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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0188
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ene suis pas un e?pion de M. de Bismark, ils pensent enfin à
me demander mes papiers.

Le mot sacramentel lâché, j'exhibe ma carte d'électeur et
mon permis. Les braves gardiens de l'ordre et de la propriété
mettent un temps iniini à lire ces documents qui ont bien cinq
lignes, et s'en vont — sans un mot d'excuse — en payant leur
consommation, - ci, trente centimes.

Etonné de ne pas avoir été, comme Glatigny, réduit à l'es-
clavage oui au moins très-sévèrementi traité (je n'en reviens pas
encore ! ) je me di>pose à repartir et à fuir les regards des ga-
mins qui commençaient à exiger ma tète, et à me tirer la
langue sur-le seuil de l'auberge.

Je pars donc, libre de chaînes, mais menacé par un conscrit
complètement paf, qui ne demandait qu'à crever l'espion prus-
sien... « qu'est pas un Français! »

Mon départ ne faisait nullement l'affaire des gens de Bia-au
mont, » à ce qu'il parait.

La nouvelle de l'arrivée et de l'arrestation d'un espion à cas-
quette blanche s'était, répandue. La veuve Lajoye l'avait dit à
ses amies, et Lamariuel en avait fait autant. On se disait dans
le pays : As-tu vu la. Casquette? Ces honorables commères
comptaient bien voirce^iideux Prussien traverser tout le pays,
courbé sous le poids de'ses fers, entre les deux gendarmes vigi-
lants, à œil de lynx.

Les mères avaient promis à leurs enfants un morceau des en-
trailles de l'étranger infâme, qui avait osé souiller le pavé de
Bia-au-mont du contact de sa semelle impure.

Hélas! tous ces doux^espoirs étaient déçus

— Le miséiable étranger — dont la casquette, au rebours du
panache blanc d'Huri IV — devait nécessairement se trouver
sur le chemin du déshonneur — avait été mis en liberté.

Les gendarmes, eux-mêmes, ne pouvaient rien pour la satis-
faction de l'opinion publique outragée.

Les honorables bavardes de Bia-au-mont étaient furieuses de
ce dénoûment qui manquait de sang.

Les oies, voyant leurs compagnes et maîtresses en colère,
gloussaient sur mon passage avec indignation.

On assure même qu'un mort, récemment enterré, voulut sou-
lever la pierre de son tombeau pour courir sus à l'homme à la
casquette blanche, et le fossoyeur dut user de moyens violents
pour le faire tenir tranquille.

Cependant, sous ce feu des regards féminin:;, j'entrai acheter
un hectogramme de tabac.

— Miséricorde! un hectogramme dhm seul coup! Oh! bie sur,
c'est un espion, ma fille-, disaient-elles en tricotant.

Je les laissai à leurs bas et à leurs patriotiques bavardages,
et, une fois arrivé à cent mètres de la dernière maison du vil-
liage, je me jetai à genoux pour remercier le Dieu —qui n'a
pas sauvé Glatigny — de m'avoir encore une fois arraché à la
mort et aux soupçons des gendarmes oisifs.

EHïn'EST D'hERVILLY.

Réflexion suprême :

— Et si, sans écouter le précieux avis de ia chanson, je n'en
avais pas eu dans ma poche, ées papiers? Que me serait-il ar-
rivé?

Un frisson mortel me saisit, quand je pem c à cela.
Brrr!...

Nous apprenons que le3 flflÊ©© ffs'j&Bacs du Révoi.ver-Galand
qui .avaient été offerts, dès le début de la guerre, par l'annurier-
patriote de la rue Richer, aux officiers du premier corps franc
qui se formerait à Paris, ont été livrés à MM. Lafon et Mocquard,
chefs du premier corps de Francs-Tireurs volontaires.

Dans une lettre qu'il adresse à MM. Lafon et Mocquard.
M. Galand dit qu'il fera à tous les Francs-Tireurs une réduction
de 20 0/0 sur les prix ^le revient de tous ses revolvers, excepté
toutefois sur son Revolver à extracteur automatique qui ne peut
subir une nouvelle diminution.

Aujourd'hui, il nous annonce qu'il fera la même réduction à
tous les volontaires, gardes mobiles et gardes nationaux de la
France tout entière.

J'ai vu jouer jadis— dans la cave de l'Athénée— une pasqui-
nade intitulée : les Horreurs de la gneîre.

C'était original et amusant.

11 y avait là un monarque Allemand, — bedonnant, mousta-
chu et féroce, — qui ressemblait, comme se ressemblent deux
chopes de bière, à S. M. 'l'Ogre de Prusse, et des armées d'une
demi-douzaine d'hommes qui donnaient les b en'aits du Zvni-
nadelgewehr — ouf! —sur un air dont Paris raffola...

Xouï avons un tusil
Se chargeant par la culasse.

Au dehors, c'est gentil;
Mais au dedansça s'encrasse...

Car nous sommes ainsi faits, nous autres gens de France, que
nous rions, même des Héaux- Un de ces jours, nous mettrons la
variole en vaudeville. N'ayons-nous pas déjà mis la tragédie en
opérette ?

Eh bien, voici que nous sommes en train de les revoir, les
horreurs de la guerre, — non plus poussées au cocasse, à l'iro-
nique, à l'exorbitant, et agrémentées de la spirituelle musique
de M. Oosté, mais effrayantes de vérité, monstrueu.-es de bou-
cheries, éebnrées par le reflet sinistre des incendies, par le feu de
la niousqueterie et par la flamme du canon ! ..

Le talon éperonné do l'invasion pèse sur deux de nos provin-
ces, sur six. ou huit de nos départements !...

L'ennemi pille, tue, brûle, dévasta, rançonne et viole!..

Ah! les uhlans sont les dignes fiis de'ees reîtres dont vous
conmn-sez la vieille histoire-

-Une femme se plaignait à leur-capitaine d'un vol commis
dans sa maison par ces bandits.

— Vous oçit-ils tout pris? demanda le H au pli nanti.

— Non, monsieur, répondît ia dame.

— Alors, ce n'étaitpas ma-Compaguie, reprit celui-ci; carmes
soldats ne laissent absolum-cm rien quand un^ fois ils 'dépouil-
lent le paysan ou le bourgeois.

L'SGLIPSB

Par exemple, où la chose tourne au grotesque, à l'excessif et
au paradoxal, et rappelle, en tant que gaîté, cascades et#douce
folie, la pièce extravagante de l'Athénée, c'est lorsque Frédéric-
Guillaume nomme M. de Bismark au gouvernement de l'Alsace
et un autre meinherr dont j'ai oublié le nom, — le diplomate
Puek, le baron Grog ou le général Boum, je présume, au gou-
vernement de la Lorraine.

Ce dernier ne peut manquer d'être reçu à Nancy avec une
respectueuse déférence...

Car il paraît — un de nos confrères l'affirme avec une mor-
dante énergie —que les anciens sujets du bon roi Stanislas se
consolent volontiers des désastres de la patrie en trinquant
avec le vainqueur...

Il est vrai que cette assertion a sou'evé. de la part de plu-
sieurs Nancéens en résidence à Pans, des protestations dont la
chaleur conflue légèrement au ridicule.

Ainsi, «n rhéteur, — pardon, un recteur émérïte. — n'hésite
pas à déclarer que, si Nancy avait une enceinte fortifiée, les
femmes elles-mêmes la défendraient au besoin.

O honorable M. Raye, je compte beaucoup s'ir les Nancéennes
pour faire du mal aux Prussiens.

Et je vais jusqu'à espérer, qu'elles leur seront plus meur-
trières que les sanglantes journées de Boruy, de Gravelotte et
d« Jaumontl.:.

Lais»-,z ces demoiselles opérer sur le corps du prince Charles!

Du diable si les deux cent mille hommes qui le composent,
en arrivant à Paris, ont à la bouche d'autre phrase que celle-ci :

— Le docteur Ricord, s'il vous plaît?

PLAT OU JOUR

Il peut y avoir un 15 août sans Te Deum, sans cloches, sms
pétards et sans lampions.

Mais sans décorations, — jamais !

Vous savez, du reste, sur quels titres d'une violente iantuïsie
cette distinction est octroyée la plupart du temps.

Un homme de lettres de peu de talent se pavane depuis quinze
an*, sur le boulevard, avec une décoration qui lui est tombée
d'une façon assez singulière un jour qu'il avait passé trop près
des murs.

Voici l'histoire.

Ce plumitif, ayant réalisé quelques économies, se donna îe
luxe d'un voyage dans les Pyrénées, il y rencontra un ministre
qui baillait du matin au soir et qui fut bien aise de découvrir
un être avec lequel il pût causer.

Tel est bête à Paris gui brille à Pèzénas...

En partant, le ministre remit sa carte à l'homme de lettres en
lui disant :

— Venez me voir à Paris. Vous n'aurez, pour être introduit
auprès de moi, qu'à me faire remettre cette carte que j'ai mar-
quée d'une façon particulière.

Voici un spécimen exact de la carte :

après, l'écrivain se présenta chez l'homme d'Etat,
— uiiu iurs, deux fois, trois fois.
Impatienté enfin, il envoya la oarto.

— Que diable est-ce cela? se dit le ministre. Ahl-je vois ce
}Uô c'est! —- Cette croix... c'est quelqu'un à qui j'aurai promis
ià décoration.

après, M. F.,, était promu dans la Légion

'que.
fa décoration.

Quelques jour
d'honneur.

'Il y avait, la semaine passée, distribution de prix dons un
collège d'-arrondissement.

Arrive à_ l'appel des dernières fanfares, un grand dadaisde
dix-sept ans, plus fier que tous ses rjrumes .émules.» 11 y avait
de quoi. Ce dadais d'avenir avait remporté un prix. — de nata-
tion. Et le susdit prix consistait en un magnifique caleçon
d'honneur.

Le père du lauréat laisse éclater une joienbien Rgitinv. Des
pleurs d'attendrissement coulent de ses yeux. Malheureusement
le hasard veut qu'il ait à ses côtés un voisin de campagne, —
le marquis de G,.., — à qui les habitudes'meurtrières de la
chasse ont donné un vrai cœur de bronze.

Le marquis de G... dit au père — brutalement :

— Ah! un prix.de natation?... Mes compliments. Ca fait que
votre garçon doit être bon à jeter à l'eau !

Un moment après, !e iils triomphant apporte a son père son
caleçon d'honneur. Le père serre -son fils sur son cœur. M:ijs le
marquis de G... est toujours là pour jeter une douche froide sur
ces émotions brûlantes.

— Ali! un caleçon d'honneur?,.. C'est un joli cadeau. Je
voudrais maintenant que votre fils se mariât : — il mettrait, je
suppose, son caleçon dans la corbeille !

Ou causait de la culbuttedes Prussien' à Jaumont.

— L<js malheureux! s'écria quelqu'un Quelle fin singulière!
Os sont sortis de la vie en entrant dans la carriètâ.

A Spa, terrain neutre, — on cause des événements, entre
dames.

— C'est charmant! fait une Prussienne orgueilleuse, ces
Français, comme ils vous battent en retraite!

— Pardon, reetiûV une Française, vous voulez dire : « Comme
ils nous battent en retraite! »

Quelques anecdotes pour échapper aux préocupations du
moment, trop sérieuses, hélas !

Monselet, — nous voilà bien loin des Steinmetz, des Fritz et
des Karl, quoique M. de Cupidon soit, lui aussi, un grand con-
quérant, — Monselet dînait chez le célèbre tavernier de la place
Bréda; maître Dinochau. Il cherchait à le séduire pour obtenir
je ne sais quelle faveur inusitée.

— De. quelle façon, demanda Dinochau, me récompenserez-
vous de mon obligeance?

— Un jour que j'aurai beaucoup d'argent, répondit Monselet,
e vous inviterai à dîner — ailleurs.

—O©0-

— Sais-tu l'Histoire Sainte ? demande à une fillette un exa-
jminatcur en tournée.

— Oui, monsieur.

— Sais-tu pourquoi Adam et Eve ont été chassés du Paradis?

— Dame ! réplique l'enfant, ils n'ont pas pu payer le loyer oui
était trop cher. ' H

Les hostilités continuent à Mabillo entre Fille-de-1'Air et
Plébiscite et menacent de durer autant que la guerre.

Fille-de-1'Air accuse Plébiscite de lui avoir levé un écrivain
célèbre.

— La prochaine fois que je la rencontrerai, s'est-elle écriée
je lui arracherai la figure.

— Si c'est pour l'échanger contre la sienne, elle ne fera pas
un mauvais marché, a riposté froidement Plébiscite, lorsqu'on
lui a rapporté le propos.

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