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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 6.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6773#0136
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L'ÉCLIPSÉ

la France, mais il durera certainement ce que durent le lys et la
rose, l'espace d'un matin...

— Oh ! mon cher Froshdorf !

— Bah! tu iras à Holg Rood peut-être. L'écope a du bon.

— Ventre Saint-Gris ! — On ne se moquera pas de moi im-
punément !

—Hélas ! Sire ! Pendant qu'abandonné des courtisans de robe
courte, qui te pressent aujourd'hui de lever haut l'étendard
blanc de la foi et du salut, tu maigriras dans l'exil, tes amis
d'Orléans mangeront les marrons que tu auras tirés du feu...

— Mais le peuple !

— Ah! voilà un cri vraiment irançais! — En effet, les d'Or-
léans ne semblent pas avoir mis on ligne de compte la volonté
nationale. Mais ça viendra. Crois-en des ombres qui ont eu af-
faire aux 221... En attendant, les d'Orléans se pressent les mains
dans leur château; ils escomptent tes futures ordonnances.

*

* *

— Ventre-Saint-Gris! s'écrie Henri V. On voudrait me jouer
par-dessous jambe. Oh! cette famille sera toujours la même! Je
déteste ces hypocrites! Oh ! si je n'avais pas à sauver la société!
Mais, j'y songe! ne serait-ce pas plutôt la société... de Jésus...
qu'ils veulent me faire sauver? Horrible idée! J'y songerai...

— Adieu, sire, voici le matin. Nous rentrons dans l'enfer où
nos actions nous ont mis. Mais, souviens-toi, roi, souviens-toi
des conseils que te donnent, en cette heure suprême, les fantômes
de MM. de Polignac, peyronnet et Bourmont.

— Oh! mon cher Froshdorff! mon jardin! mes fleurs! mes
oiseaux! mes chiens! je ne vous quitte pas... je...

Mais déjà, dans les ténèbres blanchissantes, s'étaient évanouis
les spectres blancs. Et quand Henri V, abîmé dans ses réflexions»
releva la tête, il ne vit plus dans le ciel que les étoiles qui s'étei-
gnaient une à une.

ERNEST D'IIERVILLY.

GAZETTE EN RÂIL-WAY

Basse-Normandie. — Présent août.

Un matin, le ciel qui s'arrondit au-dessus des buttes Mont-
martre vous paraît de ce gris écœurant et glacé dont les romans
de M. Enault possèdent — seuls — le privilège...

Le boulevard vous semble désert, — plus désert que l'Athé-
née, les soirs où une troupe anglaise y joue Hamlet ou Othello...

Vous trouvez la cuisine de Brébant trop salée, et ce restaura-
teur lui-même impertinent et prétentieux...

Si, d'aventure, Hamburger vous accoste, devant le café de
Suède, pour vous communiquer son dernier jeu d'esprit, — si,
par hasard, Alexandre Weill vous aborde, en face du café de
Madrid, pour vous régaler de sa plus récente homélie, vous les
déclarez tous les deux aussi assommants l'un que l'autre...

Et, quand vous ouvrez les journaux, vous constatez avec
s tupeur que, du Pays à l'Evénement et du Tintamarre au Tam-Tam,
ils répètent aujourd'hui ce qu'ils disaient hier — et co qu'ils
rediront demain !...

C'est l'effet de la maladie!...

Le ciel n'est pas gris, ne buvant que de l'eau : il est bleu, en
réalité, — bleu comme un premier Chantilly du Français, bleu
comme l'œil de Blanche Pierson !...

Le boulevard n'est pas désert : tenez, voici l'immense Tou-
roude qui s'y promène avec l'immortel Daiglemont

Ce n'est point dans le rumsteack, c'est dans l'addition, que
Brébant verse sa salière, — et ce gargotier, frotté aux gens de
lettres, ne saurait être actuellement plus ridicule que toujours.

Si Ajax-Hamburger et si Syliabus-Weill tournent aux bouf-
fons excessifs, uniformes et fatigants, d'où vient que vous
avez attendu ce moment pour les envoyer se faire... écouter
ailleurs ?...

Et, si les papiers publics rabâchent 1 article quotidien de l'an
passé, de l'an prochain, comment ne vous en ôtes-vous pas
aperçu plus tôt, — avant d'en lire, avant d'en faire?...

Pourquoi vous couchez-vous do mauvaise humeur et rêvez-
vous tables d'hôte plantureusement servies, cottages assis au
bord de l'Océan et dames, en laisse-tout-voir de toile cirée, pe-
lotant le sein d'Amphitrite ?...

Pourquoi bougonnez-vous votre bonne, tarabustez-vous votre
femme et houspillez-vous vos enfants?.:.

Pourquoi, enfin, quand l'on vous parle des choses ou des per-
sonnages les plus importants de ce temps, — de la Fusion, de la
Commission de permanence, de M. Thiers qui flâne en Suisse ou
de M. Cantin qui vient de racheter le mobilier de Frédérick,
— haussez-vous les épaules en répondant avec une irrespec-
tueuse impatience :

— Ah ! ouiche !... Laissez-moi donc tranquille !... Un tas de
bêtises et de farceurs!...

Voilà. C'est la maladie. Encore la maladie!...

C'est le spleen, — ce vampire des rives de la Tamise, — que
l'on peut définir chez nous: le besoin de fuir Paris, son as-
phalte chauffé à blanc par le soleil, ses théâtres vides, ses fem-
mes laides, — celles-là seules sont restées, — sa politique as-
phyxiante et la Fille de madame Angotl...

M. Coindard est l'un des spécialistes les plus avantageusement
connus pour traiter ce mal de saison...

Pour ma part, l'obligeant secrétaire-général de la Compagnie
de l'Ouest m'a déjà sauvé de deux ou trois attaques de voyageo-
morbus...

Une visite en son cabinet et crac! vous êtes guéri I...

— Ma chère amie, j'ai mon permis de circulation. Fais la
malle. Nous partons... Ça, les mioches, soyez sages : on vous
rapportera des coquillages, un sloop pour naviguer sur le bassin
des Tuileries et une poupée costumée en pêcheuse de Granville
ou en fermière du Cotentin... Marie, allez chercher une voi-
ture!...

La valise est bouclée. Les enfants sont embrassés. Le fiacre
arrive...

— Cocher, à la gare Montparnasse !

En route

Il serait malséant de no point placer ici une ou deux anecdotes
sur les trajets en chemin de fer.
Les plus courtes sont les meilleures.
Exemple :

Un monsieur entre dans un wagon occupé par sept per-
sonnes.

Ces sept personnes ont toutes la pipe ou \e cigare à la bouche.
Le monsieur, avec la plus grande politesse :

— Messieurs, cela ne vous gêne pas que je ne fume point?

Nom passons la nuit à rouler de Versailles à Dreux, de Dreux
à Laigle, et de Laigle à Argentan.

Cette partie du voyage amène nécessairement une deuxième
anecdote :

Un coupé de diligence renferme deux individus : un jeune
homme et un vieillard.

La nuit est venue. Le vieillard a rabattu depuis longtemps
son bonnet de coton sur ses yeux, et semble dormir du meilleur
de son âme. bon compagnon essaie d'en faire autant depuis
cinq minutes, lout à coup il s'éveille en sursaut. Il a senti une
main se placer sur son genou.

Il ouvre les yeux. C'est la main du vieillard. Mais ce qui est
étrange, c'est que cette main se met tout à coup à frictionner,
de toutes ses forces, le genou du jeune homme.

— Eh bien! monsieur, qu'est-ce qu'il vous prend donc !

— Ah! monsieur, répoud le vieillard tranquillement, pen'est
rien. Cela se passera.

Et il continue de plus belle à frictionner dans l'ombré le ge-
nou de son compagnon.

— Comment cela se passera !.

— Oui, monsieur. Ce sont mes douleurs rhumatismales qui
me rendent la jambe complètement insensible. Mais cela va se
passer, une fois que je l'aurai bien frottée!

Il avait pris la jambe du jeune homme pour la sienne. Pauvre
vieillard! En voilà de l'insensibilité!

Vire. — Pix minutes d'arrêt

Je prends un consommé au buffet.

Ce mélange d'eau chaude et de poivre est tellement... pointu,
que je ne puis m'empêcher de m'écrier :

— Ah ça ! garçon, ce n'est pas dans un bol que vous devriez
me servir ce bouillon, — c'est dans une seringue !

Saint-Aubin des Bois

Ija machine s'arrête pour prendre de l'eau.

Je descends, — mais pour un motif qui diffère essentiellement
de celui de la, machine.

Trois paysans, en sarrau bleu et en bonnet de coton, sont
appuyés conlre la clôture qui sépare la campagne de la vqie.

Le premier m'interpelle :

— Hé, Parisien ! c'est-y vrai que le gars Rochefort soit en train
de filer pour la Nouvelle-Calédonie ?

Le second :

— C'est-y vrai que le fieu au feu duc d'Orléans se soit rabi-
boché avec le cousin Henriot ?

Ef le troisième :

— C'est-y vrai que Mamzelle Angol fasse trois cents pistoles
tous les soirs ?

Je riposte :

— Allez au diable !

Et je remonte — d'un bond — dans mon compartiment.

Ma femme me demande en souriant :

— Tu n'as pas reconnu ces trois prétendus Bas-Normands ?

— Non.

— Eh bien ! le premier est M. Ernest Blum; le second,
M. Edouard Hervé, et le troisième, M. Henri Chabrillat.

Saint-Planchers

Une espèce de marchand de bœufs, çrui empoisonne le tabac,
l'ail et l'eau-de-vie, s'installe au miliGU <je nous. "' '
Mon voisin de wagon se penche à rhon oreille ;

— Allons, on a raison de dire que la vapeur supprime les éfis-
tances.

Arrivée à Granville

.C'est le jour des régates annuelles. La localité est en liesse.
On s'est endimanché à dix lieues à la ronde. Des drapeaux pen-
dent à toutes les fenêtres.

Et quels drapeaux !...

Les nôtres, à Paris, ne sont que des mouchoirs de poche
auprès de ces gigantesques pavillons.

Tout semble gai, aimable, avenant dans cette petite ville,
depuis les maisons, qui se grimpent à califourchon sur le dos
les unes des autres, jusqu'aux miettes, si gracieuses, si pim-
pantes et si pittoresques sous la bavolette ou le capot.'...

Tout, — excepté le propriétaire de l'hôtel des Trois-Couronnes,
que tint jadis un de nos confrères.

Si Vous ambitionnez jamais d'être reçu dans un endroit
comme le sieur Barodet l'a été par la Droite, présentez-vous chez
cet aubergiste, dont je n'ai rencontré le pendant qu'au jardin
des Plantes, dans une fosse !...

L'Eclipsé lui décorne une muselière d'honneur.

... Me voici à l'hôtel du Nord. Accueil charmant, apparte-
ment confortable, cuisine excellente. Nous déjeunons. Une
young lady est en taco de moi, qui me rappelle l'Obélisque...

Lorsqu'elle ouvre la bouche, je me sens des envies de pianoter
sur ses dents le quadrille A'Orphèe ou la Valse des Roses...

Son voisin de table est en train de lui expliquer les exercices
de l'homme-canon, qui travaille au j Cirque américain, sur le
port...

— Figurez-vous, au centre de l'arène, un hercule à côté d'une
pièce de douze ; on charge le particulier, on met le feu et le coup
part...

— Aoh ! demande l'Anglaise, par où le charge-t-on ?

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