L'ÊCLIPSB
œsss
t*5 entrefaites, de la Gironde en Seine-et-Oise, conçurent l'ai-
mable projet de Manquer fi la porte le Pêcheur en chef qu' ils
Paient librement élu. « Quand le Pêcheur en chef, qui prend de
" Plus en plus le parti des petits poissons, sera jeté bas, se disaicnt-
* los petits poissons ne refuseront plus do mordre à nos hamc-
* Çons ; nous les prendrons à la centaine, et ils continueront à
I lous choisir pour faire leurs affaires. »
Car (cette histoire, en vérité, est bien singulière,) les beaux
Messieurs entraient dans des transports de rage blanche lorsque
Quelqu'un leur disait :
« Dites donc, est-ce qu'il n'est pas encore temps de vous en
" aller ? »
Leur rage était si âpre, qu'ils défendaient à tout le monde de
énoncer le mot bagage!
Ç'à lit mèqjg beaucoup rire les petits poissons.
* *
Tout-a-coup, un soir du joli mois de mai, les beaux messieurs
Manquaient le Pêcheur en chef a la porte, grâce à la défection de
îlelques pêcheurs ou simili-républicains, dont l'un fut nommé
^bassadeur dans les Pays-Bas.
Qui ne fut pas content? ce fut le petit Poisson, le petit Poisson
^ii nord ai du midi, de l'est et de l'ouest.
Il se montra de plus en plus récalcitrant, ce petit poisson devenu
(frand.
Voyant son insubordination croître, les beaux messieurs se
dirent :
Je saurai bien lerendre docile. Maintenant que me voilà Pêcheur
*o chef, opérons des réformes, encore des réformes, toujours des
^formes — rétrogrades.
i On prit donc le petit Poisson du nord et du midi, de l'est et de
*'°Uest, et comme on trouvait qu'il était trop à l'aise dans sa
^ière, on le mit dans un étang.
Mais dans l'étang, le petit Poisson ne se comporta pas mieux à
'égard des beaux messieurs.
— Changeons les garde-pèche 1 se dirent les beaux messieurs.
On mit des garde-pôoke monarchiques à la place des garde -
Pèche républicains, qui n'étaient pas nombreux, hélas 1
Ça ne changea rien au caractère du f>etit Poisson récalcitrant.
— Sapristi ! méttons-le dans un baquet, alors ! et vouons le
^aquet à une nonne hystérique, gémirent les beaux messieurs,
^ut-ètre, cela adoucira-t-il les moeurs du petit Poisson, et il se
lignera à mordre à notre hameçon.
Ce fut en vain que de l'étang où il était mal à l'aise, on jeta le
Pstit Poisson dans le baquet béni où il était très-gêné.
Vertuchoux ! s'écrièrent les beaux messieurs. Nous en vien-
drons bien à bout ! Défendons aux promeneurs de lire (des jour-
naux près des endroits où il y a des poissons. C'est la lecture des
JuUrnaux qui gâte le petit Poisson.
Ce qui avait été dit fut fait.
Mais dans son baquet, bien que voué au Sacré-Cœur, bien que
Privé des journaux, bien que malmené de toute sorte, le Poisson
^1 nord et du midi, de l'est et de l'ouest, refusa plus que jamais
^e gober les hameçons où les beaux messieurs avaient inscrit les
^ots suivants : Ordre moral. —Bonheur social. — Pèlerinage à prix
^duits._Miracles au rabais. — Monarchie de velours.
*
* *
— Il est encore trop à l'aise dans un baquet, s'écrièrent enfin,
**S jours derniers, les puissants beaux messieurs. Insérons-le
*Ws un verre d'eau, ce Poisson récalcitrant. Ne lui donnons rien
» manger. Interdisons aux pécheurs de lui parler de la lin psa*
cliaine des beaux messieurs, et nous sommes sauvés pour quel-
Iles mois encore.
On a donc inséré le petit Poisson du nord et du midi, de l'est
du l'ouest, dans un petit verre, où il n'y a pas beaucoup d'eau,
0|i il y a juste assez d'eau pour ne pas mourir de soif, et encore
^tte eau est bénite.
-w- Eh bien, vous me croirez si voub voulez, mais ce petit Pois
sônest plus récalcitrant que jamais. Il étouffe dans le verre d'eau
"ftais il aimera mieux y mourir que de gober l'hameçon que lui
°firent les beaux messieurs.
Est-ce assez singulier, hein?
fct ce qu'il y aura de plus singulier encore, c'est qua dans six
^ois, dans un an, lorsqu'on consultera le petit Poisson, il rc
Couvera assez de force pour dire : — Vive la République !
ERNEST D'HERYILLY.
-
GAZETTE A LA MAIN
Où est Paria? — Un peu partout, excepté sur le boulevard,
°ù il n'y a plus en ce moment que des Chiens, des reporters et
•les cabotins de province !...
Paris s'éparpille sur le galet, par les routes et sous les
Jttibrages. Paris cherche à goûter le frigus opacum des grands
^ois et de là vague mousseuse. Paris pérégrine du. Vésinet aux
^Jrénées ou s'immerge à Bougival ou à Ti\ uvilie. Ceux même
comme moi, le devoir — rien de M. Jules Simon et de la
^sque de la Magliana — attache à l'asphalte professionnel,
?* baignent dans la sueur qui ruisselle de leur front ou dan*
^ faux-col de leur bock !...
Tout n'est que déplacements et villégiatures I...
L'Assemblée a quitté Versailles pour se répandre sur les dé-
PuTtements.
Solon et Lycurgue prennent le train pour Crétigny-les-Poules
°u pour Asnières-les-Grues...
Hier, Cicéron et Catilina, — réconciliés, — se sont reneon
îrés à la gare du Nord. Cicéron avait un parapluie de taffetas
^'anc, doublé de vert. Catilina portait un panama do trois
^ancs soixante-quinze centimes. Cicéron revenait d'Anzin
Catilina partait pour les Ardennes...
Celui-ci a demandé à celui-là :
— Voyons, pourquoi diable Cicéron était-il l'avocat de
1 ordre ?
L'autre a répondu finement :
— Parce qu'il était de l'ordre des avocats.
Il n'y a pas jusqu'aux Prussiens qui ne se décident à se
eHuer.
, On m'assure qu'une douzaine d'entre eux sont tombés, —
*°Udroyé8 par l'insolation, — dès la première étape du mouve-
ment d'évacuation.
. Cette nouvelle, je l'avoue en toute férocité, — m'a consolé
S^coup de soleil qui m'a roussi l'épiderme, ce matin, comme
■^tais en train de piquer une tête, à la Grenouillère, entre
Madame de Beaufémur et mademoiselle de Sein-Flottant.,.
0 chaleur, fais-Ooi lourde comme un roman de M. Ulbach,
comme une conférence de M. de Lapommeraye comme un ar-
"cle de M. Nefftzer dans le Temps
Fais-toi suffocante comme une soirée passée au théâtre de
Cluny, en dépit des trente ventilateurs qui sont censés déver-
ser dans cette étuve asphyxiante une délicieuse fraîcheur I...
ïais-toi implacable comme le sieur Alexandre Weill, alors
iU tient — par ie bouton — un auditeur fourvoyé !...
Ht qu un cadavre marque chaque pas qu'ils feront pour se
retirer, ces g eus dont la lourde semelle meurtrit, depuis trois
ans, la terre française de Jeanne d'Arc, de Turenne et de
Drouot I
Trois mots de Philarèthe Chasles
Il avait habité l'Angleterre pendant plusieurs années.
— Je n y ai trouvé, disait-il, de fruits murs que des pommes
cuitts et de poli que l'acier.
Un académicien courtisan, qui, dans un mémoire à l'Em-
pereur, avait à parler de la place de la Concorde, lui faisait
ainsi part de son embarras -,
— Je ne sais vraiment pas quel nom donner à cette placi?,
pour ne pas éveiller les susceptibilités de mon auguste corres-
pondant. Si je l'appelle : place de la Concorde, il me croira
orléaniste. Si je l'appelle ; place Louis XV, il me croira légiti-
miste. Si je l'appelle : place de la Révolution, il me croira répu-
blicain...
— Bon, fit Philarèthe en souriant, puisque l'obélisque s'y
dresse, appelez-la : place du Gros-Caillou.
m
Un autre académicien lui disait :
— En relisant imprimé mon discours de réception, j'y ai
trouvé une faute de français. Faut-il mettre, à la fin, erratum
ou errata ?
— Donnez-le-moi, répondit Chasles, j'en trouverai encore une
ou deux et nous mettrons errata.
Théâtres
A pièce légère succès léger. Ce qui m'a'parule plus drôle dans ;
Chez. l'Avocat, le badinage en rimes libres, de M. Paul Perrier, aux
Français, c'est que l'avocat n'y parle pas. Il est vrai que. —
parfois. — les avocats qui parlent n'en sont pas moins drôles
pour cela...
Témoin M° Cauvain, qui fut un avocat illustre, en même
temps qu'un plus illustre rédacteur du Constitutionnel.
C'était dans la salle des Pas-Perdus, au Palais-de-Justice. On
discutait chaudement dans un groupe de plaideurs. M. Cauvain
s'était' mêlé à la discussion, histoire de s'entretenir la main,
c'est-à-dire la parole ; il s'était misa plaider pro Deo contre l'un
des interlocuteurs, — et bientôt son habileté avait mis en
déroute l'ignorance de celui-ci.
— Tu es battu, mon cher I dit la galerie en choeur à l'adver-
saire de M. Cauvain.
L'adversaire, qui était bel homme, toisa d'un regard mépri-
sant la petite taille deTavocat-journaliste.
— Moi, battu! Allons donc ! Je le mettrais dans ma poche.
— Alors, repartit M. Cauvain, vous pourriez vous vanter
d'une chose ..
— Laquelle, mon petit ?
— C'est que vous auriez plus d'esprit dans la poche que vous
n'en avez dans la tête.
*
Au théâtre de Cluny, les Mystères de Paris font recette, malgré
le décousu et les lacunes de l'action.
Ce drame fut représenté en février 1844, à la Porte-Saint-
Martin.
Le soir de la première, au dénoûment, un des arbres du décor
de la grand'route, s'étant détaché, tomba sur l'un des postil-
lons qui conduisaient la calèche du. prince Kodolphe.
(Il va sans dire qu'au théâtre de Cluny, la calèche et les
postillons ont été supprimés pour canse de manque d'espace,
de calèches et de postillons.)
Cet ineident fit immédiatement baisser le rideau, — ef,
comme le public voulait savoir comment finissait la pièce :
— Messieurs, vînt annoncer le régisseur, le drame se termi-
nait quand l'accident est arrivé. M. Frédérick n'avait plus
qu'à se repentir et à se rouler par terre en criant : Mon Dieu!
mon Dieu !! mon Dieu! ! !
]mg^ijë§Vf _______•
Que vous dirai-je d'Ange Bosani, au Vaudeville?
C'est l'histoire de M. Musard.
Oui, mais vous figurez-vous M. Musard amoureux de sa
femme ?
Balivernes
Calino, tirant sa montre devant l'horloge de l'hôtel-de-Ville,
s'aperçoit qu'il avance.
Il est d'abord surpris.
Puis, se ravisant :
— Comme c'est malin ! s'écrie-t-il ; le cadran est bien plus
grand !
■Madame Z,.., à qui l'on prête un grand nombre d'aventures,
a chez elle une pharmacie complète.
A chaque remède est jointe une notice qui explique l'usage
qu'on doit en faire et la dose qu'il en faut s'administrer.
Aurélien Scholl disait :
— Cette femmé-là prend soin d'elle comme si elle s'appar-
tenait.
Madame de X... s'est mariée à un romancier qui ne fait point
mine de laisser de postérité.
— Si j'avais su, s'exclamait-elle avec dépit, je n'aurais certes
pas épousé un homme qui, au bas de ses oeuvres, écrit : La
reproduction est interdite.
STAR.
Sommaire du n° $$ du Musée universel, en vente chez tous les
libraires, 25 centimes le numéro. —Texte : Londres pittoresque :
Holland-House. — Curiosités de l'histoire des mots. — Un
sauvetage. —Les assiettes à musique de Rouen. — La mode :
les mouches. — Les baladins. — Les noud'les de mademoi-
selle Mina, nouvelle. — Les Français en Perse. — Les oubliés
de l'histoire: Rmgois. —L'enfance d'une parisienne : l'émeute.
— Petite gazette.
Gravures : Londres pittoresque : Holland-House. —- Un sauve-
tage. — Céramique : les assiettes à musique en faience de
Rouen. — Fac-similé d'une ancienne gravure du xvne siècle.
— Sujet de genre : les Baladins. — Deux vues de Perse.
Nous recommandons un recueil de mélodies vocales dues à
la plume a'un de nos jeunes musiciens les mieUx doués, et
publiées sous ce titre original : Joyeusetès h bonne compagnie,
recueillies et mise en musique par M. Emile Pessard. Ce re-
cueil se compose de qumze mélodies, et forme un volume qui
rivalise de luxe, d'élégance et de bon goût avec les publica-
tions les plus soignées sorties des presses de M. Jouaust ou d
M. Claye.
de
la première livraison paraitra le 29 juillet
*0 cent, la Livraison. — 50 cent, la Série
Publication de l'Administration de l'Éclipsé.
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chez tous les libraires de Paris et des Départements
A.. R A N C
LE ROMAN
D UNE CONSPIRATION
illustré par MM. ULYSSE PARENT, ANDRIECX, ete.
bxtrait de l'introduction :
• L'aventure qui va faire le sujet de ce récit est vraie
pour la plus grande partie Les conspirateurs dont je
raconterai les luttes ignorées et le dévouement inutile
ont vécu. Les mouchards dont on trouvera ici les por-
traits fidèles ont été bien et dûment numérotés au minis-
tère de la police générale. »
POUR PARAITRE LE 29 JUILLET
L'ALSACE, récits historiques d'unpatriote, parÉdouard
SIEBECKER; beau volume in-8° illustré par Lix. —
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EMPRUNT
du
GOUVERNEMENT E
7 O/O 1898
ÉMISSION
DE 1,600,000 OBLIGATIONS AU PORTEUR
JOUISSANCE BU 15 OCTOBRE 1873
RAPPORTANT 35 FRANCS D'INTÉRÊTS ANNUELS
PAYABLES EN or PAR SEMESTRE LES 1S AVRIL ET lïi OCTOBRE
Remboursables à 500 FRANCS,
en ÎÏO ans par tirages semestriels qui auront lieu,
à Londres,
. LES 15 JANVIER ET 15 JUILLET DE CHAQUE ANNEE
LE PREMIER TIRAGE AURA LIEU LE 15 JANVIER 1874
Les Titres sortis
seront payés à l'échéance, du coupon qui suivra le tirage,
-—.-
Prix d'émission :
Ces Obligations sont émises à 4SO Francs
payables :
Fr. 25 » en souscrivant..................... 25 »
, 50 » lors de la répartition du 7 au 12 août
1873, contre remise des Certificats
provisoires au porteur............ 50 »
50 » du 5 au 10 septembre 1873......_____ 50 »
50 » du 5 au 10 octobre 1873. moins une
bonification de 8 fr. 75 c. équi-
valant à 1/2 coupon............... 41 25
50 » du 5 au 10 novembre 1873.......... 50 »
40 » du 5 au 10 décembre 1873.......... 40 »
40 » du 5 au 10 janvier 1874............. 40 »
40 » du 5 au 10 février 1874.............. 40 »
40 » du 5 au 10 mars 1874.......... 40 »
45 » du 5 au 10 avril 1874, sur lesquels
sera déduit le coupon de 17 fr 50 c.
échéant le 15 avril 1874........... 27 50
430
somme reelle A vbrser.
Avec faculté d'escompte à raison de 6 p. °/, l'an,
après la répartition.
Au prix de revient ci-dessus, avec les termes de
paiement calculés à 6 p. "/„ et le bénéfice du rembour-
sement AU PAIR, les Obligations rapportent 9 p. °/0
environ.
Les Coupons d'intérêts et les Obligations sorties au tirage
sont payables :
à PARIS en OR;
à LONDRES, en Livres Sterling;
et à ALEXANDRIE,
au cours du change sur Londres.
GARANTIES
Aux termes de l'article II du contrat, le Gouvernement
Egyptien a déclaré garantir cet Emprunt par tous ses revenus
généraux. De plus, il a déclaré affecter en garantie spéciale
de cet emprunt et au service régulier des intérêts et de l'amor-
tissement jusqu'à son complet et parfait remboursement.
1» — Tous les revenus des Chemins de 1er de la Basse-
œsss
t*5 entrefaites, de la Gironde en Seine-et-Oise, conçurent l'ai-
mable projet de Manquer fi la porte le Pêcheur en chef qu' ils
Paient librement élu. « Quand le Pêcheur en chef, qui prend de
" Plus en plus le parti des petits poissons, sera jeté bas, se disaicnt-
* los petits poissons ne refuseront plus do mordre à nos hamc-
* Çons ; nous les prendrons à la centaine, et ils continueront à
I lous choisir pour faire leurs affaires. »
Car (cette histoire, en vérité, est bien singulière,) les beaux
Messieurs entraient dans des transports de rage blanche lorsque
Quelqu'un leur disait :
« Dites donc, est-ce qu'il n'est pas encore temps de vous en
" aller ? »
Leur rage était si âpre, qu'ils défendaient à tout le monde de
énoncer le mot bagage!
Ç'à lit mèqjg beaucoup rire les petits poissons.
* *
Tout-a-coup, un soir du joli mois de mai, les beaux messieurs
Manquaient le Pêcheur en chef a la porte, grâce à la défection de
îlelques pêcheurs ou simili-républicains, dont l'un fut nommé
^bassadeur dans les Pays-Bas.
Qui ne fut pas content? ce fut le petit Poisson, le petit Poisson
^ii nord ai du midi, de l'est et de l'ouest.
Il se montra de plus en plus récalcitrant, ce petit poisson devenu
(frand.
Voyant son insubordination croître, les beaux messieurs se
dirent :
Je saurai bien lerendre docile. Maintenant que me voilà Pêcheur
*o chef, opérons des réformes, encore des réformes, toujours des
^formes — rétrogrades.
i On prit donc le petit Poisson du nord et du midi, de l'est et de
*'°Uest, et comme on trouvait qu'il était trop à l'aise dans sa
^ière, on le mit dans un étang.
Mais dans l'étang, le petit Poisson ne se comporta pas mieux à
'égard des beaux messieurs.
— Changeons les garde-pèche 1 se dirent les beaux messieurs.
On mit des garde-pôoke monarchiques à la place des garde -
Pèche républicains, qui n'étaient pas nombreux, hélas 1
Ça ne changea rien au caractère du f>etit Poisson récalcitrant.
— Sapristi ! méttons-le dans un baquet, alors ! et vouons le
^aquet à une nonne hystérique, gémirent les beaux messieurs,
^ut-ètre, cela adoucira-t-il les moeurs du petit Poisson, et il se
lignera à mordre à notre hameçon.
Ce fut en vain que de l'étang où il était mal à l'aise, on jeta le
Pstit Poisson dans le baquet béni où il était très-gêné.
Vertuchoux ! s'écrièrent les beaux messieurs. Nous en vien-
drons bien à bout ! Défendons aux promeneurs de lire (des jour-
naux près des endroits où il y a des poissons. C'est la lecture des
JuUrnaux qui gâte le petit Poisson.
Ce qui avait été dit fut fait.
Mais dans son baquet, bien que voué au Sacré-Cœur, bien que
Privé des journaux, bien que malmené de toute sorte, le Poisson
^1 nord et du midi, de l'est et de l'ouest, refusa plus que jamais
^e gober les hameçons où les beaux messieurs avaient inscrit les
^ots suivants : Ordre moral. —Bonheur social. — Pèlerinage à prix
^duits._Miracles au rabais. — Monarchie de velours.
*
* *
— Il est encore trop à l'aise dans un baquet, s'écrièrent enfin,
**S jours derniers, les puissants beaux messieurs. Insérons-le
*Ws un verre d'eau, ce Poisson récalcitrant. Ne lui donnons rien
» manger. Interdisons aux pécheurs de lui parler de la lin psa*
cliaine des beaux messieurs, et nous sommes sauvés pour quel-
Iles mois encore.
On a donc inséré le petit Poisson du nord et du midi, de l'est
du l'ouest, dans un petit verre, où il n'y a pas beaucoup d'eau,
0|i il y a juste assez d'eau pour ne pas mourir de soif, et encore
^tte eau est bénite.
-w- Eh bien, vous me croirez si voub voulez, mais ce petit Pois
sônest plus récalcitrant que jamais. Il étouffe dans le verre d'eau
"ftais il aimera mieux y mourir que de gober l'hameçon que lui
°firent les beaux messieurs.
Est-ce assez singulier, hein?
fct ce qu'il y aura de plus singulier encore, c'est qua dans six
^ois, dans un an, lorsqu'on consultera le petit Poisson, il rc
Couvera assez de force pour dire : — Vive la République !
ERNEST D'HERYILLY.
-
GAZETTE A LA MAIN
Où est Paria? — Un peu partout, excepté sur le boulevard,
°ù il n'y a plus en ce moment que des Chiens, des reporters et
•les cabotins de province !...
Paris s'éparpille sur le galet, par les routes et sous les
Jttibrages. Paris cherche à goûter le frigus opacum des grands
^ois et de là vague mousseuse. Paris pérégrine du. Vésinet aux
^Jrénées ou s'immerge à Bougival ou à Ti\ uvilie. Ceux même
comme moi, le devoir — rien de M. Jules Simon et de la
^sque de la Magliana — attache à l'asphalte professionnel,
?* baignent dans la sueur qui ruisselle de leur front ou dan*
^ faux-col de leur bock !...
Tout n'est que déplacements et villégiatures I...
L'Assemblée a quitté Versailles pour se répandre sur les dé-
PuTtements.
Solon et Lycurgue prennent le train pour Crétigny-les-Poules
°u pour Asnières-les-Grues...
Hier, Cicéron et Catilina, — réconciliés, — se sont reneon
îrés à la gare du Nord. Cicéron avait un parapluie de taffetas
^'anc, doublé de vert. Catilina portait un panama do trois
^ancs soixante-quinze centimes. Cicéron revenait d'Anzin
Catilina partait pour les Ardennes...
Celui-ci a demandé à celui-là :
— Voyons, pourquoi diable Cicéron était-il l'avocat de
1 ordre ?
L'autre a répondu finement :
— Parce qu'il était de l'ordre des avocats.
Il n'y a pas jusqu'aux Prussiens qui ne se décident à se
eHuer.
, On m'assure qu'une douzaine d'entre eux sont tombés, —
*°Udroyé8 par l'insolation, — dès la première étape du mouve-
ment d'évacuation.
. Cette nouvelle, je l'avoue en toute férocité, — m'a consolé
S^coup de soleil qui m'a roussi l'épiderme, ce matin, comme
■^tais en train de piquer une tête, à la Grenouillère, entre
Madame de Beaufémur et mademoiselle de Sein-Flottant.,.
0 chaleur, fais-Ooi lourde comme un roman de M. Ulbach,
comme une conférence de M. de Lapommeraye comme un ar-
"cle de M. Nefftzer dans le Temps
Fais-toi suffocante comme une soirée passée au théâtre de
Cluny, en dépit des trente ventilateurs qui sont censés déver-
ser dans cette étuve asphyxiante une délicieuse fraîcheur I...
ïais-toi implacable comme le sieur Alexandre Weill, alors
iU tient — par ie bouton — un auditeur fourvoyé !...
Ht qu un cadavre marque chaque pas qu'ils feront pour se
retirer, ces g eus dont la lourde semelle meurtrit, depuis trois
ans, la terre française de Jeanne d'Arc, de Turenne et de
Drouot I
Trois mots de Philarèthe Chasles
Il avait habité l'Angleterre pendant plusieurs années.
— Je n y ai trouvé, disait-il, de fruits murs que des pommes
cuitts et de poli que l'acier.
Un académicien courtisan, qui, dans un mémoire à l'Em-
pereur, avait à parler de la place de la Concorde, lui faisait
ainsi part de son embarras -,
— Je ne sais vraiment pas quel nom donner à cette placi?,
pour ne pas éveiller les susceptibilités de mon auguste corres-
pondant. Si je l'appelle : place de la Concorde, il me croira
orléaniste. Si je l'appelle ; place Louis XV, il me croira légiti-
miste. Si je l'appelle : place de la Révolution, il me croira répu-
blicain...
— Bon, fit Philarèthe en souriant, puisque l'obélisque s'y
dresse, appelez-la : place du Gros-Caillou.
m
Un autre académicien lui disait :
— En relisant imprimé mon discours de réception, j'y ai
trouvé une faute de français. Faut-il mettre, à la fin, erratum
ou errata ?
— Donnez-le-moi, répondit Chasles, j'en trouverai encore une
ou deux et nous mettrons errata.
Théâtres
A pièce légère succès léger. Ce qui m'a'parule plus drôle dans ;
Chez. l'Avocat, le badinage en rimes libres, de M. Paul Perrier, aux
Français, c'est que l'avocat n'y parle pas. Il est vrai que. —
parfois. — les avocats qui parlent n'en sont pas moins drôles
pour cela...
Témoin M° Cauvain, qui fut un avocat illustre, en même
temps qu'un plus illustre rédacteur du Constitutionnel.
C'était dans la salle des Pas-Perdus, au Palais-de-Justice. On
discutait chaudement dans un groupe de plaideurs. M. Cauvain
s'était' mêlé à la discussion, histoire de s'entretenir la main,
c'est-à-dire la parole ; il s'était misa plaider pro Deo contre l'un
des interlocuteurs, — et bientôt son habileté avait mis en
déroute l'ignorance de celui-ci.
— Tu es battu, mon cher I dit la galerie en choeur à l'adver-
saire de M. Cauvain.
L'adversaire, qui était bel homme, toisa d'un regard mépri-
sant la petite taille deTavocat-journaliste.
— Moi, battu! Allons donc ! Je le mettrais dans ma poche.
— Alors, repartit M. Cauvain, vous pourriez vous vanter
d'une chose ..
— Laquelle, mon petit ?
— C'est que vous auriez plus d'esprit dans la poche que vous
n'en avez dans la tête.
*
Au théâtre de Cluny, les Mystères de Paris font recette, malgré
le décousu et les lacunes de l'action.
Ce drame fut représenté en février 1844, à la Porte-Saint-
Martin.
Le soir de la première, au dénoûment, un des arbres du décor
de la grand'route, s'étant détaché, tomba sur l'un des postil-
lons qui conduisaient la calèche du. prince Kodolphe.
(Il va sans dire qu'au théâtre de Cluny, la calèche et les
postillons ont été supprimés pour canse de manque d'espace,
de calèches et de postillons.)
Cet ineident fit immédiatement baisser le rideau, — ef,
comme le public voulait savoir comment finissait la pièce :
— Messieurs, vînt annoncer le régisseur, le drame se termi-
nait quand l'accident est arrivé. M. Frédérick n'avait plus
qu'à se repentir et à se rouler par terre en criant : Mon Dieu!
mon Dieu !! mon Dieu! ! !
]mg^ijë§Vf _______•
Que vous dirai-je d'Ange Bosani, au Vaudeville?
C'est l'histoire de M. Musard.
Oui, mais vous figurez-vous M. Musard amoureux de sa
femme ?
Balivernes
Calino, tirant sa montre devant l'horloge de l'hôtel-de-Ville,
s'aperçoit qu'il avance.
Il est d'abord surpris.
Puis, se ravisant :
— Comme c'est malin ! s'écrie-t-il ; le cadran est bien plus
grand !
■Madame Z,.., à qui l'on prête un grand nombre d'aventures,
a chez elle une pharmacie complète.
A chaque remède est jointe une notice qui explique l'usage
qu'on doit en faire et la dose qu'il en faut s'administrer.
Aurélien Scholl disait :
— Cette femmé-là prend soin d'elle comme si elle s'appar-
tenait.
Madame de X... s'est mariée à un romancier qui ne fait point
mine de laisser de postérité.
— Si j'avais su, s'exclamait-elle avec dépit, je n'aurais certes
pas épousé un homme qui, au bas de ses oeuvres, écrit : La
reproduction est interdite.
STAR.
Sommaire du n° $$ du Musée universel, en vente chez tous les
libraires, 25 centimes le numéro. —Texte : Londres pittoresque :
Holland-House. — Curiosités de l'histoire des mots. — Un
sauvetage. —Les assiettes à musique de Rouen. — La mode :
les mouches. — Les baladins. — Les noud'les de mademoi-
selle Mina, nouvelle. — Les Français en Perse. — Les oubliés
de l'histoire: Rmgois. —L'enfance d'une parisienne : l'émeute.
— Petite gazette.
Gravures : Londres pittoresque : Holland-House. —- Un sauve-
tage. — Céramique : les assiettes à musique en faience de
Rouen. — Fac-similé d'une ancienne gravure du xvne siècle.
— Sujet de genre : les Baladins. — Deux vues de Perse.
Nous recommandons un recueil de mélodies vocales dues à
la plume a'un de nos jeunes musiciens les mieUx doués, et
publiées sous ce titre original : Joyeusetès h bonne compagnie,
recueillies et mise en musique par M. Emile Pessard. Ce re-
cueil se compose de qumze mélodies, et forme un volume qui
rivalise de luxe, d'élégance et de bon goût avec les publica-
tions les plus soignées sorties des presses de M. Jouaust ou d
M. Claye.
de
la première livraison paraitra le 29 juillet
*0 cent, la Livraison. — 50 cent, la Série
Publication de l'Administration de l'Éclipsé.
EN VENTE
chez tous les libraires de Paris et des Départements
A.. R A N C
LE ROMAN
D UNE CONSPIRATION
illustré par MM. ULYSSE PARENT, ANDRIECX, ete.
bxtrait de l'introduction :
• L'aventure qui va faire le sujet de ce récit est vraie
pour la plus grande partie Les conspirateurs dont je
raconterai les luttes ignorées et le dévouement inutile
ont vécu. Les mouchards dont on trouvera ici les por-
traits fidèles ont été bien et dûment numérotés au minis-
tère de la police générale. »
POUR PARAITRE LE 29 JUILLET
L'ALSACE, récits historiques d'unpatriote, parÉdouard
SIEBECKER; beau volume in-8° illustré par Lix. —
Prix : 5 fr. ( Franco : 6 fr. )
Contes et Récits, par A. DAUDET. — Beau volume
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EMPRUNT
du
GOUVERNEMENT E
7 O/O 1898
ÉMISSION
DE 1,600,000 OBLIGATIONS AU PORTEUR
JOUISSANCE BU 15 OCTOBRE 1873
RAPPORTANT 35 FRANCS D'INTÉRÊTS ANNUELS
PAYABLES EN or PAR SEMESTRE LES 1S AVRIL ET lïi OCTOBRE
Remboursables à 500 FRANCS,
en ÎÏO ans par tirages semestriels qui auront lieu,
à Londres,
. LES 15 JANVIER ET 15 JUILLET DE CHAQUE ANNEE
LE PREMIER TIRAGE AURA LIEU LE 15 JANVIER 1874
Les Titres sortis
seront payés à l'échéance, du coupon qui suivra le tirage,
-—.-
Prix d'émission :
Ces Obligations sont émises à 4SO Francs
payables :
Fr. 25 » en souscrivant..................... 25 »
, 50 » lors de la répartition du 7 au 12 août
1873, contre remise des Certificats
provisoires au porteur............ 50 »
50 » du 5 au 10 septembre 1873......_____ 50 »
50 » du 5 au 10 octobre 1873. moins une
bonification de 8 fr. 75 c. équi-
valant à 1/2 coupon............... 41 25
50 » du 5 au 10 novembre 1873.......... 50 »
40 » du 5 au 10 décembre 1873.......... 40 »
40 » du 5 au 10 janvier 1874............. 40 »
40 » du 5 au 10 février 1874.............. 40 »
40 » du 5 au 10 mars 1874.......... 40 »
45 » du 5 au 10 avril 1874, sur lesquels
sera déduit le coupon de 17 fr 50 c.
échéant le 15 avril 1874........... 27 50
430
somme reelle A vbrser.
Avec faculté d'escompte à raison de 6 p. °/, l'an,
après la répartition.
Au prix de revient ci-dessus, avec les termes de
paiement calculés à 6 p. "/„ et le bénéfice du rembour-
sement AU PAIR, les Obligations rapportent 9 p. °/0
environ.
Les Coupons d'intérêts et les Obligations sorties au tirage
sont payables :
à PARIS en OR;
à LONDRES, en Livres Sterling;
et à ALEXANDRIE,
au cours du change sur Londres.
GARANTIES
Aux termes de l'article II du contrat, le Gouvernement
Egyptien a déclaré garantir cet Emprunt par tous ses revenus
généraux. De plus, il a déclaré affecter en garantie spéciale
de cet emprunt et au service régulier des intérêts et de l'amor-
tissement jusqu'à son complet et parfait remboursement.
1» — Tous les revenus des Chemins de 1er de la Basse-