L'ECLIPSE
PRIMS ÛE L'ÉClIPSE
1" HUME : LA B.EVÀNCHB
L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là !
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
L'Éclipsé offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le port reste à la charge du destinataire.
2e FRIME : Album de la LUNE et de rÈGLIPSB
Cent dessins les plus célèbres de Gill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
CONDAMNATION DE L'ÉCLIPSÉ
On lit dans le Rappel du 2 décembre :
Ah.1 c'est un métier difficile que de rédiger un journal répu-
blicain ; mais où la difficulté frise l'impossible, c'est quand, à
la prose, le journaliste veut joindre la caricature.
La caricature, essentiellement française, devrait réjouir tout
le monde. Mais la Censure n'a pas le caractère comme tout le
monde De là les nombreux déboires des journaux qui ,
comme VEclipse, possèdent un crayon endiablé.
VEclipse a, paraît-il, dp grands torts.. Premier tort: sa rédac-
tion est républicaine; deuxième tort: ses dessinateurs, Gill en
tête, se sont permis quelques irrévérences envers « l'ami Ba-
dingue », et troisième et plus r.rrand tort : l'Eclipsé ose soutenir
le gouvernement de M. Thiers.
C'était avec une intention toute bienveillante que Gill avait
composé un dessin représentant : « Les deux présidents : —
Grant et Thiers.' »
Le président américain montre au président français un
globe terrestre, sur lequel la République du Nouveau-Monde
fait une large et belle tache.
Le rédacteur en chef accueille ce dessin, dans lequel il ne
voit qu'une glorification de l'idée défendue par le journal.
Où avait compté sans dame Censure, qui refuse d'autoriser
la publication du dessin. Ou mieux, si l'on s'était préocupé
comme toujours de l'avis de cette grincheuse, on s'était dit:
qu'elle ne pouvait décemment se fâcher et que, cette fois encore,
elle ne pourrait refuser son estampille.
Et le journal avait été tiré et les envois en province étaient
faits, quand on a connu le veto d'Athénaïs.
Ergo, procès-verbal et poursuite en police correctionnelle,
M. Le Révérend, gérant responsable, a comparu hier devant
la 9° chambre, pour s'entendre condamner à un mois de prison
et 300 fr. d'amende.
Attrape!... Cela vous apprendra, monsieur le républicain, à
aimer et servir le gouvernement delà République... sans répu-
blicains.
PROJETS DE CONSTITUTIONS
*Tour à treize !.„
Nous avons dorme, il y a quinze jours, le projet Galloni
d'Ifctria.
En même temps, ûoûs promettions le projet de Kerdreï.
Le voici, immaculé :
En présence de Dieu, à .qui dn ne demande pas ce qu'il en
pense, et au nom du peuple français à qui on se gardera encore
bien plus de le demander,
L'assemblée nationale proclame la constitution suivante :
Article premier. —'Henri-Charles-Fer^inand-Marie-Dieu-
doilné d'Artûis, duc de Bordeaux, comte de Chambord, est ré-
tabli sur le trône de sets aïeux — lequel trône de ses aïeux en
sera un autre — sous le nom de Henry V.
art. n.~ A défaut d'enfant mâle (Riresétouffés), le roi pourra
désigner, pour lui succéder, tel membre dosa famille qu'il lui
plaira.
11 ne eera pas néoesga're que ce successeur convienne a la
nation, au âontrairfl.
art. lit; — A peine monté sur le trône, et sans prendre le
temps iiô changer de chaussettes, ie roi s'engage à déclarer
la guerre à l'Italie pour rendre au Pape son pouvoir tem-
porel.
A^rh IV. <— Le droit d'aînesse est rétabli.
Ifes cadets de ftmillo qui n'auront pas le moyen de devenir
capitaioea des gardés ou archevêques, seront de plein droit
frètes ighorânuùa ou palefreniers,
art. v. —- Lîi- dîme est rétablie.
Biais, p?tj* ne Pas avoir l'air de copier de point en point les
anûiens wiges, elle est doublée.
art. vi»t— Tous les citoyens peuvent exprimer librement
leiirs opinions,
3oitxlans des réunions publiques, qui ne pourront se com-
poser de^lks^e deux personnes ;
Suit dans 055 journaux, pour lesquels le cautionnement est
rélubii et porté à cinq cent trente mille francs.
Mit. vit. — Chaque commune, chaque quartier a son prévôt,
aoû. ech.ev.ip_j son bailli, qui étudient les besoins de leurs ad-
ministrés et s'en font chacun trente mille livres de rentes.
art. vin. — La pendaison est rétablie.
Seulement, elle peut être appliquée sans qu'il soit besoin
de jugement, quand c'est un seigneur bien en cour qui la ré-
clame contre un vilain*
Ge dernier a trois mois, à partir du jour de la pendaison! pour
se pourvoir devant d'autres juges.
art. 15. — La Bastille sera reconstruite... en plus grand;
et rendue à sa destination première.
art. x. — Lecorps deâ Oent^Suisses est rétabli.
Il se composera de trente mille Bretons.
art. xi. — Le drapeau blâné-redevient le drapeau national.
Il flottera sur tous les édifices publics et particuliers.
A vol d'oiseau, Paris devra ressembler à un vaste sécbeoir
de blanchisseuse.
art. xri; — L'ignorance gratuite et obligatoire est ordonnée
dans toute l'étendue du royaume.
Les seigneurs qui savent signer leur nom devront l'oublier
dans le délai de trois mois.
art. xm. — Les gentilshommes porteront l'épée et le peuple
le'poids de tous les impôts.
art. xiv. — Les prêtres devront être célibataires de père en
fils depuis la cinquième génération.
art. xv. — Le roi de France entretiendra douze mignons
à sa cour.
arT. xvi. — Tout sujet du roi, convaincu de s'être fait en-
terrer civilement, sera condamné à mort.
art. xvii. — L'inquisition est rétablie pour faire avouer aux
rédacteurs du Siècle qu'ils croient au miracle de la Sallette.
art. xviii. — Deux triples décimes sont ajoutés à tous les
impôts pour le denier de saint Pierre.
art. xix. — L'observation da maigre est de rigueur le
vendredi.
Sont réputées maigres, toutes viandes et volailles ayant fran-
chi le seuil d'un ecclésiastique.
art. xx. — Le repos da dimanche est obligatoire.
Les meubles en bois vert qui auront travaillé eë, jour-là,
seront confisqués et vendus au profit de l'Eglise,
art. xxi. — La fortune de tous les sujets morls sans les sa-
crements reviendra au curé de leur paroisse;
art, xxii. ç=? Les femmes au-dessous de trente ans devront
aller à Confesse trois fois par semaine.
Celles de trente à quarante-cinq, une fois au moins.
En sont dispensées celles.de soixante-dix et au-dessus. ■
art. xxiii;. — Des processions religieuses auront lieu deux
fois par jour.
Devant le cortège, les passants devront se coucher à plat
ventre dans le macadam.
art. xxiv. -=- Les chemins de fer, le télégraphe, le gaz d'é-
clairage et là photographie sont abolis.
art. xxv. — Offenbach, Hervé et Litoff seront rasés et en-
fermés dans un couvent.
art, xxvi. — Louis Veuillot est nommé grand aumônier
des Tuileries.
Pour copie conformé t
LÉON BIENVENU.
(Dimanche le projet Estancelin.)
L'ORDRE ET Là MARCHE
DE LA CANONISATION DE SAINT LABRE
Il se fait on ce moment d'immenses préparatifs à Rome
pour la cérémonie de la canonisation de saint Labre.
Voici quelques notes que notre reporter spécial nous
envoie sur le programme de cette solennité :
8 HEURES nU MATIN
Grande sonnerie des cloches appelant les fidèles.
9 HEURES ET DEMIE
Défilé du cortège.
Burnichon etYicaten font partie comme pénitents.
Ils marchent pieds nus, l'a corde au cou, un cierge à la main,
un voile noir sur la tète.
10 HEURES
Sur le parcours du cortège, les habitants ouvrent leurs
fenêtres et secouent de toutes leurs forces sur la procession
leurs draps, leurs vieux vêtements et leurs peignes fins.
10 HEURES 1/4
La procession commence à se gratter.
H HEURES.
Arrivée du cortège.
Burnichon et Vicat s'agenouillent et abjurent solennellement
leurs erreurs.
Comme gage de leur repentir, ils brisent sur la dalle, cha-
cun un flacon de leur insecticide.
MIDI
Les assistants continuent à se gratter.
1 HEURE
Trois petits garçons bien sales sont amenés.
On les place sous un dais de velours.
Ils ont les mains attachées derrière le dos pour qu'ils ne
puissent pas les. porter à leur tête, comme ils paraissent en
avoir une grande envie.
2 HEURES'.
Le défilé recommence devant eux.
Chacun des assistants vient leur pa&ser trois fois la main
dans les cheveux, et se la repasse ensuite dans les siens.
3 HEURES
Tout le monde se gratte avec fureur.
Canonisation.
4 HEURES
5 HEURES.
Les assistants se retirent dévorés en se grattant toujours.
Mais ils ne doivent se porter à aucune voie de fait envers
fc; ^ris aïaat la preffiière so°^ ^ ^« *>
DS 6 HEURES DU SOIR A 6 HEURES DU MATIN
Souffrances horribles!... résignations des fidèles!., grande
joie, nopces et festins des... belligérants !...
6 HEURES 1/2
Coup dé cloche et commencement de la tuerie.
7 HEURES
Burnichon et Vicat sont rasés et enfermés dans un cloître
Un leur coupe les ongles.
TURLIJPIN.
LE PRINCE HJILULI
C'est ainsi que les courtisans de Chantilly, au dessert ap-
pellent Henri d'Orléans duc d'Aumale.
Cet homme, - on ne l'a pas oublié, car il l'a déclaré pu-
bliquement, - était rentré en France pour y vivre en « simule
citoyen. » r
En sa qualité de « simple citoyen, » ce sonneur de trompe a
commence, il est vrai, sa vie calme et retirée en se parjurant
Bien qu'il eût donné sa parole de ne point siéger à la Cham-
bre, bien que l'Assemolée tout entière, le 18 juin 71 lui eût
infligé un blâme tacite, le prince Hallali a paru à Versailles
un beau soir, et depuis lors, chaque fois que le courre d'un cerf
ne vient pas le distraire des questions politiques, ce qui est
fréquent, il daigne faire son métier de député.
Vendredi, ce simple citoyen, ce député comme un autre ce
chasseur, cet Hippolyte français, qui n'a plus aucun am'our
pour le trône (il l'a juré du moins), mis en demeure de donner
l'appui de sa voix au gouvernement de la République, c'est-à-
dire au seul gouvernement possible pour un honnête 'patriote
ou de s'allier franchement, bravement, en prince de proie, à la'
bande des organisateurs de la guerre civile à bref délai,'ven-
dredi, dis-je, le prince Hallali s'est abstenu de voter.
Si le prince Hallali avait encore sur le dos la peavt du pré-
tendant qu'il dissimulait si mal, en 1870, sous l'habit du co-
lonel Lutheroth, lorsqu'il vint offrir son épée à Gambetta, je '
comprendrais son silence de vendredi.
Mais cette peau de prétendant, il l'a jetée aux orties, après
son élection. Il n'est plus qu'un simple citoyen. Il l'affirme et
je le crois.
Or, quel simple citoyen, vendredi dernier, voyant son pays
en péril, et sachant qu'une voix de plus ou de moins pouvait
avoir Une influence énorme dans la balance, n'aurait pas eu
le battement de cœur qui faisait tressaillir tout le monde en
cet instant solennel? Quel citoyen n'aurait agi?
11 paraît que l'âme du'simple citoyen d'Aumale n'est |pas
faite comme les autres, car elle est restée bien tranquille et
son propriétaire s'est tu au moment décisif.
Le prince Hallali est reBté muet.
Quand chacun, ami Ou ennemi de la République, se condui-
sait en homme, à ses risques et périls, le cauteleux simple ci-
toyen faisait de la politique de carpe...
Je otôis qu'il est inutile de démontrer plus longuement qu'il
faut plus que jamais surveiller le prince Hallali.
Oe sont les muets du sérail qui Serrent toujours le cordon au-
tour du col des gens. Ils sont froids, ils nont ineptes, mais ils
sont dangereux.
LE QOUSIN JACQUES
VIVENT LES MILLES!
« Les penseurs du radicalisme, dans leurs dictionnaires qu'ils
» appellent scientifiques, donnent sur l'homme les définitions qui
* ravalent notre espèce. »
Telles sont les propres paroles de cet excellent M. Batbie,
ouvrant son cœur devant la Chambre de Versailles, au nom de
la Droite, et stigmatisant le diotionnaire de M. Littré.
M. Batbie ne veut pas que l'espèce du Batbie soit ravalée.
Que l'espèce des radicaux descende du singe, soit. Mais eux,
Batbie, Kerdrel, et compagnie, ils n'en descendent pas. Ce qui
ne veut pas dire néanmoins qu'ils seraient satisfaits si lesdits
dictionnaires affirmaient qu'ils remontent au singe actuel.
Ma foi, pour ma faible part, et si j'ose m'exprimer ainsi, je
me sens fier de descendre de ces honnêtes gorilles des temps
primitifs qui, tolérants, probes, travailleurs et chastes, vivaient
dans les hautes forêts, se construisaient une cabane, et n'a-
vaient qu'une, seule «femme » qu'ils adoraient uniquement,
en légitime mariage.
Cela ne me ravale pas du tout d'avoir eu de pareils ancêtres.
Tandis que l'idée, autrefois semée dans mon jeune cerveau,
que je proviens de la côte d'une' créature curieuse, bavarde et
gourmande, ayant des rendez-vous avec un serpent, à l'insu
de son mari, lequel était entre nous un esprit bien peu cultivé,
me taquine beaucoup.
On aime à avoir eu des parents respectés dans le quartier,
que diable I
Or, cette Eve chassée du clos divin, pour cause de gourman-
dise, et ne légèreté (serpent à'part), ne me semble pas une
aïeule bien vénérable.
Chacun son hypothèse !
Au nom de la liberté de conscience, je demande à ne pas être
forcé, de par Batbie, à renier les gorilles de ma famille anté-
diluvienne.
Je tiens à mes gorilles, à ces parents silencieux, qui ne ré-
digeaient pas de manifestes, ne dénonçaient pas les geus d'une
opinion contraire à la leur, et se conduisaient en primates de
bien, « sans faire étalage de sentiments religieux, » comme dit
M. Thiera.
Ils étaient monogames, en gorilles dignes de tout notre res-
pect, et, sans faire de personnalité, je crois pouvoir dire que
bien des rois extrêmement catholiques, ainsi que leurs cour-
tisans extrêmement pieux, ne se sont pa3 contentés d'une
seule épouse, dans les meilleurs temps de la monarchie.
Grâce au bon sens de la France, qui éclatera d'ailleurs par
plus de 370 voix dans la prochaine assemblée, M. Littré, Tau-
r coopte*
■i faut ^'
' ,„ tomber I«
»* g. C0UIMT
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GAZETTE Â
Bulletin polit
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PRIMS ÛE L'ÉClIPSE
1" HUME : LA B.EVÀNCHB
L'idée qui fait bouillonner les cerveaux, l'espoir qui fait
bondir les cœurs ont pris, — sinon un corps, — un buste I...
La Revanche vit désormais, — dans le marbre et le stuc, —
celui-ci popularisant celui-là !
Un artiste a pétri pour nous cette image de nos rêves.
L'Éclipsé offre à ses abonnés la statuette de la Revanche.
Chacun voudra avoir cette figure sous les yeux.
La statuette de la Revanche, avec son piédestal, prise dans
nos bureaux : 6 francs ; emballée avec soin et prête à être ex-
pédiée : 7 francs.
Le port reste à la charge du destinataire.
2e FRIME : Album de la LUNE et de rÈGLIPSB
Cent dessins les plus célèbres de Gill, réduits au moyen d'un
procédé graphique tout nouveau, formant un album élégant
et portatif.
Les dessins ainsi reproduits sont d'une délicatesse et d'une
fidélité parfaite, et de plus on les a finement coloriés.
Le prix de l'Album, pris au bureau, est de 6 francs. (Ajouter
1 franc pour le recevoir franco dans les départements.)
CONDAMNATION DE L'ÉCLIPSÉ
On lit dans le Rappel du 2 décembre :
Ah.1 c'est un métier difficile que de rédiger un journal répu-
blicain ; mais où la difficulté frise l'impossible, c'est quand, à
la prose, le journaliste veut joindre la caricature.
La caricature, essentiellement française, devrait réjouir tout
le monde. Mais la Censure n'a pas le caractère comme tout le
monde De là les nombreux déboires des journaux qui ,
comme VEclipse, possèdent un crayon endiablé.
VEclipse a, paraît-il, dp grands torts.. Premier tort: sa rédac-
tion est républicaine; deuxième tort: ses dessinateurs, Gill en
tête, se sont permis quelques irrévérences envers « l'ami Ba-
dingue », et troisième et plus r.rrand tort : l'Eclipsé ose soutenir
le gouvernement de M. Thiers.
C'était avec une intention toute bienveillante que Gill avait
composé un dessin représentant : « Les deux présidents : —
Grant et Thiers.' »
Le président américain montre au président français un
globe terrestre, sur lequel la République du Nouveau-Monde
fait une large et belle tache.
Le rédacteur en chef accueille ce dessin, dans lequel il ne
voit qu'une glorification de l'idée défendue par le journal.
Où avait compté sans dame Censure, qui refuse d'autoriser
la publication du dessin. Ou mieux, si l'on s'était préocupé
comme toujours de l'avis de cette grincheuse, on s'était dit:
qu'elle ne pouvait décemment se fâcher et que, cette fois encore,
elle ne pourrait refuser son estampille.
Et le journal avait été tiré et les envois en province étaient
faits, quand on a connu le veto d'Athénaïs.
Ergo, procès-verbal et poursuite en police correctionnelle,
M. Le Révérend, gérant responsable, a comparu hier devant
la 9° chambre, pour s'entendre condamner à un mois de prison
et 300 fr. d'amende.
Attrape!... Cela vous apprendra, monsieur le républicain, à
aimer et servir le gouvernement delà République... sans répu-
blicains.
PROJETS DE CONSTITUTIONS
*Tour à treize !.„
Nous avons dorme, il y a quinze jours, le projet Galloni
d'Ifctria.
En même temps, ûoûs promettions le projet de Kerdreï.
Le voici, immaculé :
En présence de Dieu, à .qui dn ne demande pas ce qu'il en
pense, et au nom du peuple français à qui on se gardera encore
bien plus de le demander,
L'assemblée nationale proclame la constitution suivante :
Article premier. —'Henri-Charles-Fer^inand-Marie-Dieu-
doilné d'Artûis, duc de Bordeaux, comte de Chambord, est ré-
tabli sur le trône de sets aïeux — lequel trône de ses aïeux en
sera un autre — sous le nom de Henry V.
art. n.~ A défaut d'enfant mâle (Riresétouffés), le roi pourra
désigner, pour lui succéder, tel membre dosa famille qu'il lui
plaira.
11 ne eera pas néoesga're que ce successeur convienne a la
nation, au âontrairfl.
art. lit; — A peine monté sur le trône, et sans prendre le
temps iiô changer de chaussettes, ie roi s'engage à déclarer
la guerre à l'Italie pour rendre au Pape son pouvoir tem-
porel.
A^rh IV. <— Le droit d'aînesse est rétabli.
Ifes cadets de ftmillo qui n'auront pas le moyen de devenir
capitaioea des gardés ou archevêques, seront de plein droit
frètes ighorânuùa ou palefreniers,
art. v. —- Lîi- dîme est rétablie.
Biais, p?tj* ne Pas avoir l'air de copier de point en point les
anûiens wiges, elle est doublée.
art. vi»t— Tous les citoyens peuvent exprimer librement
leiirs opinions,
3oitxlans des réunions publiques, qui ne pourront se com-
poser de^lks^e deux personnes ;
Suit dans 055 journaux, pour lesquels le cautionnement est
rélubii et porté à cinq cent trente mille francs.
Mit. vit. — Chaque commune, chaque quartier a son prévôt,
aoû. ech.ev.ip_j son bailli, qui étudient les besoins de leurs ad-
ministrés et s'en font chacun trente mille livres de rentes.
art. vin. — La pendaison est rétablie.
Seulement, elle peut être appliquée sans qu'il soit besoin
de jugement, quand c'est un seigneur bien en cour qui la ré-
clame contre un vilain*
Ge dernier a trois mois, à partir du jour de la pendaison! pour
se pourvoir devant d'autres juges.
art. 15. — La Bastille sera reconstruite... en plus grand;
et rendue à sa destination première.
art. x. — Lecorps deâ Oent^Suisses est rétabli.
Il se composera de trente mille Bretons.
art. xi. — Le drapeau blâné-redevient le drapeau national.
Il flottera sur tous les édifices publics et particuliers.
A vol d'oiseau, Paris devra ressembler à un vaste sécbeoir
de blanchisseuse.
art. xri; — L'ignorance gratuite et obligatoire est ordonnée
dans toute l'étendue du royaume.
Les seigneurs qui savent signer leur nom devront l'oublier
dans le délai de trois mois.
art. xm. — Les gentilshommes porteront l'épée et le peuple
le'poids de tous les impôts.
art. xiv. — Les prêtres devront être célibataires de père en
fils depuis la cinquième génération.
art. xv. — Le roi de France entretiendra douze mignons
à sa cour.
arT. xvi. — Tout sujet du roi, convaincu de s'être fait en-
terrer civilement, sera condamné à mort.
art. xvii. — L'inquisition est rétablie pour faire avouer aux
rédacteurs du Siècle qu'ils croient au miracle de la Sallette.
art. xviii. — Deux triples décimes sont ajoutés à tous les
impôts pour le denier de saint Pierre.
art. xix. — L'observation da maigre est de rigueur le
vendredi.
Sont réputées maigres, toutes viandes et volailles ayant fran-
chi le seuil d'un ecclésiastique.
art. xx. — Le repos da dimanche est obligatoire.
Les meubles en bois vert qui auront travaillé eë, jour-là,
seront confisqués et vendus au profit de l'Eglise,
art. xxi. — La fortune de tous les sujets morls sans les sa-
crements reviendra au curé de leur paroisse;
art, xxii. ç=? Les femmes au-dessous de trente ans devront
aller à Confesse trois fois par semaine.
Celles de trente à quarante-cinq, une fois au moins.
En sont dispensées celles.de soixante-dix et au-dessus. ■
art. xxiii;. — Des processions religieuses auront lieu deux
fois par jour.
Devant le cortège, les passants devront se coucher à plat
ventre dans le macadam.
art. xxiv. -=- Les chemins de fer, le télégraphe, le gaz d'é-
clairage et là photographie sont abolis.
art. xxv. — Offenbach, Hervé et Litoff seront rasés et en-
fermés dans un couvent.
art, xxvi. — Louis Veuillot est nommé grand aumônier
des Tuileries.
Pour copie conformé t
LÉON BIENVENU.
(Dimanche le projet Estancelin.)
L'ORDRE ET Là MARCHE
DE LA CANONISATION DE SAINT LABRE
Il se fait on ce moment d'immenses préparatifs à Rome
pour la cérémonie de la canonisation de saint Labre.
Voici quelques notes que notre reporter spécial nous
envoie sur le programme de cette solennité :
8 HEURES nU MATIN
Grande sonnerie des cloches appelant les fidèles.
9 HEURES ET DEMIE
Défilé du cortège.
Burnichon etYicaten font partie comme pénitents.
Ils marchent pieds nus, l'a corde au cou, un cierge à la main,
un voile noir sur la tète.
10 HEURES
Sur le parcours du cortège, les habitants ouvrent leurs
fenêtres et secouent de toutes leurs forces sur la procession
leurs draps, leurs vieux vêtements et leurs peignes fins.
10 HEURES 1/4
La procession commence à se gratter.
H HEURES.
Arrivée du cortège.
Burnichon et Vicat s'agenouillent et abjurent solennellement
leurs erreurs.
Comme gage de leur repentir, ils brisent sur la dalle, cha-
cun un flacon de leur insecticide.
MIDI
Les assistants continuent à se gratter.
1 HEURE
Trois petits garçons bien sales sont amenés.
On les place sous un dais de velours.
Ils ont les mains attachées derrière le dos pour qu'ils ne
puissent pas les. porter à leur tête, comme ils paraissent en
avoir une grande envie.
2 HEURES'.
Le défilé recommence devant eux.
Chacun des assistants vient leur pa&ser trois fois la main
dans les cheveux, et se la repasse ensuite dans les siens.
3 HEURES
Tout le monde se gratte avec fureur.
Canonisation.
4 HEURES
5 HEURES.
Les assistants se retirent dévorés en se grattant toujours.
Mais ils ne doivent se porter à aucune voie de fait envers
fc; ^ris aïaat la preffiière so°^ ^ ^« *>
DS 6 HEURES DU SOIR A 6 HEURES DU MATIN
Souffrances horribles!... résignations des fidèles!., grande
joie, nopces et festins des... belligérants !...
6 HEURES 1/2
Coup dé cloche et commencement de la tuerie.
7 HEURES
Burnichon et Vicat sont rasés et enfermés dans un cloître
Un leur coupe les ongles.
TURLIJPIN.
LE PRINCE HJILULI
C'est ainsi que les courtisans de Chantilly, au dessert ap-
pellent Henri d'Orléans duc d'Aumale.
Cet homme, - on ne l'a pas oublié, car il l'a déclaré pu-
bliquement, - était rentré en France pour y vivre en « simule
citoyen. » r
En sa qualité de « simple citoyen, » ce sonneur de trompe a
commence, il est vrai, sa vie calme et retirée en se parjurant
Bien qu'il eût donné sa parole de ne point siéger à la Cham-
bre, bien que l'Assemolée tout entière, le 18 juin 71 lui eût
infligé un blâme tacite, le prince Hallali a paru à Versailles
un beau soir, et depuis lors, chaque fois que le courre d'un cerf
ne vient pas le distraire des questions politiques, ce qui est
fréquent, il daigne faire son métier de député.
Vendredi, ce simple citoyen, ce député comme un autre ce
chasseur, cet Hippolyte français, qui n'a plus aucun am'our
pour le trône (il l'a juré du moins), mis en demeure de donner
l'appui de sa voix au gouvernement de la République, c'est-à-
dire au seul gouvernement possible pour un honnête 'patriote
ou de s'allier franchement, bravement, en prince de proie, à la'
bande des organisateurs de la guerre civile à bref délai,'ven-
dredi, dis-je, le prince Hallali s'est abstenu de voter.
Si le prince Hallali avait encore sur le dos la peavt du pré-
tendant qu'il dissimulait si mal, en 1870, sous l'habit du co-
lonel Lutheroth, lorsqu'il vint offrir son épée à Gambetta, je '
comprendrais son silence de vendredi.
Mais cette peau de prétendant, il l'a jetée aux orties, après
son élection. Il n'est plus qu'un simple citoyen. Il l'affirme et
je le crois.
Or, quel simple citoyen, vendredi dernier, voyant son pays
en péril, et sachant qu'une voix de plus ou de moins pouvait
avoir Une influence énorme dans la balance, n'aurait pas eu
le battement de cœur qui faisait tressaillir tout le monde en
cet instant solennel? Quel citoyen n'aurait agi?
11 paraît que l'âme du'simple citoyen d'Aumale n'est |pas
faite comme les autres, car elle est restée bien tranquille et
son propriétaire s'est tu au moment décisif.
Le prince Hallali est reBté muet.
Quand chacun, ami Ou ennemi de la République, se condui-
sait en homme, à ses risques et périls, le cauteleux simple ci-
toyen faisait de la politique de carpe...
Je otôis qu'il est inutile de démontrer plus longuement qu'il
faut plus que jamais surveiller le prince Hallali.
Oe sont les muets du sérail qui Serrent toujours le cordon au-
tour du col des gens. Ils sont froids, ils nont ineptes, mais ils
sont dangereux.
LE QOUSIN JACQUES
VIVENT LES MILLES!
« Les penseurs du radicalisme, dans leurs dictionnaires qu'ils
» appellent scientifiques, donnent sur l'homme les définitions qui
* ravalent notre espèce. »
Telles sont les propres paroles de cet excellent M. Batbie,
ouvrant son cœur devant la Chambre de Versailles, au nom de
la Droite, et stigmatisant le diotionnaire de M. Littré.
M. Batbie ne veut pas que l'espèce du Batbie soit ravalée.
Que l'espèce des radicaux descende du singe, soit. Mais eux,
Batbie, Kerdrel, et compagnie, ils n'en descendent pas. Ce qui
ne veut pas dire néanmoins qu'ils seraient satisfaits si lesdits
dictionnaires affirmaient qu'ils remontent au singe actuel.
Ma foi, pour ma faible part, et si j'ose m'exprimer ainsi, je
me sens fier de descendre de ces honnêtes gorilles des temps
primitifs qui, tolérants, probes, travailleurs et chastes, vivaient
dans les hautes forêts, se construisaient une cabane, et n'a-
vaient qu'une, seule «femme » qu'ils adoraient uniquement,
en légitime mariage.
Cela ne me ravale pas du tout d'avoir eu de pareils ancêtres.
Tandis que l'idée, autrefois semée dans mon jeune cerveau,
que je proviens de la côte d'une' créature curieuse, bavarde et
gourmande, ayant des rendez-vous avec un serpent, à l'insu
de son mari, lequel était entre nous un esprit bien peu cultivé,
me taquine beaucoup.
On aime à avoir eu des parents respectés dans le quartier,
que diable I
Or, cette Eve chassée du clos divin, pour cause de gourman-
dise, et ne légèreté (serpent à'part), ne me semble pas une
aïeule bien vénérable.
Chacun son hypothèse !
Au nom de la liberté de conscience, je demande à ne pas être
forcé, de par Batbie, à renier les gorilles de ma famille anté-
diluvienne.
Je tiens à mes gorilles, à ces parents silencieux, qui ne ré-
digeaient pas de manifestes, ne dénonçaient pas les geus d'une
opinion contraire à la leur, et se conduisaient en primates de
bien, « sans faire étalage de sentiments religieux, » comme dit
M. Thiera.
Ils étaient monogames, en gorilles dignes de tout notre res-
pect, et, sans faire de personnalité, je crois pouvoir dire que
bien des rois extrêmement catholiques, ainsi que leurs cour-
tisans extrêmement pieux, ne se sont pa3 contentés d'une
seule épouse, dans les meilleurs temps de la monarchie.
Grâce au bon sens de la France, qui éclatera d'ailleurs par
plus de 370 voix dans la prochaine assemblée, M. Littré, Tau-
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