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L'ECLIPSE

J'ai, reçu votre honorée du...

PETIT OOU f^rtlEÎJB.

A Monsieur Groscadet, à Limoges.

Vous nie demandez, Monsieur, si je crois à un plébiscite et,
dans ce cas, comment je pense que la question.sera posée,

Quant au plébiscite, je n'ai pas d'idée; mais s'il y en a--un,
soyez assuré que ça se passera comme devant le comptoir des
marchands de vins.

M. Thiers, à la France. — Qu'est-ce que vous voulez pren-
dre?

X,8l Fraace, avec indifférence-— Ce que.vous voudrez.

M. Thiers, au marchand de vins. •— Donnez-nous deux répu-
bliques gommées d'Aumale alors.

La France, après que c'est versé. —■ Je n'ai -pas réfléchi, je
l'aurais-mieux aimée pure.

La France boit ; mais elle n'est pas contente et n'aspire qu'à
la prochaine tournée.

"Voilà, monsieur Groscadet, mon opinion sur le plébiscite,

A propos... Dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vœux républicains à émettre, qu'il ne se gêne pas : M, Thiers
vient de faire monter un casse-vœux à vapeur,,, qui en débite
cinq cents par jour.

Recevez, monsieur, etc ,. etc..

A Monsieur TroMbinellisar.0, Corse de naissance ei de vocation,
à Bordeaux,

Vous m'adressez, monsieur/ une lettre pleine de. colère et de
fautes d'orthographe dans laquelle vous - me traînez dans la
boue pour avoie écrit il y a quinze jours, à cette place, une
Etuie sur la Corse, et vous prétendez que j'ai injurié tous vos
compatriotes.

Trombinellisarol... je te déclare vendetta jusqu'à la 65e géaéra-
tion. Partout où l'un des miens rencontrera uu des tiens, il y
aura des billets de faveur pour le Vaudeville de répandus I... Il
faut que ta race ou la mienne disparaisse!... entends-tu,. Tram-
binellisaroL.. La terre n'est plus assez grande pour nous deux.
Tiens, écoute !,.. la. soif de la vengeance m'arrache un seeret'
que je ne' voulais confier qu'à la tombe I... Trombinellisaro !,,.
Louis Veuillot est mon neveu par alliance... Empoisonne-le
aveu un numéro de l'Avenir libéral et que la vendetta soit con-
sommée... J'ai hâte d'en finir!...

. Trombinellisaro!... je'voudrais avoir le talent simple et
varié de Boquillon, je te mettrais mon portrait, là, dans le coin ;
tu verrais les yeux que'je fais.,, c'est effrayant.

A propos... dites donc à votre conseil général, s'il, a encore
des vœux républicains à émettre,*, qu'il ne se gène pas ; M,
Thiers vient de faire monter un casse-vœux à vapeur qui en
débite cinq cents par jour.

Trombinellisaro 1... j'aurai ton sang!... et vous présent a
monsieur, etc., etc.

A Mvnsitur Verdeuil, à Lons-le-Saulnier.

Vous me faites l'honneur, monsieur, de me demander ce que
je pense de la décision du conseil municipal de Paris, qui n'a
repoussé que par 41 voix, contre 37, l'instruction exclusivement
laïque.

Mofi Dieu U. -c'est très-sensible : je pense qu'avec leurs 41
voix de -majo-nté -sur 80 votants, ce que les pères ignorantins
ont de plus chaud à faire, c'est de préparer leurs paquets.

Viennent quelques vacances et une élection nouvelle au con-
seil, et l'affaire est dans le sac.

A"4a façon, dont vous faites vos P, je vois bien que cette
perspective vous contrarie; je ne chercherai pas à vous con-
soler : vous êtes de ces gens qu'on est heureux de voir
souffrir.

A propos... Dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vceux républicains à émettre, qu'il ne ne gêne pas:
M. Thtàrs vient de faire monter un oasse-vœux à vapeur qui
en débite cinq cents par jour.

Embrassez votre tambour de ville pour moi, et rece-

vez, etc.,

.

A Monsieur Bignolet, à Etampes.

Vous m'envoyez, monsieur, deux coupures du Gaulois : l'une
contenant une plainte contre le gouvernement qui a refusé à
%. Sarcey la permission de faire une conférence, l'autre faisant
l'apologie 4e la censure des dessins et engageant l'autorité à
redoubler de sévérité envers les dessinateurs.

Ces deux articles vous, choquent, me dites-vous-. et il vous
semble honteux qu'un journal se plaigne que Ton restreigne la
liberté de réunion, parce que l'un de ses rédacteurs en a besoin •
et demande le lendemain que l'on supprime celle du crayon,
parce qu'il ne s'en sert pas.

Si tous en êtes encore à vous choquer des procédés moraux
du Gaulois, je vous prie, Monsieur, de ne plus m'éefire ; vous
comprenez qu'à ce compte-là, il n'y a pas de raison pour que
vous me disiez un jour; C'est indigne!... J'avais chez moi un
domestique qui avait fait cinq ans à Poissy et pensez-vous que
je viens de m'apercevoir qu'il me vole mon vin!...

Cher et innocent Monsieur Bignolet, vous êtes, ce'a se voit,
de ces ^bonnes pâtes d'homme, qui liriez pendant vingt-cinq ans
le même journal sans vous apercevoir de ses changements de
livrée. Le titre est le même ; cela vous suffit.

Je veux bien, pour cettéfois, puisque je suis en train, vous
aider à déboulonner une'de vos infirmités et faire un peu votre
instruction.

Le Gaulois, tout le monde sait cela, cher M, Bignolet, a
.commencé par être une feuille très-intéressante, très-loyale.
Pendant longtemps une seule chose le distinguait du Figaro,
c'est qu'il était honnête. Aujourd'hui il ne diffère plus de son
confrère que sur un point, c'est qu'il est mal fait.

Cessez donc de vous étonner de ce qui n'étonne plus per-
sonne, cher monsieur Bignolet, cela vous donne un air de dé-
barqué delà lune qui n'est réellement pas avantageux en société.

A propos... dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vœux républicains à émettre, qu'il* ne se gêne pas: M. Thiers
vient de faire monter un casse-vœux à vapeur qui en débite
cinq cents par jour.

Recevez, monsieur, etc,

A'Monsieur Dodinard, à Ronfleur.

Vous voulez bien me signaler, monsieur, la récento décou-
verte d'un M. Joselly, qui vient d'imaginer un appareil photo-
graphique qui permettra à l'aide d'une cloche à plongeur d'ob-
tenir des vues sous-marines.

Cette invention-vous paraît très-importante et vous me de-
mandez ce que j'en pense.

Je pense que si elle réussit, jamais nous n'aurons eu de pho-
tographies aussi ressemblantes de tout l'entourage impérial.

A propos... dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vœux républicains à émettre, qu'il ne se gêneras : M."
Thiers vient de faire monter un casse-vœu à vapeur qui en dé-
bite cinq cents par jour.
Agréez, monsieur, etc...

À Monsieur Gouvion, à B'eaugeney.

Non, monsieur, non... vous avea évidemment été mal rensei-
gné : monsieur Halanzier le directeur de l'Opéra, ne peut avoir
hésité à engager le ténor JVlichot, sons le prétexte que ce der-
nier-aurait été un instant compromis dans les-affaires de la
Commune.

Le simple bon sens aurait dû nous dire que du moment où
M. Hfelanzieï a rengagé, sans scrupules. M, Faure dont l'ab-
sence de Paris, pendant le siège, avait été remarquée, iP n'au-
rait aucune raison de s'inquiéter des antécédents politiques
de M. Michot.

A propos.., dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vœux républicains à émettre, qu'il ne se gêne pas : M.
Thiers vient de faire monter un casse-vœux à vapeur qui en.dé-
bite ciuq cents par jour.

J'ai l'honneur, etc. '

A Monsieur Caboustan, à Privas.

' Vous m'envoyez triomphalement un article du Journal dé
Paru, où ilést dit que le duc de Gliartrss pread en ce moment
une part lri\lanie aux opérations dis la guerre en Algérie.

£t voua ajout-z : Hein! monsieur... quelle noble famille !...

Je vous prie, à l'avenir, de me laisser tranquille ; ma femme
de ménage avait un neveu qui l'année dsrnière, comme simple
jnobîot, prit aussi une part brillante aux opérations du Bour-
get; il y a été tué, et le Journal de Paris ne lui a pas fait de
réclame.

A pfopos... dites donc à votre conseil général, s'il a encore
des vœux républicains à émettre, qu'ilnesegêne pas ;-M. Thiers
vient de faire monter un casse-vœux à vapeur qui «n débite

cmq.ùents par jour.
Agréez-,,.etc.

A Monsieur Dubufle,:à« Mans.

Vous voua réjouissez, monsieur, de la nouvelle mesure que
M. de Larcy vient de prescrire pour le- chauffage, de tous -les
■wagons indistinctement.

Vous avez bien raison.

Cependant, je dois vous dire que la Compagnie P. L. M. sera\'
exceptée de cette obligation.

Elle a pu montrer au ministre que, sur.sa ligne, les voyageurs
de toutes les classes étaient nouvellement chauffés, mais en-
core carbonisés au même degré par ses explosions de locomo-
tives-

A propos.,, dites donc à votre conseil général, s'ila encore des
vœux républicains à émettre, qu'il ne sa gêne pas : M, Thiers
vient de faire monter un casse-vœux à vapeur qui en débite cinq
Cents par jour.

Je vous présente, monsieur, etc.,,

LEON BIENVENU.

SOMETS-SÏLHOUETTES

IV

OAMBHTTA

— « Plutôt qu'en République, oui, la France au suaire!»
Hurliez-vous quand, aux jours des Prussiens guet-apens,
Ce Coclès vous fouaillait, — pour essayer de faire
En hommes marcher les rampants.

Monarchiens I à présent qu'il vous semble par terre :
.« Sus au borgne tribun, Danton des sacripants ,
Dictateur de Bohême !... » Et, sur son œil de verre,
Bavez, crapauds; mordez, serpents !

Calomniez, félons ! Auscultez-lui la poche,
Plats courtisans, boursiers portant une sacoche
Où le vrai Français a le cœur ;

Blaguez son vol... d'Icare ; insultez sa furie
D'amour national I — Mais, sans lui, la patrie
Aurait tout perdu.,. plus l'honneur!

.JTWdSfl CauvAîn.

guide; pratique

4 l'usage/de cei*x pi veHlenMire ie la mwaie

Une des choses les plus difficiles rm'n omt a, - ,
sien de tenter en, ce moment^i-lp L a X'vrïï- Pari"
l'emp re - c'est bien l'échange ï'œ£ de'tanmt ?tt de
valeur numérique en monnaie" d'argent ou deZlou™^ Sa
parle pas de l'or, et pour cause. - llon- Je ne

bu^s°lriCSa\TaiednT^reror°tre?t P^ **
blés, leur marchandise, faute %<^B^M^i^

Le public, justement ému, cherche les movens d'rs„i,„
des avanies de ce genre moyens d échapper à

Comment faire de la monnaie ?

C'est la question qui se rencontre sur toutes les boucha

Quelques-uns croient résoudre le problème m S?S|.
leurs acquisitions dans la même boutique de façon S;P lmt
le boutiquier assez pour obtenir de lui hx édaSieÛre achT
en monnaie. Iears achats

Ainsi, ayant besoin de deux sous de ficelle, ils entrent ni
un cordier ou Us achètent successivement deux paillaSt eZ
brosse a frotter, une corde à nœuds et atet™°vM
dont ils n'ont pas un besoin pressant. ûus obJets

Puis, craignant de ne pas avoir encore eonmiia =„œ
le marchand, ils ajoutent' à leurs pr&taCiâÏÏX?*
quets d'etoupes, un boisseau, une corde à nuits „„k s pa"
un soufflet, une'poulie, une pelle à boulanSr ' lZt^3^'
demandent la note, en présentant un b.letTe cinoSe^0' llS

— C£st encore dix centimes, dit le marchand * ^ &meS-
Un ettet, le total s eleve a cinquante francs AW m»«

A force de craindre de ne pas acheter assez is ontT*'
acheter'trop ; si bien que le seul espoir qui leur1, P-r
avoir manqué l'occasion d'avoir de la monnaie est de 'peS
être encore obligés d'en dooner. ' t'uaam> est de ne pas

^ Après ces habiles, le problème reste donc tout entier à résou-

■y Habitué par la nature de mes travaux.à de profondes méni
tations sur les questions à l'ordre du iour i'ai ™f ,
celle-ci comme tant d'autres, et t rer desréflexions o-"
suggérait l'expérience quelques règles gïnéraïeïquf peuvent
être utiles a mes concitoyens dans ces- circonstances difficE
Il importe d'abord nue toute personne qui veut faire de la
monnaie, se pénètre bien de l'axiome suivant, dont elle recon-
naîtra l'exactitude par la pratique. lecon-

Axiome

Celui qui vous refuse de la monnaie en a toujours.

Partant de ce principe qui doit vous Ôter tout scrupule sur la
manière d opérer, il ne vous reste qu'à choisir celle qui se trouve
le mieux en rapport avec votre tempérament et vos inclina-
tions personnelles.
Les procédés ordinaires peuvent se diviser en deux grandes
«m™ PnnClpa : leS Proeédé3 héroïques et les procédés ea-
P, océdéa canailles

Les procédés canailles sont naturellement les plus nom-
breux. l

Ils consistent à .prendre par leur faible, en tirant parti des
circonstances, les gens qu'on désire soulager d'une partie de
la monnaie qu'ils cachent dans leurs coffres.

L'opérateur met en jeu différents mobiles pour faire abouler
le sujet qu il a choisi. 11 peut l'empoigner à son gré par la pi-
tié, par la terreur, par l'appât du gain, l'intérêt.

Exemples :

PAR LA PITIÉ

On se précipite, avec un désordre préparé, dans une boutique
dont le comptoir est occupé par une femme d'apparence senti-
mentale.

— Madame I madame 1 s'écrie-t-on d'une voix émue, mon père
■se meurt, vous aurez pitié de lui I

. La dame s'est levée avec un saisissement.
'•:,;,: — Monsieur votre père... Qu'est-ce à dire?., je voudrais' pou-
VVtiir...

— Vous le pouvez... Le médecin lui ordonne des quatre
fleuï's ; mais l'herboriste se refuse de m'en fournir sous prétexte
qu'il n'a pas de monnaie.

"Ici on exhibe son billet de vingt francs.

— Si par hasard vous vous trouvez en avoir... Mon malheu-
reux père vous devrait la vie.

— Comment donc, Monsieur, fait la dame en laissant rouler
une larme dans son tiroir.

Sur quoi l'on serre avec expansion ses mains pleines de mon-
naie...

Et l'on peut aller prendre un bock à la brasserie voisine sans
avoir de difficultés avec le garçon.

PAR L'APPAT DU SAIN

Au moment où vous vous approchez du comptoir, vous dites
à la marchande :

— Vous pouvez vous vanter d'avoir de la chance. C'est vous
qui allez bénéficier de ma pièce de 20 francs.

En disant cela, vous remuez les doigts dans votre gousset,
comme si vous cherchiez à saisir la pièce annoncée.

La marchande, sans méfiance, étale sa monnaie devant vous
avec un sourire.

— Vous la laissez faire et quand le compte y est.

— Tiens, vous écriez-vous, j'oubliais que je viens "de payer
mon bottier avec. Je vais donc être obligé de vous donner un
billet.

Et, profitant.de la surprise de votre victime, vous ramassez
prestement la monnaie, et sortez, laissant le chiffon de papier
à la place, sur le comptoir.

PAR LA TERREUR■

Entrer dans un magasin qui paye de mine. Tirer le patron à
part, avec un air de mystère, et lui demander :

— Vous ayez de l'or à vendre ?
Signe de fête affirmatif du patron. -

— En avez-vous pour mille francs 1
Nouveau signe affirmatif.

Le patron va fouiller à si cachette et en revient avec un rou-
leau.

— Voilà la chose. Mais vous savez, c'est très-cher.

— Je le sais ; mais ça m'est égal. x

> Ici vous prenez le rouleau et vous continuez.

— Ça m'est ég'al, parce que je veux seulement vous l'échanger
contré ce billet de mille.

— Ab ! gredin, s'écrie le patron, vous ne sortirez pas.

— Ghntl pasuninotl répliquez-vous avec calme..Pas un mat',

blics

ri

, Boule

P.fbfà

' ute,
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