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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0236

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L'ÉCLIPSÉ

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PRIMES OE L'ÉCLIPSÉ

1™ PRIME : LA. REVANCHE

L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste !...

La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là !

Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves,

h'Éclipse offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.

Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.

La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.

Le port reste à la cliarge du destinataire.

2e PRIME : Album de la LTJNE et de l'ECXIPSB

Cent dessins les plus célèbres de Grill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.

Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.

Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)

Il n'y a, de notre part, aucune présomption à constater que
le pubiio s'est étonné, — sinon ému, — de la lacune causée
dans notre publication par l'interdiction absolue du dernier
numéro de VEclipse.

Il convient de donner là-dessus une explication brève et
claire :

Plus quejamais,la Censure pèse et s'acharne sur nos crayons.

Elle nous obligeait, l'autre jour, à remplacer par un portrait-
charge d'ancienne date une composition intitulée : les
deux présidents, — et nous aurons à répondre, vendredi,
devant des magistrats républicains, du délit d'avoir réuni, dans
un parallèle patriotique, le chef du gouvernement des Etats-
Unis et celui de la République'française.

La semaine passée, nous demandions à M. le Ministre de
l'Intérieur, l'autorisation préaiablêdà faire paraître un dessin,'
— tout de fantaisie, — avee cette légende : m. chose.

Cette autorisation nous était accordée en bonne et due forme.

Forts de celle-ci, nous nous préparions à mettre en vente
notre numéro, lorsque l'Autorité lé faisait saisir^ — brusque-
ment, — dans nos bureaux.

En vain, nous excipions de l'autorisation octroyée, si'gnée,
paraphée...

Cette autorisation, non-seule tuent on nous annonçait qu'elle
était subitement révoquée. •., ■

Mais encore, on prétendait la saisir elle-même entre nos
mains.

Devant notre refus énergique de nous démunir de cette
pièce, qm établit notre droit d'une façon si évidente, —et
sans nous tenir aucun compte des modifications que nous
avions fait subir au numéro incriminé, — on nous défendait de
paraître SOUS QUELQUE FORME QUE CE EUT.

Nous en appelons aujourd'hui au public de cette véritable
persécution.

Mais nous sommes décidés à demander aux tribunaux raison
du préjudice que ce procédé à causé à notre entreprise.

Nous intentons donc une action afin de dommages-intérêts
contre M. le Ministre de l'Intérieur. La Justiee prononcera.
Nous avons confiance. Il nous serait trop pénible d'être forcés
depenserquece comble est réservé ànos malheurs de ne trou-
ver déjuges autre part qu'à Berlin.

ft RECULONS'

Je serais bien oo»tëht si quelqu'un voulait m'expliquer en
quoi un homme qui n'a pas déménagé depuis deux ans est
supérieur à un autre qui vient de changer de domicile.
' J'ai absolument besoin d'être fixé à ce sujet, pour me rendre
compte des puissants motifs qui vont déterminer la commis-
sion chargée de préparer la loi électorale à demander qu'une
ou deux années de résidence soient exigibles pour voter.

C'est en vain que, voici une semaine, je fouille ce qui me
sert d'intelligence peur y découvrir en quoi je serai devenu
indigne d'élire mon représentant, parce, que j'aurai'quitté
depuis six mois la rue Turbigo pour aller demeurer à'Bati-

Je ne trouve rien.,, absolument rien.

C'est à croire, ma parole d'honneur, que la Commission,
s'inspirant du style tintamarresque, s'est dit :

Pour mettre un terme aux abus du suffrage universel, met-
tons en quatre entre le jour de l'emménagement et l'inscrip-
tion électorale.

Si ce n'est pas cela, c'est que la Commission se sera tenu cet
autre raisonnement, non moins amusant:

Pour obtenir un gouvernement qui n'avance guère, il faut le
faire élire par des gens qui ne bougent pas.

Toujours est-il que si l'exigibilité d'une ou deux années de
résidence est adoptée, voilà le suffrage universel passablement
écorné.

Une fois la loi votée, nous allons nous trouver, à peu de chose
près, dans la même situation que le 23 février 184S, ce qui nous
rajeunira tous de vingt-quatre ans.

Du reste, il faut convenir que nous aurons bien droit h nous
faire enlever de dessus la tête ces vingt-quatre années, puis-
que nous ne les aurons employées qu'à faire des sauts de dix
pas en arrière à chaque dix pas que nous faisons en avant.

Nous voici donc sur le point de revenir au cens ; car il est
inutile de chercher à nous gommer ce bitter: deux ans de ré-
sidence, si ce n'est pas le sens commun, c'est parfaitement le
cens électoral.

'Cette mesure va entamer, fortement le suffrage universel;
mais, ce qui me frappe, c'est la présence d'esprit de nos légis-
lateurs en matière électorale.

Remarquez que chaque fois qu'ils entament le suffrage uni-
sel et lui enlèvent un copeau; ils l'entament toujours par le
même bout, ce qui fait naturellement qu'ils lui enlèvent tou-
jours le même morceau.

Ainsi, vous avez pu comme moi en faire la remarque : depuis
que l'on cherche les moyens d'éliminer de l'urne une classe de
citoyens, ça a toujours été la classe de ceux qui n'ont pas le
sou.

On n'a pas souvenance qu'un gouvernement ait jamais fait
proposer par un de ses ministres, la modification suivante a
la loi électorale :

« Considérant que, depuis que les riches, qui ont intérêt à ce
» que les choses restent comme elles sont, votent; il est bien
» temps de faire voter les pauvres qui ont intérêt à ce qu'elles
» changent.

» Arrêtons ce qui suit :

» Les citoyens qui paient plus de vingt francs de contribu-
» tions, ne sont pas électeurs. »

Ge n'est pas que je désire cette loi-là qui serait absurde ;
mais s'il fallait absolument priver de ses droits électoraux les
gens qui ne déménagent pas parce qu'ils sont trop bien, ou ceux
qui changent de logement parce qu'ils sont trop mal ; j'aime-
rais encore mieux me décider en faveur de ces derniers.

Cette préférence m'est dictée par la conviction dans laquelle
je suis que plus on a besoin de pain et de bois, plus on a be-
soin d'être électeur.

LÉON BIENVENU.

LA SAINTE-CATHERINE

Le théâtre représente une Chambre. L'ameublement, im-
provisé à la hâte, date de toutes les époques. Ici des sièges
en X du temps de l'Empire, là une bergère Louis XVI, plus
loin une table de-nuit Restauration. Le lit, 'd'allure roman-
tique, rappelle le pseudomoyen-âge des belles années de Louis-
Philippe. L'éteignoir est de 1855.

Au fond, sur la cheminée roeoco, un buste de sainte, le buste
de sainte Catherine, grave et sévère.

Une jeune personne, modestement vêtue, et dont le bonnet
serait de forme phrygienne et de couleur rouge, si M. Victor
Lefranc ne l'avaO Herdit, se promène dans la Chambre, ùh
almanach. à la mà.e^

Elle se parle à elle-même :

elle. — Tiens I c'est aujourd'hui le 35 novembre ! C'est la
fête de sainte Catherine (qui s'appelait Dorothée, d'ailleurs).
C'est bien singulier. Je n'éprouve aucune tristesse à penser à
elle, cette bonne dame ! Elle est ordinairement l'effroi des
jeunes filles. Eh bien, moi, je l'aime. Je n'ai même qu'un
désir : la coi/fer 1 Oui, vieillir en restant fille, tel est mon
vœu. Ce n'est pas celui des jennes personnes d'habitude. Mais
moi je suis.comme cela. Ohl quand donc aurai-je atteint ma
majorité, quand pourrai-je coiffer Sainte-Catherine!

On frappe à la porte.

Entrez ! — (à part.). — Déjà I Le train des députée est-il
donc entré dans la gare? Pas moyen d'être un peu seule un
instant. Quel ennui ! — Avee ça qu'ils sont amusants tous
ces vieux rabâcheurs. Enfin. (Haut.) Entrez donc I

(Entre une vieille femmet poudrée, avec du rouge à la pommette,
et ponctuée de mouches ; elle est vêtue d'une robe à flew-s semée d'oi-
seaux des îles qui pue le musc).

elle. — Bonjour, madame. — Vous voilà encore revenue?...

LA vieille. — Bonjour, petite, bonjour. Oui, c'est moi. (Etle
s'offre une prise de macouba) Je viens (tout bas) voir si vous êtes
enfin décidée?,...

elle: — Moi? — Nonl Je n'en veux pas de votre monsieur
d'un certain âge, fort convenable, discret...

la. vieille.— Et si soigné, ma chèrel... un bijou, quoi.
Voyez-vous, ma petite, les gens de cet âge là, c'est attentif,
c'est commode, c'est... et puis... .

elle. — Allez porter vos propositions ailleurs, vieille cajo-
leuse i

la. vieille. — Tout doux, ma belle, tout doux. — Ne par-
lons donc plus de ce monsieur'Monarque qui vous déplaît si
fort, parlons du jeune homme que vous savez... un comte de
la branche cadette...

elle. — Un comte à dormir debout. Oui I Je n'en veux pas
de votre comte...

la vieille. — Les bons comtes font les bons amis, pourtant.
Et puis, si vous saviez ma petite, c'est du solide: Une fortune
personnelle et des espérances, sans parler des rentrées. Tenez,
l'autre jour, à Versailles, on a parlé de rendre à sa famille
trente-cinq millions...

elle. — C'est du propre ! Quand des masses de gens erèvent
de faim, quand il faut payer à l'ennemi une somme effrayante,
ces princes là n'ont pas même la pudeur d'attendre..-. Ils
réclament de l'argent à un convalescent qui en a tant besoin
pour se remettre tout à fait et pour boire un peu de vin for-
tifiant... Allez vous en, vous dis-je. C'est dégoûtant I

la vieille. — Avec ce système làj ma petite, vous risquez
beaucoup, quand vous serez majeure, de coiffer sainte Cathe-
rine tous les ans...

elle. — C'est mon seul espoir, ma bonne vieille, c'est mon
seul espoir, je ne veux pas me marier, et je ne veux pas non
plus... conserver avec eux. Je veux rester ce que je suis, une
femme indépendante, sage, fière. Pour mari, j'aurai le peuple.
Ma famille sera la Liberté.

la vieille. — Petite sotte I Nous vous mettrons aux Made-
lonnettes.

ELLE, —

, ma belle pudique.

aînée, pécore! Je vous

la vieille.—Nous pouvons aussi, avec le secours de Dieu,
vous réduire à l'obéissance, ma chère...

elle. — Vous m'étranglerez comme ma bisaïeule de 89 ;
vous m'étoufferez comme ma grand'mère de 1830 ; vous m'as-
sassinerez comme ma mère, en 1851, vous ferez ce que vous
voudrez, mais vous ne me verrez pas prendre pour amant un
soldat, un lieutenant-général du royaume, ou un artilleur suisse
échappé de Londres.

la vieille.— Ah I bah!—Nous verrons ç
Nous verrons ça... Nous sommes patients.

elle (exaspérée). — J'espère bien que si je dois mourir à mon
tour, vous crèverez au moins en même temps que moi, ma vieille.
Vous n'êtes plus jeune, vous savez. Un coup de pouce, et ce
sera fait ! Mais je suis bien bête de me laisser aller à la colère
comme cela. (Avec calmé). Fichez-moi le camp d'ici, madame, et
laissez-moi tranquille. Et surtout ne dites pas dans la rue qui
vous êtes, et le vilain métier que vous faites depuis deux ans,
car il pourrait bien vous en cuire.

la vieille — Vous insultez votre ;
ferai passer devant mon jury, m ______

elle. — Votre jury I Pauvre vieux fantôme, va! — De
quelque façon que vos amis s'y prennent, malgré le triage sur
le volet qui est voté, à notre époque, le jury sera composé
toujours d'honnêtes gens et d'amis de la liberté.

la. vieille (avec une ténacité que rend ewcusable Véducation
qu'elle a reçue sous les rois de France). — Alors, ma petite chatte,
c'est dit? — La part de la pudeur faite, vous persistez à ne
pas vouloir de ceux qui soupirent pour vous et voudraient ga-
lamment...

elle. — Un mot de plus, et je vous arrache votre perruque !

la vieille. — C'est bon. Je m'en vais. Mais réfléchissez. On
n'est pas toujours jeune et jolie...

elle.— Voulez-vous sortir d'ici!... ou je vous flanque le
message de mo-n tuteur à travers votre vénérable figure...

la vieille. — Alors, vous vous fâchez pour tout de bon?...
sérieusement... c'est bien vu, bien entendu,..

elle. — C'est trop fort!... (elle lui jette te,Message à la télé).

la vieille. — Au meurtre!,.. Au meurtre !... On me tue!...
On me dissout!...

(La jeune fille sort de Vappartement, indignée).
la vieille (seule).—Eh !—personne ne vient à mon secours?
On me laisse égorger... C'est bon. — (Montrant le poing). Vous,
ma belle petite, attendez !... Nous-verrons... — Je n'ai pas dit
mon dernier mot... et, s'il le faut, monseigneur se passera de
votre consentement... comme ses aïeux...

UNE VOIX D'Ei\ BAS

As-tu fini I

Erkesï d'Hbrviuy.

LES AMENDEMENTS

DE JEAN BRUNET

M. Jean Brunet vient de reprendre à la Chambre sa pe-
tite spécialité d'amendements rédempto-catholico-burlesques.

Il paraît qu'il a tout-à-fait renoncé à la grande politique,
depuis son échec du Trocadéro, et qu'il ne veut plus mainte-
nant qu'esearmoucher auteur de tous les nouveaux projets de
loi pour essayer d'y introduire des amendements de sa façon.

Il v^ent d'étrenner ce système à l'occasion de la loi sur le
jury qui vient d'être votée.

Et, bien qu'il n'ait guère réussi, il est fermement décidé à
tenter le même essai sur tontes les lois en fabrication ou en
refonte.

M. Jean Brunet a bien voulu nous communiquer quelques-
uns des amendements qu'il se propose de soumettre à la chambre
en temps et lieu.

Il ne nous a pas défendu de les publier, il n'y a donc pas
d'indiscrétion.

AMENDEMENT A LA LOI ÉLECTORALE.

»■ Seront seuls admis dans les urnes électorales comme bul-
» letins de vote., les billets de confession au nom de l'électeur,
» et ne datant pas de plus de cinq jours.

AMENDEMENT DE LA LOI SUR L'ARMÉE,

» Dans foutes les théories militaires, le signe de la croix sera
» intercalé entre le : portezL.. arm's !.., et le : arm's bras\...

AMENDEMENT DE LA LOI SDR LA PRESSE",

» Dans toutes les imprimeries, le papier destiné au tirage
» des journaux ne pourra être trempé qu'avec de l'eau bénite.

AMENDEMENT A LA LOI SUR LES RÉUNIONS PUBLIQUES

» Aucune réunion publique ne pourra avoir lieu dans un local
» dont lés serrures n'auront pas été préalablement graissées
y avec de l'huile à sacre.

AMENDEMENT A LA LOI SUR LE DUEL

» Seront punis d'une amende de 100 à 500 francs, les témoins
» qui auront préparé une rencontre sans emmener un prêtre
» avec les combattants.

AMENDEMENT A LA LOI SUR L'ADULTÈRE

» Toute femme mariée doit toujours avoir sur elle, de sab-
» solutions en blanc.
« Les blondes, trois.
» Les brunes, cinq. »

Pour extraits conforme^
TURLUPIN.

'" II) Poar4 •

';Lfie . d'à1

1 ^,-*icHEU

!y,„, Piera», - d'Antignj,
^■-SIsdsIeineBrohan, — Chr

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,, m: Miasin, — Magoier, — Ang
a-I»iide Leblanc, — Julia Baroi
.:_-.--:) Xirenx, — DalTaJ, — Ziil
-....etc.-Nota: S'sdi
:ciàA te Variétés, des Folies
Muh, des Menus-Plaisirs et di
asiate sont de véritables ma

i «tas : Schneider, — Sillj.
3;i;sHll-Del«porte, — Reicher.

niattt.
itaiihiemt,- Céline Monta

• - Colombier, — Suzann
IWfln: Delphine MarqTiet.

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