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Prime de l'îHelipse

A partir de ce jour, YEclipse met
à la disposition Se ses abonnés un
superbe buste de la République, par
Georges Hébert.

Otte figurine, en imitation de
terre cuite, mesure 50 centimètres
de haut avec son support.

Facile à accocher à la muraille,
elle pnut également prendre place
sur un meoble, sur un rayon d'é-
tagère ou de bibliothèque, sur un
marbre de cheminée ou de console.
Elle peut orner indifféremment le
salou ou le boudoir, la ch mbre
à coacher ou le cabinet de travail.

Pfsx de lu Prnisae

Prise dans nos bureaux, sans
être emballée............... 8 fr.

Emballée avec soin, et prête à
être expédiée............... 9 fr.

Le Port reste à la charge
du destinataire.

L'APPEL A LA NATION

La question politique est arrivée à un tel degré de désarroi
et d'embrouillamini qu'il semble impossible d'en sortir sans
une remise-à neuf de l'opinion publique : c'est-à-dire un anpel
à la nation.

On ne saurait nier que tout est remis en question ; M. Thiers
lui-même en convient. Le gouvernement est vacant; et un petit
neveu de 51e.rovéc viendrait ce soir pos«r sa candi lature au
troue de France, que je ne vois pas trop ce que l'on pourrait
bien lui répondre de raisonnable pour contester la légitimité de
sa revendication

Sur un ;point, du moins, tous les partis et tous les préten-
dants sont d'accord ; ce point, c'est le principe de l'appel au
peuple.

Si l'on refuse d'interroger la nation, on éternise les préten-
tions de tous ces gaillards-là qui, chacun de leur côté, ne
manqueront pas de crier :

— C'est nous que la France veut!... vous lui faites violence.
Il faut donc en finir et demander à la nation ce qu'elle veut

Entre nous, je crois qu'elle ne le sait pas au juste, mais on
ne peut pas lui dire ça. — Il faut donc la consulter.

Oui mais... c'est ici que le grand embarras se produit : Com-
ment lui posera-t-on la question?...

Chaque parti croit êi re sûr de la réussite, à la condition qu'on
lui lai&se rédiger les termes- du plébiscite.

Et, il faut bien en convenir à noire honte, chaque parti est
dans le vrai. «* •

C'est tellemetp?e,xact, que si l'on veut, je me charge de me
faire nommer empereur des Français en un mois par sept mil-
lions de voix.

Qu'on: me laisse renouveler tous les préfets, tous les maires
et tous les gardes-champêtres, qu'on me donne de l'arge t pour
le» payer, beaucoup, beaucoup, et avant trois sema nés, je m'en-
gage à faire répondre OUI à tous les légumes de France en leur
posant cette simple question :

«;,VOULEZ-VOUS NE PAS CHANGER DE GOUVERNEMENT? »

Je trouverai bien dans P^ris et dans les grandes villes, sept
ou huit cent mille mauvaise- têtes, aux passions subversives,
qui voteront contre moi en disant :

— Est-ce qu'il nous prend pour des Iroquois, ce grand im-
béci'e là?...

Mais l'écho de cette faible protestation se perdra dans l'es-
pace et ira s'amortir S"r les bottes de paille, les feuilles de trè-
fle et les fanes de salsifis dont une populat on enthousiaste aura
tressé ma glorieuse couronne.

Et noùrtant, il nous faut absolument, avant trois mois, trou-
ver un moyen de connaître le véritable nom du pays.

Et trouver sur*ont le moyen de le lui faire exprimer d'une fa-
çon i=i nette, si claire, que lés hommes contre lesquels il se sera
prononcé ne soient pas autorisés à venir nous embêter dès le
lendemain en nous disant :

— La France n'a pas compris ce que vous lui avez demandé...
Il y_a mal-donne, il faut refaire.

Si j'étais à la place de M. Thiers, voici ce que je ferais :

J'annoncerais un grand plébiscite constitutionnel pour le lu
novembre prochain.

J'inviter.ais tous les citoyens qui briguent le pouvoir à dépo-
ser leur candidature avant le 31 octobre, et je ferais imprimer
des petits cartons de vote qui seraient remis à chaque électeur.

Ces cartons contiendraient en gros caractèr s, les noms de
tous Jes prétendants avec une case blanche devant chaque nom

L électeur inscrirait dans ces cases le n° 1 en face du nom
quM préfère, le nû 2 m face du candidat qui viendrait im-
médiatement après le n° 1 dans l'ordre de ses sympathies, et
ainsi de suite jusqu'au dernier numéro.

Un exemple fera mieux comprendre ce système.

Je suppose que l'a 'ininistration me délivre le 5 novembre un
bulletin de vote préparé comme ceci :

PLEBISCITE COfJSTIÏUTIOHïJEL

du 15 novembre 1871

CANDIDATS

Comte de Paris, roi

MÉUNGUE ioi.

Prince Napoléon, roi.

RÉPUBLIQUE

Gagne arcfii-

NapOLÉON III, empereur.

Henri V, roi.

M."« Andi»é Léo, reine.

NUMEROS

a remplir

par

LE VOTANT

L'ÊSLIPSÎ

Immédiatement je le remplis ; et le 15 novembre je le dépose
dans l'urne, agrémenté de la manière suivante :

PLÉBISCITE COFJSTITUTIOfJIEL

du 15 novembre 1871

CANDIDATS

Comte de Paris, roi.

Mélingue, roi.

Prince Napoléon, roi.

République.

Gagne, ardu-roi .

Napoléon III, empereur.

Henri V, roi.

Mme André Léo, reine.

NUMEROS

à remplir

par

LE VOTANT

J'espère que le système est suffisamment compris.

Aussitôt le scrutin ferra'1, on dépouille le vote, on addi-
tionne pour chaque candidat les chilires qui sont devant son
nom. et celui dont le total est le moins élevé l'emporte.

On est toujours indulgent pour ses œuvre» ; mais ce système
me semble d une clarté de la force de onze millions de becs de
gaz.

Il a surtout pour résultat de n'éloigner du théâtre de la lutte
aucun prétendant. Vous, moi, Pilotell, Veuillot.. tout le mondt;
peut se présenter.

Plus moyen de dire le lendemain que h1 vote a été escamoté.

Il va sans dire que pendant la période plébiscitaire : du 1er au
15 novembre, chaque candidat aurait le droit de couvrir les
murs, le dos de sa femme et celui de f-es amis d'affiches conte-
nant sa profession, de toi et son programme de gouvernement.

Voilà, cher.-* lecteurs, tout ce que je puis faire pour la France.

Trouvez mieux, je ne m'y oppose pas ; mais trouvez quelque
chose.

Et que ça finisse, ô mon Dieu !...

Lèotî Bienvenu.

Le Rai de Ville et le Rat des Champs

(ceci n'est point une fable)

Un jour, le rat de ville dit au rat des champs, d'une façon
civile :

Les impôts inventés par l'habile M. Pouyer-Quertier ne vous
touchent guère ?

— Tout l'indique ! répondit le rat des champs avec un fin
sourire.

— En effet, poursuivit le rat de ville, agitant d'un air triste
un reste de queue perdue à la bataille; en effet, tout l'indique I
et le mot Égalité, qu'on veut bien laisser encore inscrit sur le
fronton des Ratières publiques, n'est absolument qu'une blague,

— C'est bien mon espoir, reprit le rat rural. M. Pouyer-Quer-
tier me venge de vos... dédains, ô rat des villes II savait bien
en créant ses nouveaux impôts, que nous y échapperions pres-
que toujours.

— Alors, c'est toujours la même chose ! s'écria le rat urbain
C'est encore la classe moyenne des rats, qui triment dans les
villes, qui payera les pots fêlés par la campagne le jour du Plé-
biscite et cassés quelques mois après par les valets de l'Empire.

— Oui, mon vieux.

Le rat de ville ayant repris haleine, car il a une mauvaise
santé, travaillant nuit et jour dans les bureaux obscurs ou
dans les usines dit encore au rat des champs :

Non, les gens riches n'éprouvent aucun déplaisir, quelle que
toit la lourdeur des impôts ; ils ont le sac. Les décimes addi-
tionnels et les tard pour cmt ne les empêchent pas de manger
bien, de s'amuser et de rire de nous. Les impôts ne leur enlè-
vent qu'un peu, qu'un très petit peu de leur superflu. Et vous,
rats des champs, vous ne souffrez guère non plus de ce qui nous
accable et nous tue. nous autres !

— Dame, on est malin, mon pauvre rat des villes, dit le rat
des champs.

— Oui, vous êtes malins. Ainsi on impose le papier ?...

— Nous ne lisons jamais ni livres ni journaux ; nous ne pu-
blions rien, nous n'usons même pas de papier pour.. .

— La feuille du mois de mai vous suffit. — Quand on impose
les tissus, le rat des champs...

— Le rat des champs rit. II file sa laine ou son chanvre, et
porte sur le dos la même loque pendant vingt-cinq ans.

— Tandis qu'on exige de la tenue chez le rat de ville !... Mais
poursuivons. Vous avez supprimé les fenêtres autant que vous
l'avez pu, et les portes sont rares chez vous.

— Oui C'est toujours ça de moins à payer à l'Etat.

— On augmente le prix des timbres-poste.

— Nous n'écrivons plus ou nous mettons soixante-six com-
missions sous la même enveloppe.

— Vous ne voyagez pas?

— Non. Les d-cimes du chemin de fer sont faits pour vous,
voyageurs, travailleurs nomades, et non pour le rat sédentaire,

— Vous ne portez point de chaussettes I

— Jamais !

— On impose les allumettes.

— Très-bien. Nous n'en usons pas I On a toujours de la
cendre rouge dausl'âtre — Vous, rat de ville, pour vous donner
du nerf, du courage ou de l'espoir, vous buvez du vin ou de l'al-
cool, c'est indispensable ; nouw, nous ne boirons que de l'eau,
si le vin devient trop cher, et nous ne nous en porterons pas
plus mal...

— Ain^i, vous saurez échapper toujours à l'impôt ?

— Mais-z-oui, mon vieux, mais-z-oui.

— C'est ce que je voulais démontrer, ô rural chéri de M
Pouyer-Quertier.

Ernest d'Hervillt.

NOUVELLES DIVERSES

A Villers-le-Sec, un chasseur vient d'avoir une légère dis-
traction.

Au moment où il apercevait un lapin folâtrant dans une petite
clairière, surgit tout à coup, près de lui, le garde-champêtre
qui lui demande ses papiers.

Perdant un peu la tête, et voulant se hâter pour ne pas man
quer son lapin, M. B... tira précipitamment son port d'armes
de sa poche.

Mais dans son trouble, il présenta le papier au lapin et
lâcha deux coups sur le garde-champêtre qu'il tua sur le coup

Le garde-champêtre avait neuf enfants. Le lapin en avait
soixante-sept.

Le même jour, on signalait à Crétiny-les-Enflés une distrac-
tion non moins fâcheuse.

Un chasseur a introduit un trabucos dans son fusil, croyant
y mettre une cartouche Lefaucheux; et continuant sa méprise
il a déchiré avec ses dents l'extrémité de la vraie cartouche et
Ta allumée comme un cigare.

L'explosion a été terrible.

On ne croit pas que la carcasse de la cartouche puisse res-
servir.

Une tentative de suicide a mis en émoi, avant^hier soir le
quartier Saint-Antoine.

Le sieur J. . ayant surpris sa femme en conversation crimi-
nelle avec un de ses amis intimes, avait résolu de mettre fin
à ses jours.

On l'a retenu au moment où il allait prendre Un billet au
guichet du chemin de fer P. L. M.

L'IIPQT SUR L'ABSINTHE

90,000,000 de francs

Quatre-vingt-dice millions de francs ! oui, tous avez bien lu, et
je suis certainement au-dessous de la vérité; mais j'ai préféré
ne baser mes calculs que sur les probabilités les'moins impro-
bables, car, on le sait, qui veut trop prouver ne prouve rien.

Le gouvernement a classé l'absinthe parmi les alcools et l'a
chargée d'une taxe de 30 centimes au litre. Cet impôt est déri-
soire pour deux raisons : la première, c'est que l'absinthe n'est
pas une boisson d'utilité publique (<s imme le café, par exemple);
la seconde, c'est que ses effets sont a nti-hygiéniques, toxiques
au plus haut degré, et l'une des causes les plus actives de la
dégénérescence humaine.

Au lieu de mettre sur l'absinthe l'impôt !nsigniflant de 30 c.
au litre, ce qui ne représente que 5 millions 1/2, si on la taxe
à 5 fr. le litre, on obtient d'un coup 90 million s.

Et pour cela le consommateur ne devra payer son verrff que
17 centimes (mettons 20 c.) de plus.

Bans tous les cas, il arrivera ceci :

Ou le buveur d'absinthe continuera son culte pour sa boisson
favorite et payera son verre 60 centimes au lieu de 40 dan. les
cafés, et 35 c. au lieu de 15 dans les caboulots.

Qu la consommation diminuera sensiblement, et la nation y
trouvera un bénéfice bien plus considérable : la santé et le .eus
moral.

Les chiffres sont éloquents, voici des chiffres :

*

PARIS : 1,800,000 habitants.

Il y a dans Paris 13 000 cafés, estaminets, caboulots, caba-
rets et marchands de vin.

N'en comptons que 10,000 qui peuvent débiter de l'absinthe,
et portons leur débit à 1 litre par jour l'un dans l'autre, en
moyenne ;

Nous avons par jour...................... 10,000 litres

Par an....................... 3,650,000 litres

Imposée à................................ 5 fr. le litre .

Résultat............ 18,250,000 fr.

Tout énormes qu'ils paraissent, ces chiffres sont loin d'être
exagérés.

La plupart des grands cafés du boulevard livrent chaque
jour à la consommation 3 litres d'absinthe (ehiffre authenti-
que) ; il y a en outre une foule de caboulots où la consomma-
tion est beaucoup plus considérable, parce que le verre ny
coûte que 15 centimes, au lieu de 40 centimes, prix des cafés.

Nous supposons que 1 personne sur 6 prend de l'absinthe, et
nous admettons sur la population de Paris : l,5i'0,000 absten-
tions et 300,000 consommateurs seulement à un verre par jour.
(Chacun sait que parmi les amateurs d'absinthe beaucoup en
prennent chaque jour deux verres et souvent davantage).

Nous comptons que le litre contient 30 petits verres, mais,
en réalité, de la manière dont les verres sont servis daDS les
cafés ou» se respectent, le litre ne peut guère contenir que 20 pe-
tits verres. 25 au grand maximum, — différence qui nous per-
mettrait de réduire au besoin de 50,000 le chiffre des consom-
mateurs.

Chaque consommateur buvant seulement 1 litre par mois,
12 litres par an, on obtient le chiffre de consommation que
nous avons indiqué plus haut.

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