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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0137

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4. _ Que tout le monde se fiche absolument, profondément,
inénarrablement, des changements de rédaction du journal des
tobats cette vieille girouette orléaniste.

5. _1 Que le maréchal Bazaine est peut-être moins innocent
nue l'enfant qui naît sous la rose ou le chou.

(jo_ Qu'il est temps de proclamer IaKépublique démocratique
tout simplement, pour qu'elle ne reste pas indéfiniment l'essai
loyal tbéocratique et aristocratique dont nous jouissons au-
jourd'hui.

70 —Etc., etc.

Mais, je m'arrête moi-même, de peur d'entraver les negocia-

tl0nSl BRNEST! D'HBRVUAÏ.

L'ANKYLOSE HEBDOMADAIRE

OBLIGATOIRE.

. Est-il donc absolument désagréable à Dieu que celui qu'il a
oublié de pourvoir de rentes trime quelquefois le dimancbe
pour uourrir sa famille?

Sur cette question, vous hésiteriez peut-être à vous pro-
noncer.

Les pieuses gens n'hésitent pas.

Pour eux, le travail, vertu pendant six jours de la semaine,
est un crime abominable le septième ; ils le déclarent haute-
ment.

Et, non-seulement, le travail du septième jour est un crime,
mais à ce crime nous devons les malheurs de tout genre qui
nous accablent : nos défaites, l'occupation et le reste.

Vrai, je n'invente pas.

« La loi dominicale, cette loi sacrée, écrivait dernièrement
encore l'évêque de Langres, cette loi sacrée dont la violation,
devenue chez nous un crime national, a fini par appeler sur
nous les châtiments du eiel, peut, à bon droit, être regardée,
sinon comme la seule (c'est bien heureux I), du moins cemme la
principale cause des malheurs de notre patrie. »

Yoilà donc pourquoi notre fille est muette !

Voulez-vous qu'elle parle? J'entends : voulez-vous que l'agri-
culture prospère, voulez-vous que l'armée se réorganise puis-
samment, que le commerce soit aux anges et que l'emprunt
fasse florès ? croisez-vous les bras — tous les bras, sans excep-
tion ! — ankylosez-vous volontairement le dimanche.

En effet...

« La Fortune publique de la France, dit excellemment d'au-
tre part l'évêque de Nevers, ne commencera à se relever qu'à
dater du jour où la France commencera à cesser absolument
de travailler le dimanche. »

Etes-vous convaincn, après cela? •

Jl semblerait que la presse cléricale s'attende que vous ne le
serez pas encore tout à fait, à voir combien elle redouble de
conjurations et d'appels désespérés en faveur de la'pétrification
hebdomadaire obligatoire.

Veuillot, par exemple, ne peut voir, le dimanche, un ouvrier
qui retourne une pelletée de terre ou qui remue un moellon —
selon son genre de travail —i sans saisir aussitôt sa bonne plu-
me et lui faire cracher l'encre sur le papier — ce qui est son
genre de travail à lui — en réclamant contre le coupable toute
la rigueur des lois... contemporaines de la terreur blanche.

D'autres, se gardant adroitement des menaces, pensent at-
teindre plus sûrement leur but en nous prenant par les senti-
ments. C'est à notre amour-propre qu'ibs font des agaceries.

Telle cette bonne feuille qui, trahissant, l'autre jour, les. graJ
ves soucis que la violation du dimanche fait errer sur son front,
soupirait avec un air de reproche :

«L'Angleterre du moins n'a pas à rougir d'un si triste fléau. »

Et pour en donner aussitôt la preuve, afin de nous rendre
jaloux des joies dominicales d'outre-Manche, le journaliste au
front soucieux nous rapportait, d'après le Pall-Mail-Gazette, les
débats des fervents Écossais sur ce point spécieux :

PEUT-ON REMUER LES JAMBES LE DIMANCHE ?

Oui. « Peut-on remuer les jambes le dimanche ? » Telle est la
question profonde que ae posaient dans un meeting récent
quelques sabbathériens dissidents.

Car des dissidents seuls, vous le pensez bien , sont capables
de poser de pareilles questions. De bons sabbathériens, des
sabbathériens orthodoxes, ne pousseraient jamais l'audace jus-
qwe-là. Ils ont fait vœu d'immobilité le dimanche, cela leur
suffit, ils restent immobiles. Leur catalepsie morale et physi-
que est complète.

Mais viennent les dissidents , comme tosjours, viennent les
turbulents qui demandent :

— Pourquoi ne remuerions-nousi pas les jambes le dimanche ?
Se promener n'a rien en soi qui puisse offenser le Seigneur.

— En principe, non sans doute, reprend un interlocuteur
plus méticuleux. Il est évident que, dans une certaine mesure,
Dieu nous a donné des jambes pour nous en servir ; mais nous
ne pouvons que difficilement oublier la promesse que nous
avons faite de ne pas bouger le dimanche. Beaucoup de mes
collègues, j'en suis sûr, comprendront mes scrupules. •

Voix nombreuses. — Oui, oui.

Premier orateur. — Il s'agirait de savoir si l'on bouge vrai-
ment quand on remue les jambes.

Deuxième orateur, — Je ne crois pas qu'aucun autre que
l'honorable préopinant en puisse douter.

Premier orateur.— Pardon, je remue les jambes en ce mo-
ment-ci, et pourtant je ne bouge pas de ma place. Si je ne
bouge pas quand je remue, il est clair que, quand je marche,
îe ne dois pas bouger non plus.

Une voix. — Evidemment (On se récrie).

Deuxième orateur. — Que ceux qui partagent l'opinion de
mon estimable contradicteur veuillent bien.... J'en étais sûr.
Presque tout le monde est démon avis. Ceci vous montre,
Messieurs, avec quelle circonspection nous devons, dans un
cassigrave....ete.Maissila loi du diman<sh« nous détoad d'agi-

ter les membres, peut-être pourrions-nous trouver une manière
d'aller et venir qui ne nécessiterait pas le mouvement des mem-
bres. Je n'hésite pas à déclarer que si ce succédané de la mar-
che pouvait être trouvé, je me prononcerais très-volontiers
pour son adoption (Vives adhésions).

Quelques orateurs montent successivement à la tribune pour
proposer des succédanés de la marche; mais il se trouve mal-
heureusement qu'ils nécessitent tous beaucoup plus de mouve-
ments que la marche même.

C'est alors qu'un personnage dont le compte rendu nous
trahit le nom, le docteur Thomas Smitt, prend la parole à son
tour pour faire observer qu'à vouloir trop tourner les difficultés
on est bien capable de s'en créer de nouvelles. Il ose déclarer,
avec un rare courage, qu'il ne serait décidément pas ennemi
des promenades dominicales {murmures) pourvu... pourvu,
a-t-il soin de remarquer, qu'elles s'accomplissent avec un
maintien grave et solennel.

Il ne voudrait pour rien au monde, rencontrer le dimanche à
la campagne des gens qui auraient l'air de s'amuser et spécifie
(ceci est textuel) spécifie que les promeneurs devraient avoir
entre eux un lien de parenté.

Les auditeurs ont accueilli, paraît-il, cette proposition avec
la déférence qu'elle méritait, mais sans s'y rallier pourtant.
Sans doute la trouvaient-ils encore bien hardie.

Ces braves casuistes avaient raison.

En n'acceptant pas la proposition shïsmatique i on peut re-
muer les jambes le dimanche 1 ils suivaient l'implacable logi-
que de leurs principes. Pour la suivre jusqu'au bout, je compte
que, dans leur prochain meeting, ils discuteront avec le même
sérieux s'il faut oui ou non respirer le dimanche. Il faut être
logique, que diable I On se voue à la pétrification ou on ne s'y
voue pas.

Heureusement, sur ce point capital le choix nous reste
encore.

Si les feuilles catholiques n'ont pas d'autre objet d'émulation
à nous offrir que l'exemple des bons sabbathériens, je crois que
nous serons promptemeno fixés.

Paul Parfait.

GAZETTE A LA MAIN

Le cas de M. Albéric Second

Un maître en l'art de parler la bagatelle, — maître sur maî-
tre, maître sur tous,— noire confrère Aurélien Scholl, a écrit
jadis quelque part, qu'un chroniqueur à bout de nouvelles à ta
main dépiauterait son père tout vif et l'accommoderait à la
sauce piquante pour le servir à ses lecteurs.

Un jour, — voici tantôt une douzaine d'années, — n'ayant
pas même de père, pour l'instant, sous les doigts, je pris, dans
un recueil déjà fort oublié alors, — la Comédie parisienne de
M. Albéric Second, une anecdote qui s'appliquait à Rachel, et
que, sans pudeur et sans foi, j'attribuai à la Patti..

Mon Dieu ! il me semble que M. Albéric Second n'était point
tout à fait sans péché —de jeunesse — à l'endroit de ce genre...
d'adaptations

Le Figaro sait, cependant., avec quelles épithètes malson-
nantes et brutales ce gros homme lapida mon innocent larcin 1...

On aurait dit, sur ma parole, que je lui avais subtilisé le
plus clair de son revenu, le plus légitime de son bien, le plus
précieux de son bagage 1...

Il est de fait qu'a cette éqoque, M. Albérie Second n'avait
pas encore publié h Semaine des Quatre Jeudis...

J'étais dans mon tort...

Je me tus...

Mais je pensai :

— Toi, je te repincerai plus tardl...

Repinçons I repinçons!...

L'heure de la.mngince a sonné I...

Paris-Journal, dans l'un de ses derniers numéros, a cité un
« mot plaisant » de M. Albéric Second...
Le mot est plaisant, en effet...
Mais M. Albéric Second ne l'a pas édité le premier.

A preuve :

« —Ahl l'insupportable co-
médienne que cette demoiselle
X...! C'est qu'elle n'a rien,
absolument rien de naturel I
« Un voisin répondit :
» —Vous êtes injuste, mon-
sieur, elle a son fils ! »

Chronique du Gaulois, juin 1872.

« Mme J uliette Clarence pos-
sède la gri.ee infuse,—qui n'ex-
clut ni la passion, ni l'énergie,
ni la puissance.

1 Ce n'itst pas d'elle qu'on
dira, coul ne de Mme X... des
Français -.

» — Elle n'a de naturel que
ses enfants. »
Gazette de l'Eclipsé, mai 1867.

Je ne mettrai pas le nez à la fenêtre pour crier : Au voleur !
au voleur ! au voleur ! au voleur !

Je craindrais trop de ressembler au marquis de Mascarille I

D'ailleurs, l'ancien échotier de la Comédie parisienne et des
Paris au iou-- le jour a certainement dépense assez d'esprit en
son printemps, pour qu'il ne lui soit point permis d'aller à
l'emprunt vers l'automne.

Je n'en constaterai pas moins avec plaisir que sa Semaine des
quatre jeudis est un roman intéressant, ingénieux et délicat qui
obtient un très-vif succès.

Articles d'Eté

C'est la robe fond blanc, c'est le tulle et la gaze,
La voilette qui flotte en légers tourbillons,
La liqueur qui pétille en riant dans le vase,
Les chapeaux gracieux, les fleurs, les papillons,

Les mots harmonieux enguirlandant la phrase,
Les jolis calembours qu'au hasard nous pillons...
C'est un instant d'amour, un quart d'heure d'extase,
Les bleuets qu'on moissonne à travers les sillons.

Ce sont les fruits cueillis par dame Fantaisie,
Au pays où la prose, ivre de poésie,
Mêle toujours.le rêve à la réalité;

C'est l'imprévu courant partout de droite à gauche,
Rapportant un quatrain, une esquisse, une ébauche ;
C'est tout et ce n'est rien : c'est rARTICLE D'ÉTÉ.

Quel poète a ciselé ce sonnet? G&t c'est un sonnet...

Je l'igoore. Ce n'est point moi toujours. Pas si Benvenuto
Cellini que cela I...

Toutefois, je m'empare de la définition, —une perle ! et j'en
couvre, en guise d'étiquette, mes racontars de juillet...

Jusqu'à présent, la perle avait été couverte par l'huît:

Ici, ce sera le contraire.

par l'huître...

Un farceur du boulevard fut abordé par un pauvre marchand
de lunettes.

— Achetez-moi des lunettes, cria le juif,

—■ Qu'est-ce qu'on y voit? demanda d'un ton gouailleur le
jeune malveillant.

— Tout ce que vous désirez, répondit l'Alsacien.

Le jeune homme de saisir les lunettes et de les braquer sur
le juif, en s'écriant :

— Tiens, on n'y voit que des coquins !

Mais à peine eut-il remis les binocles au rusé juif, que
celui-ci, les mettant sur son nez et regardant à son tour le
railleur, s'écria :

— Tiens, c'est pourtant vrai I

Un domestique allemand ayant versé le bouillon qu'il allait
servir sur la robe neuve de sa maîtresse, s'exclama :

— 11 n'y a pas de mil, madame; il y a encore dans la cuisine
du potage pour tout le monde !

Tu ne sais même pas vernir des bottes, disait un de nos
amis à son domestique, Parisien pur sang. Je vais te le mon-
trer. Il faut d'abord laver la botte...

— Ah! monsieur, interrompit le gamin; si je savais aussi
bien travailler que vous, je ne serais pas votre domestique.'

théâtre des Variétés :

Lettre trouvée devant 1

« Edoir,

» La persone de cet laitre es la brunne. El es trais aimable
si tu es ché toi à 4 heur, fai le moi dire, el es trais aimable. Si
tu niais pa, tu peu m'écrir, el es trais aimable. »

THEATRES.

M. Ha^nzier a profité des ardeurs de la canicule pour faire
débuter Mlle Annal et M. Sylva. Cet essai loyal a réussi. Mlle
Arnal a une bonne voix, de l'acquit, de la prestance. M. Sylva
est jeune : son instrument, un peu inégal, s'améliorera avec le
temps. Ah! si Paris avait une Canebière, ce serait un petit
Marseille ! ..

Aux ci-devant Folies-Dramatiques, devenues Foliea-Mon-
selet, j'ai applaudi les Femmes qui f nt des scènes. De pièce, il
n'y en a pas d'ombre. Mais où trouver de l'ombre en juillet?

Mes compliments à Dumoulin et à Clara Lemonnier, les deux
ventilateurs de cette fournaise, où l'esprit de Monaelet cuit dans
le jus de son collaborateur.

Les artistes qui les entourent ont failli me faire répéter le
mot de Louis XIV en face d'une toile de Téniers :

— Otez-moi de là tous ces magots !

Petite correspondance

A Monsieur
Monsieur Lachaud, éditeur français,
Place du même théâtre.
Monsieur,

En réponse à une demande d'audience que j'ai eu l'honneur
de vous adresser, votre Barthélémy Saint-Hilaire a daigné
m'informer que vous voudriez bien me recevoir à certaines
heures, sauf cas exceptionnel...

Je me suis successivement présenté à toutes les heures indi-

Et, chaque fois, il m'a été répliqué que vous étiez sorti pour
aller chez votre banquier,..
Ah cal c'est donc un cas exceptionnel?
Agréez, etc., etc., etc.

Emile Blondet.

EN VENTM AU BUREAU DE h'ECLIPSE

Titre et table de l'année 18T1 du journal i,7Eclipse... 30 c.
franco, 40 c.

COUVERTUKB DE L'ANNÉE 1871 DU JOURNAL Z.'Eclipt6, „.....30 C.

franco, 30 c.

Les Mardis et Vendredis sont décidément les deux jours
adoptés par le public pour se rendre au ConcertBesselièvre, de
tous les coins de Paris Les autres jours de la semaine, la foule
circule librement et écoute la musique. Le mardi et le ven-
dredi, il est du meilleur ton que la foule, devenue eohue, s'é-
crase et s'étouffe à qui mieux mieux. Il n'y a pas à discuter
avec la mode.

JABDStt D'ÉTÉ BU TIT9ÏI-WMJX-HMX, Place du
Château-d'Eau. — Concert vocal et instrumental jeudi. Fête de
nuit mercredi et samedi. — Soirée dansante les autres jours.

li^sensfMïi&atâeuir1 S&saefce&frë. — Guérison, ox.fr»o*io*
•a po»« de df).at8 jkïîm dovtew, 45, rue Lafajett».

Maladies do sang, bronches, poumons, guéries par I'eatj de l'jSchbu^.
l(S ifréranî : lb rbvmjs?*b-

SARAH FÉLIX

Pommade des Fées — Pommade Féerique

\\ENTBEPOT GÉHÉRâL, RPE BICHEB, 45 ^Jf

Purii- ~ I»p. A.u£u«. VAMJÉE, 16, re. d« OioUiMt
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