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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0173

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_ Et quel voyage piteux ! Aucun respect des convenances !
pour le cérémonial. Pas de chambellans! Pas de courriers.

E'!! Vous trouvei peut-être que ça manque de prestige 1 mon-
sieur, interrogeai-je,

— Monsieur! fit le lecteur du journal des honnêtes gens.
Monsieur! la conduite du président de la République est à faire
rougir un Français. Il ne respecte rient

— Bien repris-je... excepté l'argent des contribuables, ce-

_ Les contribuables ! éiacula majestueusement le monsieur
mûr les contribuables ! Ils ont toujours été satisfaits de
l'emploi des fonds de. la France, en ces occasions là, sons
l'Empire ! Si nous étions encore au bon temps, an lieu de loger
dans un chalet, comme un berger, S. M. eût habité une des
résidences impériales; ou bien, grâce à M. de Niewerkerke,
un palais, inutile et somptueux, lui eût été construit sur le
bord de là Manche, comme on a fait à Biarritz et ailleurs. Les
tableaux du Louvre et les tapisseries des Gobelins, sans
compter les vases de Sèvres eussent été envoyés, par wagons,
à Trouville. Ah! nous n'y regardions pas de si près jadis. Pour
recevoir son souverain une seule heure àEvreux, M. de la Motte
dépensait 55,000 francs. C'était beau! On faisait grand. Mais
loger dans un chalet, n'avoir pas de cent-gardes, ne coûter rien
à l'Etat, pouah ! Je vous répète, monsieur, qu'il y a des tradi-
tions qu'il faut savoir respecter. Et votre M. Tbiers se conduit

comme...
_ Un président de République? fls-je.

— Lui I — Qu'il se modèle alors sur Louis Bonaparte, en 1850,
et peut-être...

_ Bigre! mon cher monsieur... votre modèle est risque...

— Risqué! —Il honorait là France en mangeant grande-
ment les sous qu'il comptait bien recevoir d'elle... plus tard.

— Chacun son goût... Mais laissez-moi préférer M. Thiers,
qui n'est pas mon idéal pourtant, à votre ami ; — M. Thiers à
des goûts simples qui me vont...

— Eh bien, hurla le monsieur mûr, S. M. Napoléon III avait
aussi des goûts simples. Il aimait le haricot de mouton, lui !

— Oui ; — mais la sauce était piquante : 40 millions par an,
sans compter...

— Sans compter, quoi ?

— Oh! sans compter rien du tout...

ERNEST B'HERVILIÏ.

EH BiEN, ET L'MCUSÉE?

On sait le fait étrange qui vient de se passer devant la cour
d'assises de Seine-et-Oise.

Une dame Mayer, accusée de complicité avec les Prussiens,
allait enfin voir décider de son sort. Déjà son défenseur,
MB Jules Favre, prenait place à la barre, lorsqu'un des jurés
fait passer un petit mot au président. Il y déclare que, la tête
de M. Jules Favre lui déplaisant, il ne se sent plus ia liberté
d'esprit nécessaire pour juger sainement la cause qui lui est
soumise.

En présence d'une pareille déclaration, la cour décontenancée
ne voit plus qu'une chose à faire. Renvoyer le jugement à une
autre session* c'est-à-dire devant un autre jury.

C'est fort bien pour le juré susceptible ; mais l'accusée ?

Il me semble que, dans ce cas nouveau, on en fait vraiment
trop bon marché.

Yoyez-vous cette accusée, qui a le droit d'être innocente après
tout, condamnée à de longs mois de détention, par cela seul
que la tête de son défenseur a déplu à l'un des jurés.

Et si ce système nouveau s'introduit dans la jurisprudence,
où s'arrêtera-t-on?

Qui assure désormais à cette malheureuse qu'elle n'en a pas
désormais pour jusqu'à la fin de ses jours.

En effet, je suppose qu'afin de désarmer ses jurés, elle ait
l'idée, la prochaine fois, de prendre Mc Lachaud pour défen-
seur.

A merveille. La cour fait son entrée. Le jury est à son banc,
la défense aussi.

— Je vais donc connaître mon sort, se dit l'acousée.
Alors un juré se lève :

— Monsieur le président, je ne vo«s cacherais pas que la
tête de Me Lachaud m'est profondément déplaisante. Il me se-
rait impossible de conserver ma liberté d'appréciation dans une
cause défendue par lui.

— Nous remettrons donc l'affaire à une autre session, dirait
le président.

Et vlan I l'accusée rentrerait dans sa prison.

— Allons, j'ai eu tort de prendre un avocat bonapartiste,
penserait celle-ci. Le juré qui s'est levé était, à ce qu'il paraît,
radical. Je vais natter ses opinions en me faisant défendre par
un avocat de son bord.

C'est donc un avocat radical qui va cette fois mettre son élo-
quence au service de la malheureuse. Il se présente à la barre,
et les débats sont sur le point de commencer.

Déjà l'accusée se murmure :

— Enfin, je vais donc savoir à quoi m'en tenir !
Quand un juré se lève :

, — Monsieur, le président...

C'est un légitimiste à qui la tête du radical déplaît plus en-
core, s'il se peut, que celle du bonapartiste déplaisait au radical.
Nouveau renvoi de l'affaire à une autre session, nouvelle réin-
tégration de l'accusée dans sa prison.

— Va, pour un légitimiste l se dit l'infortunée; moi, je n'ai
pas de préférence, et pourvu que mon cas soit examiné prompte-
ment...

Yoilà donc l'avocat légitimiste qui se présente à la barre.
L'accusée se dit :

— Pour le coup, je vais être fixée!
Quand un juré se lève :

— Monsieur le président...

Vous avez déjà deviné un orléaniste.

Nouveau renvoi. Nouvelle prison. Le dossier change de mains
encore une fois.

Cette fois, l'avocat est orléaniste.

H n'a pas le temps d'ouvrir la bouche, bien entendu, qu'un
juré bonapartiste se lève à son tour :

— Monsieur le président...

On continue de refourrer l'accusé dans sa prison.

— Allons, c'est ma faute, se dit celle-ci, je ne m'adresse qu'à
des avocats en vue, des gens connus pour leurs opinions ; si
j'avais pris tout de suite un bon petit fruit sec, un ignoré, une
nullité...

Et elle se met en quête à nouveau.
Enfin, elle a trouvé son affaire.

— Au moins penae-t-elîe, avec celui-là...

Mais elle a compté sans 1a force du précédent ; maintenant le
pli est pris. Les jurés veulent des1 avocats qui leur plaisent, non-
seulement par leurs idées politiques, mais encore par leurs
charmes physiques. Ils tiennent, lorsque leurs yeux s'égarent
du côté de la défense, à pouvoir s'y reposer sur un visage gra-
cieux, à ce qu'aucun trait excessif ne vienne les influencer dé-
sagréablement.

Aussi quand l'accusée, radieuse d'avoir enfin trouvé un avo-
cat sans opinions politiques, se présente avec lui à ses juges
d'un air plus assuré, ce n'est pas un seul jure, c'en est deux
qui se lèvent à la fois pour réclamer :

— Monsieur le président, il nous est impossible de garder,
en présence d'une pareille trompette, l'impartialité qui nous est
nécessaire dans nos fonctions difficiles.

Conclusion : un nouveau renvoi à une autre session. On re-
fourre l'accusée plus que jamais dans sa prison...

Je pourrais continuer..

Mais c'est assez pour faire sentir le système fâcheux qui me-
nace de s'introduire dans les mœurs judiciaires.

Au fond, tous ces renvois n'auraient rien d'absolument désa-
gréable pour le jury, dont ils arriveraient à simplifier la beso-
gne étonnamment; mais que dites-vous de la situation de
l'accusée faisant une perpétuelle navette entre la salle d'au-
dience et sa prison?

Car il ne faut pas négliger de le remarquer — il faut même
le remarquer d'une façon toute particulière — ce qui ressort
de plus clair de la situation, c'est que chaque nouveau renvoi
motivé par la susceptibilité d'un juré, lui vaut à elle qui n'en
peut mais, trois mois de plus entre quatre murs.

Enfermé à la fleur de l'âge, un accusé, grâce à ce système,
finirait par avoir beaucoup de chances pour mourir dans sa cel-
lule, avec des cheveux blancs, sans avoir jamais pu réussir à se
faire juger.

Nos magistrats sentiront peut-être qu'il y a là une pente fâ-
cheuse sur laquelle il serait sage de se retenir dès le premier
pas.

Paui Partait.

GAZETTE A LA MAIN

Décidément, M. Jules Simon eet le lion du jour f...

Quoi ! me direï-vous, un lion, ee débitant de morale sur le
eomptoir, qui, après avoir fait son sac dans la pédanterie et la
pédagogie, dans l'Opposition et la Révolution, s'est retiré au
fond d'un portefeuille, d'où ne peuvent le faire déguerpir les
sifflets ni les camouflets !...

Mon Dieu, oui : c'est ainsi que nous appelons en France les
fantoches qui, rendant vingt-quatre heures au plus, nous oc-
cupent, nous amusent et nous passionnent par leur clinquant,
leurs coups de botte, leurs cabrioles et leurs lazzis.

M,- Alexandre Dumas fils était le lion d'avant-hier ; M. de
Girardin, celui d'hier; M. Jules Simon est celui de ce matin.

J'en conviens : cette homonymie n'est point flatteuse pour
le roi, — pardon, pour M. le Président des animaux ..

Et les fauves au masque puissant, à la crinière touffue, aux
griffes formidables, qui peuplent de leurs bonds et de leurs
rugissements les plaines rousses du Sahara ou les sauvages
plateaux du Cap, auraient raison de protester et de réclamer,
oui vraiment.

Pourquoi débaptiser de braves bêtes féroces au profit des
pîtrjs et des clowns de notre Foire aux Vanitést

Que voulez-vous ? Lion il y a. — La mode a parlé...

Et M. le ministre de l'instruction publique aussi.

Il a parlé d'Auber, — dans son récent pallas aux lauréats du
Conservatoire, — avec une irrévérence niaise, enfiellée et pré-
tentieuse que toute la presse a relevée...

Relevée avec des pincettes qui sont devenues des férules!...

En revanche, le lendemain de cette sortie... buzenvalesque,
M. Jules Simon recevait de M. Richard Wagner une lettre dans
laquelle ce chaudronnier allemand le traitait de : Uein lieber
Schatz und Landsmann, — Cher trésor et compatriote...
■ Et tous les jeunes messieurs qui fabriquent en chambre, à
Paris,—de la musique secrète, difficile et em. ..dormante
s'empressaient de déposer leur carte à la porte de la « man-
sarde » que l'auteur du Devoir habite dans les bâtiments de
l'Etat...

Jennius, de la Liberté, affirme avoir rencontre M. Victorien
Joncières qui en revenait.

Si non sabir,
Tazir, tazir I

chante, dans le Bourgeots-Gentillomme, le Muphti à M. Jour-
dain...

Du diable si M. Jules Simon, qui ne me paraît connaître
l'œuvre d'Auber qu'approximativement, — comme le fusilier
Pitou connaissait l'Algérie, pour avoir eu dans son escouade,
un caporal qui avait failli y aller;— du diable, dis-je, si
M. Jules Simon n'a pas perdu là une belle occasion de se
taire!... ■ ,

Heureusement, la gloire du maître regrette, qui fut 1 honneur
de l'école et de l'esprit français, n'a pas attendu cette bourrade
pour faire le tour de l'Europe.

A ce titre, elle commandait certains égards au fonctionnaire
de la République conservatrice, dont le nom est inscrit sous le
numéro 60b' sur un livret qui n'est pas précisément celui de la
caisse d'épargne.

Cette gloire n'est-elle pas internationale ?

Nouvelles de Tronville.

Correspondance particulière de VECLIPSE.

Hier matin, à trois heures, M. Thiers, enveloppé d'une redin-
gote grise, est sorti du chalet Cordier pour aller inspecter les
batteries installées sur la côte.

Le soldat de la ligne en faction à la grille lui a crié :

— Qui vive ?

M. Thiers était seul.

Et il n'avait pas le mot d'ordre...

Nonobstant, il a voulu s'avancer...

Mais ia sentinelle, croisant la baïonnette :

— On ne passe pas I quand même vous seriez le petit père I...
Le « petit père » a dty rebrousser chemin.

Le soir, notre lignar'd était iavité à dîner à la table présiden-
tielle.

Et quelles n'ont pas été la surprise et la joie de ce vigilant
«Moiteur, lorsqu'il a découvert, dans son potage, la médaille
militaire avec une gratification de cent francs^

Jt°Jî! C0?Ç?re Francis Magnard a cité, dans le Figaro, deux

ou trois « fables » d'une drôlerie incontestable

^'hLVr0101 une qu'^n attribue à Eugène Chavette, et que je

n hésite pas a considérer comme le chef-d'œuvre du genre :

L'ENFANT PRODIGUE

Apologue.

Un homme était très-opulent :
11 flt la noce avec dés dames
Et en devint fort indigent...

MORALITÉ.

Ne donnez pas d'argent aux femnàesl
C'est court!,..
Mais tout est là !

Alexandre Dumas père disait :

— La postérité pour moi commence à la frontière.
Exemples :

L'illustre écrivain voyageait sur le Rhin.

Il se rencontra sur le pont du bateau avec une dame créole,
qui tenait par la main un petit enfant. Elle dit au bambin en
voyant l'illustre romancier ;

— Allons, mon ami, salue ton parrain.

Cette qualification imprévue émerveilla grandement Alexan-
dre Dumas.

— Pardon, madame, je croyais jusqu'ici n'avoir jamais quitté
notre vieux continent. Est-ce que, — sans le savoir, — j'aurais
tenu cet enfant sur les fonts de baptême de l'Amérique ?

— Oui, monsieur Dumas, dit la dame en souriant, et voici
comment. On a ouvert à New-York, il y a quatre ans, un
hospice pour les enfants trouvés. Ce petit garçon, tel que le
voilà, est le premier qu'on y ait apporté. Or, quand il a été
question de le baptiser, il n'y a eu qu'une voix. Tout le monde
a demandé qu'il s'appelât Alexandre. Car tout ce qui lit à
New-York vous connaît et vous aime ; et l'on s'est dit que le
nom d'Alexandre Dumas ne pouvait que porter bonheur à
1 enfant ainsi qu'à l'hospice.

Voici la seconde anecdote : '

La scène s'est passée au même endroit, sur le pont du même
bateau à vapeur. (

Alexandre Dumas venait de causer avec la femme du capi-
taine, laquelle avait, paraît-il, infiniment d'esprit mêlé à une
rare distinction. En la quittant, il demanda et obtint la faveur
de lui baiser la main.

Une des voyageuses ■ s'élança vers la femme du capitaine et
lui dit avec émotion :

— Ah ! Madame, faites-moi une grâce ! Laissez-moi vous bai-
ser la main à la même place où Alexandre Dumas vient de poser
ses lèvres I

Théâtre de la Gaîté.

Mademoiselle Page allait franchir le senil de sa loge...
IL l'arrêta...

— Qui, IL? j

— LUI, parbleu !

— Achevez 1

— H. V. ou V; H. — comme vous voudrez...
On LE croyait au-delà des mers...

IL s'adresse à l'actrice :

— MON PREMIER est le petit-fils de l'uniformité...

— Comment?

— Ehl oui : c'est le Fils de la Nuit, comprenez-vous : le Fils
le l'Ennui... Or, comme :

L'ennui naquit un jour de l'uniformité...

Page ne put entendre SON SEGOND;..

Elle était tombée évanouie...

Quand elle revint à elle, elle était morte"! Il

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pects, sa vie morale, sa vie physique, sa vie intime, sa vie sociale ;
le bien et le mal qu'on en dit, ce qu'elle dit d elle-même, par Pierre
Larousse. — Cet ouvrage, extrait du Grand Dictionnaire, a pour
épigraphe ces paroles de Jean-Paul Ritcher: « Les femmes res- '
« semblent aux maisons espagnoles, qui ont beaucoup de
« portes et peu de fenêtres : il est plus facile de pénétrer
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