L'ÉCLIPSÉ
ENTRÉE PUBLIQUE
ET GRATUITE
Ouverture àmidiprécis
16, rue du Croissant
CLUB DE L'ECLIPSE
SÉANCES
le premier dimanche
DE CïIAQUE MOIS
16, rue du Croissant
Discussions politiques, littéraires, dramatiques, scientifiques et financières — Exposé de systèmes
Magnétisme — Hydrothérapie — Expériences de physique — Lutte à. main plate, etc., etc.
Séance du 3 9 octolbre 1871.- Présidence de M. GASTON DE PUFFINSKY
A midi précis, les portes sont ouvertes.
M. le président Gaston de Puffinsky donne le signal de 1 ou-
verture de la séance en frappant deux fois dans le creux de sa
main.
M. B. Jouvïn, à qui ce bruit rappelle une phase malheureuse
de son existence, quitte immédiatement la salle.
Mlle Julia Hisson cherche en vain à le retenir; chaque fois
qu'elle lève vers lui une main suppliante, l'endormant critique
du Figaro abrite sa figure derrière son coude.
Le gérant de Y Eclipse demande la parole pour interpeller la
Censure qu'il a fait appeler à la barre.
Le président Gaston de Puffinsky demande si madame la
Censure est présente.
Un monsieur assez bien mis se lève et répond qu'il est un
fondé de pouvoir.
Le président Gaston de Puffinsky. — Vos noms et qua-
lités ?
Le monsieur. — Ernest de Bonplaisir, censeur de dessins.
Le président Gaston de Puffiniski. — Par qui avez-vous été
nommé à cet emploi?
M. de Bonplaisir.— Par l'empire... Mais, je ne saisis pas
bien l'importance de cette question...
Le président Gaston de Puffinski.— Elle en aune très-
grande. Que vous ne la saisissiez pas, cela m'étonne... Vous
saisissez d'habitude trop facilement pour que nous vous
croyions.
Ce mot est compris par presque tous les assistants et provo-
que une douce hilarité.
Un abonné de l'Ordre, — e'est tout dire, — demande à Mlle
Hisson de vouloir bien la lui expliquer. 11 reçoit une giffle.
Le président Gaston de Puffinski. — La parole est au gé-
rant de l'Éclipsé.
Le gérant de l'Éclipsé. — Messieurs... je ne vous étonnerai
pas en vous disant que sous l'Empire, il nous était interdit de
livrer un dessin au public avant d'en avoir obtenu la permis-
sion d'une censure préalable ; mais je vous étonnerai certaine-
ment en vous apprenont que sous la Képublique c'est absolu-
ment la même chose.
(Mouvement d'horreur.)
Le gérant de l'Eclipsé. — Cependant, pour être sincère, je
dois ajouter que depuis la République ce régime s'est sensible-
blement modifié.
(Sensation de soulagement.)
Le gérant de l'Eclipsé. — Oui... sous l'Empire, la censure
nous rejetait en moyenne un dessin sur six, mais sous la Répu-
blique, elle nous en refuse six sur huit.
M. de Bonplaisir avec feu. — Parbleu !... je crois bien... des
dessins subversifs!...
Le président Gaston de Puffinsky. —N'interrompez pas...
vous aurez la parole à votre tour.
M. de Bonplaisir, Rallumant. — Des ordures !...
M. le président Gaston de PufTinsky, sévèrement. — N'in-
terrompez pas, vous dis-je !.., ou je me verrai forcé de vous
faire placer à côté de mademoiselle Hisson.
Mademoiselle Hisson. — Passez-moi le censeur.
M. de Bonplaisir se calme.
Le gérant de l'Eclipsé, continuant. — Or, messieurs, je
viens vous demander si vous trouvez équitable qu'un censeur,
mortel et conséquemment faillible, ait le droit d'interdire, sans
aucun contrôle, sans aucune responsabilité, tel ou tel dessin
qui lui est soumis.
Voix nombreuses. — Non, non...
M. de Bonplaisir. — Je demande la parole.
Le président Gaston de Puffinski. — Je vous la donne.
M. de Bonplaisir. — Comment, messieurs, on ose contester
les droits de la censure !... Et la morale pubiique, messieurs,
et les mœurs... Ah! vous ne connaissez pas les audaces des
dessinateursl Vous ne savsz pas tous les audacieux subterfuges
qu'ils emploient pour abriter dans les recoins les plus obscurs
de leurs dessins, en apparence inoffensifs, ces monstruosités
qui oblitèrent le sens moral, qui corrompent le jugement des
masses.
Mlle Hisson. — Eh bienl... en voilà
aussi embêtant qu'Erostrale!...
M de Bonplaisir. — Non... vous ne connaissez pas les per-
fidies du crayon... Il faut être dans le métier pour cela.
_ Tenez, un jour, moi qui vous parle, j'ai laissé passer un des-
sin qui me paraissait de l'innocence la plus pure. Il représen-
tait, je crois, Thérésa chantant les Canards tyroliens. Savez-
vous ce qu'il y avait dans ce dessin?... Ah! vous ne vous en
douteriez jamais 1... Un de mes collègues, en le regardant la
tête en bas, y a parfaitement distingué le spectre de Baudin
montrant le poing à l'empereur... Un autre, qui avait eu l'idée
d'examiner le dessin à l'envers en le collant a un carreau, y a
vu, mais vu comme je vous vois, M. Rouher pendu à un bec de
gaz... Un autre encore, en pliant le dessin par le milieu, a dé-
couvert qu'il représentait d'un côté l'impératrice se teignant
les sourcils, et de l'autre Victor Hugo enlevant traîtreusement
une vis au vélocipède du prince impérial ! ..
Ce n'est pas tout, messieurs!... oh, ce n'est pas tout!... moi-
même, rompu au métier depuis quinze ans, le côté le plus exé-
crable de cet infâme dessin ma échappé pendant de longs
mois, et ce n'est qu'avant-hier en l'examinant de nouveau, par
hasard, que je me suis aperçu des horreurs qu'il contenait!...
En analysant attentivement les contours, j'ai découvert que,
roulé en cornet, il reproduit tous les épisodes de la Commune
avec les incendies et le massacre des otages (Murmures d'ahu-
rissement). Et pourtant, messieurs... remarquez la puissance in-
fernale du crayon!... ce dessin avait été fait en 1868!...
Cette révélation semble foudroyer i'Assemblée ; le visage de
tous les' assistants se couvre d'une teinte épaisse d'abrutisse-
ment; sur la physionomie des abonués de l'Avenir libéral, ça
ne se voit pas.
_ M. de Bonplaisir, savourant son triomphe. — Eh bien, mes-
sieurs, en face de tels faits, j'espère qu'il ne se trouvera plus
un honnête homme pour combattre la censure I... Et quant à
moi, qui aH'honneur d'en faire partie, je le déclare... je suis
bien décidé à persévérer jusqu'à mon dernier soupir dans le
système" que j'emploie invariablement envers les dessinateurs,
depuis qu'ils ont si indignement abusé de ma confiance.
Le Petit, avec candeur. — Serait-il indiscret de demander à
M. de Bonplaisir quel est le système qu'il emploie?
_ M. de Bonplaisir. — Très volontiers, monsieur. (Avec inten-
tion.) Je n'ai rien de caché, moi, monsieur.
Le Petit rougit et baisse les yeux devant cette piquante et
sévère' allusion.
M. de Bon-Plaisir. — Voici comment j'opère pour ne plus
être dupé : Quand on me soumet un dessin, si j'y vois quelque
un qui est presque
chose de méchant, je le refuse; si je n'y vois rien, je me dis :
il doit y avoir quelque chose, et je le refuse aussi.
Le bruit de quelques battements de mains succède à cette
profession de foi dont la canaillerie n'a d'égale que la franchise.
On croit d'abord à des applaudissements ; mais on ne tarde pas
à s'apercevoir que c'est Mlle Hisson qui vient de gifler son voi-
sin, critique influent qui l'a éreintée dans le Cloporte lumi-
neux.
M. de Bonplaisir. — Je conclus, messieurs!... vous ne reti-
rerez pas votre confiance à la censure, et dans votre haute jus-
tice, vous n'oublierez pas que ce qui nous a conduits à Sedan !...,
c'est le melon de Grill 1__
Cette péroraison est tellement inattendue qu'elle frappe de
stupeur la majorité de l'Assemblée...
En vain, le gérant de l'Eclipsé fait signe qu'il veut répondre,
on paraît décidé à ne pas l'écouter et à porter en triomphe M.
Ernest de Bonplaisir.
Le président Gaston de Puffinsky s'aperçoit qu'il n'a que le
temps de sauver la situation, il prend la parole.
1 e président Gaston de Puffinsky. — Messieurs, avant la
réplique que va faire le gérant de l'Eclipsé, je prendrai la liberté
de placer quelques mots dans cette discussion en réponse a un
fait allégué par l'honorable M. de Bonplaisir : je veux parler
de ce fameux dessin à triple fond dans lequel, lui et ses collè-
gues, ont vu tant de .choses. Quelqu'un dans la société aurait-i
sur lui une douzaine d'œufs crus.
Personne ne répondant à cet appel, le garçon; de l'Eclipsé des-
cend chez la fruitière et revient bientôt avec la douzaine d'œufs
demandée. M. le président, au milieu du plus profond silence,
prend les douze œufs et les envoie violemment se briser un à
un sur le tableau noir qui sert aux démonstrations du club.
Le président Gaston de Puffinsky, avec véhémence. — Te-
nez, messieurs... regardez attentivement ces bariolages que le
hasard seul" vient-de faire sur ce tableau.,. Je parie que je vous
y fait voir très-distinctement tour à tour le passage de la mer
Rouge, la bataille de Solférino, l'enlèvement des Sabines, une
vue du lac de Genève, le combat des Horaces et des Curiaces,
et l'apothéose de la Chatte blanche I... Regardez avec attention..
AhI sapristi !... j'en suis épaté moi-même!... Tenez... voyez-
vous là, à gauche, les.Hébreux qui s'avancent...
L'Assemblée. — Oui... oui...
Le président Gaston de Puffinsky. — Et maintenant, c'est
prodigieux... Distinguez vous là, au milieu, ce corps d'Autri-
ehiens qui faiblit sous notre charge de turcos?...
L'Assemblée. — Parfaitement... Très bien!...
Le président-Gaston de Puffinsky. — Et là... voyez-vous
cet Horace à terre... Un bouclier est à côté... et ce Curiace qui
perd son sang?...
L'Assemblée. — C'est vrai ! c'est vrai I
Le président Gaston de Puffinski. — Tenez... voyez à
droite, au second plan... cette Sabine qui proteste pour la forme
et qui paraît enchantée au fond...
L'Assemblée entière. — Merveilleux! merveilleuxI...
Le président Gaston de Puffinsky.— Eb. bien, messieurs,
si nous n'étions pas pressés par l'heure, je vous montrerais
encore là-dedans... tout ce que vous voudriez y voir ; il suffirait
pour cela que vous continuassiez à y mettre un peu de bonne
volonté, de cette même bonne volonté qui a fait voir à M. de
Bonplaisir la figure de Napoléon III dans le portrait de Thé-
résa, de cette même bonne volonté qui ferait voir... tout dans...
rien, et jusqu'à une idée nouvelle dans une pièce de Sardou.
Cette démonstration hardie produit le meilleur effet sur l'as-
semblée. M. de Bonplaisir fait un nez énorme.
Le Gérant de l'Eclipsé. — Notre cher président vient de
répondre victorieusement à M. de Bonplaisir au sujet des des-
sins soi-disant à quintuple sens que l'on nous reproche ; je n'y
insisterai pas. Je veux seulement répondre à M. de Bonplai-
sir, qui a cru devoir défendre la censure au nom de la morale
publique.
En accordant à M. de Bonplaisir que l'administration prenne
certaines garanties contre les œuvres ordiirières intermittentes
de dessinateurs anonymes et n'encourant aucune responsabi-
lité, je lui demanderai s'il peut logiquement ranger dans cette
catégorie de maraudeurs sans aveux, ces journaux qui paient
un cautionnement répondant des délits qu'ils peuvent com-
mettre.
Et, toujours en admettant que la censure puisse être exercée
sur les dessins, je demanderai aussi à l'Assemblée s'il lui sem-
ble juste qu'un seul censeur puisse à sa guise, et sans contrôle,
refuser une œuvre quelconque, frappant ainsi l'art dans sa li-
berté de sa manifestation, et l'industrie dans ses intérêts ma-
tériels.
Voix nombreuses. — Non... non...
Le gérant de l'Eclipsé, — Les artistes peuvent-ils décem-
ment continuer à dépendre des caprices d un seul fonction-
naire qui, selon qu'il a bien ou mal digéré, peut rejeter, sans
appel, des œuvres parfaitement honnêtes.
L'Assemblée tout entière, — Non ! non !
Le gérant de l'Eclipsé. — Ce fonctionnaire potentat doit-
il conserver le droit, selon qu'il croit devoir de la reconnais-
sance au gouvernement déchu ou qu'il juge prudent de ména-
ger de bonnes notes auprès de celui dans l'avenir duquel il a
confiance, doit-il, disais-je, conserverie droit de refuserun der-
sin égratignant Napoléon III, le duc d'Aumale ou le comte de
Chambord?...
L'Assemblée tout entière. —Non... non...
Le gérant de l'Éclipsé.— J'ai l'honneur de déposer le projet
de résolution suivant :
« Considérant qu'il est absurde, après avoir fait déposer un
cautionnement aux journaux politiques, pour répondre des amen-
des qu'ils peuvent encourir, de les traiter comme si l'on n'avait
contre eux aucun recours, aucune garantie,
» Considérant surtout qu'il est souverainement arbitraire que
le bon vouloir seul d'un censeur qui a des nerfs, des antipathies
et des intérêts comme tout autre mortel, décide du sort des œu-
vres qui sont soumises à l'administration.
Le club de l'Eclipsé émet le vœu :
lû Que les journaux politiques et cautionnés puissent publier
ce qui leur convient, sans autorisation préalable, quittes à ré-
pondre de leurs crimes devant les tribunaux, comme tout le
moade ;
2° Que, — si la censure est reconnue nécessaire dans cer-
tains cas, — elle ne puisse, sous aucun prétexte, être exercée
sans appel par un seul individu qui n'ait à répondre devant
aucune autorité de ses excès de zèle, de ses rancunes et de ses
abus de pouvoir.
Le président Gaston de Puffinsky. — Je mets aux voix
les vœux proposés.
Ces vceuxsont votés à l'unanimité.
M. Thiers, quepersonne n'avait aperçu. — Je demande la pa-
role. J'ai l'honneur de notifier au Club de l'Eclipsé le décret
suivant :
Considérant que les vœux émis par le Club de l'Eclipsesont
aussi illégaux que ceux émis par certains conseils généraux
qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas...
Le président de la République :
Annule la délibération audit club.
Le président Gaston de Puffinsky. — Je donne acte à
■M. Thiers de sa notification et je le remercie de la publicité
qu il veut bien donner à nos séances dans l'Officiel. Il doit du
reste penser avec moi, que rien n'est plus bouffon qu'un décret
Ordonnant qu'une chose dite n'ait pas été dite,
M. Thiers sévèrement. — M. le président, votre réflexion est
juste, mais inconvenante, je l'annule !...
r A ce moment, M. B. Jouvin qui est rentré dans la salle en
évitant Mlle Hisson, glisse quelques mots à l'oreille de M
Thiers..
M. Thiers, à haute voix. — Considérant que Mlle Hisson n'a-
vait pas le droit de claquer M. B. Jouvin,
Le Président de la République,
Annule la giffle envoyée par ladite demoiselle au dit critiaue
d art. ^
Le président Gaston de Puffinsky. — La séance est levée.
Ne pas confondre avec l'état de siège.
Le greffier du club de /'Eclipse,
LÉON BIENVENU.
ESSAI dk FEUILLE BONAPARTISTE
On se demande généralement comment il se fait qu'avec on
personnel aussi restreint que celui dont il dispose, le parti
bonapartiste trouve le moyen de fonder autant de jour-
naux.
Pour peu qu'on y accorde un moment d'attention, cela s'ex-
plique tout seul.
Ouvrez un journal bonapartiste. Bon. Maintenant, lisez le
premier article. Et puis le second. Et puis le troisième.
— Ahl mais j'en ai assez, c'est toujours le même.
Maintenant, ouvrez un second journal bonapartiste, lisez le
premier article, et puis le second...
— Assez ! assez ! ça continue d'être le même.
Ouvrez donc un troisième journal.
— Ah 1 mais non I
Très-bien. Vous comprenez maintenant comme un journal
bonapartiste est facile à rédiger.
Il ne s'agit que de répéter, sous des titres variés toujours, la
même demande d'appel au peuple. Je ne vois pas de rédaction
plus économique que celle-là. Avec une paire de ciseaux et deux
cents francs par mois, M. de Sedan peut en voirla farce.
Tenez, voulez-vous que nous fassions un journal bonapartiste
ensemble. — Oh ! soyez tranquille, ça n'est pas sérieux,.. Et
puis nous nous laverons les mains après.
Je commence :
BULLETIN POLITIQUE
H y a eu hier réunion des ministres à Versailles sous la
présidence de M. Thiers. Nous n'avons pas à nous préoccu-
per de ce qui a pu s'y dire.
Ces hommes, qui se croient les représentants de la nation,
le sont-ils"-en effet ? Non, ils ne le sont pas.
Tant que la France n'aura pas été consultée par oui ou
non au lieu de l'être d'une autre façon ; tant que le peuple,
convoqué à cet effet dans ses comices, n'aura pas réclamé
à grands cris l'empire, nous nous refusons à accorder jamais
le nom de gouvernement à tout ce qui... etc..
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
(Service spécial)
Un article paru ce matin dans
Londres, 25 octobre,
i Standard, dit en propres ter-
n Tant que la France n'aura pas été conmltée par oui ou non.au
lieu de l'être d'une autre façon, tant que le peuple, convoqué à cet effet
dans ses comices, n'aura pas acclamé à grands cris l'empire, nous noua
refuserons à accorder jamais le nom de gouvernement, etc. »
TJFtIBTJTXATJX
La Cour d'appel n'a pas encore statȎ sur les dossiers com-
muneux qui lui ont été remis.
Le pays, lui non plus, n'a pas encore statué.
Il est vrai qu'on n'en a pas appelé à lui. Se décidera-t-on à
le faire? Comme ce serait sage, nous en doutons.
Eu tous cas, tant que la France n'aura pas été consultée par
oui ou non, au lieu de l'être d'une autre façon... etc.
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
M.- Cassegrain, notre savant chimiste, vient de présenter à
l'Académie des sciences un échantillon de pain économique dit
néo-pain, dans la composition duquel il fait entrer l'albâtre en
poudre , la sciure de bois, un peu de filasse et les déchets du
pot-au-feu.
Naturellement ce pain n'est pas destiné à figurer sur les ta-
bles somptueuses. M. Cassegrain destine spécialement son
« néo-pain », comme il l'appelle, au peuple.
Il est difficile de parler appel au peuple, sans se dire que
tant que la France n'aura pas été consultée, et«.
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,. etc.
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Bême en ces temps!
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A la clôture, les V
uien avait fléchi.
On aurait tort de i
été consultée par ou
façon... etc.
Un tait de pas
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— C'est lui, c'es
-Chère Edwi|
dans ses bras.
Mais à ce morne
C'était celle du •
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ENTRÉE PUBLIQUE
ET GRATUITE
Ouverture àmidiprécis
16, rue du Croissant
CLUB DE L'ECLIPSE
SÉANCES
le premier dimanche
DE CïIAQUE MOIS
16, rue du Croissant
Discussions politiques, littéraires, dramatiques, scientifiques et financières — Exposé de systèmes
Magnétisme — Hydrothérapie — Expériences de physique — Lutte à. main plate, etc., etc.
Séance du 3 9 octolbre 1871.- Présidence de M. GASTON DE PUFFINSKY
A midi précis, les portes sont ouvertes.
M. le président Gaston de Puffinsky donne le signal de 1 ou-
verture de la séance en frappant deux fois dans le creux de sa
main.
M. B. Jouvïn, à qui ce bruit rappelle une phase malheureuse
de son existence, quitte immédiatement la salle.
Mlle Julia Hisson cherche en vain à le retenir; chaque fois
qu'elle lève vers lui une main suppliante, l'endormant critique
du Figaro abrite sa figure derrière son coude.
Le gérant de Y Eclipse demande la parole pour interpeller la
Censure qu'il a fait appeler à la barre.
Le président Gaston de Puffinsky demande si madame la
Censure est présente.
Un monsieur assez bien mis se lève et répond qu'il est un
fondé de pouvoir.
Le président Gaston de Puffinsky. — Vos noms et qua-
lités ?
Le monsieur. — Ernest de Bonplaisir, censeur de dessins.
Le président Gaston de Puffiniski. — Par qui avez-vous été
nommé à cet emploi?
M. de Bonplaisir.— Par l'empire... Mais, je ne saisis pas
bien l'importance de cette question...
Le président Gaston de Puffinski.— Elle en aune très-
grande. Que vous ne la saisissiez pas, cela m'étonne... Vous
saisissez d'habitude trop facilement pour que nous vous
croyions.
Ce mot est compris par presque tous les assistants et provo-
que une douce hilarité.
Un abonné de l'Ordre, — e'est tout dire, — demande à Mlle
Hisson de vouloir bien la lui expliquer. 11 reçoit une giffle.
Le président Gaston de Puffinski. — La parole est au gé-
rant de l'Éclipsé.
Le gérant de l'Éclipsé. — Messieurs... je ne vous étonnerai
pas en vous disant que sous l'Empire, il nous était interdit de
livrer un dessin au public avant d'en avoir obtenu la permis-
sion d'une censure préalable ; mais je vous étonnerai certaine-
ment en vous apprenont que sous la Képublique c'est absolu-
ment la même chose.
(Mouvement d'horreur.)
Le gérant de l'Eclipsé. — Cependant, pour être sincère, je
dois ajouter que depuis la République ce régime s'est sensible-
blement modifié.
(Sensation de soulagement.)
Le gérant de l'Eclipsé. — Oui... sous l'Empire, la censure
nous rejetait en moyenne un dessin sur six, mais sous la Répu-
blique, elle nous en refuse six sur huit.
M. de Bonplaisir avec feu. — Parbleu !... je crois bien... des
dessins subversifs!...
Le président Gaston de Puffinsky. —N'interrompez pas...
vous aurez la parole à votre tour.
M. de Bonplaisir, Rallumant. — Des ordures !...
M. le président Gaston de PufTinsky, sévèrement. — N'in-
terrompez pas, vous dis-je !.., ou je me verrai forcé de vous
faire placer à côté de mademoiselle Hisson.
Mademoiselle Hisson. — Passez-moi le censeur.
M. de Bonplaisir se calme.
Le gérant de l'Eclipsé, continuant. — Or, messieurs, je
viens vous demander si vous trouvez équitable qu'un censeur,
mortel et conséquemment faillible, ait le droit d'interdire, sans
aucun contrôle, sans aucune responsabilité, tel ou tel dessin
qui lui est soumis.
Voix nombreuses. — Non, non...
M. de Bonplaisir. — Je demande la parole.
Le président Gaston de Puffinski. — Je vous la donne.
M. de Bonplaisir. — Comment, messieurs, on ose contester
les droits de la censure !... Et la morale pubiique, messieurs,
et les mœurs... Ah! vous ne connaissez pas les audaces des
dessinateursl Vous ne savsz pas tous les audacieux subterfuges
qu'ils emploient pour abriter dans les recoins les plus obscurs
de leurs dessins, en apparence inoffensifs, ces monstruosités
qui oblitèrent le sens moral, qui corrompent le jugement des
masses.
Mlle Hisson. — Eh bienl... en voilà
aussi embêtant qu'Erostrale!...
M de Bonplaisir. — Non... vous ne connaissez pas les per-
fidies du crayon... Il faut être dans le métier pour cela.
_ Tenez, un jour, moi qui vous parle, j'ai laissé passer un des-
sin qui me paraissait de l'innocence la plus pure. Il représen-
tait, je crois, Thérésa chantant les Canards tyroliens. Savez-
vous ce qu'il y avait dans ce dessin?... Ah! vous ne vous en
douteriez jamais 1... Un de mes collègues, en le regardant la
tête en bas, y a parfaitement distingué le spectre de Baudin
montrant le poing à l'empereur... Un autre, qui avait eu l'idée
d'examiner le dessin à l'envers en le collant a un carreau, y a
vu, mais vu comme je vous vois, M. Rouher pendu à un bec de
gaz... Un autre encore, en pliant le dessin par le milieu, a dé-
couvert qu'il représentait d'un côté l'impératrice se teignant
les sourcils, et de l'autre Victor Hugo enlevant traîtreusement
une vis au vélocipède du prince impérial ! ..
Ce n'est pas tout, messieurs!... oh, ce n'est pas tout!... moi-
même, rompu au métier depuis quinze ans, le côté le plus exé-
crable de cet infâme dessin ma échappé pendant de longs
mois, et ce n'est qu'avant-hier en l'examinant de nouveau, par
hasard, que je me suis aperçu des horreurs qu'il contenait!...
En analysant attentivement les contours, j'ai découvert que,
roulé en cornet, il reproduit tous les épisodes de la Commune
avec les incendies et le massacre des otages (Murmures d'ahu-
rissement). Et pourtant, messieurs... remarquez la puissance in-
fernale du crayon!... ce dessin avait été fait en 1868!...
Cette révélation semble foudroyer i'Assemblée ; le visage de
tous les' assistants se couvre d'une teinte épaisse d'abrutisse-
ment; sur la physionomie des abonués de l'Avenir libéral, ça
ne se voit pas.
_ M. de Bonplaisir, savourant son triomphe. — Eh bien, mes-
sieurs, en face de tels faits, j'espère qu'il ne se trouvera plus
un honnête homme pour combattre la censure I... Et quant à
moi, qui aH'honneur d'en faire partie, je le déclare... je suis
bien décidé à persévérer jusqu'à mon dernier soupir dans le
système" que j'emploie invariablement envers les dessinateurs,
depuis qu'ils ont si indignement abusé de ma confiance.
Le Petit, avec candeur. — Serait-il indiscret de demander à
M. de Bonplaisir quel est le système qu'il emploie?
_ M. de Bonplaisir. — Très volontiers, monsieur. (Avec inten-
tion.) Je n'ai rien de caché, moi, monsieur.
Le Petit rougit et baisse les yeux devant cette piquante et
sévère' allusion.
M. de Bon-Plaisir. — Voici comment j'opère pour ne plus
être dupé : Quand on me soumet un dessin, si j'y vois quelque
un qui est presque
chose de méchant, je le refuse; si je n'y vois rien, je me dis :
il doit y avoir quelque chose, et je le refuse aussi.
Le bruit de quelques battements de mains succède à cette
profession de foi dont la canaillerie n'a d'égale que la franchise.
On croit d'abord à des applaudissements ; mais on ne tarde pas
à s'apercevoir que c'est Mlle Hisson qui vient de gifler son voi-
sin, critique influent qui l'a éreintée dans le Cloporte lumi-
neux.
M. de Bonplaisir. — Je conclus, messieurs!... vous ne reti-
rerez pas votre confiance à la censure, et dans votre haute jus-
tice, vous n'oublierez pas que ce qui nous a conduits à Sedan !...,
c'est le melon de Grill 1__
Cette péroraison est tellement inattendue qu'elle frappe de
stupeur la majorité de l'Assemblée...
En vain, le gérant de l'Eclipsé fait signe qu'il veut répondre,
on paraît décidé à ne pas l'écouter et à porter en triomphe M.
Ernest de Bonplaisir.
Le président Gaston de Puffinsky s'aperçoit qu'il n'a que le
temps de sauver la situation, il prend la parole.
1 e président Gaston de Puffinsky. — Messieurs, avant la
réplique que va faire le gérant de l'Eclipsé, je prendrai la liberté
de placer quelques mots dans cette discussion en réponse a un
fait allégué par l'honorable M. de Bonplaisir : je veux parler
de ce fameux dessin à triple fond dans lequel, lui et ses collè-
gues, ont vu tant de .choses. Quelqu'un dans la société aurait-i
sur lui une douzaine d'œufs crus.
Personne ne répondant à cet appel, le garçon; de l'Eclipsé des-
cend chez la fruitière et revient bientôt avec la douzaine d'œufs
demandée. M. le président, au milieu du plus profond silence,
prend les douze œufs et les envoie violemment se briser un à
un sur le tableau noir qui sert aux démonstrations du club.
Le président Gaston de Puffinsky, avec véhémence. — Te-
nez, messieurs... regardez attentivement ces bariolages que le
hasard seul" vient-de faire sur ce tableau.,. Je parie que je vous
y fait voir très-distinctement tour à tour le passage de la mer
Rouge, la bataille de Solférino, l'enlèvement des Sabines, une
vue du lac de Genève, le combat des Horaces et des Curiaces,
et l'apothéose de la Chatte blanche I... Regardez avec attention..
AhI sapristi !... j'en suis épaté moi-même!... Tenez... voyez-
vous là, à gauche, les.Hébreux qui s'avancent...
L'Assemblée. — Oui... oui...
Le président Gaston de Puffinsky. — Et maintenant, c'est
prodigieux... Distinguez vous là, au milieu, ce corps d'Autri-
ehiens qui faiblit sous notre charge de turcos?...
L'Assemblée. — Parfaitement... Très bien!...
Le président-Gaston de Puffinsky. — Et là... voyez-vous
cet Horace à terre... Un bouclier est à côté... et ce Curiace qui
perd son sang?...
L'Assemblée. — C'est vrai ! c'est vrai I
Le président Gaston de Puffinski. — Tenez... voyez à
droite, au second plan... cette Sabine qui proteste pour la forme
et qui paraît enchantée au fond...
L'Assemblée entière. — Merveilleux! merveilleuxI...
Le président Gaston de Puffinsky.— Eb. bien, messieurs,
si nous n'étions pas pressés par l'heure, je vous montrerais
encore là-dedans... tout ce que vous voudriez y voir ; il suffirait
pour cela que vous continuassiez à y mettre un peu de bonne
volonté, de cette même bonne volonté qui a fait voir à M. de
Bonplaisir la figure de Napoléon III dans le portrait de Thé-
résa, de cette même bonne volonté qui ferait voir... tout dans...
rien, et jusqu'à une idée nouvelle dans une pièce de Sardou.
Cette démonstration hardie produit le meilleur effet sur l'as-
semblée. M. de Bonplaisir fait un nez énorme.
Le Gérant de l'Eclipsé. — Notre cher président vient de
répondre victorieusement à M. de Bonplaisir au sujet des des-
sins soi-disant à quintuple sens que l'on nous reproche ; je n'y
insisterai pas. Je veux seulement répondre à M. de Bonplai-
sir, qui a cru devoir défendre la censure au nom de la morale
publique.
En accordant à M. de Bonplaisir que l'administration prenne
certaines garanties contre les œuvres ordiirières intermittentes
de dessinateurs anonymes et n'encourant aucune responsabi-
lité, je lui demanderai s'il peut logiquement ranger dans cette
catégorie de maraudeurs sans aveux, ces journaux qui paient
un cautionnement répondant des délits qu'ils peuvent com-
mettre.
Et, toujours en admettant que la censure puisse être exercée
sur les dessins, je demanderai aussi à l'Assemblée s'il lui sem-
ble juste qu'un seul censeur puisse à sa guise, et sans contrôle,
refuser une œuvre quelconque, frappant ainsi l'art dans sa li-
berté de sa manifestation, et l'industrie dans ses intérêts ma-
tériels.
Voix nombreuses. — Non... non...
Le gérant de l'Eclipsé, — Les artistes peuvent-ils décem-
ment continuer à dépendre des caprices d un seul fonction-
naire qui, selon qu'il a bien ou mal digéré, peut rejeter, sans
appel, des œuvres parfaitement honnêtes.
L'Assemblée tout entière, — Non ! non !
Le gérant de l'Eclipsé. — Ce fonctionnaire potentat doit-
il conserver le droit, selon qu'il croit devoir de la reconnais-
sance au gouvernement déchu ou qu'il juge prudent de ména-
ger de bonnes notes auprès de celui dans l'avenir duquel il a
confiance, doit-il, disais-je, conserverie droit de refuserun der-
sin égratignant Napoléon III, le duc d'Aumale ou le comte de
Chambord?...
L'Assemblée tout entière. —Non... non...
Le gérant de l'Éclipsé.— J'ai l'honneur de déposer le projet
de résolution suivant :
« Considérant qu'il est absurde, après avoir fait déposer un
cautionnement aux journaux politiques, pour répondre des amen-
des qu'ils peuvent encourir, de les traiter comme si l'on n'avait
contre eux aucun recours, aucune garantie,
» Considérant surtout qu'il est souverainement arbitraire que
le bon vouloir seul d'un censeur qui a des nerfs, des antipathies
et des intérêts comme tout autre mortel, décide du sort des œu-
vres qui sont soumises à l'administration.
Le club de l'Eclipsé émet le vœu :
lû Que les journaux politiques et cautionnés puissent publier
ce qui leur convient, sans autorisation préalable, quittes à ré-
pondre de leurs crimes devant les tribunaux, comme tout le
moade ;
2° Que, — si la censure est reconnue nécessaire dans cer-
tains cas, — elle ne puisse, sous aucun prétexte, être exercée
sans appel par un seul individu qui n'ait à répondre devant
aucune autorité de ses excès de zèle, de ses rancunes et de ses
abus de pouvoir.
Le président Gaston de Puffinsky. — Je mets aux voix
les vœux proposés.
Ces vceuxsont votés à l'unanimité.
M. Thiers, quepersonne n'avait aperçu. — Je demande la pa-
role. J'ai l'honneur de notifier au Club de l'Eclipsé le décret
suivant :
Considérant que les vœux émis par le Club de l'Eclipsesont
aussi illégaux que ceux émis par certains conseils généraux
qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas...
Le président de la République :
Annule la délibération audit club.
Le président Gaston de Puffinsky. — Je donne acte à
■M. Thiers de sa notification et je le remercie de la publicité
qu il veut bien donner à nos séances dans l'Officiel. Il doit du
reste penser avec moi, que rien n'est plus bouffon qu'un décret
Ordonnant qu'une chose dite n'ait pas été dite,
M. Thiers sévèrement. — M. le président, votre réflexion est
juste, mais inconvenante, je l'annule !...
r A ce moment, M. B. Jouvin qui est rentré dans la salle en
évitant Mlle Hisson, glisse quelques mots à l'oreille de M
Thiers..
M. Thiers, à haute voix. — Considérant que Mlle Hisson n'a-
vait pas le droit de claquer M. B. Jouvin,
Le Président de la République,
Annule la giffle envoyée par ladite demoiselle au dit critiaue
d art. ^
Le président Gaston de Puffinsky. — La séance est levée.
Ne pas confondre avec l'état de siège.
Le greffier du club de /'Eclipse,
LÉON BIENVENU.
ESSAI dk FEUILLE BONAPARTISTE
On se demande généralement comment il se fait qu'avec on
personnel aussi restreint que celui dont il dispose, le parti
bonapartiste trouve le moyen de fonder autant de jour-
naux.
Pour peu qu'on y accorde un moment d'attention, cela s'ex-
plique tout seul.
Ouvrez un journal bonapartiste. Bon. Maintenant, lisez le
premier article. Et puis le second. Et puis le troisième.
— Ahl mais j'en ai assez, c'est toujours le même.
Maintenant, ouvrez un second journal bonapartiste, lisez le
premier article, et puis le second...
— Assez ! assez ! ça continue d'être le même.
Ouvrez donc un troisième journal.
— Ah 1 mais non I
Très-bien. Vous comprenez maintenant comme un journal
bonapartiste est facile à rédiger.
Il ne s'agit que de répéter, sous des titres variés toujours, la
même demande d'appel au peuple. Je ne vois pas de rédaction
plus économique que celle-là. Avec une paire de ciseaux et deux
cents francs par mois, M. de Sedan peut en voirla farce.
Tenez, voulez-vous que nous fassions un journal bonapartiste
ensemble. — Oh ! soyez tranquille, ça n'est pas sérieux,.. Et
puis nous nous laverons les mains après.
Je commence :
BULLETIN POLITIQUE
H y a eu hier réunion des ministres à Versailles sous la
présidence de M. Thiers. Nous n'avons pas à nous préoccu-
per de ce qui a pu s'y dire.
Ces hommes, qui se croient les représentants de la nation,
le sont-ils"-en effet ? Non, ils ne le sont pas.
Tant que la France n'aura pas été consultée par oui ou
non au lieu de l'être d'une autre façon ; tant que le peuple,
convoqué à cet effet dans ses comices, n'aura pas réclamé
à grands cris l'empire, nous nous refusons à accorder jamais
le nom de gouvernement à tout ce qui... etc..
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
(Service spécial)
Un article paru ce matin dans
Londres, 25 octobre,
i Standard, dit en propres ter-
n Tant que la France n'aura pas été conmltée par oui ou non.au
lieu de l'être d'une autre façon, tant que le peuple, convoqué à cet effet
dans ses comices, n'aura pas acclamé à grands cris l'empire, nous noua
refuserons à accorder jamais le nom de gouvernement, etc. »
TJFtIBTJTXATJX
La Cour d'appel n'a pas encore statȎ sur les dossiers com-
muneux qui lui ont été remis.
Le pays, lui non plus, n'a pas encore statué.
Il est vrai qu'on n'en a pas appelé à lui. Se décidera-t-on à
le faire? Comme ce serait sage, nous en doutons.
Eu tous cas, tant que la France n'aura pas été consultée par
oui ou non, au lieu de l'être d'une autre façon... etc.
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
M.- Cassegrain, notre savant chimiste, vient de présenter à
l'Académie des sciences un échantillon de pain économique dit
néo-pain, dans la composition duquel il fait entrer l'albâtre en
poudre , la sciure de bois, un peu de filasse et les déchets du
pot-au-feu.
Naturellement ce pain n'est pas destiné à figurer sur les ta-
bles somptueuses. M. Cassegrain destine spécialement son
« néo-pain », comme il l'appelle, au peuple.
Il est difficile de parler appel au peuple, sans se dire que
tant que la France n'aura pas été consultée, et«.
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Eh tien, tandis qi
Bême en ces temps!
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tin î car, on peut •
je..., etc.
A la clôture, les V
uien avait fléchi.
On aurait tort de i
été consultée par ou
façon... etc.
Un tait de pas
teau.
— C'est lui, c'es
-Chère Edwi|
dans ses bras.
Mais à ce morne
C'était celle du •
3 n est
me un homme qu
que vous-même aj
n aura pas été cor
ABANDONS
h», tou'i «) de
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Si ïms voule
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