (prise dans nos bureaux, emballage

compris)......................................... 15 fr.

Le port reste à la charge du destinataire.

Nos abonnés déjà inscrits peuvent jouir de cette prime, en
déduisant des prix ci-dessus indiqués le montant de l'abonne-
ment déjà paye.

LA BOUTEILLE

J'imite souvent ce vieux pêcheur des adorables Mille et une
Nuits, qui jetait à la mer, chaque jour, mais quatre fois seule-
ment, son filet vaste.

Comme ce pécheur solitaire, — dont Schéhérazade, écoutée
de Dinarzade, raconte l'histoire merveilleuse au sultan Schah-
riar, son époux, —aujourd'hui, j'ai lancé trois fois mon filet
dans l'océan de ma mémoire, sans avoir à me lguer beaucoup
de ma constance.

Le pêcheur du conte oriental, la première fois qu'il retire son
filet de l'eau profonde, n'amène sur le rivage qu'une lourde car-
casse d'âne.

Moi, aujourd'hui, j'ai ramené le souvenir des articles réelle-
ment injustes et absurdes qui ont été publies, ces jours-ci, à
propos de la mort de Dickens.

A la deuxième fois, les filets du bonhomme anachent aux
flots perfides un panier plein de gravier et de fange.

Moi, aujourd'hui, je leur arrache les injures et les saletés
qu'on a prodiguées aux grands poètes de notre époque, et cela
m'a attristé.

A la troisième fois, le filet du pêcheur se trouve rempli de
coquilles et d'ordures.

Moi, je me suis rappelé les traitris.es, les fausses amitiés, les
anmurs de carton, les baisers-de Judas et les baisers de Judith
(le frère et la soeur, pour moi) enfin tout ce qui a rendu mon
cœur moins généreux-, moins confiant, moins enthousiaste,
moins jeune, hélas !

Le pêcheur des Mille et une Nuits jette son filet une quatrième
fois, et, en le retirant, il voit, pris dans les mailles, et reluisant
au soleil, un va&e de cuivre de forme étrange, scellé du sceau
de Salomon,

Il prend ce vase, le pose sur le sable et l'ouvre ; une fumée
mince en sort d'abord, puis la fumée s'épaissit, s'élargit, plane
sur la mer, obscurcit le ciel, et finalement prend la forme
d'un géuie horrible qui menace le pauvre homme d'une mort
cruelle.

Moi, à mon quatrième coup de filet, j'ai péché également un
vase, une petite bouteille.

Une petite bouteilje de verre, grosse comme une Sainte-Am-
poule, et de lu forme d'une larme.

Une larme couleur d'aigue marine pâle.

Un cachet de plomb, aveè le sceau de Salomon, ne recouvrait
point son goulot étroit,

Un bouchon très primitif, en gros papier gris, empêchait l'air
et la pluie de pénétrer dans l'intérieur de la petite bouteille
verdàtre.

' Elle éiaït remplie de grains, de grosseur égale, coloriés en
rose, en lilas, eu jaune, en bleu.

C'était enfin une petite et vulgaire bouteille de grains d'anis
recouverts de pâte sucrée.

Et cela se vend deux sous aux petits enf&nts dans les jardins
publies.

On peut se procurer une bouteillette de ce genre chez les
pauvres marchands de pain-d'épice mollasse et de joujoux pou-
dreux, qui établissent leur boutique éphémère aux portes du
Jardin des Plantes et du Luxembourg1.

Oui, je ne sais pourquoi, je me buts tout a coup souvenu de
cette bouteille, qui me ravissait dans mon âge gai et sans sou-
cis, et j'ai revu, comme si je le tenais- à la main, le petit flacon
grossier rempli de bonbons d'anis.

Je l'ai mis devant moi ce flacon sphériquo.

Mais-ce n'est pas un génie affreux qui s'en est exhalé, la co-
lère au cœur et des paroles de haine „à la bouche.

Non, ce n'est point un démon enferme par Salomon qui, à
peine hors de sa prison, m'a parlé.

Une forme svelte, élancée, une Bilhpuetfcg 1*6^3niJ}9, pleine fl>

grâce, s'est élevée soudain devant mes yeux surpris et charmés.

.Une dame, vêtue à la meilleure mode ; une dame en
robe de soie grise à raies lilas; une dame à la taille fine
serrée à peine dans une ceintore à laquelle pendaient des bibe-
lots d'or; une dame à figure tendre, rose et fraîche, sous un
chapeau rose et frais; une dame très élégante et très simple
enfin est sortie de la petite bouteille, et, légère, elle s'est tenue
devant moi souriante.

Je l'ai contemplée avec une sympathie vive, presque enfan-
tine, et avant qu'elle eut fait un geste, je lui ai dit :

— Oh! je vous reconnais bien, dame au?: belles mains! C'est
vous qui veniez jadis, apportant dans la chère maison puterneLe,
un parfum faible et suave suspendu aux plis de vos vêtements.

A cette odeur, comme Colomb aspirant les prises des pays
inconnus, je pressentais un monde charmant, élégant, nouveau.

Oh! je vous reconnais bien, dame aux yeux expressifs. C'est
vous qui me combliez de jouets et de caresses.

C'est vous qui, toujours aimable, toujours bonne, disiez des
mots pleins de tendresse à l'enfant grognon et morose que j'é-
tais alors-.

Oh! je vous reconnais bien, chère créature!

C'est vous qui, aujourd'hui comme dans le bon vieux temps,
toujours délicate, toujours parfaite, donnez à l'homme grognon
qui signe ces lignes, les louanges les plus fines et les poignées
de main les plus encourageantes.

L'aimable vision! l'heureuse pêche!

Et que j'ai eu raison, comme le pécheur du conte oriental, de
jeter mon filet une quatrième fois à la mer.

ERNEST D'HEI!VIU,V.

gwajrîBwfrrc^;

CABRIOLES

Même pendant les plus fortes çhafurs, les chambellans ne
sont point exposés aux saignements de nez.

Us ont tous une clé dans le dos.
—o;ç^)o—

Ce jour-là, M. Prudhpmme causait avec un indigène de Belle-
ville.

— Nous en avons assez, disait-il, de ces braillards stupides,
de ces émeutiers en'blouse blanche, de ces voyous comme Po-
lyte, sans mœurs, sans religion...

— Comment, sans religion?... Polyte n'a pas de religion?...
et qu'est-ce donc que le polythéisme?

—o;^^K)—
Dans la rue Feydeau.

U«E PETITE DAME. — Pstt !. . pstt! . . ,

UN monsieur. —- Tu as beau me faire cygne, tu ne seras jamais
ma Léda.

Si jamais nos législateurs proposent une nouvelle loi agraire,
ils peuvent s'attendre à êire violemment combattus par M. de
Lesseps.

Car M. de Lesseps s'empressera de détruire tout ce qui est
comme un isthme.

—0(g=ÏO—

Certains hommes battent leur moitié.
Certaines femmes battent leur quart.

—ofggio—

Quand on tombe aux pieds d'une femme, on s'humilie, — car
on tombe toujours assez bas.

La scène se passe dans une chambre.

— 0 mon amant, ô mon trésor, ô mon Pérou I...

— C'est ça, appelle-moi député tout de suite!...

Nous négligeons beaucoup trop M. de Tillancourt,

— Savez-v'ous, disait hier le chassepot du calembour, quel
est le député qui serait le moins dangereux s'il devenait en-
ragé ?

— Non.

— Eh bien, c'est d'And-darre, parce qu'il ne pourrait pas
mordre.

Alphonse Lafitte.

-«3-*«=*£îC'.ii—i--- ■-=-

LES CHAMPIGNONS DE LANGUES

Un habitant des Vosges, ou d'ailleurs, à qui l'on demanderait
par quoi se distingue la ville cU Langres. répondrait sans hési-
ter : Par sa coutellerie, ses fromages et ses pharmaciens.

Il y a aussi des champignons.

Un matin du mois de mai dernier, une rumeur étrange se ré-
pandit dans la ville de la coutellerie française, kes rues avaient
cette animation particulière qui ne se produit qu'à ia suite de
grands événements. Sur les trottoirs, dans les magasins,
au collège, dans les couvents, en haut, en bas, partout, on ne
s'abordait plus que par ces mots : — Avez-vous vu les cham-
pignons? — Quels champignons?—Les champignons de Blan-
cbefontaine? des champignons comme l'œil de l'homme n'en a
jamais vu?

(Blanchefontaine est une admirable promenade, dont les
grands arbres abritent le soir les soupirs des ânies envahies par
l'amour. )

Le champignon vulgaire est un végétal terrestre qui a con-
tracté l'hubitude de naître dans les lieux humides et ombragés.
Ceux qui mettaient en émoi toute la population langroise, depuis
le jeune coutellier dans le sein de sa mêiv jusqu'au vieillad le
nez dans la tombe, ceux-là étaient venus au monde spontané-
ment, en plein sable, bravant audacieusement les colères du
soliil.

Tonte la ville s'en fut donc voir

Grande fut l'admiration : jamais, de mémoire a»
games, on n'avait vu pareils champignons. ""W*

Numéro Deus impare gauiet, disaient les Latins —
deux « réjouit aVilre impair; mes champignons te ré' '""*'
bien davantage, car il était triplement impairs — 'l Sa'''1
trois, — et ils étaient colossalement gigantesques' f C° a,ait
nez par la pensée SI. Thiers ec p! mtez-!e dans le saoleï P'
hauteur du mollet; pratiquez, la même opérationZ£T*
quis d'Andelarre; plantez un peu plus loin, toujours m,i
sée, Son Excellence M. Pinard, et vous aurez une id&m'l
la taille dus cryptogames sus-mentionnés. i""lt

Déjà les hommes qui s'occupent de sciences naturelles '
de ce cas de végétation spontanée, se mettaient l'esprit «J*
vail et la cervelle à l'envers pour classer le champignon 1
grois (ajaricus lmgo:ensis), lorsqu'on s'aperçut que °es ,
champiguons étaient eu bois! -Quel était donc ce mystère»'5

Et dans la ville de la coutellerie, du nord au sud et do 1',, ■
l'ouest, chez les libraires, les huissiers, les séminaristes 1
couteliers et leurs coutelières , le pharmacien les sa" ' S
pompiers, ce ne fut qu'un cri : uts'

- Les champignons sont en bois ! Quel est donc ce ml
tère??? ^

Moi aussi je m'étais arrêté ébahi devant ces végétaux f
tasques, lorsque l'ami qui nous accompagnait me fournit 1*
plication suivante, qui me paraît tout à fait vraisemblable-

— A la place où s'étalent effrontément ces trois champigLj,
mourut jadis un avoué victime d'un acte de dévoiuueut. Ù
amis ont voulu élever à, cet endroit un monument funèbre M
rappelât le souvenir du mort en même temps qu'il servirait,
orner la promenade de Blanchefontaine. Et pour rappeler ma
complètement que possible le souvenir de l'avoué défont m
planta trois champignons en bois, parce que le champignon
comme l'avoué, a la propriété de pousser au frais.

Lecteur, si quelque jour votre bonne fortune vous conduit
quelque jouï à Langres, ne manquez pas d'aller faire visite ans
trois champignons.

A. HUIIBERT.

L'QHfflHMJS DU TRAVAILLEUR

L'utile et populaire entreprise connue depuis longtemps sous
le nom de l'Omnibus du Travailleur, a rendu, rend, et rendra les
plus grands services à la population parisienne.

Elle permet aux petites bourses daeque,jr rapidement, et
sans se vider d'un seul coup, toutes les choses indispensables
de la vie de ménage.

Le linge, les vêtements, la chaussure, l'ameublement et les
objets de luxe, sont fournis aux gens laborieux et peu fortunés,
à tant par mois, ou même à tant par semaine, pur l'Omnibus it
Truvail'eur.

On ne pouvait comprendre le commerce d'une façon plus dé-
mocratique.

Car, en mâme temps que le directeur de cet établissement,
M. "Walich, se couiente d'un béuélice légitime et honueie, il
donne à ses clients innombrables de boires tt solides mar-
chandises, à un bon marché remarquable et qu'où ne trouve
que là.

L'Omnibus du Travailleur veut étendre encore le cercle de ses
opérations si franches, et, taisant bien, .désire arriver à faire
mieux,

Il va chercher des coapérateurs.

UOmnibus du Travailleur doit, dit-on, se transformer en com-
pagnie anonyme, et émottre des obligations, qui trouveront promp-
tement des acquéreurs, car les bénéfices sont assurés d'avance,
et cette spéculation, ayant un but aussi louable que de servir
la cause du peuple travailleur, ne peut être que trés--remui'qaee
et accueillie avec faveur par les capitalistes.

CHANSON D'ETE

— Mais si!

— Mais non !

— Mais si.....>.

#

(Suzanne, ce mai in là, avait sur la table ronde, au by/d du balcon
sous les orangers, jeté une n;:ppe blanche,

La fumé.!, comme an brouillard odorant, montait au-dessus des
plats dans un scintillement d'argent ei de cristal,

Toi, la Chère i;£se, tu mordais des fraises et buvais à petites
gorgées les perjeg roses qui, sur le vin, au bord des verres, bouil-
lonnaient au soleil.

Un rayon }4UU du verre à ton front; et avec un rire de fillette
folle, tu me fia, <lans un pétillement dî Champagne, sauter à l'œil
un bouchon d'argent.

Tu étais mutine; je fus brutal.

Ma main t'effleura le visage, t'écorçka la jpue comme une
pêche...

Et tu me repoussas quand je voulus, nprès, b lire dans uo baiser
une gouttelette de sang qui coulait sue 14. peau dans le duvet.

Oublie cette querelle, et pardonne-moi, veus-iu?

Je t'atlends ici sous les feuilles.

Nous avons lu ensemble dans les Con'essions de Jean-Jacques
uu paysage exquis.

Quand tu epupas de l'ongle la trancji? d'or du volume qui 1 en-
cadre, il nous m mta au visage comme un frisson d'arbresut oe ,
une odeur d'étable et des paifjms de £oin mouillé.

Le bonhomme dut. décrire avec un bec d'oiseau;

Eu! bien! j'babite depuid huit jours, chez un ami, un coin pa-
re I ; une pethe ferme dans uu boa.juec de^néts, de pommiers
d'aubépines.

* ' #

Il y a touÉ autour des prairies où des rayons de soleil couren
dans l'herbe comme, des faucilles .de luiuièr*.

Les vaches da.m<mt dans Je? pâquerettes, et les poulains par-
dessus les haies, nionieni le chapeau des faneuses.

Le soir, on vuit du fond des avenues, revenir les troupeau*
dans la poussière; on entend le vent souffler fiur lea loaeri»

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feu coo|s lia taimtf \\ * clartés et jelle sur les tibia
«oclifedîîlûWjrailliiiiej.

Et 19 Mips liibi tal la fbme, A m le
nouerai fai its ctai comme dts rubans d'or.

Je m'sa mm, lu KMlfe ainsi à la wrçe de
\wA la kat k li lampe w plibd te [ait me aaréole.

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