L'ÉCLipSJS
a de ces mystères... Le second, c'est que MllG Olympe avait cru
devoir joindre, depuis peu, une splendide natte de cheveux,
achetée fort cher, à sa chevelure naturelle. Et la demande sou-
daine de la visiteuse nocturne sonnait à ses oreilles comme
une allusion personnelle.
Néanmoins, elle fit bonne contenance ; elle sourit même,
puis elle pensa :
Ce doit être une échappée de la Salpêtrière. Je comprends
tout. Elle sera venue se réfugier dans mon escalier, et quand
je suis rentrée, elle m'aura suivie ici. Mais pourqupi ce homard
récalcitrant? Où l'a-t-elle volé?
— Je devine vos pensées, madame, reprit la visiteuse. Je de-
vine tout. Prenez garde à l'hippopotame. Lui aussi, il a un
compte à régler avec vous I — Comment j'ai eu ce homard ?
C'est bien simple. J'ai toujours un homard, la nuit. J'aime les
homards. Le lézard est l'ami de l'homme, le homard est l'ami
de la femme. A chacun sa bête. Celui-là est gros, mais il est
lourd, très-lourd, incroyablement lourd ! Oh ! qu'il est lourd.
Voulez-vous le peser? Tenez, le voilà, madame.
— N'approchez pas! s'écria M110 de Sainte-Œillade. N'appro-
chez pas ! ou je vous jette à la tête ce verre d'eau...
— Vous feriez mieux de me jeter à la tête mes cheveux, hurla
soudain l'auvergnate avec amertume.
— Vos cheveux ! Mais je les ai achetés passage Choiseul.
— Tu mens! Oh! que ce homard est pesant! Tu mens!
Olympe, tu mens, te dis-je. Tu me les as fait couper sur la tête,
il y a trois ans, à Riom. Comme j'ai eu Ja bêtise de les vendre
à vil prix, mon fiancé m'a méprisée et quittée, et je suis morte
de désespoir. Si je vous redemande ces cheveux, ce n'est pas
pour en parer un front que la ileur d'oranger ne décorera plus,
c'est pour les vendre, madame, pour réaliser un bénéfice consi-
dérable; c'est pour regagner l'estime de mon fiancé, qui collec-
tionne les ferrailles rue de Lappe, près de la Bastille. Si ce ho-
mard ne m'écrasait point de son poids prodigieux, j'irais vous
arracher votre tignasse, madame. — Mais trop parler nuit. Je
vais faire monter l'hippopotame.
En disant ces paroles effroyables, l'auvergnate se leva, ouvrit
la porte de la chambre, et appela l'hippopotame en ces termes :
— Alphonse, venez reprendre les dents que cette dame vous
a volées ! vite !
— Grâce I grâce ! madame, pleura Olympe de Sainte-Œillade.
Grâce! et elle joignit des mains suppliantes.
— Non ! voici l'hippopotame ! tonna la YPi? de l'auvergnate.
Un grand bruit s'éleva en cet instant dans la chambre. Il
était produit par la chute simultanée d'un verre d'eau, d'un
flambeau muni de sa bougie et d'une coupe dans laquelle na-
geait trois dents fausses réunies par un fil d'or, le tout renversé
par les mains d'Olympe.
Et M110 de Sainte-Œillade s'éveilla tout à fait, et se trouva
seule dans sa chambre, avec un abominable mal d'estomac qui
lui faisait pousser des cris inarticulés.
Le cœur humain a de ces mystères.
Ernest d'Hervilly.
A2ETTE A LA MAIN
Les événements de la quinzaine, — dans lesquels la Fatalité
a cependant, joué un rôle si éclatant et si bizarre—sont comme
dès étoiles filantes auprès du dénouement tragique du drame
de Metz, du procès de Trianon.
Qui est-ce qui s'occupe, aujourd'hui, de la perte de la Ville-
du-Havre, de celle du Loch-Earv, et du débat contradictoire en-
gagé entre les capitaines Robertson et Surmont?
Qui est-ce qui parle encore de ce duel de Fontainebleau qui
a coûté la vie au prince Ghika ?
Qui est-ce qui songe à Monsieur Alphonse, autrement que pour
aller louer un fauteuil d'orchestre au Gymnase?
L'invasion prochaine des Sept plaies de la Saison, — qui sont,
comme chacun sait, le Froid, le Rhume, les Revues de l'année, te
Réveillon, les Etrennes, les Cartes de Visite et les Bats masqués, —
nous laisse elle-même indifférents et calmes.
En revanche, la condamnation prononcée, mercredi, contre
celui qui fut le maréchal Bazaine, absorbe toutes les attentions
et passionne tous les partis.
Nous nous bornons à l'enregistrer.
La Justice ayant dit son mot, l'Opinion publique n'a plus
qu'à imiter le vieux soldat de Scribe, dans ^Michel et Christine :
Elle doit :
Savoir s'incliner et se taire
Sans murmurer l
M. Alexandre Dumas, — dont on remarque le portrait à
toutes les vitrines des magasins d'estampes, — a longtemps re-
fusé de se laisser photographier; et, quand on lui demandait la
cause de cette répugnance :
— C'est par respect filial, répondait-il aux questionneurs.
— Allons donc !
— Mon Dieu ! c'est fort simple : Je pose ; bien. Je réclame un
certain nombre d'épreuves ; très-bien. On me les donne, au lieu
de me les vendre ; de mieux en mieux.
Mais le photographe garde le cliché et en fait une masse de ti-
rages pour rentrer dans ses avances...
Arrive le chaland :
— Combien le petit Dumas ?
— Cent sous.
— Cent sous !,.. Mazette !... Alors, vous me donnerez le père
par-dessus le marché!...
A la dernière rentrée des Ecoles, un néo-carabin, en quête
d'un domicile, se présente dans un hôtel au quartier Latin, où
Jean-Jacques Rousseau aurait demeuré, s'il fallait s'en rappor-
ter à la tradition.
Il demande une chambre dans les bas prix et dans les étages
élevés.
Le garçon le conduit dans une mansarde garnie de meubles
dont la vénérable vétusté ne serait pas déplacée au musée de
Cluny.
— Vous habiterez là l'ancien logis du philosophe de Genève,
dit-il à notre étudiant.
— Vrai ?
~=- Vrai. On n'y a rien modifié depuis le dix-huitième siècle...
— Vous plaisantez !...
— Parole d'honneur 1... Voici la table de Jean...
— Ah!
— Voici la commode de Jacques...
-Oh!...
— Voici la pendule de Rousseau...
— A merveille !
— Enfin, voici son lit, — son propre lit, —- son lit authen-
tique...
— Ah ça ! questionna le jeune homme, j'espère qu'on a
changé les draps !
Le verdict qui vient d'être rendu à Versailles me remet en
mémoire l'historiette suivante :
Joseph Prudhomme se promenait au Jardin d'Acclimatation
avec l'héritier présomptif de sa fortune et de sa bêtise, — fier
de donner à celui-ci une leçon d'histoire naturelle, grâce aux
écriteaux qu'une administration prévoyante suspend aux gril-
lages pour suppléer à l'ignorance des promeneurs.
En devisant, ils arrivèrent devant le pré où paissent tran-
quillement les chèvres et les boucs de tous pays, et, comme
son père lui désignait par leur n0m scientifique les diverses
races de ces animaux :
— Papa, interrogea le jeune Joseph, montre-moi donc le bouc
émissaire.
Petite bibliographie
M. de Florian, — l'aimable auteur des bergeries sans loup
que vous savez, — était, assure-t-on; passé maître en l'art de
broder ait tambour, encore qu'il portât l'épaulette de capitaine
de dr gons.
M. Alphonse de Launay, — un !capitaine de cuirassiers qui
a vu le loup... et le Prussien, — excelle, lui, à broder, sur les
pages du livre et les feuilles du journal, toute sorte de char-
mants récits amoureux et militaires. Ces récits, dont une brin-
dille de poésie adorne l'humour, — ainsi qu'une fleurette sur
un casque, — ont été réunis en volume, sous ce titre : Made-
moiselle Mignon. On les trouve chez Dentu. Nous leur souhai-
tons autant d'éditions que notre officier-écrivain compte d'an-
nées de loyaux services dans la littérature et dans l'armée.
Menus-Plaisirs. — La Liqueur d'or
Je ne suis pas rosière,..
Ah ! mais non !...
J'ai mémo, depuis longtemps, perdu... le droit de l'être !...
Du diable, cependant, si je saurais vous raconter le sujet de
la Liqueur d'or, sans m'exposer à offenser mademoiselle Alice
Regnault dans toutes ses pudeurs!...
Cette histoire est du genre de celles que Miirger essayait autre-
fois sur Musette avant de les porter,—sous forme d articles,—
à Lepoitevin Saint-Alme, alors rédacteur en chef du Corsaire-
Satan...
Si l'histoire ne scandalisait pas la fillette, c'était un signe
certain que le Numa du journal ne la trouverait point trop
roideet que l'article passerait...
Un matin, revenu de la campagne avec une série dp nouvelles
à la main, dans le nombre desquelles il s'en trouvait quelques-
unes qui l'inquiétaient instinctivement, Mûrger leur fait subir
la censure ordinaire. Aucune rougeur alarmante n'étant venue
couvrir le visage de l'ingénue, notre bohème porte son butin
au journal, avec la conviction assurée que le recueil de ses
anecdotes pourrait un jour faire concurrence à la Morale en
action.
— Comment, monsieur, s'écrie Saint-Alme, c'est vous qui
m apportez des choses semblables !... Mais voilà de la copie que
M. xe procureur du roi vous payera, — sans marchander, — un
mois de prison la ligne ! Vous n'avez donc pas consulté votre
instrument l
— Pardon, interrompit Miirger avec étonnement. Elle n'a
pas rougi.
— Eh ! bien, monsieur, reprit gravement Saint-Alme en se
découvrant, voyez les cheveux blancs d'un homme qui n'est
pas né dhier : — ils rougissent, eux!
Miirger ne sut jamais qui est-ce qui lui avait dérangé son
instrument. °
Ne possédant pas d'instrument, ou, si j'en possède un, crai-
gnant de 1 eflaroucher,je m'abstiendrai de parler,— ne pouvant
le taire décemment, — du poème lubrico-médical de la nouvelle
opérette de MM. Busnach et Liorat.
Si celui-ci est outrageusement haut monté en piment l'on
n adressera point un semblable reproche à la musique de
.urentde Rillé. Elle est fade, banale, incolore. j\!ous n'en
M. Laui-
n'avons guère applaudi qu'un morceau, — au deuxième" rcte
— qui commence en trio pour finir en quintette, sur la formulé
connue :
Le carré de l'hypothénuse
Est égal, si je ne m'abuse, etc., etc.
Géométrie et mélodie mêlées! Il y a de tout, du reste, dans
la partition et dans le livret de la Liqueur d'or, voire une recotte
pour fabriquer les confitures de cerises écrite sur une valse
prétentieuse et tourmentée ! — Renvoyé à la Cuisinière bour-
geoise
La pièce est montée avec soin. Le dernier décor est d'une
plantation originale et pittoresque. Que dirai-je de M. Mimer?
C'est toujours Gôromé, Fulbert et Ricin ! Quand donc cet ar-
tiste se décidera-t-il à composer un rôle à nouveau, au lieu de
bâcler des revues et des féeries pour tous les bouis-bouis de
Paris ?
Racontar de la iin.
Emile Marco de Saint-Hilaire avait une peur effroyable du
choléra.
C'était en 1849. Le fléau sévissait. On avait recommandé à
notre écrivain de prendre, partout où il se trouverait, — s'il
venait à ressentir les premières atteintes du mal, — un lave-
ment de laudanum et d'amidon.
Un jour, en traversant la rue Poissonnière, l'ancien page de Na
»t t?ni CSt Saisi ri'une violente colique : il avise l'enseigne de
M. Deslauriers, pharmacien, et te précipite dans l'arriôre-bou-
tique, en demandant le linitif recommandé.
On lui prépare la chose, qu'un garçon vient lui administrer
avec l'instrument classique, mis en relief par les mésaventu-
res de M. de Pourcsaugnac.
Pendant l'opération, Marco-Saint-Hilaire s'écrie comme nar
reflexion : ^
— Tiens, je suis sorti sans argent.
Le garçon, entendant cela, retire vivement à lui le pilon, et
reprenant la partie de la marchandise qu'il avait déjà livrée,
il riposte : '
— Ah! monsieur, nous ne faisons pas crédit ici!
STAR.
BULLETIN FINANCIER
Les prophètes en seront pour leurs frais de prophétie. Décembre e»t,
comme toujours, uo mois de calme et de demi-lourdeur, et nonunmois
de hausse, comme ils voulaient nous le persuader.
L'argent est cependant moins rare — pour les nanquiers et les capita-
listes s'entend. Les banques d'Ktat diminuent le taux de leur escompte
à commencer p»r la Banque d'Angleterre. Cela donne un pouls meilleur
à toutes les valeurs étrangères ; elles regagnent de ci de Jà quelques
bribes de hausse ; l'Italien, le Péruvien, le Turc surtout, l'ont bonne
contenance. L'emprunt ottoman conserve sa fermeté. Les fonds espa-
gnols restent immuables dans leur faiblesse ; rien ne peut les animer ;
l'ugence Havas a beau nous communiquer les nouvelles les plus invrai!
semblables, le payement du coupon échu, par exemple, le crédit de l'Ks-
pagne est aussi mauvais que si les bandes carlistes le tenaient bloqué
dans une bicoque quelconque de !a Havane ou de la Biscaye.
Je plains les Espagnols et ceux qui s'intéressent à eux, la Banque de
Paris, par exemple, qui cherche à rattraper dans des affaires monstres
ce que lui ont fait perdre l'Espagne et les lots turc3. Un peu de pru-
dence, s'il vous plail ; à porter cte trop lourds fardeaux, on risque de se
casser les reins.
SIRIUS.
Grand succès. — Les dilettanti se donnent rendez-vous
aux concerts donnés par M. Danbé le jeudi et le dimanche à la
salle Herz, 48, rue de la Victoire'.
--—
Great attraction. _ Voir au Casino-Cadet le merveil-
leux Orchestre des Dames. Concerts de jour : les dimanche, mer-
credi et vendredi à 2 heures, et les lundi, mardi, jeudi, ie soir, j
P^LlCA^m^Er_ POLO, éditeur, 16, rue du croissant
prix : 50 centimes
ILLUSTRÉ
POUR JANVIER 1874
Indispensable à tous et contenant de nombreux
renseignements qu'on chercherait vainement ailleurs
Cet almanach, fait sur un plan nouveau,sera envoyé franco déport
contro GO centimes en timbres-poste.
OUVRAGES PJLIÉS POUR ÉTREMES
—0—
' « Mu»és Universel, année 1s73, relié en un volume. Demi-reliure
cnaHrm, ii at toile, tranches dorées. — Prix : 18 francs. Reliure
tout, : je trar.es.
ï.'AIsace. récits historiques d'un patriote, par kdouard siebeckee.
Illustrations de F. LU. — Beau volume in-8» relié : 8 fr.
Contes et Récits, par Alphonse Daudet Nombreuses illustrations.
Beau vol. in-8o. relié : 9 francs.
Histoire de la ttvpubliqde Française (I9S©-Ï««0). par
sorin. Nombreuses illustrations. Beau volume in-8o : Relié 1* fr
— Reliure riche : JtS francs.
Mistoïre de la Révolution de 1MSO-91. par jnr.Es claeetie.
(la guerre et la commune). Beau volume in-so. Re:ié • 14 fr
Reliure Riche : 16 francs.
tes B-VmntCM de France, par p. et h. de trailles. Illustrations
par iiadoi/. Beau volume in-8°. Relié : G fr.
Pour recevoir ces volumes franco de part, il suffit d'aiouter au
prix des ouvrais l fr. par volume, pouf frais d'eXlUige.
Les Merveilles de l'Industrie, par M. Louis Figuier (Furne'
ïédifeur; i volume in-8 avec illustrations.) 1
Cet ouvrage est la suite naturelle, le complément nresaue
obligé des Merveilles delà science, que M. Louis Figuier publiait
1 année de la guerre. Ce n'est point un recueil de réclamps
comme il en a tant été fait; c'est un livre d'éducation et d'en-
seignement. Sans citer le nom d'aucune usine ou manufacture
française ou étrangère, l'auteur nous montre les principes
mêmes de l'industrie; il nous dit comment se fabriquent le
verre et le cristal par exemple, comment on procède à la tein-
ture et à la fabrication des tissus, comment on prépare le savon
ou la fécule, comment on fabrique on livre, etc. Rien n'est
plus utile et même plus intéressant, car le texte est semé d'il-
lustrations dues à nos meilleurs dessinateurs, et, dans le récit
les détails techniques des procédés s'accompagnent de rensei-
gnements historiques qui les varient agréablement et leur en-
lèvent ce qu'ils pourraient avoir de sécheresse.
Illustrations musicales (Bernard Latte), album pour piane élé-
gamment relié, contenant valses, quadrilles, Polkas de hi Fille
de Mm° Angot,Freyschulz, etc., par Métra, Arban, L. Dufils
Marx, etc., orné des portraits de Mmcs Patti, Nilsson, Paola
Marié, Thérésa, Desclauzas, etc.
Prix : 5 francs, maison Leconte, 4, faubourg Saint-Martin.
Il vient de paraître à la librairie Michel Lévy les Etrennes du
Parnasse, pour 1874, illustrées d'eaux-fortes et publiées par les
journaux la Renaissance et Paris à l'Eau forte.
Cent pages de prose et de vers, signés Hugo, Vacquerie, Ban-
ville, Gautier, Monselet, Leconte de Lisle, Mendès, Coppée
Sully-Prud'homme, d'Hervilly, Paul Arène, Léon Valade'
Cladel, Pouvillon, etc. ; en outre, cinq ou six belles Eaux-for-
tes : tout cela se donue pour un franc.
11 est bien permis d'insister sur la modicité extraordinaire
du prix de ce beau recueil, que l'éditeur a voulu rendre popu-
laire.
Les Fils d'Amour, grand ronnin d'aventures par Charles Joliet
vient de paraître chez Dentu. On retrouve dans la composition
dramatique de cet ouvrage les qualités de l'écrivain qui sait
par des combinaisons ingénieuses, unir le charme des senti-
ments vrais au jeu des passions violentes. C'est dire tout l'inté-
rêt de ce roman contemporain, dont l'action débute à Paris et
se transporte avec tous ses personnages dans les grandes capi-
tales de l'Europe.
La Librairie de la Société des Gens de Lettres vient de met-
tre en vente un roman nouveau de M. Henri Augu : Une
grande Pécheresse.
H s'agit de la femme la plus belle et la plus galante, en même
temps que la plus mystique, du commencement de ce siècle.
Cette femme célèbre joua un rôle si important à cette époque,
par ses relations avec le czar Alexandre Ier, qu'on peut dire que
c'est elle qui décida du sort de la France en 1814 après l'in-
cendie de Moscou et la lamentable retraite de Russie auxquels
se trouvent mêlés les personnages de ce roman. '
Mais l histoire, scrupuleusement observée, sert ici de cadre à
un drame inlime des plus émouvants, où la mystique péche-
resse dont il est question joue un des principaux rôles.
Incidents gais ou dramatiques, péripéties étranges et émou-
vantes, curieux tableaux de mœurs russes, tout intéresse au
plus haut degré dans ce roman qui est appelé, croyons-nous à
un succès encore plus grand que Don César de Bazan à
Grenade, le dernier livre de M. Henri Augu.
Une Grande Pécheresse forme un beau volume in-18
jésus ; prix 3 francs.
S'adresser à M. CASIMIR PONT, agent de la Librairie de la
Société, 5, rue Geoffroy-Marie, à Paris.
Conseils aux asthmatiques et aux catarrheux par un malade qui
ne l'est plus. — Paris, A. Ghio, éditeur, quai des Grands-Aai-
gustins, 41.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur marché
des machines à coudre, à navette, point indécousable, pour
familles, lingères, couturières, prix : 150 francs. Machine
à main silencieuse, garantie deux ans, 50 francs. —
escande, 3, rue Greneta, 3, paris, dépôt central des machines
bradburt, envoi prospectus, demande agents.
Insensibilisateur Duohesne. — Guérison, extractioa et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
LE DIPLOME DE MÉRITE
a l'exposition universelle de vienne, a été décerné par le jury
à SARAH FELIX, pour sa merveilleuse
EAU DES FEES
et ses autres produits. Cette récompense prouve combien la concurrence
sera impuissante contre ces remarquables produits qui viennent, par ce
seul fait, d'obtenir leurs droits de franchises dans toutes 1rs villes de
l'Europe. — EAU des FEES, pommade des fées, eau de toilette des
fées. 43, rue Richer, Paris.
Le Gérant : le révérend.
Pfuria — Imprimerie V, debons eî (j1", 10, rue du CroiBBjtal
a de ces mystères... Le second, c'est que MllG Olympe avait cru
devoir joindre, depuis peu, une splendide natte de cheveux,
achetée fort cher, à sa chevelure naturelle. Et la demande sou-
daine de la visiteuse nocturne sonnait à ses oreilles comme
une allusion personnelle.
Néanmoins, elle fit bonne contenance ; elle sourit même,
puis elle pensa :
Ce doit être une échappée de la Salpêtrière. Je comprends
tout. Elle sera venue se réfugier dans mon escalier, et quand
je suis rentrée, elle m'aura suivie ici. Mais pourqupi ce homard
récalcitrant? Où l'a-t-elle volé?
— Je devine vos pensées, madame, reprit la visiteuse. Je de-
vine tout. Prenez garde à l'hippopotame. Lui aussi, il a un
compte à régler avec vous I — Comment j'ai eu ce homard ?
C'est bien simple. J'ai toujours un homard, la nuit. J'aime les
homards. Le lézard est l'ami de l'homme, le homard est l'ami
de la femme. A chacun sa bête. Celui-là est gros, mais il est
lourd, très-lourd, incroyablement lourd ! Oh ! qu'il est lourd.
Voulez-vous le peser? Tenez, le voilà, madame.
— N'approchez pas! s'écria M110 de Sainte-Œillade. N'appro-
chez pas ! ou je vous jette à la tête ce verre d'eau...
— Vous feriez mieux de me jeter à la tête mes cheveux, hurla
soudain l'auvergnate avec amertume.
— Vos cheveux ! Mais je les ai achetés passage Choiseul.
— Tu mens! Oh! que ce homard est pesant! Tu mens!
Olympe, tu mens, te dis-je. Tu me les as fait couper sur la tête,
il y a trois ans, à Riom. Comme j'ai eu Ja bêtise de les vendre
à vil prix, mon fiancé m'a méprisée et quittée, et je suis morte
de désespoir. Si je vous redemande ces cheveux, ce n'est pas
pour en parer un front que la ileur d'oranger ne décorera plus,
c'est pour les vendre, madame, pour réaliser un bénéfice consi-
dérable; c'est pour regagner l'estime de mon fiancé, qui collec-
tionne les ferrailles rue de Lappe, près de la Bastille. Si ce ho-
mard ne m'écrasait point de son poids prodigieux, j'irais vous
arracher votre tignasse, madame. — Mais trop parler nuit. Je
vais faire monter l'hippopotame.
En disant ces paroles effroyables, l'auvergnate se leva, ouvrit
la porte de la chambre, et appela l'hippopotame en ces termes :
— Alphonse, venez reprendre les dents que cette dame vous
a volées ! vite !
— Grâce I grâce ! madame, pleura Olympe de Sainte-Œillade.
Grâce! et elle joignit des mains suppliantes.
— Non ! voici l'hippopotame ! tonna la YPi? de l'auvergnate.
Un grand bruit s'éleva en cet instant dans la chambre. Il
était produit par la chute simultanée d'un verre d'eau, d'un
flambeau muni de sa bougie et d'une coupe dans laquelle na-
geait trois dents fausses réunies par un fil d'or, le tout renversé
par les mains d'Olympe.
Et M110 de Sainte-Œillade s'éveilla tout à fait, et se trouva
seule dans sa chambre, avec un abominable mal d'estomac qui
lui faisait pousser des cris inarticulés.
Le cœur humain a de ces mystères.
Ernest d'Hervilly.
A2ETTE A LA MAIN
Les événements de la quinzaine, — dans lesquels la Fatalité
a cependant, joué un rôle si éclatant et si bizarre—sont comme
dès étoiles filantes auprès du dénouement tragique du drame
de Metz, du procès de Trianon.
Qui est-ce qui s'occupe, aujourd'hui, de la perte de la Ville-
du-Havre, de celle du Loch-Earv, et du débat contradictoire en-
gagé entre les capitaines Robertson et Surmont?
Qui est-ce qui parle encore de ce duel de Fontainebleau qui
a coûté la vie au prince Ghika ?
Qui est-ce qui songe à Monsieur Alphonse, autrement que pour
aller louer un fauteuil d'orchestre au Gymnase?
L'invasion prochaine des Sept plaies de la Saison, — qui sont,
comme chacun sait, le Froid, le Rhume, les Revues de l'année, te
Réveillon, les Etrennes, les Cartes de Visite et les Bats masqués, —
nous laisse elle-même indifférents et calmes.
En revanche, la condamnation prononcée, mercredi, contre
celui qui fut le maréchal Bazaine, absorbe toutes les attentions
et passionne tous les partis.
Nous nous bornons à l'enregistrer.
La Justice ayant dit son mot, l'Opinion publique n'a plus
qu'à imiter le vieux soldat de Scribe, dans ^Michel et Christine :
Elle doit :
Savoir s'incliner et se taire
Sans murmurer l
M. Alexandre Dumas, — dont on remarque le portrait à
toutes les vitrines des magasins d'estampes, — a longtemps re-
fusé de se laisser photographier; et, quand on lui demandait la
cause de cette répugnance :
— C'est par respect filial, répondait-il aux questionneurs.
— Allons donc !
— Mon Dieu ! c'est fort simple : Je pose ; bien. Je réclame un
certain nombre d'épreuves ; très-bien. On me les donne, au lieu
de me les vendre ; de mieux en mieux.
Mais le photographe garde le cliché et en fait une masse de ti-
rages pour rentrer dans ses avances...
Arrive le chaland :
— Combien le petit Dumas ?
— Cent sous.
— Cent sous !,.. Mazette !... Alors, vous me donnerez le père
par-dessus le marché!...
A la dernière rentrée des Ecoles, un néo-carabin, en quête
d'un domicile, se présente dans un hôtel au quartier Latin, où
Jean-Jacques Rousseau aurait demeuré, s'il fallait s'en rappor-
ter à la tradition.
Il demande une chambre dans les bas prix et dans les étages
élevés.
Le garçon le conduit dans une mansarde garnie de meubles
dont la vénérable vétusté ne serait pas déplacée au musée de
Cluny.
— Vous habiterez là l'ancien logis du philosophe de Genève,
dit-il à notre étudiant.
— Vrai ?
~=- Vrai. On n'y a rien modifié depuis le dix-huitième siècle...
— Vous plaisantez !...
— Parole d'honneur 1... Voici la table de Jean...
— Ah!
— Voici la commode de Jacques...
-Oh!...
— Voici la pendule de Rousseau...
— A merveille !
— Enfin, voici son lit, — son propre lit, —- son lit authen-
tique...
— Ah ça ! questionna le jeune homme, j'espère qu'on a
changé les draps !
Le verdict qui vient d'être rendu à Versailles me remet en
mémoire l'historiette suivante :
Joseph Prudhomme se promenait au Jardin d'Acclimatation
avec l'héritier présomptif de sa fortune et de sa bêtise, — fier
de donner à celui-ci une leçon d'histoire naturelle, grâce aux
écriteaux qu'une administration prévoyante suspend aux gril-
lages pour suppléer à l'ignorance des promeneurs.
En devisant, ils arrivèrent devant le pré où paissent tran-
quillement les chèvres et les boucs de tous pays, et, comme
son père lui désignait par leur n0m scientifique les diverses
races de ces animaux :
— Papa, interrogea le jeune Joseph, montre-moi donc le bouc
émissaire.
Petite bibliographie
M. de Florian, — l'aimable auteur des bergeries sans loup
que vous savez, — était, assure-t-on; passé maître en l'art de
broder ait tambour, encore qu'il portât l'épaulette de capitaine
de dr gons.
M. Alphonse de Launay, — un !capitaine de cuirassiers qui
a vu le loup... et le Prussien, — excelle, lui, à broder, sur les
pages du livre et les feuilles du journal, toute sorte de char-
mants récits amoureux et militaires. Ces récits, dont une brin-
dille de poésie adorne l'humour, — ainsi qu'une fleurette sur
un casque, — ont été réunis en volume, sous ce titre : Made-
moiselle Mignon. On les trouve chez Dentu. Nous leur souhai-
tons autant d'éditions que notre officier-écrivain compte d'an-
nées de loyaux services dans la littérature et dans l'armée.
Menus-Plaisirs. — La Liqueur d'or
Je ne suis pas rosière,..
Ah ! mais non !...
J'ai mémo, depuis longtemps, perdu... le droit de l'être !...
Du diable, cependant, si je saurais vous raconter le sujet de
la Liqueur d'or, sans m'exposer à offenser mademoiselle Alice
Regnault dans toutes ses pudeurs!...
Cette histoire est du genre de celles que Miirger essayait autre-
fois sur Musette avant de les porter,—sous forme d articles,—
à Lepoitevin Saint-Alme, alors rédacteur en chef du Corsaire-
Satan...
Si l'histoire ne scandalisait pas la fillette, c'était un signe
certain que le Numa du journal ne la trouverait point trop
roideet que l'article passerait...
Un matin, revenu de la campagne avec une série dp nouvelles
à la main, dans le nombre desquelles il s'en trouvait quelques-
unes qui l'inquiétaient instinctivement, Mûrger leur fait subir
la censure ordinaire. Aucune rougeur alarmante n'étant venue
couvrir le visage de l'ingénue, notre bohème porte son butin
au journal, avec la conviction assurée que le recueil de ses
anecdotes pourrait un jour faire concurrence à la Morale en
action.
— Comment, monsieur, s'écrie Saint-Alme, c'est vous qui
m apportez des choses semblables !... Mais voilà de la copie que
M. xe procureur du roi vous payera, — sans marchander, — un
mois de prison la ligne ! Vous n'avez donc pas consulté votre
instrument l
— Pardon, interrompit Miirger avec étonnement. Elle n'a
pas rougi.
— Eh ! bien, monsieur, reprit gravement Saint-Alme en se
découvrant, voyez les cheveux blancs d'un homme qui n'est
pas né dhier : — ils rougissent, eux!
Miirger ne sut jamais qui est-ce qui lui avait dérangé son
instrument. °
Ne possédant pas d'instrument, ou, si j'en possède un, crai-
gnant de 1 eflaroucher,je m'abstiendrai de parler,— ne pouvant
le taire décemment, — du poème lubrico-médical de la nouvelle
opérette de MM. Busnach et Liorat.
Si celui-ci est outrageusement haut monté en piment l'on
n adressera point un semblable reproche à la musique de
.urentde Rillé. Elle est fade, banale, incolore. j\!ous n'en
M. Laui-
n'avons guère applaudi qu'un morceau, — au deuxième" rcte
— qui commence en trio pour finir en quintette, sur la formulé
connue :
Le carré de l'hypothénuse
Est égal, si je ne m'abuse, etc., etc.
Géométrie et mélodie mêlées! Il y a de tout, du reste, dans
la partition et dans le livret de la Liqueur d'or, voire une recotte
pour fabriquer les confitures de cerises écrite sur une valse
prétentieuse et tourmentée ! — Renvoyé à la Cuisinière bour-
geoise
La pièce est montée avec soin. Le dernier décor est d'une
plantation originale et pittoresque. Que dirai-je de M. Mimer?
C'est toujours Gôromé, Fulbert et Ricin ! Quand donc cet ar-
tiste se décidera-t-il à composer un rôle à nouveau, au lieu de
bâcler des revues et des féeries pour tous les bouis-bouis de
Paris ?
Racontar de la iin.
Emile Marco de Saint-Hilaire avait une peur effroyable du
choléra.
C'était en 1849. Le fléau sévissait. On avait recommandé à
notre écrivain de prendre, partout où il se trouverait, — s'il
venait à ressentir les premières atteintes du mal, — un lave-
ment de laudanum et d'amidon.
Un jour, en traversant la rue Poissonnière, l'ancien page de Na
»t t?ni CSt Saisi ri'une violente colique : il avise l'enseigne de
M. Deslauriers, pharmacien, et te précipite dans l'arriôre-bou-
tique, en demandant le linitif recommandé.
On lui prépare la chose, qu'un garçon vient lui administrer
avec l'instrument classique, mis en relief par les mésaventu-
res de M. de Pourcsaugnac.
Pendant l'opération, Marco-Saint-Hilaire s'écrie comme nar
reflexion : ^
— Tiens, je suis sorti sans argent.
Le garçon, entendant cela, retire vivement à lui le pilon, et
reprenant la partie de la marchandise qu'il avait déjà livrée,
il riposte : '
— Ah! monsieur, nous ne faisons pas crédit ici!
STAR.
BULLETIN FINANCIER
Les prophètes en seront pour leurs frais de prophétie. Décembre e»t,
comme toujours, uo mois de calme et de demi-lourdeur, et nonunmois
de hausse, comme ils voulaient nous le persuader.
L'argent est cependant moins rare — pour les nanquiers et les capita-
listes s'entend. Les banques d'Ktat diminuent le taux de leur escompte
à commencer p»r la Banque d'Angleterre. Cela donne un pouls meilleur
à toutes les valeurs étrangères ; elles regagnent de ci de Jà quelques
bribes de hausse ; l'Italien, le Péruvien, le Turc surtout, l'ont bonne
contenance. L'emprunt ottoman conserve sa fermeté. Les fonds espa-
gnols restent immuables dans leur faiblesse ; rien ne peut les animer ;
l'ugence Havas a beau nous communiquer les nouvelles les plus invrai!
semblables, le payement du coupon échu, par exemple, le crédit de l'Ks-
pagne est aussi mauvais que si les bandes carlistes le tenaient bloqué
dans une bicoque quelconque de !a Havane ou de la Biscaye.
Je plains les Espagnols et ceux qui s'intéressent à eux, la Banque de
Paris, par exemple, qui cherche à rattraper dans des affaires monstres
ce que lui ont fait perdre l'Espagne et les lots turc3. Un peu de pru-
dence, s'il vous plail ; à porter cte trop lourds fardeaux, on risque de se
casser les reins.
SIRIUS.
Grand succès. — Les dilettanti se donnent rendez-vous
aux concerts donnés par M. Danbé le jeudi et le dimanche à la
salle Herz, 48, rue de la Victoire'.
--—
Great attraction. _ Voir au Casino-Cadet le merveil-
leux Orchestre des Dames. Concerts de jour : les dimanche, mer-
credi et vendredi à 2 heures, et les lundi, mardi, jeudi, ie soir, j
P^LlCA^m^Er_ POLO, éditeur, 16, rue du croissant
prix : 50 centimes
ILLUSTRÉ
POUR JANVIER 1874
Indispensable à tous et contenant de nombreux
renseignements qu'on chercherait vainement ailleurs
Cet almanach, fait sur un plan nouveau,sera envoyé franco déport
contro GO centimes en timbres-poste.
OUVRAGES PJLIÉS POUR ÉTREMES
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' « Mu»és Universel, année 1s73, relié en un volume. Demi-reliure
cnaHrm, ii at toile, tranches dorées. — Prix : 18 francs. Reliure
tout, : je trar.es.
ï.'AIsace. récits historiques d'un patriote, par kdouard siebeckee.
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Histoire de la ttvpubliqde Française (I9S©-Ï««0). par
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Mistoïre de la Révolution de 1MSO-91. par jnr.Es claeetie.
(la guerre et la commune). Beau volume in-so. Re:ié • 14 fr
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tes B-VmntCM de France, par p. et h. de trailles. Illustrations
par iiadoi/. Beau volume in-8°. Relié : G fr.
Pour recevoir ces volumes franco de part, il suffit d'aiouter au
prix des ouvrais l fr. par volume, pouf frais d'eXlUige.
Les Merveilles de l'Industrie, par M. Louis Figuier (Furne'
ïédifeur; i volume in-8 avec illustrations.) 1
Cet ouvrage est la suite naturelle, le complément nresaue
obligé des Merveilles delà science, que M. Louis Figuier publiait
1 année de la guerre. Ce n'est point un recueil de réclamps
comme il en a tant été fait; c'est un livre d'éducation et d'en-
seignement. Sans citer le nom d'aucune usine ou manufacture
française ou étrangère, l'auteur nous montre les principes
mêmes de l'industrie; il nous dit comment se fabriquent le
verre et le cristal par exemple, comment on procède à la tein-
ture et à la fabrication des tissus, comment on prépare le savon
ou la fécule, comment on fabrique on livre, etc. Rien n'est
plus utile et même plus intéressant, car le texte est semé d'il-
lustrations dues à nos meilleurs dessinateurs, et, dans le récit
les détails techniques des procédés s'accompagnent de rensei-
gnements historiques qui les varient agréablement et leur en-
lèvent ce qu'ils pourraient avoir de sécheresse.
Illustrations musicales (Bernard Latte), album pour piane élé-
gamment relié, contenant valses, quadrilles, Polkas de hi Fille
de Mm° Angot,Freyschulz, etc., par Métra, Arban, L. Dufils
Marx, etc., orné des portraits de Mmcs Patti, Nilsson, Paola
Marié, Thérésa, Desclauzas, etc.
Prix : 5 francs, maison Leconte, 4, faubourg Saint-Martin.
Il vient de paraître à la librairie Michel Lévy les Etrennes du
Parnasse, pour 1874, illustrées d'eaux-fortes et publiées par les
journaux la Renaissance et Paris à l'Eau forte.
Cent pages de prose et de vers, signés Hugo, Vacquerie, Ban-
ville, Gautier, Monselet, Leconte de Lisle, Mendès, Coppée
Sully-Prud'homme, d'Hervilly, Paul Arène, Léon Valade'
Cladel, Pouvillon, etc. ; en outre, cinq ou six belles Eaux-for-
tes : tout cela se donue pour un franc.
11 est bien permis d'insister sur la modicité extraordinaire
du prix de ce beau recueil, que l'éditeur a voulu rendre popu-
laire.
Les Fils d'Amour, grand ronnin d'aventures par Charles Joliet
vient de paraître chez Dentu. On retrouve dans la composition
dramatique de cet ouvrage les qualités de l'écrivain qui sait
par des combinaisons ingénieuses, unir le charme des senti-
ments vrais au jeu des passions violentes. C'est dire tout l'inté-
rêt de ce roman contemporain, dont l'action débute à Paris et
se transporte avec tous ses personnages dans les grandes capi-
tales de l'Europe.
La Librairie de la Société des Gens de Lettres vient de met-
tre en vente un roman nouveau de M. Henri Augu : Une
grande Pécheresse.
H s'agit de la femme la plus belle et la plus galante, en même
temps que la plus mystique, du commencement de ce siècle.
Cette femme célèbre joua un rôle si important à cette époque,
par ses relations avec le czar Alexandre Ier, qu'on peut dire que
c'est elle qui décida du sort de la France en 1814 après l'in-
cendie de Moscou et la lamentable retraite de Russie auxquels
se trouvent mêlés les personnages de ce roman. '
Mais l histoire, scrupuleusement observée, sert ici de cadre à
un drame inlime des plus émouvants, où la mystique péche-
resse dont il est question joue un des principaux rôles.
Incidents gais ou dramatiques, péripéties étranges et émou-
vantes, curieux tableaux de mœurs russes, tout intéresse au
plus haut degré dans ce roman qui est appelé, croyons-nous à
un succès encore plus grand que Don César de Bazan à
Grenade, le dernier livre de M. Henri Augu.
Une Grande Pécheresse forme un beau volume in-18
jésus ; prix 3 francs.
S'adresser à M. CASIMIR PONT, agent de la Librairie de la
Société, 5, rue Geoffroy-Marie, à Paris.
Conseils aux asthmatiques et aux catarrheux par un malade qui
ne l'est plus. — Paris, A. Ghio, éditeur, quai des Grands-Aai-
gustins, 41.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur marché
des machines à coudre, à navette, point indécousable, pour
familles, lingères, couturières, prix : 150 francs. Machine
à main silencieuse, garantie deux ans, 50 francs. —
escande, 3, rue Greneta, 3, paris, dépôt central des machines
bradburt, envoi prospectus, demande agents.
Insensibilisateur Duohesne. — Guérison, extractioa et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
LE DIPLOME DE MÉRITE
a l'exposition universelle de vienne, a été décerné par le jury
à SARAH FELIX, pour sa merveilleuse
EAU DES FEES
et ses autres produits. Cette récompense prouve combien la concurrence
sera impuissante contre ces remarquables produits qui viennent, par ce
seul fait, d'obtenir leurs droits de franchises dans toutes 1rs villes de
l'Europe. — EAU des FEES, pommade des fées, eau de toilette des
fées. 43, rue Richer, Paris.
Le Gérant : le révérend.
Pfuria — Imprimerie V, debons eî (j1", 10, rue du CroiBBjtal