C'est momentanément M. Magne qui tiert les finances.
Heureusement qu'il ne s'appelle pas Charles.
Une forme de gouvernement qui serait celle d'uns botte dé-
pourvue de tirants me chausserait.
Le côté droit de l'Assemblée a le nombre; il ne faut pas
avoir peur de son nombre.
En désignant les républicains, les anti-'ibéraux disent à
Mac-Mdhon, qui ne les écoute pas : « Vous êtes maréchal, for-
gez-leur des fers.
HlPPOLYTE BBIOLLET.
GAZETTE EN PATACHE
Entre Avranches et Pontorson.
Les fêtes de Granville
D'abord, il y a eu les régates.
Mon Dieu!'je comprends volontiers qti une population, —
élevée ab ovo sur cette langue do terre qui s'effile dans la. Man-
che comme le beaupré d'un brick à l'ancre, - trouve un certain
ragoût à ces luttes de vitesse entre des embarcations dont elle
connaît, dès l'enfance, la nature et lo maniement...
Mais moi, qui, en l'ait de science nautique, suis à peu près
de la force du baby de la chanson :
Papa, les p'iits bateaux
( lui vont sur l'eau
Ont, ils des jambes?
l'avoue, en toute humilité, que ce divertissement m'a laissé
aussi froid que le spectacle des gigs de carton peint et des skiffs
de papier mâché qui naviguent sur le bassin du square de mon
aux canards m'a prodigieusement
quartier,
Seule, la course dite
aiToSutefois, il me semble que le Siècle et le Constitutionnel
auraient dû Être invités à concourir.
La fanfare du crû célébrait les vainqueurs. _
En l'écoutant, je mo suis convaincu que les gamins de la
ville n'avaient pas attrapé tous les canards.
V. ■*. ■" m
Te soir j'ai pris, de ma fenêtre, ma part des illuminations
— fort réussies ma fui, — et de la Retraite aux Flambeaux.
Cette dernière s'est effectuée en bon ordre.
Comme si Trochu compiandait, quoi !
En même temps, le high life se trémoussait au Casino.
Cn jeune clerc do... pharmacien, — débarqué de Paris le
matin'même, par le traiu de plaisir, — s'approche de l'une des
plus jolb's et des plus élégantes baigneuses de la plage, et sollicite
l'honneur d'un quadrille. )
La fillette commence par le toiser de la cravate blanche au
S° Puis," ouvrant le carnet mignon sur lequel elle note les favo-
riS!S Monsieur, déclare-t-clle d'un ton délibéré,, j'ai l'habitude
flP ne danser qu'avec les personnes dont le nom est précédé de
la narticule... Qui dois-je inscrire?... Monsieur?
— Peroxyde de Manganèse, mademoiselle.
Avranches
On v arrive par la plus épouvantable guimbarde qui ait jamais
donné'la question aux voyageurs. . . „
L'incurie l'écurie de cette entreprise — criminelle — n ont
d'ésales que la bêtise et l'insolence de ses employés.
Je vous en signale un, particulièrement, a Avranches, à qui
l'on ne devrait parler qu'avec une houssineàfouailler les chiens
^cTbonhomme à lunettes, — aussi laid que grossier,—répond
invariablement aux réclamations les plus courtoises du public :
— Hé ! vous me feriez perdre la tête !...
— Vous y gagneriez, mon cher ! Vous y gagneriez!...
Comme je suis en train d'examiner, — dans un jardin co-
nuet qui fait suite à une place proprette, — une istatue assez
lourde du général Walhubert, un naturel du pays m'aborde
par insinuation : _ . .
_ Monsieur n aurait-il pas envie de visiter le Mont-baint-
Michel?
— Le Mont-Saint-Michel?
— Oui et le cachot de Barbès, — avec la cage de fer dans
laquelle cet hérétique fameux a été renfermé par les ordres de
Lois XI, après la révolution de 1830.
— Barbès?... Un hérétique?... Louis XI?... La révolution
de 1830?... Qu'est-ce que vous me chantez, camarade?
— A preuve que c'est le père do notre député qui a fait briser
cette cage, avant d'être guillotiné pour avoir voté la mort du
— Quel roi?... Quel père?... Quel député?...
— Tiens ! Louis-Philippe donc, ancien membre de la Conven-
tion, — sous la Régence, — et père du prince de Joinville,
représentant du,département à l'Assemblée nationale... Voulez-
vous lire sa profession de foi aux électeurs?... Elle est encore,]
là, affichée, contre un piiier de la mairie...
— Merci, j'aime mieux partir pour le Mont-Saint, Michel.
Ah ça! il n'y a pas de danger que la marée nous pince en route?
— Nous sommes dans la morte eau, bourgeois. Pa; d'quoi
noyer un âne. Sans ça, est-ce que j'ferions le trajet ?
Par les chemins
Des pommiers !
Encore des pommiers !
Toujours des pommiers!
Par intervalles, mon guide arrête la carriole pour laisser
souffler son bidet et pour lamper une mocque de cidre.
Nous pénétrons, alors, dans quelque maison basse, coiffée de
chaume noirâtre et perdue dans cet océan de verdure ainsi
qu'une tache d'huile sur un tapis de billard. La purée nor-
mande bouillonne dans les tasses de faïence à ramages. Le plus
souvent, les paysans trinquent avec nous.
L'un d'eux mo demande :
— Comment trouvez-vous mon nouveau <ie l'année dernière?
— Excellent.
— Un peu sucré, pas vrai?
— Oui, il sera fort en alcool.
— 11 l'était déjà bien assez quand il a asphyxié le fossoveur
de la paroisse, - un vieillard de soixante-dix ans, — qu'on a
découvert, après huit jours, au fond de la cuve, en la vidant !...
Horreur!...
Je buvais nue infusion de septuagénaire!
Pour me remettre, il n'a fallu rien moins qu'une singulière
interprétation des mots de la langue française par un l'acteur
rural qui entrait da-:s le cabaret.
Je lui offre la goutte. Il accepte. Nous causons.
— Une làrdîë de cognac, ça donne des jambes, et vous devez
être crânement fatigué.
— Ah! oui, me répond-il, en s'essuyant le front, une distri-
bution de six lieues !
Puis, regardant alternativement son sac dg correspondances
t son petit verre de fil en-quatre, il ajoute, avec philosophie :
— La lettre tue et l'esprit vivifie.
Lepavsage change. L'horizon s'élargit. L'air-de la mer joue,
vif et libre, dans les arbres qui s'éclaircissent. Le galet a rem-
placé l'herbe. Des moutons paissent, çà et là, quelques maigres
touffes de broussailles.
Ma femme interroge le conducteur :
— Qu'est-ce que font ces pauvres bêtes dans cette solitude?
— Madame, elles font dos gigots de Présalé.
Nous voici dans les grèves, — les grèves aux enlisements per-
fides, sur lesquelles erre, le soir, la fée chantée par Paul Eéval...
Entre le double azur du ciel et de la Manche, — que reflète
comme un miroir le sable étincelant qui s'étend tout autour,
— le mont Saint-Michel semble une construction aérienne, —
suspendue dans l'espace et immobile dans le vide !...
M. Prudomme disait ;
— C'est inimaginable !
Moi, j'admire silencieusement, quand, — tout à coup, — je
m'aperçois que la carriole enfonce jusqu'au moyeu des roues
dans ce terrain mouvant et friable...
Ja pousse une exclamation...
— As pas pour ! riposte notre Avranchin ; pas plus tard que
la semaine passée, deux Anglais se sont battus à la carabine
juste à la place où nous sommes...
— ■Battus?... A la carabine?... Mais ils devaient avoir du
sable jusqu'au menton...
— Faites excuse, bourgeois : ils étaient, chacun, en cabriolet
— Et quel a été le résultat du duel ?...
— Dame! ils tirèrent en même temps...
— Et qui est-ce qui tomba ?...
— Les chevaux.
Le mont Saint-Michel
mnrtin, Henri morel et Cochinat qui passe encore parmi le
population^ de l'ouest pour le seul fils de Dumas père.
J'ai nommé M. Auguste Tancé.
Par exemple, cet excellent ami de YEclipse trouve certains
mots de mes Gazettes un peu trop crus...
— Eh bien ! mon cher Tancé, vous les fera mire.
STAR.
Jadi.-, quand le mont Saint-Michel était une prison d'Etat, on
p'y pénétrait point tout de go.
11 fallait montrer son passeport et iaire coucher son nom sur
un registre.
Gozlan y arriva, un jour.
Le portier-consigne l'arrête :
— Vos papiers ?
— Les voici.
— Votre profession?
— Homme de plume.
Le portier se penche vers son scribe .-
— Corrigez ce passeport et mettez : M. Léon Gozlan, — de
Paris, — marchand de plumes.
... Non. Quand j'enfilerais au bout les unes des autres toutes
les apostrophes do madame de Sévigné à madame de Grignan;
quand j'emprunterais à Gautier sa palette aux couleurs, aux
images flamboyantes; quand je me servirais du dictionnaire de
Saint-Victor, — lequel offre ceci de particulier, qu'il ne se com-
pose que d'adjectifs...
Jamais, — au grand jamais, — je ne parviendrais à vous
dépeindre les impressions que m'a laissées cette merveille de
granit étagée sur le roc par une foi robuste, sincère et enthou-
siaste!...
Gavroche, en admirant le Mont-Saint-Michel, n'hésiterait
pas à s'écrier :
— Notre-Dame de la Galette! Oh! malheur! N'en faut plus!
Post-Scriptum
Avant de repartir pour Paris, il me reste à payer ma dette de
gratitude au spirituel et charmant compagnon qui a bien voulu
me piloter à travers ces contrées sublunaires.
Tous ceux de nos confrères qui ont eu l'heur d'assister à
l'inauguration du chemin de fer de Granville, ont gardé le
meilleur souvenir de la façon gracieuse dont il leur fit les hon-
neurs de cette fête cordiale, — tous : FrançoisPolo, Léon Dom-
' * Guide 'du Farfs.iV CKa&»cvcn (IIe Of%
.de, £cu i.is/nJkS'vfUL. de*
Grand panorama historique de la Mode
Depuis les Gaulois jusqu'à nos jours
Ce magnifique tableau, imprimé sur papier grand-aigle de
90 sur, 120, et dû au crayon d'un de nos plus habiles dessina-
teurs do. mode (M. A. Chéreau, 40, rue des Jeûneurs), contient
plus de 400 personnages revêtus des costumes des différentes épo-
ques de notre histoire.
Par une faveur toute spéciale de l'éditeur, nous sommes à
même de l'offrir pour la somme de :
8 francs pour Paris ;
10 francs pour les départements,
Jjf. JB. Chaque demande devra être accompagnée d'un mandat
sur la ppste à l'ordre de M. Ewig, 10, rue Taitbout, chez qui
on peut également se procurer des exemplaires.
En vente chez E. GHATOT, éditeur,
lit, rue Neuve-des-Petits-Champs.
Adine, mazurka,
Le Colibri, grande valse, Compositions
Georgette, polka,
Paris-Gazette , grande mazurka
de salon.
DU même auteur :
Souvenir d'Uriage, scottisch,
Capricieuse, valse.
En vente, chez Ponsard, 40, passage du Havre.
de
P.aulFRESTEL.
Nous recommandons à nos lecteurs, un charmant volume en
vers, que met en vente la librairie de la Société des gens de
lettres, î>, rue Geoil'roy-Marie. Sous ce titre : Coupables ou victi-
mes, l'auteur, F. Schalck de la Faverie, a fait sur les questions
du célibat des prêtres et de la séparation de corps un roman
écrit dans un style très-émonvaut. Nous nous bornons à cette
appréciation, car, pour être juste, il faudrait citer le livre en
entier.
LE MARI DE MARGUERITE
complet en 3 volumes. Jolies gravures; portrait de B/ane/ie,d'après
une photographie. Envoi franco contre 9 fr. en timbres — Sar-
torius, éditeur, 27, rue de Seine.
Sous ce titre : La Russie autocratique, l'éditeur A. Ghio met
en vente la 3° partie du Paysan du Volga, dont nous croyons
utile de rappeler la 2° partie : Diogéne à la recherche d'un homme
à travers les siècles jusqu'à nos jours.
Nous recommandons un recueil de mélodies vocales dues à la
plume d'un de nos jeunes musiciens les mieux doués, et pu-
bliées sous ce titre original : Joycusetés de bonne compagnie, re-
cueillies et mises en musique par M.Emile Pessard. Ce recueil
se compose de quinze mélodies, et forme un volume qui rivalise
de luxe, d'élégance et de bon goût avec les publications les plus
soignées sorties des presses de M. Jouaust ou de M. Claye.
Insensibilisateur Duchesne. — Guérison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
RECOLORATION
DES CHEVEUX
ET DE LA ÎSARBE
SARAH FÉLIX
Pcmmade des Fées — Pommade Féerique
j^^ENTREPÔT GÉNÉRAL, RflE RICIHSB, 45 ^
Le Gérant : le révérend.
Paris. — Imprimerie Jf. DEBONS et C'8, 16, rue du Croissant.
10 cent. la livraison.
Publications nouvelles de F. POLO, éditeur, 16, rue du Croissant
50 centimes la serie. 10 cent. la livraison.
LES MYSTERES DE LA POLICE
Curieuses révélations. — Les eoulisses de l'histoire. — La police secrète. — La police de sûreté* —
Le cabinet noir et le secret des lettres. — Police et contre-police. — Rapports de police. — Les grands
policiers, etc.
Les Mystères de la Police se composeront de livraisons ou de séries Imprimées avec le plus grand soin sur
beau papier, et illustrées de belles gravures sur bois.
La première livraison à 10 c., paru le 29 août et la première série à 60 c.; lo 12 septembre. —Deux
livraisons par semaine. — Une série tous les vingt jours environ.
50 centimes la série
LE TRAVAIL & LES TRAVAILLEURS
TYPES ET PHYSIONOMIES, PAR GILL
Avec le concours de MM. J. Claretie, E. d'Hervilly, P. Parfait, 3. Richepin,
éd. SlÉBECKER, E. zola, ETC., ETC.
Le Travail et Us Travailleurs se composera de livraisons ou de séries imprimées avec le plus grand
soin sur fi«au papier, et illustrées de splendides dessins hors texte de A. GILL, le dessinateur populaire.
La première livraison à 10 c, paru lo ?9 août et la première série à 50 c.; le 12 septembre. — Deux
livraisons par semaine. — Une série tous les vingt jours environ.
Les Mystères de la Police et Le Travail et les Travailleurs, se vendent chez tous les libraires.
Heureusement qu'il ne s'appelle pas Charles.
Une forme de gouvernement qui serait celle d'uns botte dé-
pourvue de tirants me chausserait.
Le côté droit de l'Assemblée a le nombre; il ne faut pas
avoir peur de son nombre.
En désignant les républicains, les anti-'ibéraux disent à
Mac-Mdhon, qui ne les écoute pas : « Vous êtes maréchal, for-
gez-leur des fers.
HlPPOLYTE BBIOLLET.
GAZETTE EN PATACHE
Entre Avranches et Pontorson.
Les fêtes de Granville
D'abord, il y a eu les régates.
Mon Dieu!'je comprends volontiers qti une population, —
élevée ab ovo sur cette langue do terre qui s'effile dans la. Man-
che comme le beaupré d'un brick à l'ancre, - trouve un certain
ragoût à ces luttes de vitesse entre des embarcations dont elle
connaît, dès l'enfance, la nature et lo maniement...
Mais moi, qui, en l'ait de science nautique, suis à peu près
de la force du baby de la chanson :
Papa, les p'iits bateaux
( lui vont sur l'eau
Ont, ils des jambes?
l'avoue, en toute humilité, que ce divertissement m'a laissé
aussi froid que le spectacle des gigs de carton peint et des skiffs
de papier mâché qui naviguent sur le bassin du square de mon
aux canards m'a prodigieusement
quartier,
Seule, la course dite
aiToSutefois, il me semble que le Siècle et le Constitutionnel
auraient dû Être invités à concourir.
La fanfare du crû célébrait les vainqueurs. _
En l'écoutant, je mo suis convaincu que les gamins de la
ville n'avaient pas attrapé tous les canards.
V. ■*. ■" m
Te soir j'ai pris, de ma fenêtre, ma part des illuminations
— fort réussies ma fui, — et de la Retraite aux Flambeaux.
Cette dernière s'est effectuée en bon ordre.
Comme si Trochu compiandait, quoi !
En même temps, le high life se trémoussait au Casino.
Cn jeune clerc do... pharmacien, — débarqué de Paris le
matin'même, par le traiu de plaisir, — s'approche de l'une des
plus jolb's et des plus élégantes baigneuses de la plage, et sollicite
l'honneur d'un quadrille. )
La fillette commence par le toiser de la cravate blanche au
S° Puis," ouvrant le carnet mignon sur lequel elle note les favo-
riS!S Monsieur, déclare-t-clle d'un ton délibéré,, j'ai l'habitude
flP ne danser qu'avec les personnes dont le nom est précédé de
la narticule... Qui dois-je inscrire?... Monsieur?
— Peroxyde de Manganèse, mademoiselle.
Avranches
On v arrive par la plus épouvantable guimbarde qui ait jamais
donné'la question aux voyageurs. . . „
L'incurie l'écurie de cette entreprise — criminelle — n ont
d'ésales que la bêtise et l'insolence de ses employés.
Je vous en signale un, particulièrement, a Avranches, à qui
l'on ne devrait parler qu'avec une houssineàfouailler les chiens
^cTbonhomme à lunettes, — aussi laid que grossier,—répond
invariablement aux réclamations les plus courtoises du public :
— Hé ! vous me feriez perdre la tête !...
— Vous y gagneriez, mon cher ! Vous y gagneriez!...
Comme je suis en train d'examiner, — dans un jardin co-
nuet qui fait suite à une place proprette, — une istatue assez
lourde du général Walhubert, un naturel du pays m'aborde
par insinuation : _ . .
_ Monsieur n aurait-il pas envie de visiter le Mont-baint-
Michel?
— Le Mont-Saint-Michel?
— Oui et le cachot de Barbès, — avec la cage de fer dans
laquelle cet hérétique fameux a été renfermé par les ordres de
Lois XI, après la révolution de 1830.
— Barbès?... Un hérétique?... Louis XI?... La révolution
de 1830?... Qu'est-ce que vous me chantez, camarade?
— A preuve que c'est le père do notre député qui a fait briser
cette cage, avant d'être guillotiné pour avoir voté la mort du
— Quel roi?... Quel père?... Quel député?...
— Tiens ! Louis-Philippe donc, ancien membre de la Conven-
tion, — sous la Régence, — et père du prince de Joinville,
représentant du,département à l'Assemblée nationale... Voulez-
vous lire sa profession de foi aux électeurs?... Elle est encore,]
là, affichée, contre un piiier de la mairie...
— Merci, j'aime mieux partir pour le Mont-Saint, Michel.
Ah ça! il n'y a pas de danger que la marée nous pince en route?
— Nous sommes dans la morte eau, bourgeois. Pa; d'quoi
noyer un âne. Sans ça, est-ce que j'ferions le trajet ?
Par les chemins
Des pommiers !
Encore des pommiers !
Toujours des pommiers!
Par intervalles, mon guide arrête la carriole pour laisser
souffler son bidet et pour lamper une mocque de cidre.
Nous pénétrons, alors, dans quelque maison basse, coiffée de
chaume noirâtre et perdue dans cet océan de verdure ainsi
qu'une tache d'huile sur un tapis de billard. La purée nor-
mande bouillonne dans les tasses de faïence à ramages. Le plus
souvent, les paysans trinquent avec nous.
L'un d'eux mo demande :
— Comment trouvez-vous mon nouveau <ie l'année dernière?
— Excellent.
— Un peu sucré, pas vrai?
— Oui, il sera fort en alcool.
— 11 l'était déjà bien assez quand il a asphyxié le fossoveur
de la paroisse, - un vieillard de soixante-dix ans, — qu'on a
découvert, après huit jours, au fond de la cuve, en la vidant !...
Horreur!...
Je buvais nue infusion de septuagénaire!
Pour me remettre, il n'a fallu rien moins qu'une singulière
interprétation des mots de la langue française par un l'acteur
rural qui entrait da-:s le cabaret.
Je lui offre la goutte. Il accepte. Nous causons.
— Une làrdîë de cognac, ça donne des jambes, et vous devez
être crânement fatigué.
— Ah! oui, me répond-il, en s'essuyant le front, une distri-
bution de six lieues !
Puis, regardant alternativement son sac dg correspondances
t son petit verre de fil en-quatre, il ajoute, avec philosophie :
— La lettre tue et l'esprit vivifie.
Lepavsage change. L'horizon s'élargit. L'air-de la mer joue,
vif et libre, dans les arbres qui s'éclaircissent. Le galet a rem-
placé l'herbe. Des moutons paissent, çà et là, quelques maigres
touffes de broussailles.
Ma femme interroge le conducteur :
— Qu'est-ce que font ces pauvres bêtes dans cette solitude?
— Madame, elles font dos gigots de Présalé.
Nous voici dans les grèves, — les grèves aux enlisements per-
fides, sur lesquelles erre, le soir, la fée chantée par Paul Eéval...
Entre le double azur du ciel et de la Manche, — que reflète
comme un miroir le sable étincelant qui s'étend tout autour,
— le mont Saint-Michel semble une construction aérienne, —
suspendue dans l'espace et immobile dans le vide !...
M. Prudomme disait ;
— C'est inimaginable !
Moi, j'admire silencieusement, quand, — tout à coup, — je
m'aperçois que la carriole enfonce jusqu'au moyeu des roues
dans ce terrain mouvant et friable...
Ja pousse une exclamation...
— As pas pour ! riposte notre Avranchin ; pas plus tard que
la semaine passée, deux Anglais se sont battus à la carabine
juste à la place où nous sommes...
— ■Battus?... A la carabine?... Mais ils devaient avoir du
sable jusqu'au menton...
— Faites excuse, bourgeois : ils étaient, chacun, en cabriolet
— Et quel a été le résultat du duel ?...
— Dame! ils tirèrent en même temps...
— Et qui est-ce qui tomba ?...
— Les chevaux.
Le mont Saint-Michel
mnrtin, Henri morel et Cochinat qui passe encore parmi le
population^ de l'ouest pour le seul fils de Dumas père.
J'ai nommé M. Auguste Tancé.
Par exemple, cet excellent ami de YEclipse trouve certains
mots de mes Gazettes un peu trop crus...
— Eh bien ! mon cher Tancé, vous les fera mire.
STAR.
Jadi.-, quand le mont Saint-Michel était une prison d'Etat, on
p'y pénétrait point tout de go.
11 fallait montrer son passeport et iaire coucher son nom sur
un registre.
Gozlan y arriva, un jour.
Le portier-consigne l'arrête :
— Vos papiers ?
— Les voici.
— Votre profession?
— Homme de plume.
Le portier se penche vers son scribe .-
— Corrigez ce passeport et mettez : M. Léon Gozlan, — de
Paris, — marchand de plumes.
... Non. Quand j'enfilerais au bout les unes des autres toutes
les apostrophes do madame de Sévigné à madame de Grignan;
quand j'emprunterais à Gautier sa palette aux couleurs, aux
images flamboyantes; quand je me servirais du dictionnaire de
Saint-Victor, — lequel offre ceci de particulier, qu'il ne se com-
pose que d'adjectifs...
Jamais, — au grand jamais, — je ne parviendrais à vous
dépeindre les impressions que m'a laissées cette merveille de
granit étagée sur le roc par une foi robuste, sincère et enthou-
siaste!...
Gavroche, en admirant le Mont-Saint-Michel, n'hésiterait
pas à s'écrier :
— Notre-Dame de la Galette! Oh! malheur! N'en faut plus!
Post-Scriptum
Avant de repartir pour Paris, il me reste à payer ma dette de
gratitude au spirituel et charmant compagnon qui a bien voulu
me piloter à travers ces contrées sublunaires.
Tous ceux de nos confrères qui ont eu l'heur d'assister à
l'inauguration du chemin de fer de Granville, ont gardé le
meilleur souvenir de la façon gracieuse dont il leur fit les hon-
neurs de cette fête cordiale, — tous : FrançoisPolo, Léon Dom-
' * Guide 'du Farfs.iV CKa&»cvcn (IIe Of%
.de, £cu i.is/nJkS'vfUL. de*
Grand panorama historique de la Mode
Depuis les Gaulois jusqu'à nos jours
Ce magnifique tableau, imprimé sur papier grand-aigle de
90 sur, 120, et dû au crayon d'un de nos plus habiles dessina-
teurs do. mode (M. A. Chéreau, 40, rue des Jeûneurs), contient
plus de 400 personnages revêtus des costumes des différentes épo-
ques de notre histoire.
Par une faveur toute spéciale de l'éditeur, nous sommes à
même de l'offrir pour la somme de :
8 francs pour Paris ;
10 francs pour les départements,
Jjf. JB. Chaque demande devra être accompagnée d'un mandat
sur la ppste à l'ordre de M. Ewig, 10, rue Taitbout, chez qui
on peut également se procurer des exemplaires.
En vente chez E. GHATOT, éditeur,
lit, rue Neuve-des-Petits-Champs.
Adine, mazurka,
Le Colibri, grande valse, Compositions
Georgette, polka,
Paris-Gazette , grande mazurka
de salon.
DU même auteur :
Souvenir d'Uriage, scottisch,
Capricieuse, valse.
En vente, chez Ponsard, 40, passage du Havre.
de
P.aulFRESTEL.
Nous recommandons à nos lecteurs, un charmant volume en
vers, que met en vente la librairie de la Société des gens de
lettres, î>, rue Geoil'roy-Marie. Sous ce titre : Coupables ou victi-
mes, l'auteur, F. Schalck de la Faverie, a fait sur les questions
du célibat des prêtres et de la séparation de corps un roman
écrit dans un style très-émonvaut. Nous nous bornons à cette
appréciation, car, pour être juste, il faudrait citer le livre en
entier.
LE MARI DE MARGUERITE
complet en 3 volumes. Jolies gravures; portrait de B/ane/ie,d'après
une photographie. Envoi franco contre 9 fr. en timbres — Sar-
torius, éditeur, 27, rue de Seine.
Sous ce titre : La Russie autocratique, l'éditeur A. Ghio met
en vente la 3° partie du Paysan du Volga, dont nous croyons
utile de rappeler la 2° partie : Diogéne à la recherche d'un homme
à travers les siècles jusqu'à nos jours.
Nous recommandons un recueil de mélodies vocales dues à la
plume d'un de nos jeunes musiciens les mieux doués, et pu-
bliées sous ce titre original : Joycusetés de bonne compagnie, re-
cueillies et mises en musique par M.Emile Pessard. Ce recueil
se compose de quinze mélodies, et forme un volume qui rivalise
de luxe, d'élégance et de bon goût avec les publications les plus
soignées sorties des presses de M. Jouaust ou de M. Claye.
Insensibilisateur Duchesne. — Guérison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
RECOLORATION
DES CHEVEUX
ET DE LA ÎSARBE
SARAH FÉLIX
Pcmmade des Fées — Pommade Féerique
j^^ENTREPÔT GÉNÉRAL, RflE RICIHSB, 45 ^
Le Gérant : le révérend.
Paris. — Imprimerie Jf. DEBONS et C'8, 16, rue du Croissant.
10 cent. la livraison.
Publications nouvelles de F. POLO, éditeur, 16, rue du Croissant
50 centimes la serie. 10 cent. la livraison.
LES MYSTERES DE LA POLICE
Curieuses révélations. — Les eoulisses de l'histoire. — La police secrète. — La police de sûreté* —
Le cabinet noir et le secret des lettres. — Police et contre-police. — Rapports de police. — Les grands
policiers, etc.
Les Mystères de la Police se composeront de livraisons ou de séries Imprimées avec le plus grand soin sur
beau papier, et illustrées de belles gravures sur bois.
La première livraison à 10 c., paru le 29 août et la première série à 60 c.; lo 12 septembre. —Deux
livraisons par semaine. — Une série tous les vingt jours environ.
50 centimes la série
LE TRAVAIL & LES TRAVAILLEURS
TYPES ET PHYSIONOMIES, PAR GILL
Avec le concours de MM. J. Claretie, E. d'Hervilly, P. Parfait, 3. Richepin,
éd. SlÉBECKER, E. zola, ETC., ETC.
Le Travail et Us Travailleurs se composera de livraisons ou de séries imprimées avec le plus grand
soin sur fi«au papier, et illustrées de splendides dessins hors texte de A. GILL, le dessinateur populaire.
La première livraison à 10 c, paru lo ?9 août et la première série à 50 c.; le 12 septembre. — Deux
livraisons par semaine. — Une série tous les vingt jours environ.
Les Mystères de la Police et Le Travail et les Travailleurs, se vendent chez tous les libraires.