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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0157

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etc. Pourquoi n'inaugurerions-nous pas le rA/tme

la femme remplacerait l'homme dans cette besogne

Les enfants ne seraient plus

dès lors à l'homme, mais a

femme tous porteraient

le nom de leur mère, de quelque indi-

que ï

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Ils

jOUÏ^

vidu^je n'ose*dire de quel père qu'ils tassent nés. De là plus
de distinction d'enfants naturels, par cette bonne raison que
tous le seraient; de là plus d'adultère possible non plus.

C'est étonnant tout ce que cette mesure radicale (v'iarrl) sup-
prime encore.

Seulement ici une objection se pose.

Comment la mère, chef de famille, incapable de se nourrir
elle toute seule, viendra-t-elle à bout d'élever sa petite famille,
si son mari, libre comme elle dans ses affections, juge à pro-
pos, un beau matin, d'aller planter sa tente ailleurs.

parbleu! c'est bien simple.

Tout mari, lors de son entrée en ménage, devra apporter à sa
femme un deuaire qui permette à celle-ci de soutenir les
entants en cas de fugue de sa part.

Allons, c'était déjà drôle; mais ça se corse.

Voilà donc le mari obligé, avant d'obtenir la main de celle
qu'il adore, de se constituer une dot. ,

Ah! ah ! chacun son tour.

Mais quelle devra être l'importance de cette dot? C'est ce

i le réformateur Girardin oublie de nous apprendre.
l"gur ce p0int là, il n'a que des réponses tout à fait évasives.

e contente d'espérer que le douaire «saura se prêter à toutes
„3 formes nécessaires, jusqu'à ce qu'il ait trouvé la plus
simple et la moins précaire... »
C'est bien vague.

« Le progrès, dit-il, naît de l'expérience comme le fils nait
de la mère... L'homme qui sème un gland sait que de ce gland
sortira un chêne, mais il ne sait pas combien de racines, de
branches, etc.. Le premier qui entrevit la vapeur eût-il pu

dire, etc.,.. » . ,

Tout cela ne, fait pas mal comme apologue; mais quant a ré-
soudre la question, nisco.

Aussi, quand l'auteur, cherchant à se poser des objections
sérieuses, s'écrie avec une sorte de désespoir comique :

« J'en cherche" et JE n'en trouve pas ! ! ! » On peut du moins
le consoler, en lui opposant celle-ci : '

__ a quel chiffre là dot du monsieur qui fait sa cour devra-
t-il-s'élever?
Question excessivement grave.

En effet, puisque cette dota pour but d:e permettre à la
femme • d'élever ses enfants, au cas où. l'idée vous prendrait de
la lâcher, encore faut-il qu'elle soit suffisante pour en élever six
ou huit si vous venez à lui laisser ce sextuple ou octuple té-
moignage de votre affection.

En.tout cas» quelque soit le nombre de rejetons que vous
lui abandonnez, comme rien n'affirme à l'avance que voua vous
contenterez d'un, une sage prévoyance doit exiger que la dot
masculine soit basée sur le plus gros chiffre d'enfants possible,
et en même temps sur le plus grand nombre d'années que la
mère pourra avoir à les soutenir avant qu'ils soient en état de
se soutenir eux-mêmes.

Pour le coup, c'est la mort aux amoureux panés ! Encore une
suppression 1 — Seulement vous imaginez-vous un brave gar-
çon d'ouvrier obligé de déposer préalablement douze à quinze
mille francs — ce n'est pas trop compter, je crois — entre les
mains de celle qu'il veut épouser.

Comme c'est peut-être à peine ce qu'il mettra de côté dans
toute sa vie ; s'il a de la constance, il pour^; a être en état de
se marier entre soixante-dix et quatre-vingts ans.
■ 11 est vrai qu'à cet âge-là, sa belle, si elle lui est restée fidèle,
étant hors d'état de lui donner des enfants, il deviendra tout-
à-fait inutile de lui constituer un douaire, si bien que le mal-
heureux aura trimé pour rien.

; A propos, j'y songe — ce que c'est que le choc des idées I —
les jeunes gens pauvres, pourraient avoir la ressource d'épou-
ser gratuitement les femmes de quarante-cinq à cinquante ans
ou celle? munies d'un certificat d'infécondité; car, puisque la
dot n'est apportée par l'homme qu'en vue de l'éducation posté-
rieure des enfants, du moment qu'il est démontré d'avance que
la femme n'en peut plus avoir.,.
h C'est bien heureux pour les jeunes gens pauvres !

Quant à la dot, comme, par les raisons que j'ai dites et que

M. de Girardin ne contredira pas, elle devra être très-forte, je

prévois dans le monde girardinisé de jolis coups de filet de la

■part des femmes.indélicates, car, hélas 1 j'ai peur qu'il en reste,

même dans ce. monde-là.

Tentée par le petit pécune d'un pauvre innocent, une drôlesse
lui fera de l'œil. Le pauvre homme sans défense la suppliera
■ d'accepter Son cœur avec sa dot. Elle daignera consentir à le
prendre, à prendre la dot surtout, puis, le lendemain, crac!
elle le lâchera et ira voir ailleurs s'il y a d'Autres1 imbéciles
à mettre dans l'impossibilité de renouer ailleurs un conjungo.
Car M. de Girardin est formel:

« La femrne c(ui se.sépare de soa mari conserve son douaire
et, avant dé }e remplacer, il faudra qu'il (l'homme) ait épargné
1 argent nécessaire pour se constituer un douaire nouveau. »
Autrement dit :

« Pas d'argent, pas de femme I »

Ceci promet pour l'avenir des scènes d'amour très-pi-
quantes :

LE jeune homme. — Je ne puis contenir plus longtemps le
secret qui me dévore. Je vous aime, Amélie, permettez qu'une
union à la Girardin...
la jeune fille. — Où est votre magot?

— Ah! laissez-moi toucher cettemain si douce...

— Et le magot ?

— Approchez ce bras plus blanc que les lys.

— Le magot?

LE Jeune homme, avec un effort. — Eh, bien, le voilà!

La jeune fille, -r- A merveille. Les risques sont couverts.
Nous pouvons être maintenant tout à notre' amour, ô mon Eu-
gène!...

D'autre part, il pourrait s'échanger des petits billets comme
Celui-ci :

élevai* lt

« Madame,

« J'ai versé, ma dot entre vos mains le jour de notre union
par devant notaire. Dieu ne l'a pas béni, cette union. Vous
m'avez mis honteusement à la porte pour une faute légère,
ftféritais-je cet excès de sévérité? Je ne reviendrai point sur
cette question, parce qu'il en est une autre qui m'intéresse
encore plus vivement-

» Puisque je vous versais ma dot en vue de subvenir à l'édu-
cation de nos enfants à venir, et que nous n'en avons pas eu un
seul, ne vous paraîtrait-il pas honnête de me renvoyer cette
dot, de même que vous m'avez renvoyé déjà ma ceinture hygié-
nique et mon cuir à rasoir.

» Je suis, en attendant une décision favorable, votre n° 4 très
humble.

Mj de Girardin verra-t-il dans ces scènes de la vie girardi-
nisée, au lieu d'une critique, une apologie de son système ?

On n'ose répondre de rien quand on apprend que ce réforma-
teur rumine depuis vingt ans le système qu'il nous expose.

Or M. de Girardin nous le dit en propres termes : « Son sys-
tème conjugal est le résultat de viDgt années de réflexions et
d'observations.»

Ceci prouve bien quel tort on a de s'avachir sur une idée.

Aussi j,e me hâte de poser la plume.

Paul Parfai*.

GAZETTE A LA MAIN

Vous voyez cela d'ici dans les revues de l'année :

Un personnage, habillé d'écus de cent sous, de pièces d'or et

de billets de banque, effectue son entrée sur la ritournelle du

rondeau de la Corde sensible...
Le .compère, —ioué par Montrouge, — demande :

— A qui ai-je l'honneur de parler?
L'autre Ôte son chapeau :

— Monsieur, je suis L'Emprunt...

— L'Emprunt I... Ah ! sacrebleu !... Veuillez rester couvert...

— Couvert?.,. Merci... Je le suis douze fois!...

L'historique de la semaine tient dans ce bout de scène qui
tentera certainement Monréal et Blondeau.

Quand, eu effet, je vous aura appris :

Que l'Assemblée est en vacances, et que Paris-Journal profite
de cette villégiature de la Politique pour publier un « saisissant
travail » de notre ami Paul Mahalin : les Capitulations tragi-
ques, — le- Drame de Lally-Tollendal...

Que Champfleury et Albert "VVolf viennent de pondre, —
chacun dans son nid, — un livre très-curieux et très-intéres-
sant...

Que la blonde Amélie Latour renonce, dit-on, aux Folies, —
celles qu'elle a fait faire à M. de K..., et qu'elle a faites elle-
même pour le cabotin M..., — et se prépare à épouser, ailleurs
que chez Bignon, le propriétaire d'une importante usine de
parapluies...

Que'Charles Monselet, enfin, après s'être révélé vaudevilliste
à succès, avec un proche parent de Clara Lemonnier, est en
passe de devenir libraire-commissionnaire avec Bachelin-
Deflorenne...

Gageons que vous me répondrez, en vous frottant les mains :

— Quarante milliards, mon cher! QUARANTE MIL-
LIARDS! ! !

Quarante milliards I...

(Je chiffre paradoxal, fantastique et vertigineux fait rêver
Guillaume et Bismarck dans leur Berlin où nos pendules son-
neront — tôt ou tard — le quart d'heure de Rabelais.

Les Allemands prétendent, du reste, que, si l'Europe a autant
prêté à la France, c'est qu'elle avait confiance... en eux.

Alors, quand un pauvre diable est mené en prison pour
dettes, et que d'honnêtes gens s'associent pour le libérer, à qui
ces honnêtes gens donnent-ils une preuve de confiance ?

Aux recors ?

Connaissez-vous ce proverbe : Poli comme un contrôleur du
Théâtre-Français ? — Voici son origine :

Il y a quelques administrateurs généraux, —en 1847, je crois,
— M. Buloz régnant, il lui prit fantaisie d'inspecter le registre
des entrées. Les intrus devaient être impitoyablement biffés,
et les personnes qui, sans titres réels, jouissaient d'une entrée
défaveur, — c'est-à-dire du droit de se promener dans le foyer
pendant le spectacle et dans la salle pendant l'entr'acte, —
pourraient aller chercher fauteuil d'orchestre ailleurs. L'ins-
pection commence et s'annonce sans trop de ratures, — lors-
qu'on arrive à la lettre D.

— M. Duvignon, appelle le contrôleur en chef.

— Connais pas, répond M. Buloz.

On cherche, — on s'interroge, — personne ne le connaît.
Duvignon de qui? Duvignon de quoi? — pas de prénoms, —
pas de titres, — un Duvignon nature, — comme on dit chez
Désiré Beaurain.

— Est-ce qu'il vient souvent ce M. Duvignon? fuit M. Buloz.

— Tous les soirs, monsieur l'administrateur général.

— Et qu'est-ce qu'il vous dit pour entrer?

— Il me dit son nom, monsieur l'administrateur général.

— La belle avance !

— C'est l'habitude, monsieur l'administrateur général.

— L'habitude! l'habitudeI écoutez-moi bien : lorsque ce
M. Duvignon se présentera, vous lui demanderez à quel titre il
jouit de ses entrées à la Comédie-Française, et s'il n'en a
aucun...

— Oui, monsieur l'administrateur général.

— Vous me le flanquerez a la porte, — poliment.

— Bien, monsieur 1 administrateur général.

Le soir même, M. Duvignon se présente.

le contrôleur. — Pardon, monsieur, si je vous arrête?...

M. duvi&non. — Comment donc, monsieur, qu'y a-t-il pour
votre service?

le contrôleur, souriant. — C'est pour mon service, en effet;
mais je suis vraiment tout honteux...

M. duvignon. — Par exemple! je vous écoute.

LE contrôleur. —'■ Eh bien! monsieur, permettez-moi de
vous demander de qui vous tenez vos entrées au Théâtre-Fran-
çais. Etes-vous auteur?

M. duvi&non. —Non, monsieur. < i

le contrôleur. — Comédien?

m; duvignon. — Non, monsieur.

le contrôleur. — Excusez mon insistance, mais...
m. duvignon. — C'est trop juste? Voici mes titres : — En
1807, j'avais un f, ère gui dtvait dèb .ter du.ns la tragédie.
le contrôleur. — Ah ! — et M. votre frère a-t-il joué?
M. duvignon. — Non, jamais, monsieur.
le contrôleur, — Jamais? Passez donc, je vous en prie !

Enseigne cueillie rue d'Asnières :
POMMERO
vend et achète tout ce qui concerne son état.

Il y avait à Toulouse un directeur de théâtre nommé Daud-et,
homme d'une simplicité étrange, véritable Janot à la ville".

Brunet, des Variétés, était venu en représentation pour louer
le proverbe : On fait ce qu'on peut et non pas ce qu'on veut, pièce
à tiroirs où l'acteur principal remplissait huit rôles différents.

Un matin que tous deux répétaient, Daudet ayant lu dans son
rôle trois ou quatre fois : Ah ! ah \ ah ! ah I signe qui indique
le rire, se mit à prononcer : Ak .. ah...ah... ah .. froidement
et à des intervalles séparés.

Brunet lui demanda s'il rirait ainsi à la représentation.

— Certainement, dit Daudet, je dirai ce qui est écrit dans
mon rôle.

— En conséquence, tu riras comme un sot.

— Eh bien, moi, je ne sais pas me contrefaire.

Par cette réponse, il était persuadé qu'il avait dit une grosse
injure à son confrère.

Quand Monselet sera éditeur, on ne rééditera pa3 à son en-
droit le mot de Vitu à Supersac.

Vitu rencontre Supersac — pensif — dans les Champs-Ely-
sées.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je médite.

— Mon cher, tu né feras pas tes frais.

Il y a quelques années, M. X.. -, un de nos meilleurs artistes, .
eut le malheur de perdre une jeune femme qu'il adorait.

Longtemps inconsolable, il avait fini néanmoins par se re ■
marier, et, comme pour sa première femme, il en était arrivé à
l'adoration. — Hélas 1 comme sa première femme, elle vient de
mourir, et de la même maladie, de la poitrine; mais en mou-
rant elle a eu un mot sublime :

— Mon ami, dit-elle à son mari qui sanglotait près de son
lit, laquelle aimerez-vous le mieux là-haut?

Croyez donc à l'amitié'!

Un médecin livrait généreusement toute sa fortune à un sien
ami qui venait d'acheter une charge de notaire. Il lui disait :
' —Tu commences; tu as besoin d'être aidé. Fais de ma for
tune l'usage qu'il te plaira. Si tu la perds, il n'y aura pas grano.
mal ;' je n'ai pas d'enfants, et elle m'aura du moins servi à
obliger un ami.

Emu jusqu'aux larmes d'un si noble procédé, le notaire veut
le reconnaître. Il dresse sur l'neure ua testament par lequel il
"gue toute sa fortune au médecin,.

Vous devinez la suite. Le tendre médecin soigne si bien son
ami le notaire, que celui-ci meurt au bout de six mois, — em^
poisonné.

Le médecin n'a rien de plus pressé que de se mettre en pos-
session des biens du notaire qui l'a tant aimé.

Horrible déception 1 Pendant'-1 Tes six mois, le notaire avaft
mangé toute sa fortune — y compris celle de- son ami le mé-
decin.

Emile Blondet.

Chez tous les libraires et marchands de journauec
Prix : 20 cent, (franco 25 cent.)

SUPPLEMENT AU NUMÉRO 197 DE l'ÉGLIPSE

Contenant ten

DE LÀ CHIMBRE

Texte de Paul Parfait..— Dessins de Paul Hadoî.

Ce supplément comprend huit pages du format ordinaire de
YEclipse, illustrées d'un nombre considérable de croquis.

Sous une forme humoristique et amusante, le Voyage autour
de la Chambre contient, sur les coulisses du théâtre de Versail-
les, nombre de ces renseignements curieux, dont, le public est
toujours friand.

Tous les abdnnés et acheteurs de YEclipse voudront posséder
.. supplément, sans lequel nulle collection de l'Eclipsé nesau-,
rait être complète.

JEAftftlIN D'ÉTÉ a»SJ '£m>fcï-WAIT&-iIAlX, Place au

Ghâteau-d'Eau. — Concert vocal et instrumental jeudi. Fête de
nuit mercredi et samedi. — Soirée dansante les autres jours.

j^eeiittttrilfotiiteui' &xî<ttk**&&. — Guérison, exW*elion
«f pus* de d«nss «sj-douUur, 45, me Lafayet»».

i«e firérani : ut justiusks.

LA MIGNONNE

NOUVELLE MACHINE A COUDRE

point indécousable, à mainet au pied, pour

famille, lingère, couturière. Gros et détail. On' '

envoie le prospectus ; on demande des agents.

A. ESCANDE, rue Greaéta, 3, Paris

Exiger le nom : LA MIGNONNE.

SARAH FÉLIX

Pommade des Fées — Pommade Féerique

\V ENTREPÔT SÈMERAI,, DDE RICHJ5R, 45 J}

P»t)« - Ivf. Angnitt VAl-I.BE, l«. r«« d« CroùMM.

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