L'ÊGLI PS E
Prissent eux-mêmes plaisir à lacérer cette culotte, à la cou-
vrir de boue, à y enlacer des lichens. Or, je vous le de-
mande, cette supposition est-elle un moment admissible?
Ah! Messieurs, je puis le dire, ce seraient d'étranges com-
plices que ceux qui devant conduire en lieu sûr un fugitif,
objet de leurs respects et de leur admiration, s'arrêteraient
en chemin pour se livrer sur la personne de sa culotte aux
injures susdites (Marques d'approbation).
Mais je prévois tout, messieurs. On nous dira : ces li-
chens sortent peut-être de chez un herboriste (Avec mépris).
De chez un herboriste... Ah!., je ne devrais pas relever une
pareille accusation ; je la relève tout de même. Messieurs,
à moins de croire que nos herboristes sont des hommes sans
foi et sans honneur, nous devons accepter leur lichen pour
pectoral, croire qu'il a sur nos bronches, une efficacité heu-
reuse. Nul d'entre vous, surtout s'il est enrhumé, ne ferait
difficulté de déguster la tisane de lichen d'un herboriste ;
eh ! bien, je vous mets au défi d'avaler celle que je vais faire
avec le produit botanique de cette culotte. (On lui passe une
bouilloire sur un godet d'esprit de vin; il y fait tremper une
jambe de pantalon.) Messieurs, si un seul d'entre vous con-
sent àporter ce b-euvageà ses lèvres... (Gestes d'horreur des
jurés). Très-bien; vous comprenez que ce lichen nature n'a
rien de commun avec l'herboristerie. Il suffit, ma cause est
gagûée (Applaudissements). »
Hein, quel effet d'audience.
Il n'est peut-être pas absolument perdu. Les arguments
sont bons; ils pourront donc encore servir.
Seulement nous sommes prévenus maintenant.
Et — voila ce qui nous attriste — il n'y aura plus de
surprise.
PAUL PARFAIT.
GAZETTE..... EN PASSANT
Avant de laisser là la mer pour la montagne et de quitter
Trouville pour cetto chaînette des Vosges où la chasse ouvrira
demain, permettez que je vous régale de deux amusantes
historiettes que l'on m'a contées en chemin de fer, — alors
que l'express brûlait à toute vapeur la ligne du Havre à
Paris...
Première Historiette
On était à la fin d'avril ; Dunv s fils se trouvait à Etretat,
où il se reposait, ne voulant entendre parler ni de pièces, ni
de directeurs de théâtre, ni de travail.
Un matin, il voit entrer dans sa chambre un monsieur
essoufflé, rouge, inquiet, qui lui serre la main avec effu-
sion.
C'était un impressario.
Cher maître ! s'écrie ce'ui-ci au débotté, une affaire des
plus importantes m'amène; il s'agit...
__ je vous en prie, f .it Dumas en l'interrompant, ne me
dites cela que tout à l'heure : je viens de dîner; cela me
troublerait ma digestion.
Le visiteur attend une heure. Après quoi il rscommence :
— Une affaire de la plus haute importance...
— Pardon, dit Dumas, c'est le moment de ma promenade
habituelle: vous plaîrait-il de m'accompagner ? Nous cause-
rons plus tard.
XX
Ils se dirigent vers la plage.
— Nagez-yous ? demande Dumas.
— Si je nage? mais... oui...
— Hé bien 1 si nous allions prendre un bain ?
Une barque était là. Tous deux y montent. On gagne la
haute mer.
Le directeur qui voit fuir les côtes de France avec inquié-
tude, élève encore une fois la voix :
tm Une affaire...
Tentative inutile ! Dumas faisait déjà la planche à dix
mètres de là.
Le directeur alors n'hésite plus : il pique une tête.
Les vagues les balancent tous les deux.
— Hé bien ? interroge l'écrivain, votre affaire ? qu'est-ce
que c'est ?
— Je voulais vous demander une pièce pour cet hiver.
— Une pièce pour cet hiver ? Désolé de vous refuser... J'ai
des engagements...
— Quoi 1 vraiment ! c'est impossible?
— Absolument.
— E' moi qui ne me baignais que pour l'obtenir !
— Eh bien ! vous pouvez vous rhabiller.
XX
Le directeur partit pour Paris une heure après, et, comme
il donnait une dernière poignée de main au nouvel acadé-
micien :
— Avouez que je n'ai pas de chance ; j'étais venu comptant
emporter une comédie, et je prends un bain. Un bain froid
encore, au mois d'avril!
— Dame ! riposta Dumas, je ne pouvais cependant pas
faire chauffer l'eau I
Deuxième Historiette
La vieille duchesse de La S..., une des femmes les plus
distinguées de la noblesse de Normandie, professe à l'en-
droit du comte do Chambord un dévouement qui touche au
plus pur fanatisme. Tout ce qu'a (j^ je prince> tout ce qu'il
a touché est pour elle chose sacro-sainte.
Mardi dernier, elle réunissait quelques amis à dîner en
son château princier, aux environs de Caen.
On était aù dessert.
A ce moment, le maître d'hôtel en personne vient, avec
des précauiions infinies, apporter solennellement sur la
table un grand et très-beau pot contenant des confitures,
un pot en porcelaine de Sèvres, incrusté de filets d'or, avec
sujet, mais d'une forme, — comment dirais-je? un peu ex-
centrique pour sa destination.
Chacun se regarde, ne sachant trop quelle contenance
tenir.
— Admirez-le bien, fait Mme de La S..., radieuse, en s'a-
dressant à ses inviUs : n'est-ce pas qu'il est merveilleux, ce
compotier ? c'est un cadeau de Mgr le comte de Chambord.
— Ça, un compotier! s'écrie le marquis de V... en partant
d'un éclat de rire. Mais je reconnais cette porcelaine pour
l'avoir vue dans la chambre du comte, à Frohsdorf.
— Eh bien ! riposte sèchement Mrae de La S..., quand cela
serait.
Et lançant un regard courroucé à son contradicteur :
— Est-ce que, pai hasard, ajoute-t-elle, vous ne seriez pas
un bon royaliste, monsieur le marquis ?
En traversant Paris.
On m'appre-d deux nouvelles. La première me cause un
chagrin réel. Mon vieux camarade Lauteest mort. C'était
un artiste modeste, honnête et consciencieux, qui avait dé-
buté, non sans éclat, dans la Conscience, d'Alexandre Du-
mas, et qui, depuis plus de vingt ans, tenait, à l'Odéon,
l'emploi des raisonneurs, avec un mérite peu commun et une
abnégation rare. Je l'avais vu commencer — il y a long-
temps — dans la troupe de ce père Clément, dont j'ai déjà
eu plus d'une fois l'occasion de parler.
Un jour — c'était à Metz — la première chanteuse de
cette troupe se promenait sur le quai qui se trouve devant
le théâtre...
Un enfant, en traversant la passerelle d'un ba*eau de
blanchisseuse, tombe dans le fleuve. La chanteuse sait un
peu nager. Elle entre dans l'eau et cherche à repêcher le
pauvre petit...
Pendant qu'elle s'efforce, le courant l'entraîne. Les blan-
chisseuses crient. Les passants se groupent. Des mariniers
sautent dans une barque,
Au secours ! au secours ! elle se noie ! elle est perdue !
Survient le père C ément...
— Perdue! qui donc?
— Votre prima donna!... Elle va se noyer!
— Se noyer ! elle est sur l'affiche !
XX
Cependant les mariniers étaient arrivés à temps.
On rapporte l'actrice et l'enfant.
— Sauvés! ils sont sauvés ! s'écrie la foule émue.
— Sauvée tant que vous voudrez! fait le directeur. En at-
tendant, elle sera enrhumée ce soir!
XX"
Ce trait me rappelle Coupart....
On a, en effet, de ce régisseur du Palais-Royal, deux mots
qui suffisent à caractériser et à illuster un homme.
On jouait une pièce en cinq actes.
Pendant le dernier entr'acte, un figurant fait une chute
dans l'escalier. On le relève inanimé. Quelqu'un court chez
le régisseur :
— Monsieur ! monsieur ! un tel est mort.
M. Coupart tire sa montre, regarde l'heure, et s'écrie :
— Mort ! mort ! mais il a encore le cinquième aete à
jouer.
XX
Une autre fois, c'était à la répétition générale d'une fée-
rie, qui devait passer 1« jour même; Grassot, qui jouait un
sylphe, était enlevé au plafond par je ne sais quel truc.
Tout à coup, les ficelles qui le tenaient suspendu s'em-
brouillent, un nœud se fait : Grassot se trouve pendu :
Il râlait....
— Eh bien! s'écria M. Coupart, si ça marche comme ça
ce soir !
Deuxième nouvelle.
Celle-là m'a comblé d'allégresse.
Notre confrère H. Vierne est désormais attaché à Paris-
Journal, en qualité de secrétaire de la rédaction.
A la bonne heure!
Il est temps que ces fonctions, importantes et délicates,
deviennent l'apanage exclusif des écrivains d'un caractère
et d'un talent également sérieux.
STAR.
CHASSE
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
15'
DECOUVERTE MEDICALE
Nous avons lu. avec beaucoup d'intérêt, un mémoire pré-
senté à l'Institut de Franc-} par le Docteur A. Bertrand
siir la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appareil res-
piratoire réputées incurab'es jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, f t soumet
ses malades â un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un t 1 progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
Nous venons de parcourir la série des huit eaux-fortes
qui forment les livraisons 7 et 8 de la sixième innée, cette
belle publication entreprise par M. A. Cadarf, et nous y
avons constaté les progrès marquants de l'art de la gravure
par l'acide, si éneigiquoment propagé par sou rénovateur
toutes les planches que nous avons examinées ttentivement
dénotent des recherches suivies, des connaissances multiples
et un sentiment personnel à chaque artiste, dignes des plus
sincères encouragements.
Sign-lons les pièces diverses qui viendront grossir et
agrandir cette belle suite d'eaux-fortes commencée par M.
A. Ovart il y a quelque dix ans, et dont les spécimens res-
teront assurément :
Le Joueur de mandoline, de Monziès. Place Basse, vieille
tour à Rouen, de Ballin. Poverel a, de Pauline Laurens.
Quai de Lucerne, Suisse, de H. de Gourey. Le pont de Va-
loins, de Dujairie. Iniérieur de I église St Quirinaire-Pro-
vins, de Toussaint. La sortie de cave, de F. Bonvin, et la
nouvelle, de Tesnière.
L'autorisation de vendre sur la voie publique vient d'être
rendue au XIXe Siècle.
Le XIXe Siècle, journal politique quotidien, républicain
conservateur, est rédigé par MM. Edmond About, Francis-
que Sarçey, Schne^b, L ifargue, Liébe t, Bauer, etc., toutes
plumes bien connues du public par leur logique, leur bon
sens et aussi leur finesse.
A ces érainents écrivains politiques se joignent pour les
questions spéciales les écrivains spéciaux les plus rema qua-
bles : le général de Wimpfem, pour les questions militaires,
M. de La Rounat pour les questions théâtrales, M. Henri
Vivien pour les questions scientifiques, M. Jules Fleuri-
champ pour les questions de Bourse, etc., etc.
Les prix de l'abonnement au ATX0 siècle sont pour les
départements de 16 fr. i our trois mois, 32 fr. pour six mois,
et 62 fr. pour un an. — Envoyer uu mandat-poste à l'ordre
de 1 administrateur, 2, rueDruuot.
On trouve le XIXe Siècle chez tous les marchands de jour-
naux.
Le Journal amusant, journal de dessins comiques
paraissant tous les samedis. Abonnements : 5 francs pour
trois moiset 17 fr. seulement pour l'année. — On reçoit le
Journal amusant comme ess^i, pendant tout un mois, contre
envoi de s timbrt s-posto de 25' centimes, au directeur du
Journal amusant, 20, rue Bergère, à Paris.
LE TOUR DU MONDE. Nouveau Journal des voyages.
Sommaire de la 108e livraison (1er août 1874). — Texte :
Voyage des navires la Qermina et la Hansa au pôle nord.
(1869-1870. Traduction inédite.) — Dix dessins de J. Moy-
net, A. Castelli et E. Riou.
Bureaux à la librairie Hachette et Ce, boulevard Saint-
Germain, 79, à Paris.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur mar-
che des machines à coudre, à navette, point indécousable,
pour familles, lingères, couturières, prix : 159 francs. Ma-
chine à main silencieuse, garantie deux ans, S0 francs.
— escandb, 3, rue Greneta, 3, paris, dépôt central des
machines bradbury, envoi prospectus, demande agents.
CARROSSERIE. — MOUSSARD Aine
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
Grand choix de voitures neuves et d'occasion
Insensibilisateur Duchesne. — Guôrison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
IMPORTANT EAU DES FÉES IMPORTANT
recoloration des cheveux et de la barbe
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
iO années de succès
Mme SARAH FÉLIX prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter 'es
contrefaçons déloyales et nuisibles, MB0 Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrus ée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
Le Gérant : le révérend,
Paris. — Imprimerie F. DfibONS. et C'% 16, m da CrolaKM.
IO centimes la Livraison , centimes la Série.
LES VOYAGE
CELEBRES
AVENTURES ET DÉCOUVERTES DES GRANDS EXPLORATEURS
NOMBREUSES ILLUSTRATIONS : SCÈNES, VUES, TYPES, COSTUMES, CARTES, ETC
Les Voyages célèbres résument, sous une forme attachante, les relations originales des grands
voyageurs. — Chaque livraison se vend séparément. Dans la 95e livraison a commencé la publi-
cation d'un très-intéressant travail sur le Japon, ce pays si merveilleusement curieux.
Prissent eux-mêmes plaisir à lacérer cette culotte, à la cou-
vrir de boue, à y enlacer des lichens. Or, je vous le de-
mande, cette supposition est-elle un moment admissible?
Ah! Messieurs, je puis le dire, ce seraient d'étranges com-
plices que ceux qui devant conduire en lieu sûr un fugitif,
objet de leurs respects et de leur admiration, s'arrêteraient
en chemin pour se livrer sur la personne de sa culotte aux
injures susdites (Marques d'approbation).
Mais je prévois tout, messieurs. On nous dira : ces li-
chens sortent peut-être de chez un herboriste (Avec mépris).
De chez un herboriste... Ah!., je ne devrais pas relever une
pareille accusation ; je la relève tout de même. Messieurs,
à moins de croire que nos herboristes sont des hommes sans
foi et sans honneur, nous devons accepter leur lichen pour
pectoral, croire qu'il a sur nos bronches, une efficacité heu-
reuse. Nul d'entre vous, surtout s'il est enrhumé, ne ferait
difficulté de déguster la tisane de lichen d'un herboriste ;
eh ! bien, je vous mets au défi d'avaler celle que je vais faire
avec le produit botanique de cette culotte. (On lui passe une
bouilloire sur un godet d'esprit de vin; il y fait tremper une
jambe de pantalon.) Messieurs, si un seul d'entre vous con-
sent àporter ce b-euvageà ses lèvres... (Gestes d'horreur des
jurés). Très-bien; vous comprenez que ce lichen nature n'a
rien de commun avec l'herboristerie. Il suffit, ma cause est
gagûée (Applaudissements). »
Hein, quel effet d'audience.
Il n'est peut-être pas absolument perdu. Les arguments
sont bons; ils pourront donc encore servir.
Seulement nous sommes prévenus maintenant.
Et — voila ce qui nous attriste — il n'y aura plus de
surprise.
PAUL PARFAIT.
GAZETTE..... EN PASSANT
Avant de laisser là la mer pour la montagne et de quitter
Trouville pour cetto chaînette des Vosges où la chasse ouvrira
demain, permettez que je vous régale de deux amusantes
historiettes que l'on m'a contées en chemin de fer, — alors
que l'express brûlait à toute vapeur la ligne du Havre à
Paris...
Première Historiette
On était à la fin d'avril ; Dunv s fils se trouvait à Etretat,
où il se reposait, ne voulant entendre parler ni de pièces, ni
de directeurs de théâtre, ni de travail.
Un matin, il voit entrer dans sa chambre un monsieur
essoufflé, rouge, inquiet, qui lui serre la main avec effu-
sion.
C'était un impressario.
Cher maître ! s'écrie ce'ui-ci au débotté, une affaire des
plus importantes m'amène; il s'agit...
__ je vous en prie, f .it Dumas en l'interrompant, ne me
dites cela que tout à l'heure : je viens de dîner; cela me
troublerait ma digestion.
Le visiteur attend une heure. Après quoi il rscommence :
— Une affaire de la plus haute importance...
— Pardon, dit Dumas, c'est le moment de ma promenade
habituelle: vous plaîrait-il de m'accompagner ? Nous cause-
rons plus tard.
XX
Ils se dirigent vers la plage.
— Nagez-yous ? demande Dumas.
— Si je nage? mais... oui...
— Hé bien 1 si nous allions prendre un bain ?
Une barque était là. Tous deux y montent. On gagne la
haute mer.
Le directeur qui voit fuir les côtes de France avec inquié-
tude, élève encore une fois la voix :
tm Une affaire...
Tentative inutile ! Dumas faisait déjà la planche à dix
mètres de là.
Le directeur alors n'hésite plus : il pique une tête.
Les vagues les balancent tous les deux.
— Hé bien ? interroge l'écrivain, votre affaire ? qu'est-ce
que c'est ?
— Je voulais vous demander une pièce pour cet hiver.
— Une pièce pour cet hiver ? Désolé de vous refuser... J'ai
des engagements...
— Quoi 1 vraiment ! c'est impossible?
— Absolument.
— E' moi qui ne me baignais que pour l'obtenir !
— Eh bien ! vous pouvez vous rhabiller.
XX
Le directeur partit pour Paris une heure après, et, comme
il donnait une dernière poignée de main au nouvel acadé-
micien :
— Avouez que je n'ai pas de chance ; j'étais venu comptant
emporter une comédie, et je prends un bain. Un bain froid
encore, au mois d'avril!
— Dame ! riposta Dumas, je ne pouvais cependant pas
faire chauffer l'eau I
Deuxième Historiette
La vieille duchesse de La S..., une des femmes les plus
distinguées de la noblesse de Normandie, professe à l'en-
droit du comte do Chambord un dévouement qui touche au
plus pur fanatisme. Tout ce qu'a (j^ je prince> tout ce qu'il
a touché est pour elle chose sacro-sainte.
Mardi dernier, elle réunissait quelques amis à dîner en
son château princier, aux environs de Caen.
On était aù dessert.
A ce moment, le maître d'hôtel en personne vient, avec
des précauiions infinies, apporter solennellement sur la
table un grand et très-beau pot contenant des confitures,
un pot en porcelaine de Sèvres, incrusté de filets d'or, avec
sujet, mais d'une forme, — comment dirais-je? un peu ex-
centrique pour sa destination.
Chacun se regarde, ne sachant trop quelle contenance
tenir.
— Admirez-le bien, fait Mme de La S..., radieuse, en s'a-
dressant à ses inviUs : n'est-ce pas qu'il est merveilleux, ce
compotier ? c'est un cadeau de Mgr le comte de Chambord.
— Ça, un compotier! s'écrie le marquis de V... en partant
d'un éclat de rire. Mais je reconnais cette porcelaine pour
l'avoir vue dans la chambre du comte, à Frohsdorf.
— Eh bien ! riposte sèchement Mrae de La S..., quand cela
serait.
Et lançant un regard courroucé à son contradicteur :
— Est-ce que, pai hasard, ajoute-t-elle, vous ne seriez pas
un bon royaliste, monsieur le marquis ?
En traversant Paris.
On m'appre-d deux nouvelles. La première me cause un
chagrin réel. Mon vieux camarade Lauteest mort. C'était
un artiste modeste, honnête et consciencieux, qui avait dé-
buté, non sans éclat, dans la Conscience, d'Alexandre Du-
mas, et qui, depuis plus de vingt ans, tenait, à l'Odéon,
l'emploi des raisonneurs, avec un mérite peu commun et une
abnégation rare. Je l'avais vu commencer — il y a long-
temps — dans la troupe de ce père Clément, dont j'ai déjà
eu plus d'une fois l'occasion de parler.
Un jour — c'était à Metz — la première chanteuse de
cette troupe se promenait sur le quai qui se trouve devant
le théâtre...
Un enfant, en traversant la passerelle d'un ba*eau de
blanchisseuse, tombe dans le fleuve. La chanteuse sait un
peu nager. Elle entre dans l'eau et cherche à repêcher le
pauvre petit...
Pendant qu'elle s'efforce, le courant l'entraîne. Les blan-
chisseuses crient. Les passants se groupent. Des mariniers
sautent dans une barque,
Au secours ! au secours ! elle se noie ! elle est perdue !
Survient le père C ément...
— Perdue! qui donc?
— Votre prima donna!... Elle va se noyer!
— Se noyer ! elle est sur l'affiche !
XX
Cependant les mariniers étaient arrivés à temps.
On rapporte l'actrice et l'enfant.
— Sauvés! ils sont sauvés ! s'écrie la foule émue.
— Sauvée tant que vous voudrez! fait le directeur. En at-
tendant, elle sera enrhumée ce soir!
XX"
Ce trait me rappelle Coupart....
On a, en effet, de ce régisseur du Palais-Royal, deux mots
qui suffisent à caractériser et à illuster un homme.
On jouait une pièce en cinq actes.
Pendant le dernier entr'acte, un figurant fait une chute
dans l'escalier. On le relève inanimé. Quelqu'un court chez
le régisseur :
— Monsieur ! monsieur ! un tel est mort.
M. Coupart tire sa montre, regarde l'heure, et s'écrie :
— Mort ! mort ! mais il a encore le cinquième aete à
jouer.
XX
Une autre fois, c'était à la répétition générale d'une fée-
rie, qui devait passer 1« jour même; Grassot, qui jouait un
sylphe, était enlevé au plafond par je ne sais quel truc.
Tout à coup, les ficelles qui le tenaient suspendu s'em-
brouillent, un nœud se fait : Grassot se trouve pendu :
Il râlait....
— Eh bien! s'écria M. Coupart, si ça marche comme ça
ce soir !
Deuxième nouvelle.
Celle-là m'a comblé d'allégresse.
Notre confrère H. Vierne est désormais attaché à Paris-
Journal, en qualité de secrétaire de la rédaction.
A la bonne heure!
Il est temps que ces fonctions, importantes et délicates,
deviennent l'apanage exclusif des écrivains d'un caractère
et d'un talent également sérieux.
STAR.
CHASSE
Vê'ement Complet
avec carnier.
Maison du Pont-Neuf. Paris.
15'
DECOUVERTE MEDICALE
Nous avons lu. avec beaucoup d'intérêt, un mémoire pré-
senté à l'Institut de Franc-} par le Docteur A. Bertrand
siir la phthisie pulmonaire et les maladies de l'appareil res-
piratoire réputées incurab'es jusqu'à ce jour.
Le Docteur Bertrand supprime les remèdes, f t soumet
ses malades â un traitement physique qu'il applique dans
son cabinet, 20, rue des Martyrs, à Paris.
Un t 1 progrès est un service rendu à l'humanité toute
entière.
Nous venons de parcourir la série des huit eaux-fortes
qui forment les livraisons 7 et 8 de la sixième innée, cette
belle publication entreprise par M. A. Cadarf, et nous y
avons constaté les progrès marquants de l'art de la gravure
par l'acide, si éneigiquoment propagé par sou rénovateur
toutes les planches que nous avons examinées ttentivement
dénotent des recherches suivies, des connaissances multiples
et un sentiment personnel à chaque artiste, dignes des plus
sincères encouragements.
Sign-lons les pièces diverses qui viendront grossir et
agrandir cette belle suite d'eaux-fortes commencée par M.
A. Ovart il y a quelque dix ans, et dont les spécimens res-
teront assurément :
Le Joueur de mandoline, de Monziès. Place Basse, vieille
tour à Rouen, de Ballin. Poverel a, de Pauline Laurens.
Quai de Lucerne, Suisse, de H. de Gourey. Le pont de Va-
loins, de Dujairie. Iniérieur de I église St Quirinaire-Pro-
vins, de Toussaint. La sortie de cave, de F. Bonvin, et la
nouvelle, de Tesnière.
L'autorisation de vendre sur la voie publique vient d'être
rendue au XIXe Siècle.
Le XIXe Siècle, journal politique quotidien, républicain
conservateur, est rédigé par MM. Edmond About, Francis-
que Sarçey, Schne^b, L ifargue, Liébe t, Bauer, etc., toutes
plumes bien connues du public par leur logique, leur bon
sens et aussi leur finesse.
A ces érainents écrivains politiques se joignent pour les
questions spéciales les écrivains spéciaux les plus rema qua-
bles : le général de Wimpfem, pour les questions militaires,
M. de La Rounat pour les questions théâtrales, M. Henri
Vivien pour les questions scientifiques, M. Jules Fleuri-
champ pour les questions de Bourse, etc., etc.
Les prix de l'abonnement au ATX0 siècle sont pour les
départements de 16 fr. i our trois mois, 32 fr. pour six mois,
et 62 fr. pour un an. — Envoyer uu mandat-poste à l'ordre
de 1 administrateur, 2, rueDruuot.
On trouve le XIXe Siècle chez tous les marchands de jour-
naux.
Le Journal amusant, journal de dessins comiques
paraissant tous les samedis. Abonnements : 5 francs pour
trois moiset 17 fr. seulement pour l'année. — On reçoit le
Journal amusant comme ess^i, pendant tout un mois, contre
envoi de s timbrt s-posto de 25' centimes, au directeur du
Journal amusant, 20, rue Bergère, à Paris.
LE TOUR DU MONDE. Nouveau Journal des voyages.
Sommaire de la 108e livraison (1er août 1874). — Texte :
Voyage des navires la Qermina et la Hansa au pôle nord.
(1869-1870. Traduction inédite.) — Dix dessins de J. Moy-
net, A. Castelli et E. Riou.
Bureaux à la librairie Hachette et Ce, boulevard Saint-
Germain, 79, à Paris.
LA MIGNONNE est la meilleure et le meilleur mar-
che des machines à coudre, à navette, point indécousable,
pour familles, lingères, couturières, prix : 159 francs. Ma-
chine à main silencieuse, garantie deux ans, S0 francs.
— escandb, 3, rue Greneta, 3, paris, dépôt central des
machines bradbury, envoi prospectus, demande agents.
CARROSSERIE. — MOUSSARD Aine
7, avenue des Champs-Elysées (Rond-Point).
Grand choix de voitures neuves et d'occasion
Insensibilisateur Duchesne. — Guôrison, extraction et
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
IMPORTANT EAU DES FÉES IMPORTANT
recoloration des cheveux et de la barbe
Diplôme de mérite à l'Exposition universelle de Vienne 1873
iO années de succès
Mme SARAH FÉLIX prévient sa nombreuse clientèle que
prochainement la couleur bleue de ses flacons : Eau des
fées sera changée en couleur ambrée.
La récompense unique qu'elle a obtenue à Vienne est un
puissant argument contre la concurrence, et pour éviter 'es
contrefaçons déloyales et nuisibles, MB0 Sarah Félix
a cru devoir changer la couleur bleue de ses flacons, et les
nouveaux, qui seront de couleur ambrée, porteront sa si-
gnature incrus ée sur les deux côtés.
Pommade des Fées recommandée
Paris, 43, rue Richer, et toutes les parfumeries de l'univers.
Le Gérant : le révérend,
Paris. — Imprimerie F. DfibONS. et C'% 16, m da CrolaKM.
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Les Voyages célèbres résument, sous une forme attachante, les relations originales des grands
voyageurs. — Chaque livraison se vend séparément. Dans la 95e livraison a commencé la publi-
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