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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 5.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3713#0140

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L'*«n,TPSjf

AVIS

AUX VENDBUKS ET ACHETEURS DE VÈ1UPSE.

Les paiements en timbres-poste, acceptés par l'administra-
tion du journal pour les appoints et les petites sommes, ne
doivent être faits qu'en timbres de 2o centimes.

C'est à tort que certains de nos correspondants des départe-
ments demandent 15 centimes pour un numéro de VÊrtipie. Le
prix du journal n'est que de 10 centimes, - dans les départe-
ments comme à Paris.

Ce que l'on dit un peu partout de l'Emprunt

A Genève

— Quoi de neuf dans les journaux de France, Joseph?
__Sire !... des nouvelles désastreuses.

— Lesquelles?

— Sire !... Je ne puis le cacher à votre majesté... Les négo-
ciations pour la libération du territoire sont à la veille d'être
conclues.

— Fichtre I...

__Oui sire... L'emprunt sera probablement lancé en août,

peut-être même en juillet, et comme les Français n'ont plus
aucune espèce de patriotisme, ils le couvriront nécessairement
einq ou six fois.

— Quelles canailles !...

— On paiera la Prusse rapidement, sire!... et les Prussiens
rentreront chez eux.

— Ce qui veut dire, n'est-ce pas Joseph, que je puis replier
mon drapeau blanc encore pour une quinzaine d'années,
n'est-ce pas?

— J'en ai une forte idée, sirel... Une f<>is la France rendue
à elle-même, son premier soin va être, sans aucun doute, de
constituer un gouvernement définitif, etc. .

— Je te comprends... tu ne crois pas que la nation m'ap-
pelle.

— Non, sirel Je ne le crois pas beaucoup. Si, encore, vous
aviez consenti à une toute petite concession pour votre diable
de drapeau blanc.

— Tais toi!...

— Voyons, sire!... qu'est-ce que ça peut vous faire, un liseré
de couleur très-étroit, très-étroit. — Le comte de Paris ne
serait pas exigeant, il ne demande qu'à s'arranger.... écrivez-
lui un mot 1

— Tais toi I te dis-je, je l'ai répété à la face du monde : tout
blanc ou rien !...

— Je n'insiste pas, sire !... seulement, l'emprunt marche !...

— Assezl... Mets le drapeau dans le bas de la commode et
n'en parlons plus; j'attendrai.

J06KPH, à part, en rangeant l'étendard de Jeanne d'Arc. — Quelle
patience I... En voilà un qui était fait pour pécher au merlan
sous le Pont-Royal !

A Compiégne

le COMTE de paris, à sa temme. — Crois-tu que le père
Thiers est agaçant, hein I... Je vous demande un peu ce qui le
pousse... Il a donc du vif argent dans les veines?

la comtesse. — Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

— Ce qu'il a fait? Parbleu !... il est en train de signer le
traité de libération du territoire.

— Oh! l'horreur-!...

— Et avant unmois il aura émis l'emprunt qui doit rendrela
France libre.

, Et qu'est-ce qu'ils vont faire, une

Ils vont lui choisir un gouverne-

— C'est une infamie 1
fois la France libérée ?

— Tu le demandes?.
ment définitif!...

— Et tu crois que ce ne sera pas nous ?

— Comment voudrais-tu donc que ce fût nous? Voilà un
mois que M. Thiers fait des risettes à Gambetta, qui devrait
être au fort Boyard depuis un an!

— Si tu fusionnais avec le gros de là-bas ?...

— Je le voudrais bien, mais il tient à son mouchoir de po-
che, ce vieil invalide !...

— Alors nous sommes encore le bec dans l'eau.

— J'en ai bien peur. Maudit emprunt!... Comme s'il n'eût
pas été plus simple de conserver encore un peu les Prus-
siens!... le temps de dégoûter le pays de la République!...

A Chislehurst

GA&a. — Eli bien, Piétri !... j'attends toujours que tu me dises
de monter à cheval.

piétri. — Hélas, sire!,., il ne s'agit guère de cela en ce mo-
ment.

gaga. — Que veux-tu dire ?

piétri. — Je veux dire que la France est sur le peint de faire
un emprunt de trois milliards, et que les Allemands vont quit-
ter leurs six départements !

Gaga. — Qu'est-ce que ça peut nous faire?

piÉTRr et Eugénie :e regardant avec intelligence : Ce pauvre
vieux!... il ne comprend plus rien.

Eugénie, remettant un million e>i banknotes à Piétri. — J'ai
vendu mes diamants, voilà l'argent; il faut absolument tenter
quelque chose avant l'emprunt.

pietri. — Hélas! madame, je crois qu'il est bien tard.

Eugénie. —Ce n'est pas possible!.. On doit trouver un
maréchal à acheter sur la place.

PIÉTRI. — J'en connais bien un...

Eugénie. — Eh bien, alors?

PIÉITRI. —Mais il est., occupé.

Eugénie, se hissant tomber sur son faux chiqnon. •
emprunt !...

■ Oh! cet

Dans le bureau des journaux le***, la ***, les ***.

— Vous savez la nouvelle ? l'emprunt va se faire le HiOjia
prochain!

— C'est indigne!

-----C'est scandaleux !,

— C'est abominable !.

—r L'emprunt, c'es$ la ruine de nos espérances 1

— C'est la suppression de notre subvention [.

-T- C'est rétablissement définitif de la République !

CHOEUR DE SORTIE :

De cet emprunt qui c^us' notre malheur,
Disons tous que c'est un' mauvais' valeur.
S'il réussit, notre journal est défunt!

Susà l'emprunt! sus à l'emprunt!... (bis)

Hue de Picardie, à Versailles

MONOLOGUE

— Etre ou ne pas être!... alternative cruelle!... cet em-
prunt!... c'est la République au bout!... la République, ce
n'est pas l'Empire!... pas l'Empire, c'est le conseil de guerre!...
Ohl l'emprunt!... le doute 1... le néant!... le chaos!... Etre ou
ne pas être!... oh! la vie!... le soleil!., l'éternité!... l'em-
prunt!... Rossel!... et quoi au bout !... Rêver .. dormir... dor-
mir... rêver....dormir... dormir... rêver... rêyer... mourir peut-
être !.., .

Fin du récitatif.

A la Bourse

— Sapristi!... Cabassol t... M. Thiers m'a fait l'effet d'aller
un peu plus vite qu'il ne le faudrait pour notre liquidation de
fin de mois

— Ne m'en parlez pas, Berlurae!... Je me suis très-fort en-
gagé à la hausse, ne comptant sur l'emprunt que pour le mois
d'août, au plus tôt.

— Diable d'homme !...

— Il pourrait bien nous laisser le temps de nous liquider.

— C'est vrai ça... nous avons les Prussiens depuis deux ans...
nous pourrions bien les garder encore deux mois !..,

— Les hommes d'Etat, voyez-vous, ça n'entend rien à nos
affaires!...

— Tant pis... je vais vendre.

— Moi aussi !

— Ça va faire baisser la Bourse, si tout le monde en fait
autant.

— Bah I... Ce ne sera pas la première fois que la Bourse
baissera en apprenant une bonne nouvelle pour la France,

Aux champs.

— Hé, gas Pierre!... c'est-il donc vrai? on va emprunter pour
renvoyer les Prussiens ?

— Hé oui, père Godivàrt... va falloir fouiller dans le bas de
laine.

— Pourquoi que not' conseiller général il nous disiont
Vaut' jour que< si l'empereur revenioDt,y' paierions pas les trois
milliards?

— C'est un enjoleux, père Godivàrt!... quand on a fait les
boulet'es faut les payer.

— Il a été trahi, c'pauv'homme ! Et pis, sous lui, la légume
aile se vendait bien.

— Hé père G-odivart! est-ce que vous croyez que vot'légume
aile se vendra pas aussi bien sous la république, r. C'est ça
qu'est ben expliqué dans le Rappel que. j'avions lu hier soir,
chez le grand Claudin. Vous avions pas lu çà, vous, père Godi-
vàrt?

— J'savions pas lire.

— Ah ! v'ià le chiendent I — C'est justement ça qui nous coû-
tiont si cher, père Godivàrt.

— Tu crois?...

— Parfaitement !...

— Eh ben alors... j'souscrirons pour que les casques pointus
s'en alliont.

Au faubourg.

— Cré tonnerre!... c'est pas dommage enfin, qu'on va leur
donner leur argent pour qu'ils nous f...client la paix.

— Oui... et puis quand ils n'auront plus ce prétexte-là à
Versailles, faudra voir un peu à se décider.

— En voilà assez du provisoire!...

— Les Badingueux sont nettoyés.

— Le boiteux est de mode comme un vieux coucou.

— Les d'Orléans se sont coulés.

— Ce coup-ci, je crois que nous la tenons!

Chez les Goulardin.

— Auguste!... vas-tu souscrire à l'emprunt,

— Je le crois fichtre bien. — Il n'est pas trop tôt que ça finisse...
la quincaillerie a besoin de confiance.

— Mais, mon ami. M. Chapuzot disait encore hier qu'une fois
l'emprunt couvert, nous tombions enplein dans la République...

— Eh bien, madame, où est le mal.

— Monsieur Goulardin, je ne te comprends plus. Toit.,, dont
les opinions jusqu'ici...

— Arrêtez, madame, je suis converti!... comme l'a dit une
bouche illustre : la République est le gouvernement qui nous
divise le moins.

— Oh 1 mon ami...

— De plus... je suis rentré en moi-même la nuit dernière...
et de trois heures d'insomnie et de réflexions profondes, est sorti
pour moi cette conviction ardente qu'un gouvernement, quel

qu'il soit, est toujours le meilleur quand il n'v en a m. #
possibles. J a Paa d autreg

Madame Goulardin est altérée.

M. goulardin, -r Je vais de ce pas donner des ordres à
agent de. change. mo!i

©faez un député de la droite.

Le député est seul,
— L'emprunt convertira dissolution de la Chambre ou tout
moins son renouvellement partiel est éminent. Serai-je réélu?
ma circonscription vient de nommer quatorze conseillers m ":*

cipaux, tous républicain..... c'est un avertissement dont ^

homme sensé doit profiter. Dès ee soir, je me rallie au ce T
gauche.'... Quelqu'un de très-spirituel l'a dit : L'homme aCJ*
est. celui qui ne change jamais. ' .

A l'hôtel de la Présidence.

M. Thiers est assis à sa table de travail. Il vient d'e

le décret d'émission de l'emprunt et le signe en souriante

en se caressant complaisamment le menton.
Puis il se lève et va se coucher en disant :
—Ahlahl mes gaillards!...je vous tiens cette fois!.

que nous n'entendions pas de la même façon l'essai 1

République.

Léon Biknvenu

P. S. — Juillet 1872. Dépêche télégraphique :
L'horizon politique s'éclaircit, mais l'emprunt se couvre.

L. B.

• 11 paraît

N'ENTRAVONS PAS LES NÉGOCIATIONS!.,.

Le jour où paraîtront ces lignes, peut-être les négociations
ouvertes entre la France et l'Allemagne en ce moment, auront-
elles eu ce grand résultat, que j'appelle de tous mes vœux ;
— la libération antioipée du territoire.

Peut-être, et c'est mon espoir sincère, le temps des vexa-
tions sera-t-il abrégé pour les départements occupés.

Mais cela ne m'empêche pas aujourd'hui de faire remarquer
que le langage parlementaire s'est enrichi depuis peu d'une,
formule qui fait pendant au célèbre : « En préience de l'en*
nemi\ », inventé soua le siège peur fermer instantanément la
bouche des honnêtes gène qui réclamaient des modifications au
système de défense inventé par M. Trochu.

Ce joli pendant, vous le devines, c'est la vàbï que répètent
matin et soir les journaux dévoués et les députés de Ver-
sailles :

— N'entravons pas les négociations!

N'entravons pas les négociations! est devenu pour eux un
moyen commode et sûr de clore toutes les discussions gênan-
tes, quelque légitimes qu'elles puissent être.

C'est une façon comme une autre de se jouer à leur guise du
patriotisme ardent des républicains, qu'ont trouvée les monar-
chistes qui se moquent du pays, comme du nommé Colin
Tampon.

Ainsi, à la Chambre, si un député de la gauche s'avise de
demander que les compagnies monopolisées de chemins da fer
ou d'autres moyens de transports soient sérieusement sur-
veillées, et renouvellent leur matériel roulant qui ne vaut plus
deux sous, aussitôt un monsieur très-riche, très-administra-
teur de compagnies, et qui appartient au centre droit, se lève,
tousse, crache et s'écrie :

— A plus tard, les examens dictes, par la plus basse des dé-
magogies ! — Ce n'est pas en ce moment que de pareilles accu-
sations doivent se produire F Vous entravez les négociations
pendantes! La Prusse nous regarde ! n'entravez pas les négo-
ciations t

Alors le député de la gauche, lâcheur comme tous les dé-
putés de la gauche (trois ou quatre exceptés) seirassied, sou-
rit et murmure :

— C'est vrai. A plus tard ! N'entravons pas les négociations!
En présence de l'ennemi, soyons unis et forts.

De la salle de spectacle de Versailles, le mot a passé dans
les colonnes des papiers publics. Ils ont fait une consommation
effrayante de — N'entravons pas les négociations ! — depuis
un mois, à propos de tout et surtout à propos de bottes.

N'insinuez pas, par exemple, que si notre excellent Jules
Simon était le maître, tout à fait le maitre, on verrait bientôt
fleurir sous ses auspices l'instruction cléricale obligatoire,' car
douze gazettes hurleraient aussitôt, bien qu'elles n'aient au-
cune estime pour notre excellent Jules Simon, mais en haine
de la République tout bonnement :.

— Rien n'arrête les ennemis.de l'ordre et de la société, ni
les souffrances qu'endurent nos compatriotes envahis, m les
trop larges concessions faites à la démagogie par le ministre
de l'instruction publique. Que les consuls se gardent à car-
reau! Caveant consulet]

N'entravons pas les négociations !
*

Sous peine d'entraver les négociations, il ne faut pas dire :

Iv _ Qu'ii n'y a plus de chapelure sur le jambonneau de
M Saint-Marc Girardin,— c'est-à-dire qu'il est chauve!

2° — Qu'il faut guérir à tout prix la gaîté française de cette
maladie qui la ronge, et qui s'appelle le Sarcey-morbus.

3- — Que M. Darcel, ancien gardien des pots étrusques au
Louvre, et présentement directeur des Gobelins, est un aimable
fouille-papiers qui se fait de jolies sommes dans la Gazelle dit ■
Beaux-Arts, en racontant des choses qu'il n'a point vues sousla
Commune, et en ameutant l'opinion publique contre des artis-
tes qui ont fait leur devoir, tandis qu'il était absent de son
poste, au temps chaud, lui.



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lrttKl«e(e5H«s,ne»»««ml
diterdu jour où k France commencsra a es
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Etes-ïous conTainca^ après cela?

E alitait que la presse *"* s'ltta
aïo pas encoie tout 1 fait, i mil comlien
CûBJurations et d'appels âësespérés enfaveuî
hebdomadaire ohligatoire.

Yeuillot, par exemple, ne peut loir, le dii
qui retourne une pelletée déterre ou .qui K
selon son genre de travail - sans saisir an
me et lui faire cracher l'encre sur le papii
genre de travail à lui - en réclamant conl
la rigueur des lois.., contemporaines de la

D'antres, se fardant adroitement dis m
teindre pins sûrement leur but en nous pr
raenls. C'est i notre amour-propre qu'ils d

Me celle bonne femlle gui, trahissant
Tesaoueis que la riolatioa du dimanclie fai
■piraitatec un air de reproche:

'l'AigleUrrednmoinsn'apMi™.,

'«peur en donner aussitôt la vm ,

J'«.u>..«s,1pp,rhiu¥"1

OlliPa
Pén profonde

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