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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 7.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6767#0139
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L'ÉGLI PSE

AVIS IMPORTANT. — Les sous-
cripteurs à l'Éclipsé dont l'abonne-
ment expire le 3 1 aoû t, sont priés de
le renouveler sans retard, s'ils ne
veulent point subir d'interruption
dans la réception du journal.

NOUVELLES PRIMES DE L'ÉCLIPSÉ

Histoire tintamarresque de Napo-
léon ni, par Touchatout. — Illustrée d'un
nombre considérable de gravures noires et colo-
riées. Très-beau et très-fort volume grand in-8°.

Histoire de France tintamarresque,
depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours,
par Touchatout. — Illustrée de gravures noires
et coloriées, par GUI, Lafosse, etc. Très-beau et
très-fort volume grand in-8°.

Album de la Lune et de l'Eclipsé,

contenant cent dessins de Gill. — Beau volume
in-4" à gravures coloriées.

CONDITIONS : Toute personne qui s'abonnera à
Y Éclipse, pourra retirer dans les bureaux de ce
journal l'une des trois primes ci-dessus annon-
cées, moyennant trois francs.

Pour les départements, en raison des frais de port,
le prix de chaque prime est de six francs.

AVIS TRÈS-IMPORTANT

L'administration de YÉclipse n'est en mesure de fournir
que ces dernières primes. Il est Je toule impossibilité de
faire droit aux demandes qui parviendraient pour des
primes précédemment annoncées. Elles sont toutes épuisées.

LES

ÉVASIONS CÉLÈBRES

ii ne nous a pas paru sans intérêt
de rappeler ici les principales
évasions dont le monde a été té-
moin depuis plusieurs siècles.

Nous ferons ce petit dépouille-
ment sans aucun parti-pris, sans
aucune malveillance, et nos lec-
teurs, s'ils le jugent convenable,en
tireront telles conséquences qu'il
leur plaira.

5^

Au vc siècle, Kavadès, roi des Perses, avait été jeté dans
une prison par ses sujets révoltés.

Sa femme obtint la permission de pénétrer près de lui.
Elle changea de vêlements avec son mari et cemi-ci put sor-
tir dr son cachot.

Un ami fidèle l'attendait à la porte.

Kavadès fit fl unber une allumette-bougie. L'ami répon-
dit par le mémo signal.

Et Kavadès remonta sur son freine.

L histoire s'est souvent dem mdé si le roi des Perses s'en
fût tiré à si bon compte en admettant qu'il eût été un sim-
ple particulier condamné à cinq ans de prison pour attentat
à la pudeur.

Richard, fils du duc de Normandie, avait été empri-
sonné par Louis d'outre-mer.

Osmond, l'intendant de Richard, roula son maître dans
une botte de foin, le charge* sur son dos et passa au milieu
des geôliers sans teindre de sang aucune corde à nœuds.

L'histoire a souventparu douter que Richard eût pu s'en-
fuir aussi aisément, s'il eût été un pauvre diable empri-
sonné pour vagabondage.

L'histoire ne paraît pas non plus bien convaincue qu'on
eût laissé à ce pauvre diable la facilité d'avoir toujours son
intendant auprès de lui.

m*

Ën 1323, Un grand seigneur anglais, lord Roger Mortimer
de Wigmore, avait été enfermé dans la tour de Londres,
cette fameuse tour de laquel e ne peuvent guère s'échapper
que les grands premiers rôles de l'Ambigu.

Un ami de lord Mortimer saoûla les gardiens pendant que
Mortimer fait en trois minutes avec un petit canif un trou
de deux mètres dans un mur de six pieds d'épaisseur.

Il escalada les murs avec une échelle de corde qu'on lui
avait fait passer dans un crayon creux.

Un bateau l'attendait au pied de la tour. Il s'échappa.

L'histoire ne cesse de se demander depuis cinq cents ans si
l'on avait bien pris à l'égard de ce lord les mêmes précautions
dont on eût entouré un obscur dessinateur condamné aux
travaux forcés pour avoir fait une caricature contre le roi
d'Angleterre.

Jacques III, roi d'Ecosse, avait fait enfermer son frère,
le duc d'Albany, dans le château d'Edimbourg.

Des amis du prisonnier lui firent parvenir deux feuillet-
tes de vin de Gascogne.

Dans l'une de ces feuillettes il y avait une lettre et un rou-
leau de cordes.

De plus, on avait laissé au duc d'Albany son chambellan.

Ils invitent la garnison du château à venir goûler le fa-
meux vin ; et quand les soldats sont ivros, ils les massa-
crent et décampent.

L'histoire s'est fréquemment dit depuis : un simple par-
ticulier emprifonnô pour dettes à la prison de Clichy
d'Edimbourg, eût-il pu recevoir, sans qu'elles fussent préa-
lablement sondées, deux feuillettes de vin?

Lui eût-on laissé son chambellan en permanence?

Et l'eût-on surtout confié à la garde d'un capitaine assez
bon enfant pour aller boire avec tous ses soldats du vin
offert par un prisonnier?

Benvenuto Cellini s'évada du château Saint-Ange.
Charles de Guise s'év da du château de fours.
Marie de Médicis s'évada de Blois.
Le cardinal de Retz s'évada du château de Nantes.
L'histoire s'est souvent demandé, etc., etc.

<&*

En 1648, le duc de Beaufort, enfermé dans le châ'eau de
Vincennes, aid5 de son gardien Vaugrimaut qui lui pro-
cura dans un beefsteack habilement évidé une échelle de
corde et un vêtement complet, s'échappa le jour de la Pente-
côte.

Les gens du duc de Beaufort l'attendaient dans les fossés
de la citadelle avec de bons chevaux.

L'histoire ne paraît pas mettre en doute que pour un
pauvre bougre détenu à Viccennes pour avoir crié : Vive
la République ! sous la République, les geôliers n'aient été
mieux choisis, les beefsteacks mieux vérifiés et les fossés du
château de Vincennes mieux gardés.

L'abbé ou comte de Bucquoy s'échappa du fort l'Evêque.
Repris et transféré à la Bastille, il s'échappa de la Bastille.
L'histoire, qui connaît à fond les serrures de la Bastille,
ne peut manquer de dire que... etc., etc.

Le baron de Trenck, l'amant dAmélie, sœur de Frédé-
ric II, enfermé dans la forteresse de Glatz, s'évada quelques
mois après.

Sous la Restauration, le comte de Lavalette, la veille
même du jour fixé pour son exécution, sortit de la Concier-
gerie comme de chez lui, sous les habits de sa femme.

Enfin, et pour ne pas allonger outre mesure cette liste
d'évas'ons qui pourraient sembler surnaturelles, si elles ne
paraissaient pas au conlraire très naturelles, — Véloci-
pède père enfermé au château de Ham par Louis-Philippe,
avec toutes les précautions imaginables enlr'autr. s l'adjonc-
tion dans sa captivité de son docteur et de son domestique
qui lui étaient très-dévoués, trouva le moyen de s'échapper
de sa prison le 25 mai 1816.

L'histoire ne s'est pas demandé, pari-e qu'elle n'a pas eu en-
coreassezdetemps,maissedemanderaceitainementun de ces
jours comment il se fait que Louis-Napoléon ait pu s'évader
aussi aisément d'un château-fort où il n'était que depuis
quelques années, lorsque Barbès, par exemple, qui avait
passé toute sa vie, plus quelques mois, dans toutes sortes de
cachots desecond ordre, n'ait jamais pu scier tranquillement
un seul barreau de ses prisons.

Le jour où l'histoire se posera cette question sera sans doute
un beau jour.

Mais celui où elle y répondra ne manquera pas non plus
d'un grand intérêt.

Nous passerons sous silence une autre évasion Célèbre
très-récente qui complète admirablement cette série.

Les détails on ne peut plus dramatiques de cette évasion
sont encore dans l'esprit de tout le monde, et il nous paraît
inutile de les répéter.

Quand nos petits-enfants les liront dans deux cents ans,
ils seront à la fois émerveillés et terrifiés de l'immense ré-
sistance qu'offraient nos cordes lisses, des facultés gymnasti-
ques et de la souplesse de nos grog hommes de soixante-cinq
ans et de l'énorme intensité lumineuse — môme en plein
vent — des allumettes-bougie, au xixc siècle.

Pour nous, qui n'avons aucune raison de souffler sur les
futurs scrupules et surles inéviiables défiances de l'histoire,
nous attendrons avec le calme d'une conviction toute faite,
les jugements que la postérité ne manquera pas de porter
sur des événements qui Irisent le merveilleux.

Nous qui savons par expérience tout le mal que l'on a à
faire prendre une allumette-bougie sur l'impériale d'un
omnibus pour rallumer son cigare, —- nous nous contente-
rons de jeter un regard plein d'une douce envie sur les pri-
sonniers assez favorisé3 du CiBi p0ur avoir découvert des
allumettes-bougies qui flambent sous les vagues mugissan-
tes et par des vents imPétueux.

La pet'te étude historique que nous venons d'esquisser i°'
sur les évasions célèbres ne laisse qu'un petit point affler
dans notre cœur.

Ce point amer, c'est un léger doute.

Tous les prisonniers dont nous avons constaté les év*'
sions miraculeuses étaient de grands personnages : des rois
des ducs, des nobles, des cardinaux, des amants de rein«i
des maréchaux, etc., etc..

Tous gros bonnets, enfin.

En vain nous avons cherché dans la lis'e une évasion d«
pauvrebaugre ne tenant d'aucune façon, ni au trône, ni*
l'autel, ni à un canapé du sang.

Et nous en avons presque été conduit à nous demander
timidement si rous ne préférions pas être enfermé poi>r
toute notre vie que bien enfermé pour trois ans.

s<S0.

Mais pour ne point nous laisser aller à cfe coupabTes peO'
sées, nous nous hâtons de nous évader nous-même d'un su'
jet où pourrait sombrer ce qui nous reste de foi dans le5
nouvelles allumettes-bougies inextinguibles S. G. D. G.

LÉON BIENVENU.

Soyons pratiques!

Parmi les questions à l'ordre du jour, la plus gaie n'est
certainement pas celle des cimetières.

Faudra-t-il se rendre à Méry par l'express ou par la petite
vitesse? Couronnerons nous notre belle carrière par la cré-
mation ou autrement? C'est à quoi s'intéressent médiocre-
ment ceux qui pensent, comme nous, que de toutes les fa-
çons de quitter la vie, on n'en trouvera jamais une absolu-
ment agréable.

Cependant, comme il convient de se tenir à couvert de
tout ce que l'avenir nous ménage de désobligeant, je signa-
lerai à nos lecteurs 1 invention d un docteur qui paraît tran-
cher d'un coup la question gordienne des cimetières.

On lit dans le3 journaux :

«Le docteur de Steinbeiss, hostile à la crémation des ca-
davres, a imaginé un système de conservation qu'il a expé-
rimenté avec le plus grand succès sur des animaux. Il con-
siste à envelopper le cadavre dans un mélange de ciment
romain et de portland, de sable et de débris de pierre. On
forme ainsi arec de l'eau une croûte imperméable à l'air,
dans laquelle le cidavre se dessèche peu à peu, sans pro-
duire aucune exhalaison insalubre. »

L'aimable docteur se borne, on le volt, à appliquer à l'in-
humation de ses semblables les procédés de la fabrication
du béton. Au fond, chaque décès pourrait se traduire par un*
économie de cailloux.

Jusqu'auj-u d'hui, on n'avait encore découvert dans les
pierres que des crapauds ; cette invention réserve aux savants
de l'avenir 1'inpfiVible satisfaction d'y troûver nombre de
nos contemporains.

Pour peu que l'idée du docteur prenne aussi bien qu^
son cim nt, on comprend la facilité qu'auront les âmes sefl'
sibles de s'ei.tourer des reliques de personnes aimées.

Rien de plus facile pour elles que de garder les monolithes
paients ou amis sur une planche on «ur leur cheminée..-
Que riis-je? sur la cheminée 1... Eijps en façonneront leurs
cheminées mêmes.

Avee les restes de ceux qui leur ont été chers, elles se fe-
ront des consoles, d/s chapiteaux, des escaliers, des murail-
les. En comptant les pierres d'une salle de bal, on dir»
sans broncher le chiffre des deuils de famille de son pro-
priétaire.

Nos successeurs pourront donc joindre, en matière d'ar-
chitecture, l'utile à l'agréable, se faire de leurs tantes uO
plafond (la tante-abri), s'asseoir sur leurs créanciers.

C'est d'une vox émue qu'en parcourant leur logis, ils di-
ront à ceux qui viendront les visiter :

c-i Tenee, ce palier, c'est mon grand-oncle ; cette borne,
c'est ma belle-mère ; cette pierre d'évier, c'est feu Bazaine,

Ainsi, l'expression «apporter sa pierre à l'édifice com-
mun » cesserait d'être une métaphore. Il n'y aurait plus de
gens inutiles — après leur mort au moins.

Cela consolerait d'en voir tant qui de leur vie n'auront
servi a rien.

PAUL PARFAIT.

RÉFLEXIONS DTJN LUNATIQUÉ

-«*<&©*■

Un journal scientifique contient en ce moment de longs
articles d'une fadeur rare, intitulés: Pourquoi la mer est salée-
Si l'auteur nous explique ce phénomène nous lui poserons
la question suivante;

— Pourquoi une belle-mère o est-elle jamais douce?

Au Corps Législatif :

Une dame. — Pourquoi donc faire ceelou a crochets qu6
j'aperçois dans le mur auprè,« de la tribune T
Vu monsieur. — C'est pour suspendre les séances.

Une réflexion i

A voir le peu de gens en France que l'éloquence persuade!
on peut bien dire que U puissance du raisonnement fait Par'
tie des puissances étrangères.

HIPPOLYTE BRIOLLET
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