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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0132

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L'SSLIÎSh

LES DEUX CENTRES

(g?J>LWig ,w)

Un jour le cmîïîie. dboit disait au centrk gauche :

— Dans l'intérêt commun, permets que je t'embauche.

Crois-moi; ne faisons plus les fiers...

Ensemble, allons chez monsieur Thiers
Nous plaindre vertement et lui laver la tête.
Nous lui dirons :

« Monsieur !.. il faut absolument
» Que vous nous composiez un bon gouvernement
» Expurgé, nettoyé de tous vos trouble-fête !...
» Un gouvernement qui... un gouvernement dont...
» Tout ministre, employé, garde-champêtre, maire,
» Fût choisi jusqu'au plus humble surnuméraire,

» Parmi les gens qui nous plairont. »

— Nous lui dirons encor :

« Monsieur!... choisissez entre
» Vos préfets gambetleux et les nôtres... Car, si
» Vous ne chassez ceux-là pour reprendre ceux-ci,
» Nous vous lâchons net, Nous !... 1 influent double centre!».

— Viens, Centre gauche, viens... Prenons-nous par la main,

Faisons cause commune.
Viens, mon frère chéri... plus de fiel, de rancune;

Et tous deux, dès demain,
Courons chez monsieur Thiers!... Il le faut, le temps presse.
Vois!... le pays déjà, travaillé par la presse.,
A chaque élection envoie un député

Hostile à la majorité!...

— Centre gauche, mon frère !... armons-nous de courage ; -
Si nous laissons aller les choses de ce train,

Si monsieur Thiers, sans nous, choisit son entourage,
Nous sommes dans un beau pétrin!...

Viens trouver ce vieillard
Nous lui prouverons bien.

' et malgré qu'il s'entête,

— Pardon !... je vous arrête :

Répondit assez vivement

Le Centre Gauche à ce moment.
— Vous m'offrez, cher ami, de faire route ensemble.
C'est très-bien... Mais, encor, faudra-t-il, ce me semble

Que nous sachions, cher Centre Droit,

Si nous allons au même endroit.
Cheminer de concert en partant est, sans doute,
Fort charmant, j'en conviens, pour égayer la route ;.

Et je ne demande pas mieux
Que d'accepter l'honneur de votre compagnie.
Mais pourrait-on savoir, je vous prie, en quels lieux
Vous allez?... Quant à moi, — respectez ma manie, —
Je me rends, de ce pas, dans un pays chanté
Par tous ceux dont le cœur chérit (a Liberté !...
En un mot, je m'en vais tout droit en République.
Venez-vous avec moi?

— Non! non!...

— Alors, bernique!.

Vous ne sauriez jamais tenir trop à l'écart
Ceux qui viennent à vous pour aHe-r autre part.

Léon Bienvenu.

LE MYSTÈRE DU PINGOUIN

di dernier, dis hommes s'avançaient silencieusement
sur l'avenue de Paris, à Versailles.

Ces dix hommes étaient masqués.

Ces dix hommes suivaient ia contre-allée de — droite 1

Ces dix hommes venaient de la rue des Réservoirs.

Minuit sonnait!

Tout à coup, tandis que les derniers tintements des cloches
nocturnes s'éparpillaient, affaiblis, dans les airs, ces dix
hommes, masqués, silencieux, et qui tenaient la contre-allée
de droite de l'avenue de Paris à Versailles, s'arrêtèrent, écou-
tèrent, se firent un sigM swovjulier, puis l'un d'eux, dont le
faux col monumental se découpast, comme une fleur de marbre
dans les ténèbres, murmura :

— Irons-nous jusqu'au bout, messieurs?

— Oui, répondirent neuf voix étouffées.

— Bon ! reprit le grand faux-col. Boni Si cela est, en avant I
et chantons notre chanson de combat.

Alors les dix hommes masqués, après avoir emboîté le
pas, se mirent à chanter les paroles suivantes sur Fair d'une
ariette populaire en 93:

Ah ! Dahirel ! Dahirel ! Dahirel I

Les radicaux a la lanterne !
Ah ! Dahirel 1 Dahirel ! Dahirel !

Changarnier seul est immortel I

*
* *

Haut et sans gaîté, le palais de la Présidence se dressa bien-
tôt devant leurs yeux, entre les ormes de l'avenue de Paris.

Les dix hommes masqués s'arrêtèrent, écoutèrent, se firen^
un signe singulier, puis le grand faux-col frappa trois fois
dans ses mains.

A ce bruit, une fenêtre s'ouvrit, et une tête, coiffée d'un
essai-loyal de bonnet de coton, se montra soudain à quinze
pieds au'dessus du crâne, des dix hommes masqués. Cette tête
exprimait l'étonnement pur et simple. La bouche de oette tête
finit par s'entrebâiller. Et des maraîchers qui s'en allaient à
Paris, entendirent le colloque suivant s'é tablir entre le proprié-
taire de l'essai-loyal du bonnet de coton et les dix individus
hermétiquement masqués.

— Que voulez-vous? qui êtes-vpus?

— Je suis la majorité, répondit le grand faux-col, et je
viens vous demander l'explication du mystère du Pingouin.,

—Vous n'êtes qu'une minorité trop majeure, vous, d'abord, fit
le bonnet de coton Ensuite, vous vous trompez de porte. Moi,
je suis Barthélémy Saint-Hilaire. S'adresser, pour tout ce qui
concerne les Pingouins, que je n'ai pas l'honneur de connaître
d'ailleurs,à Geoffroy Saint-Hilaire(Jardin d'acclimation restant )

— Je ferai remarquer à l'honorable préopinant, poursuivit
le grand faux-col, qu'il essaie en vain de se dérober âmes
questions. Je suis ici par la volonté du peuple, et je n'en sor-
tirai qu'après avoir reçu des explications au sujet du mystère
du Pingouin.

— Quel pingouin? dit le bonnet de coton, essayant loyale-
ment de comprendre, et ouvrant des yeux énormes.

*

— Voici la chose, dit le grand faux-col. Moi, de Saint-Marc-

Girardin, j'ai l'honneur de vous demander comment il se fait
qu'un pingouin, «nvoyé à Paris récemment, a eu l'audace de
pondTe un œuf, «sous un régime qui ne nous convient pas, et
qui ne devait pas lui être favorable.

— En effet, hurlèrent les neuf voix qui étaient restées
muettes, en effet, tous les jOLiruaux le disent: Un pingouin des
îles Philippines (ô Philippe, o mon roi IJ a donné le jour à un œuf
sous la République. Pourquoi, cela? que signifie cet œuf? Il y
a une manœuvre radicale dans cette coquille. Il n'est pas possi-
ble que sous un régime maudit et détesté de toute la France,
un pingouin devienne m.ère» Rien ne va so.us la République, la
paternité pas plus qu'autre chose. Ce pingouin est un drapeau I
Prenez garde au pingouin I Que contient sou œuf ? l'hydre de
l'anarchie, évidemment. Mais, patience! —J'écraserai dans
l'œuf ton pingouin radical, comme a dit le poète.

— Ma -foi, messieurs, si vous alliez vous coucher ? répliqua le
bonnet de coton avec une exquise politesse. Il se fait tôt. Voici
l'aube, et j'ai besoin...

— Il envoie la députation du centre droit se coucher, gé-
mirent les dix hommes masqués en se tordant les mains.

— Bonsoir I fit de nouveau le bonnet de coton.

— Mais le pingouin? interrogèrent impérieusement les délé-
gués du centre droit.

— La garde meurt, mais ne se rend pas I cria le bonnet
de coton.

Et la fenêtre se^refernia, bruyante et ironique.

Alors, faisant un nez auquel on aurait pu présenter des petits
pains de seigle, vu sa longueur, les dix hommes masqués em-
boîtèrent le pas de nouveau, retournèrent du côté de la
rue des Réservoirs, en chantant d'un air abattu :

Ahl Dahirel! Dahirel! Dahirel!

Ce pingouin-la me consterne!
Ah! Dahirel! Dahirel! Dahirel!

Retournons à notre hôtel!

EïlnjEST d'Heryill*.

U QUESTION DES JEUX

Elle est brûlante! Elle fume, elle bout, elle croustille! Une
galette qui sort du four !

Chacun se passionne pour ou contre.

Il n'est point rare de voir, — dans le même journal, — deux
écrivains la discuter avec une verve égale et des conclusions
diamétralement opposées.

C'est ainsi que Saint-Genest, — le Boquillon sérieux du
Figaro, — prétend qu'à Monaco, sur la terre fortunée où l'oran-
ger fleurit, les arbres, au lieu de fruits d'or, portent des grappes
de pendus, — courtisans évincés de la Rouge ou de la Noire.

Xavier Eyma, de son côté, affirme, en manière de riposte,
qu'Hombourg-'fripot et Badtm- Ruine sont de petits paradis de
bonne foi, de délicatesse, d'élégance et d honnêteté, si on les
compare aux talons où trône Mine Cagnotte et auxtables d'hôte
où le major découpe les pigeons en attendant qu'il les plumes.

Or, Xavier Eyma a raison...

Mais, ma foi. Samt-Genest n'a pas tout à fait tort!...

Quel est, et effet, l'insensé qui ne se convertira pas aux doc-
trines de ce dernier, après avoir lu l'aphorisme suivant émané
d.'un habitué des tapis verts de Francfort, de:Saxon et de Spa?

Celui-ci disait :

— Dès que. vous avez mis le pied dans une salle de roulette
avec un billet de cinq cents francs, votre billet n'en vaut plus
que trois cents.

Ce philosophe ajoutait;

— Dès que vous êtes assis, votre billet ne vaut plus rien.

Par contre, qui ne serait de l'avis de Xavier Eyma en écou-
tant les propos qui s'éehangent trop souvent entre partenaires
dans certaines maisons, où les cartes sont les corollaires du
dîner ?

Tenez, voici, par exemple, un dialogue recueilli, l'autre soir,
dans l'un des cercles de Paris qui offrent le plus de garan-
ties :

— Je ne iouerai plus l'écarté avec vous ; vous, jouez trop
bien.

— Je tous rendrai des points.

— Bu tout; je ne jouerai plus.

— Ne jouons rien alors.

— A la bonne-heures jouons l'honneur.

— Merci, je n$- veux pas jouer dix contre un.

Pour moi, je n'ai dans la question aucune espèce de parti
pris.

Ayant rarement eu trop d'argent, l'idée ne m'est jamais ve-
nue de poursuivre une martingale.

U m'est donc fort indifférent que le Trente-et-Quarante s'im-
plante à A.ix. ou à Enghien sous le contrôle de l'Etat.

D'abord, les fermiers de ces jeux autorisés sont, m'assure-t-on,
pour la plupart, des gens d'excellente compagnie.

L'un d'eux, — feu Bénazet, je crois — a été baptisé par un .
ancien homme, d'esprit le Louis XIV de la vie privée : éloge
mérité, si l'on songe aux façons véritablement royales que ce
gentleman nec pjuribus wipar affectait à l'endroit des Dangeau
de sa cour.

Il convient d'ajouter que M. Benazet savait très-bien ce qu'il
faisait en se montrant ainsi affable et magnifique.

Ce qui venait de sa caisse retournait à la banque.

Un matin, un journaliste l'aborde au saut du lit :

— Mon cher Bénazet, je viens...

— Me demander un petit service, hein?... Je sais, je sais—
Allons, parlez : de combien avez-vous besoin?

— Dame ! je me suis fait décaver hier de vingt-cinq louis...

— Les voici... Seulement, vous faites erreur : vo'js navez
perdu que trois cent cinquante francs.

—- Sans doute ; mais est-ce que je n'étais pas venu ici pour

— Vous avez raison. Trop heureux de vous obliger...
Puis, avec un sourire :

— D'autant plus que vous ne remporterez pas un centime
de cçtte somme!...

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cane, ilnesamit)a*okd'inconùnie
moi, - wtte main dioite îeptésentan
pies intérêts,..

- Qu'à eela ne tienne! répondit le i
main gauche vous est acquise.

Sur ce, l'assoupi se livra am doui
on disait à cette époque, et ce qu'ilj
trouva, à son réveil, sans aucune \
avoirruiné son adversaire,,, qui m
vingt mille écus sur parole!..,

Conclusion
Acclimatez en Pianco la Boulette e
lln'i désargenteront certaiueme
j'iIsn'endcBlisentil'étraigD,»
fctnne publique,.. r

»»sil™ feront pas fermer un se

«■l'spajsd,ffl,nde] 0
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J« ta prélat oui ta souse
J»"ieupk rqu'homme
J«and il mourut il\vJt™

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