L'ECLIPSE
ALBUM
LUNE a ,.c l'ECLÏPSB
CENT DESSINS DE GI1.L
Composer avec les plus célèbres dessins d'André Gill, pris
dans la collection de l'Édipre et de la Lune, nn album aussi
nouveau iiu'élégant et portatif, tel est le problème que nous
avions à résoudre. ,
Nous croyons l'avoir résolu de la manière suivante rfcent des
plus remarquables charges du populaire artiste ont été réduites
au moyen d'un procédé graphique tout nouveau, qui leur conser-
ve l'originalité et la fleur du premier coup de crayon.
■ Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et dune
fidélité parfaite, de plus on les a finement coloriés.
Le format choisi est des plus commodes : C'est 1 in-quarto de
bibliothèque, très-facile à mettre sur une table.
En somme, l'Album des cent desdns de Gill, est une œuvre a
part, que les collectionneurs de notre journal devront se pro-
curer, pour être complets , et qu'achèteront certainement ceux
de nos lecteurs qui n'ont pas chez eux la collection des amu-
santes compositions d'André Gill.
Le prix de l'ALBUM pris au bureau est de 12 francs. (Ajouter
1 fr. pour le recevoir franco dans les départements).
Toute personne qui s'abonnera à l'Eclipsé ou renouvellera son
abonnement pour un an, pourra retirer dans les bureaux de l'Eclipsé
l'Album de la Lune et de l'Eclipsé pour 9 francs (Ajouter 1 fr. pour
le recevoir franco dans les départements).
Là LS! CONTRE L'IVRESSE
Toutes réserves faites pour le profond respect que nous ins-
pirent les travaux de l'Assemblée nationale de Versailles, noue
trouvons sa dernière loi contre l'ivresse très mal assise et très
incomplète.
C'est pourquoi nous avons pris la liberté d'en faire "une nou-
velle, persuadés d'ailleurs que si elle était adoptée, elle serait
tout aussi inutile que l'autre. Attendu qu'il ne nous paraît pas
plus juste d'empêcher les gens de trop boire qu'il ne le serait
de les empêcher de trop manger, de trop fumer ou de trop
jouer du ilageollet.
Voici notre loi :
L'Assemblée nationale, nommée uniquement pour faire la
paix, mais n'ayant pas l'air de s'en apercevoir,
Considérant :
Qu'un citoyen qui a bu deux coups de trop eaî un danger
pour la société, même quand il rentre chez lui sans, rien dire à
personne;
Que ce même citoyen est un exemple pernicieux qui doit
nécessairement engager les autres citoyens à l'imiter, puisqu'il
leur offre la tentation presque irrésistible de se fendre la tête
en tombant sur les angles des trottoirs;
Que le peuple, surtout, qui s'enivre plus fréquemment, n'a
souvent pour excuse d'avoir trop bu que celle de n'avoir pas
assez mangé ;
Qu'il importe, par dessus tout, de punir les gens ivres qui
battent les murs dans les faubourgs en épargnant ceux qui, —
non moins ivres, — ont le moyen de se faire reconduire euez
eux en fiacre,
Décrète i
Article premier.
Tout individu surpris en état d'ivresse sera puni d'une
amende de un franc à cinq trancs.
S'il est pauvre, ça le gênera beaucoup pour nourrir seg en-
fants; s'il est riche, il en rira comme une folle. La justiee
avant tout.
Art. ÏI
Sera réputé en état d'ivresse tout passant paraissant tel au
gardien de la paix qui passera à côté de lui ; ce dernier fût-il,
à ce monient-là, d'une humeur massacrante, parfie qu'il vient
de se disputer avec sa femme.
Art. III
Hn individu arrêté comme étant ivre ûe, sera pas admis à
prouver qu'il ne l'est pas, l'agent qui lui dressera procès-
verbal étant assermenté.
Art. IV
A toute réquisition des agents de l'autorité , les citoyens
doivent leur souffler dans le nez afin que l'on puisse s'assurer
qu'ils ne sentent pas l'alcool.
Art, Y.
Dans les eas douteux, l'agent de police a le droit de forcer
le citoyen arrêté de boire deux verrez d'eau tiède et de lui en-
trer la poignée de son sabre-baïonnette dans le fond de la
Art. VI.
Il pent aussi le forcer à rester pendant cinq minutes debout,
une jambe en l'air, le coude appuyé sur le genou de la jambe
suspendue et le pouce de la main appliquée sur le bout du
nez.
Si le citoyen soupçonné perd l'équiîibre, il est reconnu cou-
pable, même alors qu'un passant l'aurait poussé sans le vou-
loir.
Art. VII.
Les gardiens de la paix sont autorisés à s'assurer qu'un pas-
sant a, ou n'a pas, sa raison en lui demandant brusquement :
47 fois73?.....
Si le passant ne répond pas immédiatement sans se tromper,
il est reconnu en état d'ivresse.
Art. VIII.
L'état d'ivresse peut également être prouvé des différentes
manières suivantes :
Quand un homme a son gilet boutonné de travers.
Quand il achète le Figaro.
Quand il s'est fait écraser la tête sous une roue d'omnibus.
Quand il salue Victor Koning.
Et enfin quand sa figure déplaît à un agent de police.
Art. IX
Les cabaretiers, maîtres de cafés, etc., etc. chez qui un
citoyen se sera enivré seront punis de la même peiné que le
délinquant.
Art. X
Seront aussi frappés proportionnellement :
Le garçon qui aura servi les consommations, et n'aura pas
prévenu son patron.
La dame de comptoir qui n'aura pas prévenu le garçon.
Les consommateurs présents dans l'établissement qui n'au-
ront pas prévenu la dame du comptoir.
Le facteur qui, entrant remettre une lettre à ce moment-là,
n'aura pas prévenu les consommateurs.
El les passants qui voyant entrer le facteur dans le cabaret
ou le café, ne l'auront pas prévenu qu'il devait avertir les con-
sommateurs que leur devoir était de dire à la dame de comp-
toir de signaler au garçon l'obligation dans laquelle il était
de faire observer à son patron qu'un monsieur était en train de
se culotter à Vas.
Art. XI
Aucun citoyen ne pourra entrer dans un établissement où se
débitent des boissons alcooliques, sans justifier au patron de
sa carte de consommation quotidienne qui lui sera délivrée par
l'autorité pour indiquer sa contenance.
Cette carte devra être rédigée selon le modèle suivant :
PiiEFEGTlM DE POLICE
Bureau des Liquides
Le Préfet de police certifie que le citoyen Oscar
Baloche, suivant la preuve qu'il en a faite devant
qui de droit, peut contenir en moyenne :
4 verres
COGNAC ET LIQUEURS. .
1 décilitre
3 litres
Les débitants doivent marquer sur cette carte le
nombre des consommations qu'ils fournissent au Ci-
toyen Baloche et lui refuser tout liquide, une fois la
carte remplie, sous les peines édictées par la loi.
Le Préfet de Police.
Art, XII.
Sous peine d'un à dix francs d'amende et de un à six jours
de prison, il est expressément défendu aux cabaretiers et limo-
nadiers de donner- k boire aux individus n'ayant pas atteint l'âge
de dix sept ans révolus*
Art. XIII
Quand un consommateur leur demandera, une boisson quel-
eonque, ils devront lui dira d'abard :
— Etes vous en âge t
Si le consommateur leur répond affirmât! Yeraent, ils lui di-
ront, en remettant la bouteille à sa place :
— Ëhl bien alors... ça vous ferait m.aï, vans reviendrez
quand vous aurez moins chaud.
Art. XIV
Un prix de 2,500 francs est fondé et sera remis au citoyen qui
aura trouvé le meilleur moyen de combattre le progrès de
l'ivresse.
Art. XV
Mais l'Assemblée de Versailles, ne tenant paa à le gagner,
persiste à ne pas Yoter la loi sur l'instruciion gratuite et obli-
gatoire.
Léon Bienvenu.
LA ROTULE DU ROI
£e roi des pendules s'est écorchô le genou en montait en
Voiture. La jambe auguste de S. H. l'Empereur d'Alkinagne
ejt toute pleine de bleus et de noirs. Bref, le « Vie,uX Obérai, »
(style Bismarek) s'est couronné.
Achille était vulnérable au talon. C'est à la rotule ejttô: l'idole;
des. Prussiens est vulnérable.
Néanmoins, disent les journaux, le souverain Q-Msm&nê, bien
qu'il souffre beaucoup, n'a pas discon Unui de s'occuper de l'expédi-
tion des affaires.
Quel homme dé^au* que ce Guillaume ! Comme ses peuples
doivent l'aimer. Eat-il assez grandp assez généreux, assez mi-
séricordieux ; est-il assez admirab'i6 en un mot !
Il s'est froissé le gencuj, et cependant il veut bien, il daigne
encore s'occuper de chose» aujssj' futiles, aussi inutiles, aussi
absurdes que l'expédition des, affaires de l'État qui loi donne
la pâtée à lui et à sa bande.
Loin de se consacrer, âme et oorpa, à la guérison radicale de
son petit bobo ; loin de faire d'une application de compresses
imbibées d'arnica une question vitale, ee noble héros, oubliant
même que le boelc-bier et le vin de Champagne sont des con-
solateurs et des remèdes souverains, pousse l'amour de son
pays jusqu'à se préoccuper encore des exactions' à commettre,
et des sentences à faire exécuter-.
Je me suis foulé le genou, 0 mon. pe»pi>l ™- fait-il imprimer
dans les feuilles qui loi sont déyo^ï;1;.^ -™ mais, pour toi, je
veux aussi me fouler la rate {
Et, ce disant, il signe des ordres d'em^ vuement.
Sublime monarque I Potentat sans égall II a
lorie, et cependant, il continue comme si de ri""^ei*-
faire condamner les gens qui ne pensent pas coœm Bétli'' *
mstres ; il continue, avec magnanimité, à envover l" "^ ai-
en Italie et en Espagne pour y semer la haine de 1 !>'
prendre des renseignements sur les horlo»es à 70i cttÉes
-Oh! que je souffre I dit-il. C'est égal ; au tr2n »'1
donne un tour de vis de plus au lourd carcan que M, "
droit d'écrire et de penser en Allemagne. ^'e
- Aïe ! — ma rotule est bien méchante, ee soir T
j'irai jusqu'au bout. Et il flanque les démocrates „„li p'!|
cachot. '""■'«listes »,
0 généreux prince ! Travailleur acharné I aussi t
que bon buveur I Génie tutélaire ! — Bon vieux cae'T'"*
bour, toujours au sillon, malgré l'éparvinl ('e'>"
Qui ne sent les larmes perler à ses paupières en s
que ce modèle des majestés n'oublie pas de faire le m lh° '
peuple qui grouille à ses pieds, quoiqu'il ait une écc-rA Wk
genou ! ^cùure au
Noble cœur!
Il a la bonté de manger les milliards extorcraé, à î. m
en dépit de sa foulure. C'est beau! c'est inattendu "'
Jamais la bande d'oiseaux de proie à couronnes d'or a ■
le globe pour un charnier toujours bien garni n'a ea'«.TtP?'1
Oh ! non, jamais ! n'est-ce pas, jamais ! t™eide«,
Guillaume a bien mérité de la patrie. Cet Empereur ri
a maintenant deux genoux également adorables ■ celui m ■
plendit sur sa tête, et celui qui ne l'empêche pas de s' i
0 genoux étincelants, ô étoiles d'ivoire !
Ls cousin JACQuïs.
IL PARLERAI... IL NE PARLERA PAS!.,
L'agence des paris mutuels du boulevard des Italiens
prie d'informer nos lecteurs que le public est admis, dès auinJ
a'hui, dans ses bureaux à parier jour ou contre.
On parie depuis deux francs jusqu'à cent louis.
L'administration remet un petit carton qui porte ces mots:
BON'BOUR...... FRANCS
s'il parle.
Ou bien :
PON POUR ...... FRANCS
s'il ne parle pas.
Nous nous faisons un plaisir d'annoncer cette bonne nouvelle.
Yoilà assez longtemps que l'on parie sur les chevaux; c'est
monotone.
Nous engageons vivement nos abonnés à risquer leurs petites
économies dans cette opération.
TBRLUHN.
P. S. — Ah! dans notre enthousiasme, nous avons oublie de
vous dire de quoi il s'agissait.
Il s'agit du duc d'Aumale-de-Nivelle, qui, selon les uns, pré-
pare un grand discours sur l'armée, et, selon les autres, ne
prépare rien du tout.
T
PLEUREZ,, GABÇONS-D'HOHNEUR!
— Pleurez, garçons-d'honneur! Garçons d'honneur, pleurez!
Si vous avez le temps, et si cela vous fait plaisir, vous pou-
vez aussi vous écrier avec Bossuet :
« O jour désastreux I Ô jour efrroyablel où retentit tout-à-
coup, comme un coup de tonnerre, cette étonnante nouvelle :
— Le Poêle se meurt! le Poêle est mort ! »
Hélas ! le Poêle n'est, et ne sera plus !
— Pleurez, gareons-d'honneor! garçons-d'honneur, pleurezI
Garçons d'honneur, tordez vos gants de mouton blanc, avec
rage, avec désespoir, et défaites tristement le joli nœud de
votre cravate immaculée I
Le flot tenace et toujours montant de l'ultramontanisine
vient de submerger un dernier reste de nos vieilles coutumes
gauloises.
Le Rituel romain remplace le Rituel parisien.
Et monseigneur Guibert, archevêque de Paria, envoie au
rancart le voile nuptial de la cérémonie du mariage.
Allez vous-en, gens de la noce, allez vous-en chacun chez
Vous, en répétant cette parole amère ;
— Le poêle est congédié pour jamais.
Pour nous, ça nous est bien égal, mais, pour vous,
d'honneur, nous éprouvons une vive douleur.
Eh quoi I (allons-y d'un beau mouvement oratoire!) Bh quj1-
vous n'aurez plus le plaisir de tenir au-dessus de la tête
époux agenouillés, — et eu vous clignant de l'œil, — Ie m
ceau d'étoffe blanche à franges d'argent dont l'inclinaison for-
tuite d'un côté ou de l'autre faisait dire aux commères :
— C'est lui — ou û'est elle — qui tirera la couverture I
Et quoi t les bras modestement tendus en avant, IaJïu811B.
morue de l'habit noir entre les jambes, vous n'apparaîtrez p
aux regards des foules, un jour de noce, au pied de 1 aute
Horrible avenir I
*
Pleurez donc, garçons d'honneur, le poêle a fait son temps.
Vous n'êtes plus bon qu'à très-peu de chose, maintenan.. ^
Mais, désormais, songeant à la -disparition du poêle secu ai
vous aurez le droit de chanter sur un air connu :
— Rien n'est saeré pour nos pasteurs I
Ernest d'Herviu-t.
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d'mogne, à moi?
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trouTe trop jeune.
DnconîŒT fila. — J'ai seue :
il ujarhïier. - Seite au
DBCORKET ils. -1» vm al
lb ciMMiim. - Tmt W
quequatorceî
docornet fils, -D'abord,
lbcabaretier.-kcomï
Votre compagnon a-t-il antl
ducoshet fils. -C'est m
LE CABARETIEB.. — Lui, V(
ddgormet. - Hé, cabareti
le cabaretieii. - D'abor
ruez Ducoruet, et vous veue
mcomet. - liais malii
LECABAIIETIBR.-Ne ci
D'abord si c'est votre ils, i
l'a donc changé en nourrice
ducomjt. - Qu'est-ce q
LE CABABETIER. - Moi, p
aïoir au moins un air de fai
pas. Or, comme je ne peiu j
mcorbi.- c'est incroj;
«fraîchir maintenant. Beau
• papiers.
■»cuiMi,BU_i,(1H(
««jeane homme et son pasSl
««t.- Sapristi,»,
ta'.UMousicurDucorr
"«« jeune nomme.
- fatalité !..;(,
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ALBUM
LUNE a ,.c l'ECLÏPSB
CENT DESSINS DE GI1.L
Composer avec les plus célèbres dessins d'André Gill, pris
dans la collection de l'Édipre et de la Lune, nn album aussi
nouveau iiu'élégant et portatif, tel est le problème que nous
avions à résoudre. ,
Nous croyons l'avoir résolu de la manière suivante rfcent des
plus remarquables charges du populaire artiste ont été réduites
au moyen d'un procédé graphique tout nouveau, qui leur conser-
ve l'originalité et la fleur du premier coup de crayon.
■ Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et dune
fidélité parfaite, de plus on les a finement coloriés.
Le format choisi est des plus commodes : C'est 1 in-quarto de
bibliothèque, très-facile à mettre sur une table.
En somme, l'Album des cent desdns de Gill, est une œuvre a
part, que les collectionneurs de notre journal devront se pro-
curer, pour être complets , et qu'achèteront certainement ceux
de nos lecteurs qui n'ont pas chez eux la collection des amu-
santes compositions d'André Gill.
Le prix de l'ALBUM pris au bureau est de 12 francs. (Ajouter
1 fr. pour le recevoir franco dans les départements).
Toute personne qui s'abonnera à l'Eclipsé ou renouvellera son
abonnement pour un an, pourra retirer dans les bureaux de l'Eclipsé
l'Album de la Lune et de l'Eclipsé pour 9 francs (Ajouter 1 fr. pour
le recevoir franco dans les départements).
Là LS! CONTRE L'IVRESSE
Toutes réserves faites pour le profond respect que nous ins-
pirent les travaux de l'Assemblée nationale de Versailles, noue
trouvons sa dernière loi contre l'ivresse très mal assise et très
incomplète.
C'est pourquoi nous avons pris la liberté d'en faire "une nou-
velle, persuadés d'ailleurs que si elle était adoptée, elle serait
tout aussi inutile que l'autre. Attendu qu'il ne nous paraît pas
plus juste d'empêcher les gens de trop boire qu'il ne le serait
de les empêcher de trop manger, de trop fumer ou de trop
jouer du ilageollet.
Voici notre loi :
L'Assemblée nationale, nommée uniquement pour faire la
paix, mais n'ayant pas l'air de s'en apercevoir,
Considérant :
Qu'un citoyen qui a bu deux coups de trop eaî un danger
pour la société, même quand il rentre chez lui sans, rien dire à
personne;
Que ce même citoyen est un exemple pernicieux qui doit
nécessairement engager les autres citoyens à l'imiter, puisqu'il
leur offre la tentation presque irrésistible de se fendre la tête
en tombant sur les angles des trottoirs;
Que le peuple, surtout, qui s'enivre plus fréquemment, n'a
souvent pour excuse d'avoir trop bu que celle de n'avoir pas
assez mangé ;
Qu'il importe, par dessus tout, de punir les gens ivres qui
battent les murs dans les faubourgs en épargnant ceux qui, —
non moins ivres, — ont le moyen de se faire reconduire euez
eux en fiacre,
Décrète i
Article premier.
Tout individu surpris en état d'ivresse sera puni d'une
amende de un franc à cinq trancs.
S'il est pauvre, ça le gênera beaucoup pour nourrir seg en-
fants; s'il est riche, il en rira comme une folle. La justiee
avant tout.
Art. ÏI
Sera réputé en état d'ivresse tout passant paraissant tel au
gardien de la paix qui passera à côté de lui ; ce dernier fût-il,
à ce monient-là, d'une humeur massacrante, parfie qu'il vient
de se disputer avec sa femme.
Art. III
Hn individu arrêté comme étant ivre ûe, sera pas admis à
prouver qu'il ne l'est pas, l'agent qui lui dressera procès-
verbal étant assermenté.
Art. IV
A toute réquisition des agents de l'autorité , les citoyens
doivent leur souffler dans le nez afin que l'on puisse s'assurer
qu'ils ne sentent pas l'alcool.
Art, Y.
Dans les eas douteux, l'agent de police a le droit de forcer
le citoyen arrêté de boire deux verrez d'eau tiède et de lui en-
trer la poignée de son sabre-baïonnette dans le fond de la
Art. VI.
Il pent aussi le forcer à rester pendant cinq minutes debout,
une jambe en l'air, le coude appuyé sur le genou de la jambe
suspendue et le pouce de la main appliquée sur le bout du
nez.
Si le citoyen soupçonné perd l'équiîibre, il est reconnu cou-
pable, même alors qu'un passant l'aurait poussé sans le vou-
loir.
Art. VII.
Les gardiens de la paix sont autorisés à s'assurer qu'un pas-
sant a, ou n'a pas, sa raison en lui demandant brusquement :
47 fois73?.....
Si le passant ne répond pas immédiatement sans se tromper,
il est reconnu en état d'ivresse.
Art. VIII.
L'état d'ivresse peut également être prouvé des différentes
manières suivantes :
Quand un homme a son gilet boutonné de travers.
Quand il achète le Figaro.
Quand il s'est fait écraser la tête sous une roue d'omnibus.
Quand il salue Victor Koning.
Et enfin quand sa figure déplaît à un agent de police.
Art. IX
Les cabaretiers, maîtres de cafés, etc., etc. chez qui un
citoyen se sera enivré seront punis de la même peiné que le
délinquant.
Art. X
Seront aussi frappés proportionnellement :
Le garçon qui aura servi les consommations, et n'aura pas
prévenu son patron.
La dame de comptoir qui n'aura pas prévenu le garçon.
Les consommateurs présents dans l'établissement qui n'au-
ront pas prévenu la dame du comptoir.
Le facteur qui, entrant remettre une lettre à ce moment-là,
n'aura pas prévenu les consommateurs.
El les passants qui voyant entrer le facteur dans le cabaret
ou le café, ne l'auront pas prévenu qu'il devait avertir les con-
sommateurs que leur devoir était de dire à la dame de comp-
toir de signaler au garçon l'obligation dans laquelle il était
de faire observer à son patron qu'un monsieur était en train de
se culotter à Vas.
Art. XI
Aucun citoyen ne pourra entrer dans un établissement où se
débitent des boissons alcooliques, sans justifier au patron de
sa carte de consommation quotidienne qui lui sera délivrée par
l'autorité pour indiquer sa contenance.
Cette carte devra être rédigée selon le modèle suivant :
PiiEFEGTlM DE POLICE
Bureau des Liquides
Le Préfet de police certifie que le citoyen Oscar
Baloche, suivant la preuve qu'il en a faite devant
qui de droit, peut contenir en moyenne :
4 verres
COGNAC ET LIQUEURS. .
1 décilitre
3 litres
Les débitants doivent marquer sur cette carte le
nombre des consommations qu'ils fournissent au Ci-
toyen Baloche et lui refuser tout liquide, une fois la
carte remplie, sous les peines édictées par la loi.
Le Préfet de Police.
Art, XII.
Sous peine d'un à dix francs d'amende et de un à six jours
de prison, il est expressément défendu aux cabaretiers et limo-
nadiers de donner- k boire aux individus n'ayant pas atteint l'âge
de dix sept ans révolus*
Art. XIII
Quand un consommateur leur demandera, une boisson quel-
eonque, ils devront lui dira d'abard :
— Etes vous en âge t
Si le consommateur leur répond affirmât! Yeraent, ils lui di-
ront, en remettant la bouteille à sa place :
— Ëhl bien alors... ça vous ferait m.aï, vans reviendrez
quand vous aurez moins chaud.
Art. XIV
Un prix de 2,500 francs est fondé et sera remis au citoyen qui
aura trouvé le meilleur moyen de combattre le progrès de
l'ivresse.
Art. XV
Mais l'Assemblée de Versailles, ne tenant paa à le gagner,
persiste à ne pas Yoter la loi sur l'instruciion gratuite et obli-
gatoire.
Léon Bienvenu.
LA ROTULE DU ROI
£e roi des pendules s'est écorchô le genou en montait en
Voiture. La jambe auguste de S. H. l'Empereur d'Alkinagne
ejt toute pleine de bleus et de noirs. Bref, le « Vie,uX Obérai, »
(style Bismarek) s'est couronné.
Achille était vulnérable au talon. C'est à la rotule ejttô: l'idole;
des. Prussiens est vulnérable.
Néanmoins, disent les journaux, le souverain Q-Msm&nê, bien
qu'il souffre beaucoup, n'a pas discon Unui de s'occuper de l'expédi-
tion des affaires.
Quel homme dé^au* que ce Guillaume ! Comme ses peuples
doivent l'aimer. Eat-il assez grandp assez généreux, assez mi-
séricordieux ; est-il assez admirab'i6 en un mot !
Il s'est froissé le gencuj, et cependant il veut bien, il daigne
encore s'occuper de chose» aujssj' futiles, aussi inutiles, aussi
absurdes que l'expédition des, affaires de l'État qui loi donne
la pâtée à lui et à sa bande.
Loin de se consacrer, âme et oorpa, à la guérison radicale de
son petit bobo ; loin de faire d'une application de compresses
imbibées d'arnica une question vitale, ee noble héros, oubliant
même que le boelc-bier et le vin de Champagne sont des con-
solateurs et des remèdes souverains, pousse l'amour de son
pays jusqu'à se préoccuper encore des exactions' à commettre,
et des sentences à faire exécuter-.
Je me suis foulé le genou, 0 mon. pe»pi>l ™- fait-il imprimer
dans les feuilles qui loi sont déyo^ï;1;.^ -™ mais, pour toi, je
veux aussi me fouler la rate {
Et, ce disant, il signe des ordres d'em^ vuement.
Sublime monarque I Potentat sans égall II a
lorie, et cependant, il continue comme si de ri""^ei*-
faire condamner les gens qui ne pensent pas coœm Bétli'' *
mstres ; il continue, avec magnanimité, à envover l" "^ ai-
en Italie et en Espagne pour y semer la haine de 1 !>'
prendre des renseignements sur les horlo»es à 70i cttÉes
-Oh! que je souffre I dit-il. C'est égal ; au tr2n »'1
donne un tour de vis de plus au lourd carcan que M, "
droit d'écrire et de penser en Allemagne. ^'e
- Aïe ! — ma rotule est bien méchante, ee soir T
j'irai jusqu'au bout. Et il flanque les démocrates „„li p'!|
cachot. '""■'«listes »,
0 généreux prince ! Travailleur acharné I aussi t
que bon buveur I Génie tutélaire ! — Bon vieux cae'T'"*
bour, toujours au sillon, malgré l'éparvinl ('e'>"
Qui ne sent les larmes perler à ses paupières en s
que ce modèle des majestés n'oublie pas de faire le m lh° '
peuple qui grouille à ses pieds, quoiqu'il ait une écc-rA Wk
genou ! ^cùure au
Noble cœur!
Il a la bonté de manger les milliards extorcraé, à î. m
en dépit de sa foulure. C'est beau! c'est inattendu "'
Jamais la bande d'oiseaux de proie à couronnes d'or a ■
le globe pour un charnier toujours bien garni n'a ea'«.TtP?'1
Oh ! non, jamais ! n'est-ce pas, jamais ! t™eide«,
Guillaume a bien mérité de la patrie. Cet Empereur ri
a maintenant deux genoux également adorables ■ celui m ■
plendit sur sa tête, et celui qui ne l'empêche pas de s' i
0 genoux étincelants, ô étoiles d'ivoire !
Ls cousin JACQuïs.
IL PARLERAI... IL NE PARLERA PAS!.,
L'agence des paris mutuels du boulevard des Italiens
prie d'informer nos lecteurs que le public est admis, dès auinJ
a'hui, dans ses bureaux à parier jour ou contre.
On parie depuis deux francs jusqu'à cent louis.
L'administration remet un petit carton qui porte ces mots:
BON'BOUR...... FRANCS
s'il parle.
Ou bien :
PON POUR ...... FRANCS
s'il ne parle pas.
Nous nous faisons un plaisir d'annoncer cette bonne nouvelle.
Yoilà assez longtemps que l'on parie sur les chevaux; c'est
monotone.
Nous engageons vivement nos abonnés à risquer leurs petites
économies dans cette opération.
TBRLUHN.
P. S. — Ah! dans notre enthousiasme, nous avons oublie de
vous dire de quoi il s'agissait.
Il s'agit du duc d'Aumale-de-Nivelle, qui, selon les uns, pré-
pare un grand discours sur l'armée, et, selon les autres, ne
prépare rien du tout.
T
PLEUREZ,, GABÇONS-D'HOHNEUR!
— Pleurez, garçons-d'honneur! Garçons d'honneur, pleurez!
Si vous avez le temps, et si cela vous fait plaisir, vous pou-
vez aussi vous écrier avec Bossuet :
« O jour désastreux I Ô jour efrroyablel où retentit tout-à-
coup, comme un coup de tonnerre, cette étonnante nouvelle :
— Le Poêle se meurt! le Poêle est mort ! »
Hélas ! le Poêle n'est, et ne sera plus !
— Pleurez, gareons-d'honneor! garçons-d'honneur, pleurezI
Garçons d'honneur, tordez vos gants de mouton blanc, avec
rage, avec désespoir, et défaites tristement le joli nœud de
votre cravate immaculée I
Le flot tenace et toujours montant de l'ultramontanisine
vient de submerger un dernier reste de nos vieilles coutumes
gauloises.
Le Rituel romain remplace le Rituel parisien.
Et monseigneur Guibert, archevêque de Paria, envoie au
rancart le voile nuptial de la cérémonie du mariage.
Allez vous-en, gens de la noce, allez vous-en chacun chez
Vous, en répétant cette parole amère ;
— Le poêle est congédié pour jamais.
Pour nous, ça nous est bien égal, mais, pour vous,
d'honneur, nous éprouvons une vive douleur.
Eh quoi I (allons-y d'un beau mouvement oratoire!) Bh quj1-
vous n'aurez plus le plaisir de tenir au-dessus de la tête
époux agenouillés, — et eu vous clignant de l'œil, — Ie m
ceau d'étoffe blanche à franges d'argent dont l'inclinaison for-
tuite d'un côté ou de l'autre faisait dire aux commères :
— C'est lui — ou û'est elle — qui tirera la couverture I
Et quoi t les bras modestement tendus en avant, IaJïu811B.
morue de l'habit noir entre les jambes, vous n'apparaîtrez p
aux regards des foules, un jour de noce, au pied de 1 aute
Horrible avenir I
*
Pleurez donc, garçons d'honneur, le poêle a fait son temps.
Vous n'êtes plus bon qu'à très-peu de chose, maintenan.. ^
Mais, désormais, songeant à la -disparition du poêle secu ai
vous aurez le droit de chanter sur un air connu :
— Rien n'est saeré pour nos pasteurs I
Ernest d'Herviu-t.
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Votre compagnon a-t-il antl
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ddgormet. - Hé, cabareti
le cabaretieii. - D'abor
ruez Ducoruet, et vous veue
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D'abord si c'est votre ils, i
l'a donc changé en nourrice
ducomjt. - Qu'est-ce q
LE CABABETIER. - Moi, p
aïoir au moins un air de fai
pas. Or, comme je ne peiu j
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«fraîchir maintenant. Beau
• papiers.
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