Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ÉCLIPSÉ

sa^Bs

A. ÏHOiS ABONNES

Nous rappelons à nos anciens souscripteurs de 1870 que,
par suite de la prolongation de dix tdois pour tous les abon-
nements, l'échéance ûu 31 juillet courant cojsesponda celle
du 31 octobre 1870. ,

Les frais de poste ayant été doublé*, force nous a été d é-
lever de 2 francs le prix de nos abonnements des départe-
ments

Nous prions donc nos anciens souscripteurs do nous faire
parvenir le complément de leurs abonnements courants,
variant selon la temps qui leur reste à courir.
•'Le tableau ci-dessous indique les dates des nouvelles
échéances et les sommes à verser comme supplément :

L'échéance de Novembre 1870 correspond à Août 1871

_ Décembre — — Septemb.

— Janv. 1871 — — Octobre

__ Février — — Novemb.

__ Mars — — Décemb.

_ Avril — — Janv. 1872

— Mai — — Février
__ Juin — — Mars

— Juillet — — Avril

— Août — — Mai

Sommes
à verser

» »»
0 50
0 65

0 80

1 »
1 15
1 30
1 30
1 65
1 80

MES PUPAZZI

| LE CHASSEUR ET LE MÊÇHAL

Pièce militaire en un acto, suivie d'un épilogue

DISTRIBUTION

; Le citoyen txanibetta.......... MM, Christian

¥n garçon.................... Hamburger

Consommateurs.
La terrasse du café du Helder.

Le citoyen GAmbëttà, s'asseyant. — Cinq heures, et personne
encore I Mille tonnerres I est-ce que ce blanc-bec de Faidherbe
se serait fourré dans le coco de faire poser un grognard? (A un
garçon.) Avance k l'ordre, toi, clampint

Le garçon.— Cassis à l'eau, vermouth gomin*é,"bittyr-curaçao?

Le citoyen Gambettà — Ah ça ! conscrit, est-ce que tu me
prends pour un zouave p^ntifî^al !... De l'absinthe pure, mille
gargoussest... et VAnnuav-e !.., Je ne suis pas fâché de savoir
où sont en garnison le 120e hussards, du 12e corps, et son intré-
pide colonel Eanc, mon ancien brosseur.

Le Garçon, apportant un livre et un plateau. — L'absinthe et
l'Annuaire demandée!

Le citoyen Gambettà, brusquement. — C'est bon. (A son voisin
de droite.) Major, après vous le Moniteur de VArmée?

Le Voisin. ■* Volontiers, monsieur.

Le citoyen Gambettà, avec humeur. — Monsieur ! monsieur t..•
j'ai donc l'air d'un pékin, à présent I... Mille chassepots ! (Il
tire une pipe et urts blague de sa poche.) Ma vieille bouffarde de
Tours ! Ma vieille blague de Bordeaux 1 celle arec laquelle j'ai
écrit mon 24e. bulletin! (A son voisin de gauclie.) Un peu de feu,
sans V.GUS colnmrnder, commandant ?

Le Voisin. — Comment donc? Avec plaiur, monsieur.

Le citoyen Gambettà, avec colère. — Monsieur 1 Toujours mon*
sieurl... Tous ces gens-là ont l'air de me chercher querelle...
Si l'on était bretteur, pourtant!... (Au garçon) Allons, voyons,
mille espadons I qu'est-ce que tu as à me regarder comme un
imbécile?

Le gabçon. *™ Moi, monsieur ? Je ne vous regarde pas comme
ça. : au contraire !

Le citoyen Gambettà. — Iiompons alors! et vivement! (A
part, en consultant m montre) Et ce Faidherbequi n'arrive pas!..
Si j'avais seulement Billot sous la main ! (Au garçon qui ne cesse
pas de le considérer). Est-ce que j'ai aujourd'hui un œil de plus
qu'hier? Mille cartouches! animal! en retraite par éche-
lons!...

Le Garçon. — Faites excuse, o'est que j'ai servi...

Le citoyen Gambettà, radouci, — Tu as servi'?... — Ah! oui,
je, te reconnais, mon brave !...

Le Garçon, aveojoie. — N'est-ce pas?... Vous voyez bien...
■Le citoyen Gambettà. — Certainement. Tu étais au camp des
Pianos, avec Détroyat. Un dur à cuire, ce t)étroyatl Quelle
culotte de peau ! Mais quelle voix! Quand ses soixante mille
hommes lui demandaient à becqueter, m- ces mobilisés sont si
goinfres! — il leujr Chantait l'ait du Trouoère l'air de Faust,
l'sur du Canard à trois becs, et ils s'imaginaient avoir becqueté
le canard! Un air de plus, et ils auraient eu une indigestion !...
JLe Garçon — Pardon, Vous faites erreur, ce n'e^tpaslà que...

Le citoyen Gambettà. — Dans le Nord, alors! Superbe cam-
pagne I Lus fusils n'avaient pas de Chiens : on les avait mangés,
—; commy à Paris. (A part, avec tmpal>ence.) Mille sabretaches!
Fiidherbe me fait croquer le marmot I . Si j'avais la chance
d'apercevoir Cremert.. Il va yenir sans doute : c'est l'heure de
l'absinthe ..

Le garçon, — Mais non, mais non : J'ai servi...

Le citoyen Gambktta. — A l'armée du Jura, peut être? Dans
la neige, sans souliers, quand j'organisais la vietoire avec ma
chaude pe.isse et mes buttes fourrées! (A part cmspèré). Je ne
peux Cependant pas dîoer seul!... Mille baïonnettes!... Si
Trochu passait, je serais capable de l'invitu-I...

Le GAnçoN. — Vous n'y êtes pua... Permettez. *.

Le-citoyen Gambettà, avec désespoir. — J'oubliais que Trochu
né odnt jamaisl... Ah! une idée I... (Au garçon.) Tu as servi,
difc-tu ?

:Ls Gaiiçon* — P«fel«U t j'ui été otuwsew «u«tfé d? Madrid.

Le citoyen Gambettà, — Chasseur i... La cavalerie '....Bravo!..
Ote ton tablier : je t'emmène!...

La Gabçon. —Un simple chasseur!... -

Le citoyen Gambettà. — N'est-ce que eèlâ?... "Je te fais bri-
gadier !

Le Garçon. — Oh! mon officierI...

Le citoyen Gambettà, enchanté. — Mon offmer\... Il a dit :
Mon officier !... Mille carabines.!... — Je te nomme colonel!

Le garçon. ■— Colonel!... Mazette!,.. vous êtes donc géné-
ral?...

Le citoyen Gambettà; avec ravissement, >— Général !;'.. Tu m'as
appelé général]... Mille pistolets!,.. C'est toi qui Tes,' — géné-
ral!

Le Garçon. — Général... comme Pipe-en-Bois, —* Pipe-en-
Bois, vous savez. d'Henriette Maréchal...

Le citoyen Gambettà, avec .ivresse. — Maréchal \... Moi!...
Tiens! (Il lui tend la croix d'honneur.)

Le Gabçon, h prenant. — Merci, citoyen Gambettà.

Le cïtoyen Gambettà, se levant. — Et, maintenant, allons dî-
ner ! [Avec IHntonaiwn du commandement.) Escadron!... A gauche

par quatre I... Au trot !...

(Exwnt.)

ÉPILOGUE

On lit dans lé Figaro :

*« A l'appui des bruits qui circulent, d'un vaste complot mili-
taire, nous apportons le fait suivant :

« M. Gambettà a dîné hier chez Brébant, cabinet n° 16, avec
un personnage considérable de l'armée, qui n'était ni le géné-
ral Faidherbe, ni le général Greffier, ni le général Billot.

» L'addition s'est élevée à trois cent quatke-mngt-dixfrancs

QUINZE CENTIMES.

» Quel était le convive de M. Gambettà ?

» Un de nos reporters s'étaut glissé dans le cabinet pour ra-
masser des bouts de cigare, a cru, à sa prestance belliqueuse, re-
connaître le général X..., un des familiers de l'ancienne cour.

» Le complot aurait donc pour but une restauration bona-
partiste, a

Paul, Mahalin.

TJ'IV SCANDALE

BANS LE JOURNALISME ,

INTRIGUE — SOUPÇONS — ACCUSATION

RENVOI DU PREVENU DEVANT SES PAIRS — INSTRUCTION— PROCÈS

ARRÊT DU SYNDICAT DES JOURNALISTES

On se souvient peut-être que vers la fin de 1S69, les échos
mondains de quelques feuilles littéraires retentirent d'un scan-
dale matrimonial dont les principales phases restèrent dans
l'ombre.

Personne n'était fixé à fond sur cette mystérieuse affaira. On
savait seulement qu'il s'agissait d'un ménage, jasque-là bien
uni, qui tuut d'un coup venait de se disloquer comme un meuble
en plaqué qui a séjourné pendant six mois à l'humidité.

On parlait d'un volumineux coup de canif donné dans le con-
trat par le mari; un de ces coups de cauif si copieux, que le
manche entre avec.

Il y avait, comme accompagnement à ce drame, tout un atti-
rail d'accessoires : scènes violentes de l'épouse, lettres d'amour
surprises dans l'ourlet du gilet de flanelle du mari parjure, dé-
couverte du poupon adultérin, menace de procès, simulation de
grossesse par la donzelle, substitution d'enfant ; enfin, toutes
sortes de petites canailleries usitées dans le monde élégant.

Dans tout cela, en somme, il n'y avait pas de quoi fouetter
un, chat ; mais une grave complication vînt do.uner à ce fait, qui
n'avait rien que de très naturel en lui-même du temps de l'em-
pire, une importance énorme : un journaliste des plus honora-
bles et des mieux, posés, notre confrère Boquillon, se trouva
mêlé à cette affaire, et le bruit courut qu'il avait piétiné avec
cynisme sur le sacerdoce dont il était investi pour se livrer
entre le ménage désuni et l'aventurière à des négociations que
certaines personnes passionnées qualifièrent de déplacées, mais
qui, examinées plus froidement, ne méritaient guère que l'épi-
thète d'affreusement dégoûtantes.

On accusait notre confrère Boquillon de s'être entremis,
dans ce milieu interlope, pour obtenir de l'impure des lettres
avouant un tas de choses qui ne prouvaient rien du tout, mais
qui, paraîtrait-il, devaient donner satisfaction à tout le monde
et éviter un éclat.

On voit que ce n'était pas très-propre ; et si notre confrère
Boquillon eût pu être convaincu d'avoir trempé dans ce gâ-
chis, ne fût-ce que l'ongle du petit doigt gauche, c'était non-
seulement -son déshonneur, main encore la honte de la corpora-
tion tout entière du journalisme.

Les journalistes comprirent que sur un tel événement, ils
devaient, coûte eue coûte, verser des torrents de lumière.

Ils citèrent à la barre de leur syndicat M. Boquillon, afin de
lui demander compte de sa conduite.

S'il était coupable, il serait rayé comme indigne de la liste
des journalistes, on lé dégraderait publiquement, ea plume lui
serait ignominieusement enfoncée -dans le nez ; de son crayon
réduit en poussière et délayé dans la collé-forte, on lui tracerait
sur le front — et sous les yeux de Simonne — ces mots infa-
nniDta : A la chitn-lii-lil~Ut\... après lui avoir fait passer les
jambej dans les manches de sa veste et les bras dans les jam»
bes de son pantalon.

Si, au contraire, il était innocent, îa corporation des journa-
listes re-resplendissait d'un plus vif éclat que jamais, et tous
les bourgeois, un moment ébranlés dans leur confiance aveugle,
s'écriaient en chœur : Qui disait doue que le journalisme lui-
même n'avait pas résisté à la décadence et à la corruption im-
périales ?

Boquillon, de son côté, avait compris qu'il devait se laver
d'un soupçon écrasant; il accepta la juridiction de ses pairs.
Les é*$ftQm,$ûts politiques ne lui permirent pas de eomparaîtra

immédiatement devant eux ; mais à peine les'" communications
rétablies, il vint se soumettra au jugement du syndicat.

La sentence vient d'être rendue ; et, nom sommes fiers de le
dire, notre confrère est sorti de l'épreuve propre comme un sou
qui sort de la Monnaie.

Dans nos bras!... Boquillon!... Tu ne mourras pas désho-
noré. Le journalisme n'a pas, par toi, vu se ternir son renom
antédiluvien de vertu et d'intégrité. Tu restes digne entre; les
plus dignes I... Tu peux, sans rougir, t'asseoir à côté; de nous
et Yillemessant-Bayard lui-même te rendra solennellement
ta plume, un instant soupçonnée,- aux ''applaudissements de
tous tes confrères que tu égales- en honneur, en probité et en
justice!...

Nous insérons dans VEclipse le texte de la sentence qui ra-
mone ta réputation et la nôtre. Tu là feras encadrer, cher Bo-
quillon, et plus tard tes petits neveux, en voyant ce brevet
suspendu à ta cheminée, pourront se dire-avec un noble or-
gueil : On la connaît celle-là I...

SYNDICAT DES JOURNALISTES

TEXTE SE LA SENTENCE DANS L'aFFAïRE BOQUILLON '

L'an mil huit cent soixante-et-onzs, le premier avril.

LE SYNDICAT DES JOURNALISTES :

Attendu qu'il résulte de 1 enquête ordonnée par nous, que
dans une affaire excessivement sale, dont les pièces nous ont
été fournies la justice, si elle en eût été saisie, eût pu facile-
ment placer sur la tête de chacun des intéressés cinq ou six ans
ds iravaux forcés.

Attendu que le sieur Boquillon, militaire et journaliste s, su
par des démarches intelligentes.évnér aux dits intéressés l'en-
nui de passer en police correctionnelle, trouvant ainsi moyen
de s'acquitter envers eux des dîners et autres ..politesse» qu'il
en avait reçus. .

Attendu q.ie le syndicat des journalistes a examine.à fond
tous les actes de M. Boquillon.

Mais attendu aussi que ça ne regarde pas les profanes ;

La syndicat des journalistes se contente de prononcer ce qui
suit et dema&de au public d'y aller de confiance :

Loin de mériter le blâme de ses confrères, la conduite de
Monsieur Boquillon dans l'affaire en question a été celle d'un
journaliste consciencieux et pénétré de ses devoirs.

Maintenant, mieux que jamais, il peut figurer dans cette
corporation dont l'autorité est proverbiale.

Et même — on peut le dire — il lui manquait cette épreuve
pour eu devenir tout à fait digna!,..

Les membres du bureau t

H. DE VlLLEMBSSAXT, VlGTOB'. KoNBIG,

Albert Wolff.

Ainsi se termine cette affaire qui a failli faire pâlir un instant
notre antique renom d'incorruptibilité et nous fermer les saloas
de Blauehe d'Antigny.

Les journalistes y rentreront maintenant le front haut.

Le plus fâcheux de l'affaire pour Boquillon, c'est qu'on ne
décore plus le mérite civil ; mais nous ne doutons pas que l'on
ne trouve bientôt une récompense digne de son mérite.

Ljîon Bienvenu.

TABLEAUX DU JOUR

i

PREMIÈRES COMMUNIONS

La scène se posée dans une petite église de Paris. Le transept est
peuplé d'une foule onduleuse^ mi-partie noire et blanche, de pre-
miers communiants. Les demoiselles à droite ; les garçons à gauche.
Une odeur forte de pommade à la rose et de mousseline empesée erre
o'.ans l'atmosphère lourde et chaude. Autour des chers enfants se
pressent, s'écrasent, se disputent, dans les bas-côtés et dans la -nef,
les mères, les parents et les curieux, tous mis sur leur trente-neuf,
les unes avec des robes roides, des châles massifs et des chapeaux à
panaches, les autres avee le+rs habits noirs de noce devenus trop
courts, et des gants qui n'en finissent plus I

De temps en temps le suisse, harnaché de neuf, fend la presse,
agitant ses plumets, egratignant les visages avec ses èpauleties gro-
tesques, et piquant sa hallebarde sur le pied des dévotes.

Madame Roulette. (Elle se retourne vivement.) — Polissez donc
pas comme ça, madame 1 Vous n'en verrez pas davamtage.

Madame Pion. — Tiens ! c'est vous, madame Roulette ! Bien
des pardons. Je cherchais ma petite.

Madame Boulette — C'est comme moi, mon garçon. Mais,
nige pas voir, comme disent les Prussiens. Pion est en bonne
santé ?

Madame Pion. — Merci. Et M. Roulette, il va bien?

Madame Roulette.—A la douce... Mais voilà qu'on tinta.
Faudrait voir à s'agenouiller. Pas moyen de faire ses devoirs iei.

Madame Pion — M'en parlez pas! J'ai- les reins qui,nie ren-
trent. Yoila deux keures que je suis debout. Encore si je voyais
Clémentine*.. Elle avait des tiraillements ce matin, cette pe-
tite...

Madame Roulette. — C'est comme moi, mon garçon-—Mais
j'ai un* brioche dans mon s*c...

Madame Pion —Est-ce que ça ne va pas bientôt commencer,
la communion ?

Madame Roulette. — Si fait. — Tenez, voilà le grand noir,
là-bas, avec ses ailes blanches, qui fait distribuer les cierges
aux enfants...

Madame Pion. — Pourvu que ma petite se mette pas le feu!

Madame Roulette. - J'ai plutôt peur, rapporj; à b.cire!...La
vesio à mon garçon en serait toute mâchurèe. . ..

Madame Pion. — Mauvais système, ces cierges!... On devrait
bien les supprimer... ca coûte cher... c'est dangereux... et,..

Madame Roulette. — Àh I madame!... mais c'est des idées
sle la Commune que vous avez la!... Eh bien!.., et les épiciers,
qu'est-ce, qtt'ila vendraient, a^rs?

8,68 HO l01' '

un a

(Qou-

,ou!«a,
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen